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Forum consacré à l'étude de la civilisation celtique

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Le musicien

Déposez vos questions/remarques sur ce forum consacré aux connaissances actuelles concernant les Celtes...

Modérateurs: Pierre, Guillaume, Patrice

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79 messages • Page 5 sur 6 • 1, 2, 3, 4, 5, 6

Messagede Viduernos » Mar 24 Mai, 2005 8:50

C'est fou ca, les anglicismes se faufilent n'importe oû. :wink:
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Dame Rouge et Lai de Grève

Messagede Laegalad » Jeu 26 Mai, 2005 11:16

Bonjour,
Il y a longtemps que je consulte ce site, régulièrement, lors de mes excursions virtuelles, mais je n’avais encore jamais franchi le pas… Je n’interviendrai probablement pas souvent, n’ayant guère de connaissance en matière celtique, ni – hélas ! – de temps à y consacrer (quoi que ce ne soit pas l’intérêt qui manque).
Cependant, j’aurais une question :
Taliesin, dans son message du 26 Avril, cite une « Dame rouge, poétesse bretonne qui composa le Lai de la Grève à la demande de Guillaume. » Ni moteurs de recherche, ni méta-moteurs n’ont pu me renseigner plus avant sur cette Dame Rouge et ce Lai de Grève. La seule mention que j’ai pu trouver est celle-ci :
1066 :
D'après un manuscrit scandinave du XIII ème siècle, Guillaume aurait fait appel à une « Dame Rouge de Petite Bretagne », poète et musicienne, pour lui composer un lai qui est le Lai de Grève.
(http://www.kervarker.org/fr/levr_16_period.html)
Même le Guichet du Savoir http://www.guichetdusavoir.org(un service proposé par la bibliothèque municipale de Lyon) a été dans l’incapacité de répondre à mes interrogations.
Les voici :
Qui est cette Dame Rouge ? Est-ce un nom générique, applicable à une catégorie de poétesses (c’est le « une » qui me fait douter… aurait-ce été une personne que cela aurait été « la » Dame Rouge) ? En ce cas, que savons-nous d’elle ? Et quel est ce lai de Grève (et le cas échéant, est-il possible d’en trouver une version quelque part… en français, puisque je ne lis pas le breton, étant loin de ces terres) ?
J’espère qu’il existe une réponse quelque part :), ce lai m’intrigue. Cela dit, ce n’est qu’une question de curiosité personnelle, m’intéressant à la poésie et au Moyen-Age lors de mon temps libre… Rien d’urgent ni de vital :)

Stéphanie
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Messagede Taliesin » Jeu 26 Mai, 2005 12:24

Mat an traoù ganeoc'h ? :D

Bonjour Stéphanie,

Le lai de la Grève n'a jamais été retrouvé, et je doute qu'il ait été composé en breton, puisque destiné à Guillaume le Conquérant, qui ne savait pas cette langue, alors que les poètes bretons étaient souvent bilingues.

Par contre, voici le texte du manuscrit scandinave, qui raconte dans quelles circonstances fut composé ce lai :

