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Navigation de Bran

Forum consacré aux mythes ainsi qu'aux domaines de la spiritualité et de la religion...

Modérateurs: Pierre, Guillaume, Patrice

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9 messages • Page 1 sur 1

Navigation de Bran

Messagede Fergus » Ven 28 Mar, 2003 14:21

La navigation de Bran, fils de Fébal

Traduction Georges Dottin

Cinquante quatrains chanta la femme des pays inconnus, au milieu de la maison, à Bran fils de Fébal, quand le palais était plein de rois qui ne savaient d'où était venue la femme, puisque l'enceinte était fermée.
Voici le commencement de l'histoire. Un jour, dans le voisinage de la forteresse, Bran se promenait seul quand il entendit de la musique derrière lui. Quand il regardait derrière lui, c'était derrière lui encore qu'était la musique. Il tomba endormi, tant la musique était douce. Quand il s'éveilla de son sommeil, il vit près de lui une branche d'argent avec des fleurs blanches qu'il n'était pas aisé de distinguer de cette branche. Alors Bran emporta la branche dans sa main jusqu'au palais. Quand l'assemblée fut nombreuse dans le palais, on vit une femme en vêtements étrangers au milieu de la demeure. Alors elle chanta les cinquante quatrains à Bran, tandis que l'armée l'écoutait et que tous la voyaient:
Fergus
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Messagede Rónán » Ven 28 Mar, 2003 15:41

Texte original moyen irlandais sur

http://www.as.wvu.edu/engl01/www/clc/vob/braniri.html

Si ca vous tente...... :D


Rónán :)
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Messagede Muskull » Ven 28 Mar, 2003 17:06

:shock: ça alors !

J'avais justement l'intention de vous demander la date d'écriture de ce texte (qui est par ailleurs un de mes textes fétiches) :D

Fergus m'a "grillé" ! :lol:

Qu'est ce qu'on fait :?:
Des essais de mythologie comparée ? Une analyse par rapport à certains thèmes qui se retrouvent dans les contes ? Des évocations des "autres "navigations" ?
Tout cela en même temps ? :shock:

Je ne mets pas le lien du texte entier parce que c'est Fergus "l'initiateur" du sujet... :wink:
Mais j'ai déjà une question pour l'ami Rónán :
Bran = corbeau, oui mais encore ? Retrouve-t-on cette racine en toponymie, dans les autres langues celtiques (même en mots composés), dans les langues modernes :?:

Une petite info pour commencer :wink:
L'association du corbeau et de l'élément marin est assez curieux mais l'on s'y retrouve lorsque l'on sait que les marins de l'antiquité emportaient des corbeaux dans leurs explorations. S'ils se perdaient, le corbeau s'envolait tout droit vers la terre la plus proche (cf. par exemple : l'arche de Noé. :wink:) pour retrouver son arbre et son fromage ! :lol:
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Messagede Rónán » Ven 28 Mar, 2003 19:11

Mais j'ai déjà une question pour l'ami Rónán :
Bran = corbeau, oui mais encore ? Retrouve-t-on cette racine en toponymie, dans les autres langues celtiques (même en mots composés), dans les langues modernes


En toponymie, je pense que oui, du moins en Bretagne. J'ai pas d'exemple en tete mais des Kervran ne m'etonneraient pas.
Le mot bran existe dans ttes les langues celtiques: breton, gallois, cornique, irlandaisn gaulois...
En irlandais le mot bran n'est plus utilisé pour dire corbeau, on dit préachán à la place, mais le mot bran figure tjrs dans les dictionnaires. C'est un mot littéraire, koi.
Et je t'assure que c'est rare de trouver un mot qui ait exactement la meme forme à la fois en gaélique et en brittonique !!!!! :D

Voila.


