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Qu'est-ce que la spiritualité ?Modérateurs: Pierre, Guillaume, Patrice
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Bonjour Fergus
Ce n'est pas que je ne veux pas, c'est que je ne "peux" pas en parler de cette façon. Mais de la façon suivante je le peux : MAJNOUN La lumière tombe le soir, ensorcelle les ors, creuse les silences. L'absence se présuppose, s'induit de maladroits octaves, assonants, L'absence est grondante d'appels, mais vers où mener les pas ? Tant les directions sont ouvertes, mémoires et victuailles... Vers où aller pour s'oublier, être toute l'aimée, la présente ? Qu'importe l'espace, le souverain orgasme de la distance crue, Elle est toute douceur, l'aimée, elle crée ce que tu penses, Dépense et elle sera l'apaisante caresse, le flux vivifiant. Cherche en toi le paysage qu'elle aime, le lutrin de son chant, Cherche le chemin illuminé par l'agilité féconde de son pas, Cherche les résonances des pièces où elle peut séjourner, Cherche en toi ce miroir vers lequel elle se penche mirée, belle. Elle est signe à tout endroit où léger, ton pied se pose en prudence, Elle désire tes plaintes, ta nostalgie née à ce souvenir si enfoui, C'est elle qui démasque le réel à tes yeux éblouis, si tôt venue, Tu es elle et tu meurs à te croire éloigné et disjoint... Muskull.T.S. Merci Elanis Muskull / Thomas Colin
Comme l'eau modèle la terre, la pensée modèle le possible. http://muskull.arbre-celtique.com/ http://thomascolin.fr
Bonne question... Peut-être que les différents intervenants ont de l'humour quotidien, mais pas de spiritualité quotidienne ? (c'était de l'humour ) Autre réponse possible : il faut vivre cela, non en parler. Les historiettes citées le montrent. mikhail
Vivre et sentir...Eh oui... Très bons messages de Muskull et Bodu...
Nous pouvons discuter içi de la Spiritualité à n'en plus finir et je crois que nous faisons ça depuis des dizaines de milliers d'années : l'approche spirituelle n'a pas commencé avec l'écriture, bien évidemment, mais lorsque l'humain, mordant pleinement dans le fruit de la Connaissance (petite vacherie pour nos amis abrahamiques... ) s'est aperçu qu'il allait mourir... Il a bien fallu expliquer ça... Pour nos amis les animaux, nous en restons au niveau des spéculations mais je dois dire que j'aurais difficile à me tenir sérieux lorsqu'au moment d'un quelconque Jugement Dernier je verrais Messieurs Hussein, Ben Laden, Chirac, Bush, etc... jugé par un jury composé de poissons de Polynésie et d'oiseaux du Golfe persique, sans compter les porcins... Je vois déjà le juge âne faire évacuer la salle... L'approche que l'on a de cette question, de LA Question ? Nous avons tous la nôtre et si nous vivons dans une société dont on peut certes critiquer vertement le matérialisme, il faut aussi reconnaître que cette société nous permet de faire valoir içi différents points de vue sans terminer sur un bûcher mardi prochain après une semaine de tortures destinée à nous faire avouer nos liens avec Satan... Vous avouerez que c'est appréciable... D'autant que je vous ferais amicalement remarqué que pour communiquer nous utilisons ces machines étranges composées pour l'essentiel d'une fenêtre magique et d'un tableau composé d'un alphabet dont la seconde lettre est un Z ou un W selon les cas, le tout animé d'un fluide sorcier que les blasphémateurs appellent électricité Cent livres de philosophie, cent livres religieux, cent livres humains ne vaudront jamais un rayon de soleil sur un rocher, un chevreuil traversant un chemin forestier ou un jeune buffle d'eau courant à côté d'un bus dans l'aube laotienne... Aussi sublime soit-elle, qu'est l'oeuvre humaine comparée au coléoptère multicolore, au coelocanthe fossile-vivant, au gigantesque baobab...? L'intelligence humaine comme dégénérescence de l'instinct premier, l'humain parasite de la Perfection ? Peut-être... Et pour notre ami JCEven, que j'apprécie beaucoup même si nous nous empoignâmes virtuellement jadis et dont j'ai aimé la référence cioranique : "En elle-même toute idée est neutre, ou devrait l'être; mais l'homme l'anime, y projette ses flammes et ses démences; impure, transformée en croyance, elle s'insère dans le temps, prend figure d'évènement : le passage de la logique à l'épilepsie est consommé... Ainsi naissent les idéologies, les doctrines et les farces sanglantes. Idolâtres par instinct, nous convertissons en inconditionné les objets de nos songes et de nos intérêts. L'histoire n'est qu'un défilé de faux Absolus, une succession de temples élevés à des prétextes, un avilissement de l'esprit devant l'Improbable". Ainsi débute le "Précis de décomposition" de Cioran... Reste l'envie de se dissoudre pour l'éternité dans le rayon de soleil... Dul.