"Or, il convient que nous contions maintenant celui que l’on appelle le lai de la Grève, et par quoi il commence.
Le roi Guillaume, conquérant de l’Angleterre, fit composer ce lai. Quand il eut tout soumis à son pouvoir et placé des sentinelles aux frontières du pays, il repartit, et s’embarqua à Southampton, car il avait appris que des seigneurs qui possédaient des châteaux à la frontière normande, lui faisaient tort en attaquant son royaume. Mais la colère monta alors en lui et il leva sur ses terres une grande armée pour les combattre.
Quand il fut de retour en Normandie, il assiégea leurs châteaux, les détruisant et les faisant rebâtir comme il l’entendait, il les soumit tous et rétablit la paix en son royaume, en infligeant un châtiment mérité à ceux qui avaient été méchants et rebelles. Après avoir séjourné quelque temps dans son pays, il éprouva un fort désir de repasser la mer pour retourner en Angleterre ; il se rendit à la ville de Bar(be)fleur où il fit un long séjour. Il sortait tous les jours avec son épervier pour chasser la grue, et il en attrapa en grand nombre. Il resta là longtemps, en attendant un vent favorable ; une grande flotte y avait été rassemblée pour transporter son armée.
Mais le roi ne voulait pas suivre le conseil du capitaine de s’aventurer par un temps incertain ; il préféra rester longtemps à cet endroit pour se consacrer au sport qu’il aimait tant, et où il prenait tant de plaisir. Alors, il pensa, après avoir dûment médité, qu’il devrait envoyer ses messagers, porter une lettre en Bretagne à la femme rousse qui connaissait tous les lais et leur caractère à fond, ayant toujours pratiqué depuis sa jeunesse ce genre de divertissement, en y consacrant toutes ses pensées. Il voulait lui demander un lai nouveau, avec les plus belles notes que pût trouver son très profond savoir, et de lui envoyer le lai rapidement par la voie de ces messagers qui lui avaient apporté cette requête. Elle devrait l’appeler le lai de la Grève.
Grâce à ce lai, il garderait et évoquerait à chaque fois le souvenir de son agréable séjour sur la côte de Bar(be)fleur, dans l’attente d’un vent favorable.
Là-dessus, il envoyea en Bretagne tous les meilleurs harpistes de sa suite, portant de riches présents et des cadeaux de toutes sortes témoignant de la mugnificence royale. Quand ils furent arrivés près d’elle en Bretagne, apportant pour elle les riches présents dûs à la générosité du roi, elle reçut les harpistes avec une grande joie et force remerciements.
En peu de temps, elle composa le lai que le roi avait demandé dans la lettre que ses messagers avaient apportée. Elle l’enseigna aux harpistes et leur fit connaître le lai de la Grève. De retour auprès du roi, pleins de joie et le cœur léger parce qu’ils avaient vite et bien accompli leur mission, ils durent chanter ce lai devant le roi, ses courtisans et ses favoris. Ceux qui l’entendirent, déclarèrent qu’ils n’avaient jamais entendu d’autre lai de la qualité de celui-ci. Puisque le roi préférait ce lai à tous les autres, aucun harpiste ni jongleur ne se jugeait utile, s’il ne savait bien chanter ce lai d’un bout à l’autre. Ce lai fit le tour de toutes les cours des rois, des ducs et des comtes, et il n’y eut ni duchesse, ni aucune autre noble dame, qui ne déclarât son admiration pour ce lai.
Et, encore, de nos jours, nombreux sont ceux qui l’estiment être le meilleur lai propre au divertissement royal.
Or, je n’ai rien lu de plus en français au sujet de ce lai, et je n’ajouterai rien de plus, sauf que Dieu bénisse le roi, et honore et protège celui qui a traduit ce livre en norrois pour notre divertissement présent et futur ; Dieu soit miséricordieux envers celui qui l’a composé. Amen." (Les lais anonymes des 12ème et 13ème siècles - Mary O’hara Tobin)

Ce manuscrit fait référence à des évènements historiques : expédition de Guillaume le Conquérant sur le Continent, après la conquête de l'Angleterre, pour ramener l'ordre chez ses vassaux.

Concernant la Dame Rouge, ce qualificatif se rapportait probablement à sa chevelure rousse, mais on ne sait rien de plus d'elle, sinon qu'elle vivait en Petite-Bretagne (mais où ?....)
Les Bretons sont plus grands et mieux proportionnés que les Celtes. Ils ont les cheveux moins blonds, mais le corps beaucoup plus spongieux.
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Messagede Patrice » Jeu 26 Mai, 2005 12:27

Euh... Question idiote: de quel manuscrit s'agit-il?

A+

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Messagede Taliesin » Jeu 26 Mai, 2005 12:41

Non, Patrice, c'est pas une question idiote, c'est moi qui devrait être plus précis dans mes envois. Il s'agit des Strengleikar, recueil de lais traduit en norrois en 1230, à l'initiative du roi de Norvège Hakon, à partir de lais en vieux-français (lais de Marie de France et lais anonymes), dont certains furent perdus depuis, et dont seule la traduction norroise subsiste.
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Messagede Patrice » Jeu 26 Mai, 2005 12:49

Ah oui, c'est vrai...

Je dois avoir ça quelque part dans ma bibliothèque!

:lol:

A+

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Messagede Laegalad » Jeu 26 Mai, 2005 13:21

Quelle promptitude ! Merci grandement :)
Je suppose que le livre de Madame O'Hara est celui-ci :
Prudence Mary O'Hara Tobin, Les lais anonymes des XIIe et XIIIe siecles, éd. crit. de quelques lais bretons, Geneve 1976 (Publications romanes et françaises 143)
Et que les Strengleikar sont dans l'article : Les Strengleikar et les lais qu'ils traduisent, lui-même extrait de cet ouvrage :
Les relations littéraires Franco-Scandinaves au Moyen Age. Actes du Colloque de Liège (avril 1972) / Bibliothèque de la Faculté de Philosophie et Lettres de l'Université de Liège / 208 Paris, 1975
Me reste à les dénicher quelque part... surtout si les lais anonymes rapportés ne sont pas les mêmes que dans l'édition que j'ai des Lais féériques des XIIe et XIIIe siècles :)

Mat an traoù ganeoc'h ?
J'avoue être franchement ignorante : je n'ai rien compris :| Je vis à l'ombre du Mont Pilat, au bord du Rhône, pays autrefois beau mais de plus en plus défiguré par Trolls et Orcs... et je ne connais même pas le patois de chez moi, à part quelques expressions. Alors du breton...