Rónán :D
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Messagede Muskull » Ven 28 Mar, 2003 19:33

Demat Rónán :)

"Et je t'assure que c'est rare de trouver un mot qui ait exactement la meme forme à la fois en gaélique et en brittonique !!!!! "

Excuse le novice mais veux-tu dire par là qu'il y a une "étrangeté" dans ce mot pour qu'il soit commun à ces deux "typologies".
Cela viendrait-il de "l'impact" profond du mythe dans les "îles" ou de toute autre chose que tu connaîtrais.

Par ailleurs tu proposes le texte en moyen irlandais, celà est-il la première version écrite, et dans ce cas, est-elle datable, même aproximativement ?

Question subsidiaire :
Comment écris-tu aproximativement en abrégé ? J'ai pas dit en futur agrégé ! :wink: :lol:
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Messagede Rónán » Ven 28 Mar, 2003 19:49

Demat Rónán

"Et je t'assure que c'est rare de trouver un mot qui ait exactement la meme forme à la fois en gaélique et en brittonique !!!!! "

Excuse le novice mais veux-tu dire par là qu'il y a une "étrangeté" dans ce mot pour qu'il soit commun à ces deux "typologies".
Cela viendrait-il de "l'impact" profond du mythe dans les "îles" ou de toute autre chose que tu connaîtrais.


Aucun rapport avec le mythe: Bran mac Fheabhail est inconnu en dehors d'Irlande, il me semble. C'est juste qu'il est rare de trouver des mots celtiques qui existe encore ds ttes les langues celtiques et qui aient une orthographe semblable dans ttes les langues celtiques.... Cela tient plutot aux lettres qui le composent: B initial: ca change pas. R, ca change jamais ou presque. A court, si y a rien à proximité ca change pas. N ca change pas. Déja des mots courts qui contiennent seult des lettres qui phonétiquement st stables, c rares, mais qu'en plus il s'agisse d'un mot qui n'ait pas été remplacé dans l'usage par un autre (quoique c'est à moitié le cas, puisque bran est un mot littéraire dans les langues gaéliques, et non plus le nom courant du corbeau).

Par ailleurs tu proposes le texte en moyen irlandais, celà est-il la première version écrite, et dans ce cas, est-elle datable, même aproximativement ?

Aucune idée, le site web ne dit rien à ce sujet. Il ne faut pas parler en termes de premiere version écrite, mais de premiere version écrite CONNUE, car sans doute, il y en a eu avant, qui ont été perdues, brûlées ou que sais-je, au cours des siecles. Il n'y a pas de raison pour qu'aucun moine n'ait noté par ecrit des mythes gaéliques à partir de la christianisation, on aurait pu donc avoir des textes du VIe siecle en irlandais (j'aurais aimé voir!), mais on en a pas je crois, tout a été perdu.
Un manuscrit en général est datable grace à la langue. De ttes facons c'est pas compliqué: on n'a pratiquement aucun texte littéraire en vieil-irlandais, on n'a presque que des gloses. Les textes mythologiques connus sont je crois tous en moyen-irlandais ou plus tardifs.

Question subsidiaire :
Comment écris-tu aproximativement en abrégé ? J'ai pas dit en futur agrégé !


déja, "approximativement" prend 2 p. :lol:
En abrégé j'ecrirais "approximativt". Ou "approx." :D

Rónán :D
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Messagede Fergus » Sam 29 Mar, 2003 23:07

la suite ... :

Voici une branche du pommier d'Emain
que je t'apporte, pareille aux autres;
des rameaux d'argent blanc sont sur elle,
des sourcils de cristal avec des fleurs.

Il y a une île lointaine;
alentour les chevaux de la mer brillent,
belle course contre les vagues écumantes;
quatre pieds la supportent.

Charme des yeux, glorieuse étendue
est la plaine sur laquelle les armées jouent;
la barque lutte contre le char,
dans la plaine méridionale de l'Argent Blanc.