Mikhail a écrit :
"Bonne question... Peut-être que les différents intervenants ont de l'humour quotidien, mais pas de spiritualité quotidienne ? (c'était de l'humour ) " Peut-être (ce n'est pas de l'humour, je n'en ai pas) "Autre réponse possible : il faut vivre cela, non en parler. Les historiettes citées le montrent. " Bien évidemment, il faut le vivre. Mais à mon avis, ça n'empêche pas d'en parler, quelle que soit la manière. Je rejoins d'ailleurs Muskull sur ce point : la poésie est peut-être une des meilleures façons d'en parler. Il n'empêche qu'il y a aussi une façon "sérieuse" d'en parler, qui n'est pas impossible parce que la spiritualité est chose humaine (même si son objet ne l'est pas), et parce que "rien de ce qui est humain ne m'est étranger" (dixit Térence)... Sinon, jetons à la poubelle les Eliade, les Jung, les Dumézil et toute la bande. Fergus
-------------- - Ceist, a gillai forcetail, cia doaisiu mac ? - Ni ansa : macsa Dana, DÃ n mac Osmenta, (...) Ergna mac Ecnai, Ecna mac na tri nDea nDÃ na Extrait du Dialogue des Deux Sages
De l'esprit à la forme...Non, bien sûr rien n'empêche d'en parler, ne fut-ce que pour essayer de comprendre ce que nous ne comprendrons jamais... Chercher inlassablement l'Inaccessible...
Moi je m'intéresse particulièrement aux formes que les diverses civilisations ont donné à leurs réflexions spirituelles, le sens caché des signes, des symboles, des mythologies et cela, en effet, n'est nullement inutile. Cela entre dans le cadre des études traditionnelles. Mais il n'y a pas d'humilité humaine. Nous sommes les enfants incarnés de l'Orgueil. Personne d'autre que nous, connu à ce jour, n'a monté un missile nucléaire ou construit une cathédrale et cela, croit-on, nous donne le droit d'édicter des lois universelles et de les imposer à nos semblables, et d'exterminer une faune et une flore à nos yeux trop stupides que pour comprendre notre si sublime intelligence humaine, tellement sublime que jamais Chartres ou Angkor ne pourra faire oublier Aushwitz ou le goulag... Le rayon de soleil est supérieur, mais Jung nous est indispensable : nous sommes loin, si loin du rayon de soleil... Quant à l'humour... Ne devrait-on pas louer particulièrement l'humour noir, la tragi-comédie, l'ironie ??? Dul.
Hey Fergus !
Merci d'avoir mis "sérieuse" entre guillemets parce qu'avec ma façon non "sérieuse" je répondais à la plupart de tes questions. Quotidien, méditation, concentration, contemplation, prière, but... Soyons plus précis : Son voisin voit un jour Golah battre avec une petite cuiller le contenu d'un pot de yaourt dans un ruisseau qui va vers un étang. - Mais que fais-tu ? C'est idiot, ça ne marchera jamais ! - Je le sais bien, mais IMAGINE si ça marchait, tu te rends compte de la quantité de yaourt que cela ferait ? Il y en aurait pour tout le monde dans cet étang... Ce n'est pas parce que beaucoup de gens, voire "tout" le monde est d'accord sur la justesse d'une chose, que cette chose est "réelle". Les alchimistes disaient que la pierre philosophale était si simple et si banale lorsqu'on la trouvait après d'immenses efforts, que personne ne la chercherait si on savait ce qu'elle était avant de commencer le travail. Muskull / Thomas Colin
Comme l'eau modèle la terre, la pensée modèle le possible. http://muskull.arbre-celtique.com/ http://thomascolin.fr
spiritualitéSpiritualité :
Cette notion renvoie à quelque chose qui serait insubstantiel, sans rapport avec les choses matérielles. Fergus Bodu assimile l'exercice de la spiritualité avec un chemin vers la connaissance, "connaissance de Dieu", "union avec Dieu", avec "le principe", avec "le Soi"... Sylva propose un critère de plus : comment cette spiritualité est vécue ? Faute d'accès à l'intimité de l'Autre, cette qeustion est nécessairement sans réponse. Bodu rappelle l'initiation, inséparable de toute société traditionnelle, avec la particularité que dans ces sociétés tout le monde, ou presque, est initié, chacun à son niveau. Le niveau du druide ou du brahmane n'est pas le même que celui du chevalier ou du kshatrya, ni de celui de l'artisan. Distinguons bien le niveau de