Sedullos a écrit:Je pense que Franck a raison sur cette idée d'organisation, le traitement de la question de la hiérarchisation des enseignes est une hypothèse qui me semble crédible.
Là où je ne te suis pas, c'est sur la comparaison avec les armées médiévales. Tu le dis toi-même : "les petites armées médiévales", c'ets la cas jusqu'au XIVe-XVe siècles.
Les armées de l'Antiquité sont nombreuses, celles des peuples de la Méditeranée mais aussi celles des Celtes. Et si la phalange des Nerviens ou des Helvètes diffère un peu par le nombre et la structure des phalanges de Sparte ou de Macédoine, les corps sont organisés.
Les mercenaires tiennent une place importante au service des royaumes méditerranéens mais pas seulement comme tu le sais avec les Gésates qui louent leurs services aux Insubres et Boïens d'Italie.
Que ceux-ci aient été recrutés chez les Allobroges et dans les Alpes ne change rien au fait que cela transcende l'aspect tribal.
A titre de comparaison, je constate que les Gurkhas du Népal, guerriers tribaux, sont devenus une troupe structurée et complètement intégrée de l'armée royale coloniale anglaise vers 1857 qui va remplacer celle de la Compagnie des Indes orientales.
Merci Sedullos pour cette réponse illustrée.
C'est surtout qu'il m'est difficile de faire entrer dans le même schéma le caractère féodal de la société et une organisation rationelle du commandement et de l'organisation.
Je suis sans doute trop imprégné des auteurs latins, qui donnent en général une image assez chaotique des corps celtes.
Après effectivement, rien n'empêche la synthèse de ces deux visions dans certains cas. Les hommes avaient beau être rangés par Nation ( et sans doute par seigneur) ils auraient pu être organisés en "cohortes" et former la phalange, comme les exemples que tu cites ou le mur germain. Tout en gardant les problèmes dus à un commandement probablement éclatés.
Ceci dit le combat en formation n'a t'il pas été dans ce cas le propre des armées des plus grandes nations celtes et des groupes de mercenaires, et non des myriades de "petits peuples"? Seuls les premiers auraient eu des effectifs suffisants pour systématiser une formation à la bataille rangée; et les seconds l'expérience nécéssaire pour l'enseigner.
Dans le cas contraire la défaite finale lors de la conquête devient de plus en plus dur à expliquer, l'inorganisation des armées étant souvent désignée comme une des principales causes de la défaite (en plus de la division, de l'absence de vision stratégique, etc.).
Je soulignes en passant que mes commentaires n'ont pas de légitimité historique particulière : je suis juste un lecteur curieux qui se pose des questions !