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Le musicienModérateurs: Pierre, Guillaume, Patrice Dame Rouge et Lai de GrèveBonjour,
Il y a longtemps que je consulte ce site, régulièrement, lors de mes excursions virtuelles, mais je n’avais encore jamais franchi le pas… Je n’interviendrai probablement pas souvent, n’ayant guère de connaissance en matière celtique, ni – hélas ! – de temps à y consacrer (quoi que ce ne soit pas l’intérêt qui manque). Cependant, j’aurais une question : Taliesin, dans son message du 26 Avril, cite une « Dame rouge, poétesse bretonne qui composa le Lai de la Grève à la demande de Guillaume. » Ni moteurs de recherche, ni méta-moteurs n’ont pu me renseigner plus avant sur cette Dame Rouge et ce Lai de Grève. La seule mention que j’ai pu trouver est celle-ci : 1066 : D'après un manuscrit scandinave du XIII ème siècle, Guillaume aurait fait appel à une « Dame Rouge de Petite Bretagne », poète et musicienne, pour lui composer un lai qui est le Lai de Grève. (http://www.kervarker.org/fr/levr_16_period.html) Même le Guichet du Savoir http://www.guichetdusavoir.org(un service proposé par la bibliothèque municipale de Lyon) a été dans l’incapacité de répondre à mes interrogations. Les voici : Qui est cette Dame Rouge ? Est-ce un nom générique, applicable à une catégorie de poétesses (c’est le « une » qui me fait douter… aurait-ce été une personne que cela aurait été « la » Dame Rouge) ? En ce cas, que savons-nous d’elle ? Et quel est ce lai de Grève (et le cas échéant, est-il possible d’en trouver une version quelque part… en français, puisque je ne lis pas le breton, étant loin de ces terres) ? J’espère qu’il existe une réponse quelque part , ce lai m’intrigue. Cela dit, ce n’est qu’une question de curiosité personnelle, m’intéressant à la poésie et au Moyen-Age lors de mon temps libre… Rien d’urgent ni de vital Stéphanie
Mat an traoù ganeoc'h ?
Bonjour Stéphanie, Le lai de la Grève n'a jamais été retrouvé, et je doute qu'il ait été composé en breton, puisque destiné à Guillaume le Conquérant, qui ne savait pas cette langue, alors que les poètes bretons étaient souvent bilingues. Par contre, voici le texte du manuscrit scandinave, qui raconte dans quelles circonstances fut composé ce lai : "Or, il convient que nous contions maintenant celui que l’on appelle le lai de la Grève, et par quoi il commence. Le roi Guillaume, conquérant de l’Angleterre, fit composer ce lai. Quand il eut tout soumis à son pouvoir et placé des sentinelles aux frontières du pays, il repartit, et s’embarqua à Southampton, car il avait appris que des seigneurs qui possédaient des châteaux à la frontière normande, lui faisaient tort en attaquant son royaume. Mais la colère monta alors en lui et il leva sur ses terres une grande armée pour les combattre. Quand il fut de retour en Normandie, il assiégea leurs châteaux, les détruisant et les faisant rebâtir comme il l’entendait, il les soumit tous et rétablit la paix en son royaume, en infligeant un châtiment mérité à ceux qui avaient été méchants et rebelles. Après avoir séjourné quelque temps dans son pays, il éprouva un fort désir de repasser la mer pour retourner en Angleterre ; il se rendit à la ville de Bar(be)fleur où il fit un long séjour. Il sortait tous les jours avec son épervier pour chasser la grue, et il en attrapa en grand nombre. Il resta là longtemps, en attendant un vent favorable ; une grande flotte y avait été rassemblée pour transporter son armée. Mais le roi ne voulait pas suivre le conseil du capitaine de