la qualité, il peut ne pas y avoir de rapport logique. Mais tous transmettent leur savoir et leur initiation. Mais aussi le chemin se contruit pas à pas ; le but est le guide, il n'est pas le chemin à parcourir chaque jour, à chaque instant, avec effort et travail, ou par la méditation. Muskull pose aussi une bonne question : dieu (ou Dieu) est-il mort ? Sans être ni religieux ni athée, je peux ressentir le sacré. Il a longtemps été confisqué par la religion chrétienne, mais il lui préexistait et même Jossip Djougatchvili (Joseph Staline), ancien séminariste, a dû faire appel au "sacré" du "sol de la patrie" pour défendre l'URSS contre les hordes allemandes de 1939. Avec un certain succès. Alors, dieu vivant ou non ? Là aussi, à chacun sa vérité ; je me passe complètement d'une notion impossible à "prouver" comme à nier. Je parle bien de preuve logique voire scientifique, pas de preuve théologique. Spiritualité, sacré : deux mots bien difficiles à décrire, à expliquer. Ils ne sont pas les seuls à être compris de tous, mais sentis différemment par chacun. On pourrait ajouter à cette courte liste le mot "amour". Dulovios va un peu dans ce sens en distinguant la spiritualité de la religion ; je dirais plutôt des religions. Elles sont un moule pour la spiritualité du vulgaire qu'elles prétendent conduire ; les grands mystiques ont rarement été en odeur de sainteté, dans leur religion, de leur vivant. Mais ils ont été constamment "récupérés" après leur décès. Il met le doigt sur l'absurdité et l'incohérence de certains dogmes du christianisme ; il y a longtemps que j'ai tourné cette page, tant sur un plan symbolique que "réel", matériel. Qui peut avoir la grossièreté de croire à la résurrection de la chair ? Origène la critiquait déjà en l'an 184 dans son Discours Vrai (aléthès logos). (Louis Rougier : le conflit du christianisme primitif et de la civilisation antique, Copernic, 1977 ; on trouve facilement ce texte sur Internet). J'aime l'image de la cordée-religion pour accéder au sommet, et du sommet-spiritualité. Il distingue fort justement l'effort qui peut être sa propre récompense, comme la vue que l'on a depuis ce sommet. Pour certains alpinistes, parvenir au sommet est le but en soi, la vue ne les intéresse pas. Vaincre l'Everest c'est se réussir soi-même. La vue est celle d'une chaîne de montagnes comme beaucoup d'autres. Pour le peintre ou le poète, cette vue aura une autre signifcation. Contrairement à Nolwenn et Dulovios, plus proche de Fergus, je n'ai rien contre la technique ou la méthode, ni contre ce qu'on appelle l'instinct ; un minimum d'organisation, de méthode, de technique(s) est non seulement utile mais nécessaire. Les techniques de respiration du yogin s'apprennent de maîtres qui les connaissent, les utilisent, en connaissent les effets, les limites et (surtout) les excès. L'entraînement, fût-il à la méditation, est technique ; technique au service d'un but, spirituel ou autre. Pourquoi se vouloir de purs esprits ? Personne ni aucune religion n'a pu prouver une telle absurdité ; les sciences biologiques et psychologiques elles-mêmes semblent penser que l'esprit est bien un produit du cerveau. Il demeure un hiatus énorme (pour les scientifiques, et les autres) entre cet organe et la pensée, mais il en est le siège. Ensuite Thierry, "infâme matérialiste" (nous sommes au moins deux, Thierry !) rappelle que les objets "celtiques" même s'ils ne parlent pas de la spiritualité de nos ancêtres, montrent une originalité artistique qui a longtemps été négligée car différente des canons romains ou grecs, à cause de sa non-représentation de l'homme, ou de la "gaucherie" de ses représentations humaines. Rappelons que le Grec idéalisait l'homme ; que le Romain s'attachait à une réalité plus "photographique", quitte à montrer des défauts. Les dessins non figuratifs celtiques, à base de formes de triskels, sont la preuve d'une aperception différente du monde, qu'on peut essayer de comprendre ou de faire revivre depuis les textes. L'art est bien difficile dans cette tentative de rendu. La langue est également une approche, une abstraction du réel, un