Vercingetorix rallie les Bituriges à sa cause (début 52 av. J.-C.)
Après avoir obtenu le ralliement de nombreux peuples gaulois, Vercingetorix lança plusieurs expéditions en direction de cités n'ayant pas tenu leur engagement d'entrer dans l'insurrection, ou de peuples hostiles à ce projet. Parallèlement à l'expédition dont Lucterios avait pris la tête, il prit lui-même la direction de troupes faisant route pour le territoire des Bituriges. À l'approche des troupes, les Bituriges déléguèrent des ambassadeurs aux Éduens afin d'obtenir leur soutien face aux insurgés. S'agissait-il d'une véritable défiance vis-à-vis de Vercingetorix, ou d'une stratégie visant à écraser les Éduens, les meilleurs alliés de Rome ? Les deux hypothèses peuvent être défendues. Dion Cassius considère que les Bituriges subirent une agression (Histoire romaine, XL, 33). César envisage lui-aussi cette hypothèse, mais note aussi que lorsque des cavaliers et fantassins éduens furent envoyés au secours des Bituriges, sur l'avis des légats romains, ceux-ci rebroussèrent chemin après avoir appris - selon eux - que les Bituriges et les Arvernes avaient convenu de les prendre en étau dés qu'ils auraient franchi la Loire. On peut aussi imaginer que les Éduens prirent peur, et que se voyant abandonnés, les Bituriges acceptèrent finalement de se joindre aux Arvernes. Une autre hypothèse a été émise par César, puisqu'il confie soupçonner une trahison des Éduens eux-mêmes (1) (Guerre des Gaules, VII, 5).
César, Guerre des Gaules, VII, 5 :"Après avoir, par ces moyens violents, rassemblé bientôt une armée, il en envoie une partie chez les Rutènes, sous les ordres de Luctérios, du pays des Cadurques, et lui-même va chez les Bituriges. À son approche, ceux-ci députent vers les Héduens dont ils étaient les clients, et leur demandent des secours pour mieux résister aux forces de l'ennemi. Les Héduens, de l'avis des lieutenants que César avait laissés à l'armée, leur envoient de l'infanterie et de la cavalerie. Arrivées à la Loire qui sépare les Bituriges des Héduens, ces troupes s'y arrêtèrent quelques jours et revinrent sans avoir osé la passer. Les chefs dirent à nos lieutenants qu'ils étaient revenus sur leurs pas, craignant une perfidie de la part des Bituriges dont ils avaient appris que le dessein était, s'ils passaient le fleuve, de tomber sur eux d'un côté, tandis que les Arvernes les attaqueraient de l'autre. Est-ce par le motif allégué aux lieutenants ou par trahison que les Héduens en agirent ainsi ? c'est ce qu'on ne peut décider, n'y ayant rien de positif à cet égard. Après leur départ, les Bituriges se rejoignirent aux Arvernes."
Dion Cassius, Histoire romaine, XL, 33 :"Ils (les Arvernes) pénétrèrent ensuite chez les alliés des Romains montrèrent des dispositions amicales pour ceux qui s'associèrent à leur défection et maltraitèrent les autres. A cette nouvelle, César revint dans la Gaule où il apprit que les Arvernes avaient envahi les terres des Bituriges n'ayant pu les secourir, parce que toute son armée n'était pas encore auprès de lui, il se jeta sur le pays de. Arvernes et les força de rentrer dans leurs foyers ; mais ne croyant pas avoir assez de forces pour les combattre il s'éloigna avant leur retour."