Des pieds de bronze blanc la supportent,
brillant à travers les siècles de beauté;
jolie terre à travers les siècles du monde,
où se répandent maintes fleurs.

Un vieil arbre est là avec les fleurs,
sur lequel les oiseaux appellent aux heures;
en harmonie ils ont l'habitude
d'appeler ensemble à chaque heure.

Des splendeurs de toute couleur brillent
à travers les plaines aux jolies voix;
la joie est habituelle; on se range autour de la musique,
dans la plaine méridionale de la Nuée d'argent.

Inconnue la plainte ou la traîtrise
dans la terre cultivée bien connue;
il n'y a rien de grossier ni de rude,
mais une douce musique qui frappe l'oreille.

Ni chagrin, ni deuil, ni mort,
ni maladie, ni faiblesse
voilà le signe d'Emain;
rare est une pareille merveille.

Beauté d'une terre merveilleuse,
dont les aspects sont aimables,
dont la vue est une belle contrée,
incomparable en est la brume.

Si l'on voit la Terre de Bonté,
sur laquelle les pierres de dragons et les cristaux pleuvent;
la mer jette la vague contre la terre,
poils de cristal de sa crinière.

Des richesses, des trésors de toute couleur
sont dans la Terre calme, fraîche beauté,
qui écoute la douce musique
en buvant le meilleur vin.

Des chariots d'or dans la Plaine de la Mer,
s'élevant avec le flot vers le soleil,
des chariots d'argent dans la Plaine des Jeux
et des chariots de bronze sans défaut.

Des coursiers d'or jaune sont là sur la rive:
d'autres coursiers, de couleur pourpre;
d'autres, avec de la laine sur leur dos,
de la couleur du ciel tout bleu.

Au lever du soleil viendra
un bel homme illuminant les plaines;
il chevauche l'étendue battue des flots;
il remue la mer jusqu'à ce qu'elle soit du sang.

Une armée viendra à travers la mer claire;
vers la terre ils naviguent;
puis ils rament jusqu'à la pierre en vue,
d'où s'élèvent cent refrains.

On chante un refrain à l'armée
(à travers les longs siècles), qui n'est pas misérable;
sa musique s'enfle des choeurs de centaines,
qui n'attendent ni déclin ni mort.

Emain multiforme en face de la mer,
qu'elle soit proche, qu'elle soit loin,
où sont des milliers de femmes bigarrées.
que la mer claire encercle.

Quand il a entendu le son de la musique,
le choeur des petits oiseaux de la Très calme Terre,
un groupe de femmes, vient de la colline
à la Plaine des Jeux où il est.

Là vient le bonheur avec la santé
à la terre où résonnent les rires,
dans la Très calme Terre, en toute saison
viendra la joie qui dure toujours.

C'est un jour d'éternel beau temps,
qui verse de l'argent sur les terres;
une falaise blanche bordant la mer,
qui reçoit du soleil sa chaleur.

Course de l'armée le long de la Plaine des jeux;
jeu charmant, sans faiblesse;
dans la terre variée, après tant de beautés,
ils n'attendent ni déclin ni mort.

Écouter la musique la nuit
et venir à la terre aux nombreuses couleurs
pays varié, splendeur sur un diadème de beauté,
d'où brille la nuée blanche.

Il y a trois fois cinquante îles lointaines,
dans l'Océan à l'ouest de nous;
plus grande qu'Erin deux fois
est chacune d'elles, ou trois fois.

Une grande naissance arrivera après des siècles,
qui ne sera pas dans les grandeurs:
le fils d'une femme dont le mari ne sera pas connu;
il aura la royauté sur des milliers d'hommes.

Royauté sans commencement, sans fin;
il a créé le monde parfaitement,
à lui sont la terre et la mer;
malheur à qui encourra sa disgrâce!

C'est lui qui a fait les cieux.
Heureux celui qui a le coeur pur;
il purifiera les peuples sous l'eau pure;
c'est lui qui guérira vos maux.