essai de le nommer, de le com-prendre. Le peu de breton que je sais m'a permis parfois de retrouver le rythme de la phrase celtique dans "La razzia des vaches de Cooley" (traduction C. J. Guyonvarc'h) et d'en extraire plus de suc. Par contre, "Le dialogue des deux sages" reste bien plus difficile, car de beaucoup plus haut niveau. Je rappelle que c'est le seul et unique texte druidique connu --et traduit de plus en français (toujours par Guyonvarc'h). Ne faudrait-il pas en discourir ici, sur le forum de l'Arbre celtique ? Après l'avoir lu, étudié, médité, enfin comparé comme l'aurait fait Dumézil. Muskull rappelle que nous ne pouvons vraiment comprendre ces lointains ancêtres, faut de vivre comme eux, d'avoir la même éducation, le même milieu économique, social, politique, etc. C'est également vrai des Romains et des Grecs de la même époque ; mais sans aller si loin dans le temps, à notre époque pouvons-nous comprendre un Musulman, un Africain noir venant de leurs cultures et de leurs pays ? On voit bien avec quelle difficulté se côtoient les occidentaux, surtout Yankees, et les Saoudiens par exemple. C'est un peu comme l'eau et l'huile : ils finissent par se séparer. Les interventions suivantes reprennent ou confirment en gros ces remarques. Puis Bodu repose sa question initiale : "Qu'est, selon vous, une pratique spirituelle ? Autrement dit, qu'est-ce que la spiritualité au quotidien ?" Nolwenn pense qu'il est fort difficile de répondre à ces questions, notamment sur un forum ; que cela regarde l'intime de chacun. Les historiettes suivantes ne me semblent ni déplacées ni inutiles : à qui pose une question ridicule à un sage, réponse idiote. Dans le bouddhisme zen (du Japon) ce sont les maîtres qui posent des questions aux apprentis, dans le genre : "quel est le bruit du claquement d'une seule main ?" N'étant ni bouddhiste, ni zen, ni japonais, ni très porté sur le spirituel, cette question ne m'embarrasse que le temps de l'oublier. Le poème de Muskull me semble bien mieux répondre à la question initiale, et répétée, de Fergus Bodu que tout autre texte. Il est "poiésis", construction artisanale, artistique, d'un réel. Nous en revenons au langage. Il est l'inévitable moyen connu de communiquer, que ce soit par la parole ou par des médias, dont l'Internet. La plupart des langues actuelles ont perdu ou n'ont jamais eu de termes pour le sacré ; c'est le cas du français ; le latin n'était déjà plus une langue sacrée, mais seulement une langue liturgique. Son abandon suite à Vatican II était peut-être une nécessité "moderne", c'était aussi une trahison, et cela a bien été ressenti ainsi par de nombreux catholiques de cette époque lointaine (1965, environ). En lisant les mythes scandinaves (*) j'avais été frappé par la dénomination précise de tout objet, même le collier de Freyja est appellé Brising. (*) Georges Dumézil : Mythe et épopée II ; Georges Dumézil : Du mythe au roman, la saga de Hadingus ; François-Xavier Dillmann : l'Edda, récits de mythologie nordique ; etc. Pour toute personne ayant fait quelques études, il est clair que l'apprentissage d'un vocabulaire spécifique aux études et à la profession est un début ; que la compréhension progessive des notions cachées derrière ces mots est un enrichissement progressif. Ma thèse est celle-ci : la spiritualité, on peut en parler ; elle passe par un vocabulaire, par des exercices --ou des techniques-- si vous préférez ; par contre, l'expérience intime vécue est incommunicable. Si je puis me permettre d'appeler René Guénon au secours de mes propos, je crois qu'il ne me désavouerait pas trop : qui se proclame "initié" ne peut être qu'un imposteur... (Aperçus sur l'initiation). Voici un résumé du fil, et une contribution la discussion. mikhail
Excellent Mikhail, excellent