Merci encore !

Stéphanie
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Messagede Taliesin » Jeu 26 Mai, 2005 14:58

Laegalad a écrit:surtout si les lais anonymes rapportés ne sont pas les mêmes que dans l'édition que j'ai des Lais féériques des XIIe et XIIIe siècles :)


Si, ce sont les mêmes, mais le travail des éditeurs est différent et complémentaire : dans les lais féériques, Alexandre Micha propose une traduction des lais en français moderne, avec une introduction, tandis que, comme l'indique le titre, il s'agit d'une édition critique pour Mary O'hara Tobin (pas de traduction, mais une étude de l'origine des manuscrits). Un truc en plus chez Mary O'Hara : le texte concernant le lai de la Grève.

Sinon : Mat an traoù ganeoc'h ? = Les choses sont bien avec vous ? (traduction littérale) = Comment allez-vous ?
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Bagadoù

Messagede ejds » Jeu 02 Juin, 2005 8:15

Bagadoù
Bag, bagad ar sonerion…, une mémoire qui rythme celle des bateaux.

On peut être surpris de la mutation de la musique dite « bretonne », en musique celtique. Un détour et compromis identitaires géographiquement élargis ? :shock::shock:

Musique bretonne, musique celtique?

http://www.cmtra.org/entretiens/archive ... tonne.html

Depuis quelques années, dans la région Rhône-Alpes, nous voyons fleurir les initiatives concernant "la musique celtique". Ce phénomène, concrétisé par l'apparition de festivals, de concerts, de lieux, d'événements divers, consacrés aux musiques celtiques, peut poser question. Autant est-il évident que notre région ne se rattache directement à aucun héritage culturel celte avéré autre que gallo-romain et archéologique, autant le terme même de "musique celtique" recouvre des réalités diverses, selon qu'on y rattache un "fest noz", un concert de musique irlandaise dans un pub de même étiquette le jour de la Saint-Patrick, ou des expériences de métissage musical telles que menées par l'ARFI, qui tente le mariage entre jazz lyonnais et musique de bagad breton, ou le concert réunissant à l'Auditorium de Lyon Doudou N'Dyaye Rose, maître des percussions d'Afrique de l'Ouest, et un autre bagad. Ceci pour se limiter à quelques unes des manifestations et événements de ce type visibles en Rhône-Alpes ces derniers mois. Quoi qu'il en soit, le public rhônalpins est présent et fidèle à chaque fois, et ce véritable phénomène culturel porte en lui des caractéristiques propres. Elles ne rentrent pas en totalité dans le costume chamarré de l'engouement envers les musiques traditionnelles/musiques du monde.

Une réponse à la question "pourquoi un tel succès ?" peut être donnée en observant la vie musicale propre à la Bretagne contemporaine.

Quelques chiffres : en Bretagne, on peu dénombrer plusieurs milliers de joueurs de cornemuses, plusieurs dizaines de festivals, dont certains de dimension européenne et plus largement mondiale, comme le Festival Interceltique de Lorient, des centaines de manifestations tout au long de l'année, autant de formations musicales "traditionnelles", amateurs et professionnelles, des artistes de dimension internationale, Alan Stivell, Dan Ar Bras, Tri Yann, Yann-Fanch Kemener, Erik Marchand, Denez Prigent et tous les autres, un tissu associatif remarquable de dynamisme, rompu à l'auto-financement, des éditeurs/producteurs de disques, de revues et de livres indépendants, la cohabitation de plusieurs courants se réclamant de l'héritage musical breton, ou plus largement celte, des expériences de mariages musicaux réussis avec le jazz, le rock, le rap, les musiques africaines, kabyles, japonaises, et d'autres musiques du monde, la plus forte densité en Europe de lieux d'enseignements des répertoires et des instruments traditionnels, bref, un bouillonnement inscrit dans la durée et sur le terrain.

Ce creuset musical a connu depuis l'après-guerre une succession de périodes de développement, de stabilisation et de remises en cause, pour aboutir à l'inscription dans une société d'une musique populaire d'héritage, ouverte sur l'avenir, une réussite exemplaire, peut-être même inespérée par ses acteurs.

