C'est Pline qui nous donne son nom gaulois: "A propos des céréales, nous avons dit que l'irion ressemblait au sésame et les Grecs l'appelaient erysimum ; les Gaulois le nomment vela [...]" Pline poursuit : "Avec le miel il est excellent contre la toux et dans les expectorations purulentes. On la donne aussi dans la jaunisse, dans les affections des lombes, la pleurésie, les coliques et la maladie coeliaque. On fait des applications pour les oreilles et sur les carcinomes; avec de l'eau ou parfois avec du miel, dans les inflammations des testicules; il est excellent aussi pour les enfants, de même pour les affections du siège et les maladies articulaires..., c'est encore un efficace contrepoison. Il guérit aussi l'asthme; de même les fistules avec de la vieille graisse, à condition de ne pas pénétrer dans la cavité" (Pline, Histoire Naturelle, XXII, 156).
Pour Dioscoride, l'utilisation médicinale se faisait dans: "les affections pulmonaires, dans les cas de sciatique. Avalé avec un peu de miel, il aide aux venins mortels. Il l'utilise aussi dans la jaunisse, les inflammations des testicules et les duresses de la mamelle" (Dioscoride, Sur la matière médicale, II, 150).
Cette plante était donc, dans l'antiquité, entre autres utilisations, utilisée pour les problèmes respiratoires bas (bronchiques et parenchymateux pulmonaires), plus tard elle sera utilisée pour les problèmes respiratoires hauts. Dans une lettre à Boileau, Racine cita le cas d'un chantre de Notre-Dame à qui un rhume avait fait perdre la voix, et qui se tira d'affaire en trois semaines, grâce à la tisane d'erysimum. Perpétuant cette tradition, Leclerc l'utilisait "volontiers pour les affections du larynx et du pharynx" (H. Leclerc, Précis de phytothérapie, 5e ed, Masson, Paris, 1994).
Sources
• H. Leclerc, Précis de phytothérapie, 5e ed, Masson, Paris, 1994.
• Pierre Louarn pour l'Arbre Celtique