Juste un "correctif" sur l'intro : "Spiritualité : Cette notion renvoie à quelque chose qui serait insubstantiel, sans rapport avec les choses matérielles." Nous avons là l'erreur commune propre à beaucoup de religions. L'esprit est intimement lié à la "chair" et à ses moyens de perception. Il y a là une nécessité cruciale, essentielle, fondamentale. Le "mystère" du pourquoi et comment l'incarnation est un des plus profonds ; mais il n'est pas sans réponse. "Je suis plus proche de toi que ta veine jugulaire" dit le Divin dans un livre dont tout le monde parle mais que presque personne n'a "lu". Il ne s'agit pas "d'atteindre" quelque chose de très éloigné et d'inaccessible, mais d'écarter, à l'intérieur de soi, ce qui nous masque le "réel". Nous en revenons à l'arc en ciel, pourquoi séparer ce qui est Un ? Au mot Dieu, je préfère le mot Divin (ou d'autres noms), le mot dieu connote trop. Culture et éducation l'ont programmé comme un patriarche barbu et omnipotent d'où découle le concept "pourquoi alors toutes ces souffrances et ces horreurs ?" ainsi que ces fadaises de réincarnation, de karma, de forces du mal et autres... De la même façon, je préfère le mot guide au mot maître qui connote en occident la relation maître / esclave. Mikhail tu as raison de dire que le premier but est de rencontrer un guide. Lorsque bien sûr le "besoin" est suffisant pour vouloir affronter la "haute montagne". A mon sens, la meilleure "définition" d'un tel guide est la suivante : " Un aspirant élève demande à un enseignant véritable : - Comment peux-tu enseigner ? - Je suis ce que tu seras, tu es ce que j'ai été"". Ce cheminement est rythmé "d'intimes convictions", il s'agit d'un processus pragmatique au sein d'un référentiel très éloigné des référentiels socio-culturels ordinaires. (Mieux vaut dire ordinaire que vulgaire Mikhail ) Quelque chose de "bénéfique" pour une personne peut être "néfaste" à une autre. On ne peut planter n'importe quelle plante dans n'importe quelle terre mais les "mauvaises herbes" trouvent toujours leur milieu adéquat. C'est pour cela qu'il est difficile d'en parler, sinon à des intimes. Mais de toutes façons, il n'est pas judicieux de parler de ses expériences personnelles, cela les "brouille" et apporte de la confusion. Comme Elanis, O sole mio ! a cité un texte d'Idries Shah, je me permet de sur-enchérir... On y parle aussi de "choux". http://www.humains-associes.org/No8/HA. ... tants.html Muskull / Thomas Colin
Comme l'eau modèle la terre, la pensée modèle le possible. http://muskull.arbre-celtique.com/ http://thomascolin.fr
rectification :-)+++Bonjour
Mikhail écrit : <<Contrairement à Nolwenn et Dulovios, plus proche de Fergus, je n'ai rien contre la technique ou la méthode, ni contre ce qu'on appelle l'instinct ; un minimum d'organisation, de méthode, de technique(s) est non seulement utile mais nécessaire. >> +++ je n'ai rien contre la technique ou la méthode, simplement je ne lui donne aucune valeur essentiel au terme ... Technique ! quel vilain mot porteur de grand orgueil quand on y réfléchit : << par cette technique, je peux accéder ! >>... mais bien sûr, pour évoquer un sujet il faut passer par un vocabulaire. Mikhail écrit :<<Ma thèse est celle-ci : la spiritualité, on peut en parler ; elle passe par un vocabulaire, par des exercices --ou des techniques-- si vous préférez ; par contre, l'expérience intime vécue est incommunicable. Si je puis me permettre d'appeler René Guénon au secours de mes propos, je crois qu'il ne me désavouerait pas trop : qui se proclame "initié" ne peut être qu'un imposteur... (Aperçus sur l'initiation) >> +++ voilà une thèse qui me convient jusqu'à la dernière ligne ! ! !
Technique ou méthodeLa première question est une question de forme. Le mot "technique" est peut-être trop "rationnaliste" par sa forme, on pourrait lui substituer le mot méthode, je pense.
Quant à savoir si l'un de ces mots sous-entend que l'on "peut accéder", ce n'est pas aussi évident je pense. On peut également imaginer la "technique" ou la "méthode" comme un moyen d'essayer d'accéder ou simplement un moyen de poser l'acte sans en attendre quoique ce soit. Comme Nolwenn et Mikhaïl, je rejoins l'approche de la spiritualité vécue comme expérience intime incommunicable à distinguer d'éventuelles discussions sur la spiritualité et ses formes. Et je me méfie également de l'humain qui se proclame initié : nette distinction entre le spirituel et le religieux, encore une fois. Dulovios.
