Lune et Soleil celtes.

[Dulovios]

Tels les loups de la tradition du Grand Nord, nous poursuivons donc encore et toujours la Lune et le Soleil...!!!

Je suis heureux de voir que ce sujet suscite tant d'interrogations...

Merci pour tes Pâques (un peu tardives), Jean-Claude !!!

Patrice, là, tu m'intéresses... Car j'ai pourtant lu une traduction de Iovi Optimo Maximo par "Jupiter Très Haut Très Grand". Et je vais essayer de te retrouver (si ma mémoire ne m'abandonne pas... ) ce qu'en dit le dictionnaire Larousse sur la mythologie gréco-latine, car si je te rejoins sur Mithra, il me semblait que la notion de Sol invictus était néanmoins plus étendue... Mais je me trompe peut-être...

Curmi, je savais bien que nous nous rejoindrions !!! Donc, toi aussi tu pries les astres du zodiaque celte en dansant autour des menhirs et en hurlant à la lune telle une bête ! Ha qu'il est bon d'être compris par autrui et de savoir que nous sommes plusieurs à nous livrer à ce culte ancestral et indéniablement authentique comme tout le monde ne manquera pas de nous le confirmer içi...

Blague à part, je m'en tiens à la Lune et au Soleil, bien sûr, et n'essaie pas de retrouver un quelconque zodiaque celte. A priori, j'aurais aussi tendance à te rejoindre sur l'approche binaire.

Effectivement, Baal est sémitique, mais il existe sous la forme Bel (de même que Belphégor, Belzébuth, par exemple, je crois), tout comme le Bel celtique. Un genre de "faux ami" ? J'aurais également tendance à le croire, mais il se trouve aussi, me semble-t-il, que les deux divinités sont liées au feu, sans oublier les feux de Beltaine. Tout cela n'est peut-être qu'une coïncidence (j'ai bien retrouvé le nom d'une démone du nom de "Putana" dans la tradition védique, c'est pas pour ça que l'on retrouvera les origines d'une communauté italienne de langage assez grossier en Inde, pour autant, j'en conviens !!! mais peut-on exclure des influences ? En cela, la piste de Jean-Claude me semble intéressante.

A suivre...

Dul.

[Patrice]

Salut,

IOM signifie bien Jupiter Très Bon Très Grand: c'est le Jupiter du Capitol, à Rome.
Il est ancien et n'a rien à voir avec le culte de Sol, relativement tardif et rapidement amalgamé à celui de Mithra, au point que quand on découvre une inscription à Sol Invictus, on parle tout de suite de mithraeum!

Bel sémitique et Bel celte sont effectivement des faux amis, qui ont longtemps trompé leur monde, du temps notamment de l'Académie Celtique (début du XIXe siècle).

D'ailleurs, je me suis moi-même fait avoir quand j'ai répertorié dans mon inventaire des dieux gaulois un soit-disant Belus, sans me rendre compte que la dédicace à celui-ci était faite par un homme venant de... Beyrouth!

A+

Patrice

[Dulovios]

Merci pour ces infos "éclairantes" Patrice...! J'avais effectivement tendance à confondre IOM et Sol invictus, je m'en aperçois à présent.

Excellente l'histoire du Belus de Beyrouth !!! A quand le Moloch Bélénos de Baalbek ???

Je poste toutefois ce que j'ai trouvé sur Sol dans mon dico de mythologie gréco-latine (et nous verrons que cela rejoint le début de la discussion à propos du Soleil et de la Lune):

"SOL : Surnommé Sol Indiges, Sol était une vieille divinité sabine qui personnifiait la Lumière du jour et la Chaleur du soleil, sans lesquelles nulle terre ne peut devenir fertile. Il 'était toujours associé à la déesse Lune, qui symbolisait le cycle des saisons, et on la représentait en sa compagnie sur le temple de Jupiter Capitolin. Sol ne fut assimilé que tardivement à Hélios, et son culte prit une très grande extension sous l'Empire romain, quand s'établit, dans un effort de syncrétisme, le culte prééminent du Soleil."

(Dictionnaire de la mythologie grecque et romaine, Larousse, 1965).

Dulovios.

[Marc'heg an Avel]

... et pour etre vicieux, le cercle se referme si l'empereur romain, pretre de BAL / BAAL était (me croit-il me souvenir) : HELIOGABALE.

où l'on retrouve HELIOS ! die Son !

JCE

[Curmisagios]

Je pense que certains verraient volontiers, dans la similtude qui existe entre Bel et Baal, un réminiscence de la langue commune qu'était censé parler tous nos ancêtres, bien avant l'indo-européen...

[Dulovios]

En effet, Jean-Claude, Héliogabale fut donné comme sobriquet à cet empereur romain du IIIe siècle du fait qu'il était prêtre d'Elagabal, le Baal d'Emèse (adoré sous la forme d'un aérolithe noir), actuellement Oms, en Syrie, si je me souviens bien...

Tiens ? Il y avait aussi un culte à Lucifer (dieu-astre lumineux de Rome) par là, me semble-t-il... Bizarre...

Faut dire que pour un ado (qui a règné de 15 à 19 ans)il était, en effet, assez vicieux le gars !!!

Quant à Bel, Curmi, d'après ce que nous dit Patrice, il semble que cette idée de similitude/origine commune entre le Bel celte et le Bel sémitique ait été abandonnée au XIXe siècle; il s'agirait donc d'un faux ami...

Dommage !

Baal, Lucifer, Elagabal, c'est pratiquement des thèmes "démonologiques", ça !!!

@+

Dul...

[mikhail]

réminiscence de la langue commune qu'était censé parler tous nos ancêtres, bien avant l'indo-européen

dénommée nostratique.
Ne fait pas l'unamimité.
Voir aussi :
Bernard Sergent, Les Indo-Européens, histoire, langues, mythes.
Vaste synthèse fouillée et documentée.

mikhail

[Muskull]

Bonjour

Il semblerait au contraire qu'il y ait un rapport étroit :
Bel est le surnom (le seigneur) du dieu babylonien Mardouk. Il est Baal pour les phéniciens.

Au 7°siècle BC, les archéologues notent une profonde influence (style orientalisant) dans l'art celtique, en fait, une véritable rupture avec le style géométrique précédent (villanovien).
Une hypothèse commune est d'y voir l'influence de populations babyloniennes fuyant les invasions assyriennes et s'établissant à terme en Etrurie. (le traçage chronologique de ce nouveau style est clairement établi depuis la Syrie du nord)
Le milieu vénète fut tellement influencé par ce nouveau courant culturel (et certainement cultuel) que bien plus tard, vers le 2° siècle BC, le philosophe grec Arien considérait que les "Enètes" étaient originaires du proche orient.
C'est également à cette époque qu'apparaissent les tombes monumentales sous tumulus avec chambre souterraine très fréquentes en Etrurie du sud. Elles se développeront chez les étrusques et dans tout le courant hallstatien.