Cette densité de pratique vivace, cette auto-inscription quotidienne dans son propre patrimoine musical, dans sa convivialité, sa sociabilité par la société bretonne contemporaine entrent certainement pour part dans l'attrait irrésistible de nouveaux publics pour les musiques bretonnes et celtiques au niveau national et international. La production discographique, le dynamisme et la qualité des groupes amateurs et professionnels bretons dépassent largement les frontières régionales, et ont, au cours de ces dernières décennies, largement contribué au rayonnement de leurs musiques.

Comment les Bretons en sont-ils arrivés là?

Les réponses, argumentées, objectives, traitées dans la perspective historique sont à découvrir dans un ouvrage monumental, indispensable, récemment édité par "Le Chasse-Marée/ArMen", "Musique Bretonne, Histoire des sonneurs de tradition". Ce livre, magnifiquement illustré (l'iconographie, souvent inédite, est en elle-même une réussite, dans le droit fil des productions Le Chasse-Marée/ArMen!) propose, sur 510 pages, une "étude générale sur les pratiques musicales populaires" en Bretagne qui embrasse courageusement deux millénaires. Cet ouvrage collectif rassemble les travaux historiques, ethnomusicologiques, sociologiques de 26 chercheurs, lesquels se sont appuyé sur des sources multiples, denses et vérifiables.

De l'anecdote à l'analyse, de l'émoi à la déduction, du foisonnement d'informations à la synthèse, cet ouvrage dont la qualité ne peut qu'épuiser les superlatifs est exemplaire, sinon unique en Europe. Il témoigne du parcours initiatique de générations successives de Bretons et d'autres personnes questionnées par le mystère de la différence en quête des toujours derniers dépositaires de tradition. Il rapporte leurs réponses, incertitudes, intuitions, constructions d'explication et leurs révélations d'une partie du mystère de la mémoire individuelle, de la force de construction culturelle d'une société humaine, et de ses capacités d'ouverture aux influences du dehors, de l'ailleurs et de l'autre.

Il offre, par la richesse de sa documentation une possibilité de réponses émotives aux questions que se posent les amateurs de musique bretonne et celtique, et par la rigueur de ses analyses, pourfend bien des idées reçues, en explicitant entre autres phénomènes la naissance des fest noz en milieu urbain, la genèse des bagadoù, l'histoire de la cornemuse en Europe depuis 2000 ans, le débat "autarcie/ouverture", et donne des pistes de réflexion argumentées et pertinentes à qui s'interroge sur le thème : "musique bretonne, musique celtique?".

La qualité première de "Musique Bretonne" est d'indiquer par un parcours sensible à travers le témoignage de mille moments de vie, les différentes étapes, réinscrites dans leur contexte historique et social, qui ont permis la préservation, la transmission des savoirs musicaux issus de l'ancienne société rurale à la société contemporaine, et l'aboutissement à la dynamique créative actuelle. Tout ceci inscrit dans un mouvement culturel unique, témoin d'une société qui pense l'avenir, ouverte vers l'autre, d'autant plus tolérante qu'elle est consciente de sa propre richesse, de l'obligation d'en préserver les formes anciennes, et de s'en saisir comme objet de création. Est décrite la somme d'efforts individuels, associatifs, artistiques et institutionnels qui sur un demi-siècle ont uni leurs énergies, souvent en opposition d'idées, d'idéologies et de projets, toujours en débats, mais en action quotidienne, pour construire une nouvelle pratique musicale basée sur un héritage culturel dont l'équivalent est souvent ignoré sinon méprisé dans d'autres régions du territoire national.

Ce livre, par sa genèse et sa conception, est en lui-même un monument symbolique de la force générée par la convergence d'idées et d'engagements de générations entrelacées d'acteurs sociaux et culturels. Ils apparaissent tous imprégnés de l'intuition première d'urgence autarcique d'un peuple minoritaire conscient de sa différence à préserver une part de l'héritage commun, ouvert aux cultures sœurs dans un deuxième temps, et plus largement attentif ensuite à l'expression musicale de "cultures du monde" toutes aussi riches de sensibilité musicale.

Nul ne peut refaire ici l'histoire déjà vécue là, et la valorisation riche, ouverte, des héritages musicaux régionaux telle que construite en Bretagne au cours du demi-siècle passé n'a que très peu d'équivalent en son aboutissement dans d'autres régions françaises ou européennes. Mais elle a valeur de sujet de réflexion, et ce livre devrait être de chevet pour les personnels politiques en mal d'idées et comptables des deniers publics dans d'autres régions.