Hello !
Là , je ne sais pas pourquoi, je me sens contraint de dire que je suis parfaitement d'accord avec la phrase de Guénon. Mieux vaut prévenir que guérir, s'pas ? A mon sens, les initiations sont des "rites de passage" qui relèvent du domaine religieux ou coutumier, ce qui ne veut pas dire qu'il n'y a rien de "spirituel" en elles. A l'époque de Guénon florissaient nombre de groupes ésotériques, qu'il fustige par ailleurs. Pour ma part, je suis très mal placé pour en parler (des initiations), n'en ayant une connaissance que par ouïe-dire ou lectures... Sauf deux : la confirmation et la "grande communion" catholique. Ben voui, quand on est petiot on ne fait pas ce qu'on veut mais j'avais bien aimé. Muskull / Thomas Colin
Comme l'eau modèle la terre, la pensée modèle le possible. http://muskull.arbre-celtique.com/ http://thomascolin.fr
Pour ma part je ne peux pas établir une distinction aussi nette entre entre une "expérience intime incommunicable" d'un côté et des "discussions sur des formes de la spiritualité" de l'autre (- en tout cas en considérant que ces formes sont propres à chacun et ne résultent pas d'un enseignement théorique et général imposé à toute une "communauté").
Pour moi, les pratiques "quotidiennes" de la spiritualité, aussi contingentes et terre à terre soient-elles, permettent pourtant à chacun d'exprimer sa propre spiritualité, par des voies (et voix) qui sont personnelles, qui sont dans une certaine mesure le reflet d'un vécu intime. C'est vrai que discuter de ses pratiques (quand on le veut) ne rend que très imparfaitement compte de cette expérience très intime que l'on vit et qu'elles ne peuvent en refléter qu'une partie, mais il n'en reste pas moins qu'elles constituent un aspect, une expression de la spiritualité de chacun (par les choix qu'on fait sur la manière de la vivre au quotidien, de l'exprimer, etc.), et je ne comprends pas le mépris, l'ironie aussi, que soulève parfois l'idée d'en parler. Est-ce que le sujet serait trop trivial pour une question aussi élevée que la spiritualité? Pourtant sans un vécu et une mise en oeuvre concrète et personnelle, est ce que la Spiritualité ne se réduirait pas à une grande idée très abstraite, et un peu creuse? Sans vie?
Bonjour Sylva
Sylva écrit : << Pour moi, les pratiques "quotidiennes" de la spiritualité, aussi contingentes et terre à terre soient-elles, permettent pourtant à chacun d'exprimer sa propre spiritualité, par des voies (et voix) qui sont personnelles, qui sont dans une certaine mesure le reflet d'un vécu intime. >>. +++ Ton point de vue est intéressant, peux-tu développer ce que tu entends par << permettent pourtant à chacun d'exprimer sa propre spiritualité, par des voies (et voix) qui sont personnelles, qui sont dans une certaine mesure le reflet d'un vécu intime>> ? ? ? Et cela ramène à une question qui n'a pas été évoqué : * Que peut-on englober dans la Spiritualité ? vouloir la cerner en dehors des cadres Traditionnels , n'est-ce pas une forme de psychanalyse...domaine tout aussi insondable... cela m'avait aussi effleuré l'esprit, non en lisant ton message, mais dans un moment de doute ! Amicalement, Sylvie
JungDans "Psychologie et Religion" Jung a placé à la base de son ouvrage la notion d' "expérience religieuse" empreintée à William James.
Il spécifie en outre que cette expérience est celle du <<Muminosum>> terme proposé par Rudolf Otto dans son ouvrage sur le Sacré : c'est l'adjectif dérivé du latin <<Numen>> qui désigne moins le Dieu que "toute puissance" ressentie comme <<Divine>>, surhumaine, merveilleuse, même si elle n'est pas explicitement attribuée à un être substantiel ou personnel. Le Numen est bien plutôt <<une existence ou un effet dynamique qui ne trouve pas sa cause dans une acte arbitraire de la volonté>>, mais qui, au contraire, << saisit et domine le sujet humain >> . Selon cette conception, le fait religieux, lorsqu'il est présenté comme organisé et formulé en croyance apparait de façon secondaire TANDIS que le Dogme Religieux revet toute son Importance par l'image même d'une Totalité Irrationnelle couvrant la plus Haute Connaissance... quand ( qu'en ) pensez-vous ?
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