Ce n'est pas pour vous tous qu'est mon discours,
bien que cette grande merveille soit connue;
que Bran, parmi la foule du monde, écoute
la part de science qui lui est communiquée !

Ne tombe pas sur un lit de paresse;
que l'ivresse ne te vainque pas!
commence un voyage à travers la mer claire
pour voir si tu atteindras la Terre des femmes.
Fergus
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Messagede Muskull » Dim 06 Avr, 2003 17:34

Fergus, je rajoute un tout pitit bout :wink:


Là-dessus, la femme s'éloigna d'eux et ils ne surent pas où elle était allée. Et avec elle elle avait emporté sa branche. La branche avait sauté des mains de Bran dans les mains de la femme et la main de Bran n'avait pas eu la force de retenir la branche.
Le lendemain, Bran partit sur la mer. Sa compagnie était de trois neuvaines d'hommes. Un de ses frères nourriciers ou de ses compagnons d'âge était à la tête de chaque neuvaine. Quand il eut été deux jours et deux nuits sur mer, il vit venir un homme dans un char sur la mer. cet homme lui chanta trente autres quatrains et se fit connaître comme étant Manannân fils de Lêr; il dit qu'il avait l'intention d'aller en Irlande après de longues années et qu'un fils lui naîtrait qui s'appellerait Mongan, fils de Fiachna. Puis il chanta ses trente quatrains:

Bran trouve que c'est une belle merveille
de traverser en barque la mer claire,
tandis que pour moi, autour de mon char, de loin
c'est une plaine fleurie sur laquelle il chevauche.

Ce qui est la mer claire
pour le bateau à proue où est Bran,
c'est une agréable plaine avec beaucoup de fleurs,
pour moi, de mon char à deux roues.



Bon, tout le monde à l'air de s'en fiche éperduement mais dans le passage précédent il y avait une référence au Christ très explicite mais en fait plus que celà.
L'image symbolique d'un humain né d'une vierge remonte à des temps très archaïques où l'homme ne pensait pas y être pour quelque chose dans l'enfantement. Il l'attribuait au divin ou aux esprits...
Nous avons vu sur un autre fil que le mythe de "l'immaculée conception" de Jésus vient du mithaïsme qui est lui même un succédané simplifiant du zoroastrisme et du mythe central et signifiant du "roi du monde" dans le mazdeîsme...

Cela pour faire très court et simplifié... :D

Dans le fragment que je viens de mettre sur le fil de Fergus, il y a une image très forte du "parallélisme" des deux mondes celtiques. L'océan des vissicitudes de Bran est une prairie fleurie pour la narratrice (fée du sid). L'image est très puissante et forte.
A la fois une attention vers celui qui ose prendre le chemin de l'île après en avoir juste entendu parler (chanter), sans trop réfléchir au possible et à l'impossible. Mais aussi comme une sorte de pitié / tendresse ; "pourquoi faire des choses aussi compliquées au lieu d'être sur cette prairie fleurie" où tout est simple...

Muskull le marin :D
Muskull / Thomas Colin
Comme l'eau modèle la terre, la pensée modèle le possible.
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Messagede Fergus » Dim 06 Avr, 2003 22:41

Merci Muskull.
La suite :


Bran voit
nombre de vagues répandues sur la mer claire
je vois, moi, dans la Plaine des Jeux,
des fleurs parfaites à la tête rouge.

Les chevaux de mer brillent à l'été,
aussi loin que Bran étend son regard;
des rivières versent un flot de miel,
dans le territoire de Manannân fils de Lêr.

La couleur de l'océan sur lequel tu es,
la nuance blanche de la mer sur laquelle tu rames,
c'est le jaune et le bleu répandus,
c'est de la terre qui n'est pas dure.

Les saumons tachetés sautent du sein
de la mer blanche que tu regardes;
ce sont des veaux, ce sont des agneaux de couleur,
en amitié, sans meurtre mutuel.