s’aventurer par un temps incertain ; il préféra rester longtemps à cet endroit pour se consacrer au sport qu’il aimait tant, et où il prenait tant de plaisir. Alors, il pensa, après avoir dûment médité, qu’il devrait envoyer ses messagers, porter une lettre en Bretagne à la femme rousse qui connaissait tous les lais et leur caractère à fond, ayant toujours pratiqué depuis sa jeunesse ce genre de divertissement, en y consacrant toutes ses pensées. Il voulait lui demander un lai nouveau, avec les plus belles notes que pût trouver son très profond savoir, et de lui envoyer le lai rapidement par la voie de ces messagers qui lui avaient apporté cette requête. Elle devrait l’appeler le lai de la Grève. Grâce à ce lai, il garderait et évoquerait à chaque fois le souvenir de son agréable séjour sur la côte de Bar(be)fleur, dans l’attente d’un vent favorable. Là -dessus, il envoyea en Bretagne tous les meilleurs harpistes de sa suite, portant de riches présents et des cadeaux de toutes sortes témoignant de la mugnificence royale. Quand ils furent arrivés près d’elle en Bretagne, apportant pour elle les riches présents dûs à la générosité du roi, elle reçut les harpistes avec une grande joie et force remerciements. En peu de temps, elle composa le lai que le roi avait demandé dans la lettre que ses messagers avaient apportée. Elle l’enseigna aux harpistes et leur fit connaître le lai de la Grève. De retour auprès du roi, pleins de joie et le cœur léger parce qu’ils avaient vite et bien accompli leur mission, ils durent chanter ce lai devant le roi, ses courtisans et ses favoris. Ceux qui l’entendirent, déclarèrent qu’ils n’avaient jamais entendu d’autre lai de la qualité de celui-ci. Puisque le roi préférait ce lai à tous les autres, aucun harpiste ni jongleur ne se jugeait utile, s’il ne savait bien chanter ce lai d’un bout à l’autre. Ce lai fit le tour de toutes les cours des rois, des ducs et des comtes, et il n’y eut ni duchesse, ni aucune autre noble dame, qui ne déclarât son admiration pour ce lai. Et, encore, de nos jours, nombreux sont ceux qui l’estiment être le meilleur lai propre au divertissement royal. Or, je n’ai rien lu de plus en français au sujet de ce lai, et je n’ajouterai rien de plus, sauf que Dieu bénisse le roi, et honore et protège celui qui a traduit ce livre en norrois pour notre divertissement présent et futur ; Dieu soit miséricordieux envers celui qui l’a composé. Amen." (Les lais anonymes des 12ème et 13ème siècles - Mary O’hara Tobin) Ce manuscrit fait référence à des évènements historiques : expédition de Guillaume le Conquérant sur le Continent, après la conquête de l'Angleterre, pour ramener l'ordre chez ses vassaux. Concernant la Dame Rouge, ce qualificatif se rapportait probablement à sa chevelure rousse, mais on ne sait rien de plus d'elle, sinon qu'elle vivait en Petite-Bretagne (mais où ?....) Les Bretons sont plus grands et mieux proportionnés que les Celtes. Ils ont les cheveux moins blonds, mais le corps beaucoup plus spongieux.
Hippocrate
Non, Patrice, c'est pas une question idiote, c'est moi qui devrait être plus précis dans mes envois. Il s'agit des Strengleikar, recueil de lais traduit en norrois en 1230, à l'initiative du roi de Norvège Hakon, à partir de lais en vieux-français (lais de Marie de France et lais anonymes), dont certains furent perdus depuis, et dont seule la traduction norroise subsiste.
Les Bretons sont plus grands et mieux proportionnés que les Celtes. Ils ont les cheveux moins blonds, mais le corps beaucoup plus spongieux.
