Pline distingue deux variétés de verveine et nous rapporte leur utilisation chez les Gaulois: "Les Gaulois les emploient toutes deux pour tirer les sorts et annoncer les prophéties. Mais les mages surtout disent des folies sur cette plante: qui s'en frotte obtient ce qu'il veut, chasse les fièvres, se concilie les amitiés et guérit toutes les maladies; il faut la cueillir vers le lever du chien, sans être vu de la lune ni du soleil, après avoir donné expiation à la terre des rayons et du miel; il faut la circonscrire avec le fer, l'arracher de la main gauche et l'élever en l'air et la faire sécher à l'ombre, les feuilles, la tige et la racine séparément. On affirme que si on asperge une salle à manger avec l'eau où elle a trempé, les repas deviennent plus gais. On la pile dans du vin contre les serpents" (Pline, Histoire Naturelle, XXV, 106-107). Dans ce passage de Pline, il y a probablement une relation d'identité entre les mages et les druides.
Si Dioscoride distinguait deux variétés de verveine: la verveine mâle, qu'il appelle verveine, et la verveine femelle, qu'il appelle herbe sacrée. Il les reliait toutes deux en spécifiant que les Grecs les appelaient toutes deux peristereon. Il disait de la verveine: "les feuilles et la racine bues dans du vin sont bonnes contre les morsures de serpents". Il ajoute, laconiquement, que la verveine est appelée "herbe sacrée parce qu'on s'en sert grandement aux contre charmes et pour apaiser les dieux" (Dioscoride, Sur le matière médicale, IV, 56).
Virgile, dans les Bucoliques, affirmait déjà des propriétés magiques, en faisait dire à Alphésibée: "Apporte l'eau, entoure cet autel d'une souple bandelette, brûle des verveines grasses et de l'encens mâle pour que j'essaie par des rites magiques d'égarer la raison de mon amant; rien ne manque plus ici que les incantations" (Virgile, les Bucoliques, VIII).
La croyance en des vertus magiques de la verveine, a persisté dans le folklore. Le Scouézec relate ainsi: "En Bretagne où on l'appelle louzaouenn ar groaz (herbes de la croix), elle passait pour protéger celui qui la portait contre tout maléfice".
Parmi les auteurs, Marcellus se distingue, puisqu'il est le seul à mentionner un effet particulier de la verveine pour les maux d'yeux. Seule la verveine cueillie à la fontaine est efficace. Il affirme que la guérison sera obtenue le troisième jour (Marcellus de Bordeaux, De medicamentis liber). Bien que Marcellus n'utilise que le nom grec de la verveine, peristereron, sans spécifier le nom gaulois, l'indication de ce traitement a toute les chances d'être gauloise, puisqu'il est le seul parmi les auteurs à la mentionner.
Aujourd'hui, les auteurs n'accordent plus d'effet thérapeutique à la verveine.