Quoique l'on ne voie qu'un conducteur de char,
dans la Plaine agréable aux maintes fleurs,
il y a beaucoup de coursiers à la surface,
bien que tu ne les voies pas.

Étendue de la plaine, nombre des troupes,
couleurs qui brillent dans la pure gloire;
beau torrent d'argent, degrés d'or,
accueillent, parmi toute sorte d'abondance.

Jeu charmant, plein de plaisir;
ils jouent devant le vin qui mousse,
hommes et jolies femmes, sous un berceau,
sans péché, sans crime.

C'est sur le haut d'un bois que nage
ta barque à travers les cimes;
il y a un bois chargé de fruits très beaux,
sous la proue de ton petit bateau.

Un bois avec fleurs et fruits,
sur lequel est la vraie odeur du vin,
bois sans déclin, sans défaut,
où sont des feuilles de couleur d'or.

Nous sommes depuis le commencement de la Création,
sans vieillesse, sans cimetières;
aussi nous n'attendons pas d'être sans force;
le péché n'est pas venu jusqu'à nous.

Mauvais jour que celui où vint le Serpent,
vers le Père, dans sa Cité;
il a perverti ce monde,
en sorte que vint le déclin, qui n'était pas à l origine.

Par l'avidité et la gloutonnerie il nous a tués,
par elles il a ruiné sa noble race;
le corps flétri s'en est allé par le cercle des peines
et la demeure éternelle des tortures.

C'est la loi de l'orgueil en ce monde,
de croire aux créatures, d'oublier Dieu;
d'être vaincu par la maladie et la vieillesse,
l'âme détruite par la déception.

Un noble salut viendra
du Roi qui nous a créés;
une belle loi viendra par les mers;
outre qu'il est Dieu, il sera homme.

Sous cette forme, celui que tu regardes
viendra de ton côté;
j'ai à aller à sa maison,
vers la femme de la plaine de Liné.

Car c'est Manannân, fils de Lêr,
sur son chariot, sous forme d'homme;
de sa race sera bientôt
un bel homme en corps d'argile blanche.

Manannân, descendant de Lêr, sera
un vigoureux compagnon de lit de Caintigern;
on célébrera son fils dans le beau monde;
Fiachna le reconnaîtra comme son fils.

Il charmera la compagnie de chaque sidh;
il sera le chéri de toute Bonne Terre;
il fera connaître des secrets, flot de science,
dans le monde, sans être craint.

Il prendra la forme de tout animal,
à la fois dans la mer d'azur et sur terre,
il sera dragon devant l'ennemi à l'attaque;
il sera loup de toute grande forêt.

Il sera cerf avec des cornes d'argent,
dans la terre où l'on conduit les chariots;
il sera saumon tacheté dans une mare pleine;
il sera un phoque; il sera un beau cygne blanc.

Il sera pendant de longs siècles
de cent ans, un grand roi;
il battra les chemins, tombe lointaine;
il labourera les champs, une roue sur la mer.

Ce sera autour des rois et de leurs champions
qu'il sera connu comme un vaillant héros,
dans les forteresses d'une terre sur une hauteur
je lui enverrai d'Islay sa fin.

Bien haut je le place avec les princes;
il sera vaincu par un fils d'erreur;
Manannân, fils de Lêr
sera son père, son tuteur.

Il sera (car son temps sera court)
cinquante ans dans ce monde;
une pierre de dragon de la mer le tuera,
dans le combat de Senlabor.

Il demandera à boire de l'eau du lac Lô,
en regardant le fleuve de sang;
la Blanche troupe le conduira sur une roue de nuages
à l'assemblée où il n'y a pas de chagrin.

Que fermement Bran rame
vers la Terre des Femmes qui n'est pas loin;
Emain à l'hospitalité si variée,
tu l'atteindras avant le coucher du soleil!
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