Les Bretons ne tentèrent rien pour empêcher le débarquement romain car, d'après César, ils furent effrayés à la vue de l'importance des forces navales romaines (Guerre des Gaules, V, 8 ; Dion Cassius, Histoire romaine, XL, 2). Selon Dion Cassius, une seconde explication explique l'inertie des Bretons, car selon lui, les Romains débarquèrent en plusieurs endroits à la fois, les empêchant d'organiser leur défense (Histoire romaine, XL, 1). Ainsi, c'est dans le plus grand calme que les Romains purent travailler à établir leur camp. Dans ce cadre et sans attendre, à la "troisième veille", soit entre minuit et une heure du matin, César laissa dix cohortes et trois cents cavaliers pour la garde de la flotte, tandis qu'avec le reste de ses troupes, il entama une marche contre les Bretons (Guerre des Gaules, V, 9).
Dans les passages relatifs à ce débarquement, César n'indique pas précisément chez quel peuple il eut lieu, ni quels furent précisément ces populations bretonnes qui ne s'y opposèrent pas. Le seul indice que l'auteur laisse figure dans un tout autre passage, relatif aux événements de la fin de l'été 54 av. J.-C., lorsque les Cantiens furent chargés par Cassivellaunos d'attaquer la flotte romaine, laquelle se trouvait visiblement sur leur territoire (César, Guerre des Gaules, V, 22).
César, Guerre des Gaules, V, 8 :"Ayant, après cette affaire, laissé sur le continent Labiénus avec trois légions et deux mille cavaliers pour garder le port, pourvoir aux vivres, connaître tout ce qui se passait dans la Gaule, et prendre conseil du temps et des circonstances, César, avec cinq légions et un nombre de cavaliers égal à celui qu'il laissait sur le continent, leva l'ancre au coucher du soleil, par un léger vent du sud-ouest qui, ayant cessé vers le milieu de la nuit, ne lui permit pas de continuer sa route ; entraîné assez loin par la marée, il s'aperçut, au point du jour, qu'il avait laissé la Bretagne sur la gauche. Alors, se laissant aller au reflux, il fit force de rames pour gagner cette partie de l'île, où il avait appris, l'été précédent, que la descente est commode. On ne put trop louer, dans cette circonstance, le zèle des soldats qui, sur des vaisseaux de transport peu maniables, égalèrent, par le travail continu des rames, la vitesse des galères. Toute la flotte prit terre environ vers midi ; aucun ennemi ne se montra dans ces parages ; mais César sut plus tard des captifs que beaucoup de troupes s'y étaient réunies, et que, effrayées à la vue du grand nombre de nos vaisseaux (car y compris les barques légères que chacun destinait à sa commodité particulière, il y en avait plus de huit cents), elles s'étaient éloignées du rivage et réfugiées sur les hauteurs."
César, Guerre des Gaules, V, 9 :"César, ayant établi l'armée à terre et choisi un terrain propre au campement, dès qu'il eut appris par des prisonniers où s'étaient retirées les troupes ennemies, il laissa près de la mer dix cohortes et trois cents cavaliers pour la garde de la flotte, et, à la troisième veille, marcha contre les Bretons : il craignait d'autant moins pour les vaisseaux qu'il les laissait à l'ancre sur un rivage uni et découvert. II en avait confié le commandement à Q. Atrius."
Dion Cassius, Histoire romaine, XL, 1 :"Aussitôt que la saison permit de mettre à la mer, il repassa en Bretagne, alléguant que les Bretons, qui s'imaginaient qu'il ne les attaquerait pas de nouveau, parce qu'il n'avait pas réussi dans sa première entreprise, ne lui avaient pas envoyé tous les otages qu'ils lui avaient promis ; mais, en réalité, il désirait ardemment de s'emparer de cette île, et s'il n'avait pas eu ce prétexte, il en aurait trouvé un autre. Il aborda au même endroit que la première fois : personne n'osa lui résister, soit à cause du grand nombre de ses vaisseaux, soit parce qu'il avait touché terre sur plusieurs points à la fois, et il fortifia sans retard la station où était sa flotte."
Dion Cassius, Histoire romaine, XL, 2 :"Les barbares ne purent donc, pour cette raison, l'empêcher d'aborder. En proie à de plus grandes craintes qu'à l'époque de son premier débarquement, parce qu'il avait des forces plus considérables, ils transportèrent près de là, dans un lieu couvert de bois et de broussailles, les objets les plus précieux qu'ils possédaient."