En guise de conclusion, et pour saluer cette somme de vie, de courage, de travail, de réflexion, de débat et surtout de musique, une citation, forcément choisie, tirée de la préface de "Musique bretonne":

"Nous avons donné la parole, chaque fois que faire se peut, aux sonneurs eux-mêmes, ou aux témoins qui les ont côtoyés, afin que revive, de manière générale, le contexte dans lequel ils évoluaient, d'autant qu'ils exerçaient une véritable fonction sociale.
Aujourd'hui, l'ancienne société rurale a totalement disparu, mais retrouver les racines et l'esprit de la musique instrumentale traditionnelle ne peut que nourrir et guider en permanence les pratiques contemporaines, inciter à faire de nouvelles recherches : tels sont les buts de cet ouvrage. Souhaitons que les sonneurs bretons du XXIe siècle y puisent une part de leur inspiration."


Jean Blanchard.

"Musique Bretonne, Histoire des sonneurs de traditions" :

http://www.arbedkeltiek.com/galleg/livr ... etonne.htm

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Messagede Marc'heg an Avel » Jeu 02 Juin, 2005 23:03

Vous avez demandé un musicien ?


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C'est tout par Toutatis !

JCE :wink:
"Apprends tout et tu verras que rien n'est superflu".

Hugues de Saint-Victor.
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Messagede Viduernos » Mer 15 Juin, 2005 12:12

Bombardes, binious, cornemuses et autres musettes sont issus, parait-il, de l'orient et rammenés en europe par les croisés.
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Crwth

Messagede ejds » Mar 28 Juin, 2005 9:49

Crwth, clairseach, keirnine…
Un site qui vaut le « coût »… d’œil :wink: à regarder, rien que par le nombre d’illustrations :

Histoire de la harpe celtique

Le Crwth
Le crwth (crowde, ou cruit en Gaëlique) est considéré à la fois comme l'ancêtre de la harpe et du violon, car certaines gravures le représentent avec un musicien utilisant une sorte d'archer qu'il fait glisser sur les cordes. Le crwth est à priori une invention britannique du Ve siècle, largement adoptée par l'ensemble des tribus celtes. Les bardes les plus anciens, décrits au VIIe s. sous le règne du Roi brittanique Cadwallder, les utilisaient très largement. Ils servaient d'accompagnement ténor de la harpe pendant les fêtes.

http://www.telennvruk.com/pages/divers/ ... stoire.htm


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Messagede mikhail » Mar 28 Juin, 2005 18:12

L'auteur a commis deux erreurs, qu'on lui pardonnera gentiment pour des fautes de frappe...
* "une sorte d'archer" .. j'aurais écrit "archet". Un archer c'est autre chose.
* Cadwallder : c'est plutôt Cadwaladr, voir par exemple :
http://www.earlybritishkingdoms.com/bios/cadwafgd.html

Pour la crwth :
http://www.instrumentsmedievaux.org/pages/crwt58.htm
anglais et gallois :
http://www.crwth.info/
grande image :
http://www.taylorviolins.com/crwthfrnt.html

et 10 300 mentions dans Google.
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Schirndorf

Messagede ejds » Mer 29 Juin, 2005 11:36

Le joueur de lyre de Schirndorf :shock: :?
Représenté à bord de plusieurs navires, le joueur de lyre méditerranéen est un motif récurrent qui apporte une indication évidente de contacts culturels et d'échanges commerciaux forts.

L’instrument musical est connu essentiellement par des représentations figurées dont les plus anciennes remontent à la période du Hallstatt (800 ans à 500 ans av JC), comme ici à Schirndorf :

http://www.archaeologie-bayern.de/_en/ab_ru_vg_04.html

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Ludiones

Messagede ejds » Mar 09 Aoû, 2005 8:20

Reportage

Petite liste des instruments de musique : syrinx, avena, calamus, fustulae, tibia, utriculus, bucina, lituus, tuba, cornu, rhombus, hydraulus, lyra, cithara, pandura, chordae obliquae, crotala, scabellum, cymbala, tympanum, sistrum, tintinnabulum… : :shock: :shock:

L'Archéologue / Archéologie nouvelle
n° 79 août - septembre 2005

La musique dans la Rome antique

En 364 av. J.C. Rome subit une terrible pestilence. Pour calmer la colère des Dieux furent institués des LUDI SCÆNICI durant lesquels des "Ludiones" (danseurs-acteurs étrusques) "dansant au son des tibiae mais sans chanter eux-mêmes et sans mimer le chant par quelque représentation que ce soit, se mouvaient non sans grâce à la manière étrusque" (Tite-Live VII, 2).

Telle fut la première forme de spectacle musical, à l'époque romaine, affranchie des rituels, du théâtre et du cirque :

http://www.ludi-scaenici.it/


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