Hippocrate
Quelle promptitude ! Merci grandement
Je suppose que le livre de Madame O'Hara est celui-ci : Prudence Mary O'Hara Tobin, Les lais anonymes des XIIe et XIIIe siecles, éd. crit. de quelques lais bretons, Geneve 1976 (Publications romanes et françaises 143) Et que les Strengleikar sont dans l'article : Les Strengleikar et les lais qu'ils traduisent, lui-même extrait de cet ouvrage : Les relations littéraires Franco-Scandinaves au Moyen Age. Actes du Colloque de Liège (avril 1972) / Bibliothèque de la Faculté de Philosophie et Lettres de l'Université de Liège / 208 Paris, 1975 Me reste à les dénicher quelque part... surtout si les lais anonymes rapportés ne sont pas les mêmes que dans l'édition que j'ai des Lais féériques des XIIe et XIIIe siècles Mat an traoù ganeoc'h ? J'avoue être franchement ignorante : je n'ai rien compris Je vis à l'ombre du Mont Pilat, au bord du Rhône, pays autrefois beau mais de plus en plus défiguré par Trolls et Orcs... et je ne connais même pas le patois de chez moi, à part quelques expressions. Alors du breton... Merci encore ! Stéphanie
Si, ce sont les mêmes, mais le travail des éditeurs est différent et complémentaire : dans les lais féériques, Alexandre Micha propose une traduction des lais en français moderne, avec une introduction, tandis que, comme l'indique le titre, il s'agit d'une édition critique pour Mary O'hara Tobin (pas de traduction, mais une étude de l'origine des manuscrits). Un truc en plus chez Mary O'Hara : le texte concernant le lai de la Grève. Sinon : Mat an traoù ganeoc'h ? = Les choses sont bien avec vous ? (traduction littérale) = Comment allez-vous ? Les Bretons sont plus grands et mieux proportionnés que les Celtes. Ils ont les cheveux moins blonds, mais le corps beaucoup plus spongieux.
Hippocrate
BagadoùBagadoù
Bag, bagad ar sonerion…, une mémoire qui rythme celle des bateaux. On peut être surpris de la mutation de la musique dite « bretonne », en musique celtique. Un détour et compromis identitaires géographiquement élargis ? :shock:
"Musique Bretonne, Histoire des sonneurs de traditions" : http://www.arbedkeltiek.com/galleg/livr ... etonne.htm e.
Vous avez demandé un musicien ?
C'est tout par Toutatis ! JCE "Apprends tout et tu verras que rien n'est superflu".
Hugues de Saint-Victor.
CrwthCrwth, clairseach, keirnine…
Un site qui vaut le « coût »… d’œil à regarder, rien que par le nombre d’illustrations :
e.
L'auteur a commis deux erreurs, qu'on lui pardonnera gentiment pour des fautes de frappe...
* "une sorte d'archer" .. j'aurais écrit "archet". Un archer c'est autre chose. * Cadwallder : c'est plutôt Cadwaladr, voir par exemple : http://www.earlybritishkingdoms.com/bios/cadwafgd.html Pour la crwth : http://www.instrumentsmedievaux.org/pages/crwt58.htm anglais et gallois : http://www.crwth.info/ grande image : http://www.taylorviolins.com/crwthfrnt.html et 10 300 mentions dans Google.
SchirndorfLe joueur de lyre de Schirndorf
Représenté à bord de plusieurs navires, le joueur de lyre méditerranéen est un motif récurrent qui apporte une indication évidente de contacts culturels et d'échanges commerciaux forts. L’instrument musical est connu essentiellement par des représentations figurées dont les plus anciennes remontent à la période du Hallstatt (800 ans à 500 ans av JC), comme ici à Schirndorf : http://www.archaeologie-bayern.de/_en/ab_ru_vg_04.html e.
LudionesReportage
Petite liste des instruments de musique : syrinx, avena, calamus, fustulae, tibia, utriculus, bucina, lituus, tuba, cornu, rhombus, hydraulus, lyra, cithara, pandura, chordae obliquae, crotala, scabellum, cymbala, tympanum, sistrum, tintinnabulum… : L'Archéologue / Archéologie nouvelle n° 79 août - septembre 2005
e.
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