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Les Vikings en Irlande - Apports des Scandinaves en IrlandeModérateurs: Pierre, Guillaume, Patrice
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Les Vikings en Irlande - Apports des Scandinaves en IrlandeAPPORTS DES SCANDINAVES EN IRLANDE
Lorsque les Vikings pénétrèrent en Irlande, deux civilisations différentes allaient se rencontrer. Toutefois, elles vinrent se compléter. 1) Création de villes. L'Irlande gaélique se caractérisait par l'absence de "villes", le terme étant pris au sens moderne. Le professeur Binchy la décrivait comme un pays "clanique, rural, hiérarchisé et constitué de grandes familles". ["tribal, rural, hierarchical and familiar", D.A. Binchy, "Secular Institutions", in Dillon (ed;) Early Irish Society (1954) p54.] Il n'existait que quelques groupements de population, d'une importance à peu près égale à celle des regroupements de l'Age de fer ou des villes du début du Moyen-Age (selon les estimations), ainsi que des gens vivant dans les monastères. Les sites monastiques, tels que Clonard, Kildare, comportaient parfois des rues pavées. Les différentes sources, archéologiques ou autres, nous renseignent sur l'existence de plusieurs quartiers (par exemple les "thirds" à Armagh), ou encore de maisons tenues par des familles royales. A la fin du VIIIè siècle, de nombreux établissements ecclésiastiques avaient été sécularisés. C'est aux Vikings que l'on attribue la fondation des premières villes irlandaises (Wicklow, Arklow, Wexford, Waterford, Cork, Limerick, Newry et bien sûr Dublin). Ceux-ci avaient commencé par établir des camps fortifiés, à partir desquels ils pouvaient effectuer leurs opérations de pillage. Curieusement, ce sont eux qui ont apporté la civilisation urbaine en Irlande, alors même qu'ils l'ignoraient chez eux. La ville de Dublin fut créée en 841, lorsque des Norvégiens construisirent un fortin près d'un gué de branchages sur la rivière Liffey [Selon la légende, c'est Turgesius (ou þorgils), le viking le plus célèbre de cette période, qui, arrivé vers 840 à la tête d'un large flotte, aurait pris le commandement de tous les Vikings d'Irlande et fondé l'établissement de Dublin. Ses exploits sont cités dans le Cogadh Gaedhel re Gallaibh ("la guerre des Gaedhil contre les Gaill", récit écrit à peu près 250 ans plus tard, dans le but de rendre gloire à Brian Ború et son peuple]. Son nom, dérivé de Dubh Linn, signifie la "Mare Sombre" ou la "Lagune Noire". Les fouilles effectuées sur le site de Dublin (Christ Church Place, dans High Street) dans les années 1970, ont permis de reconstituer les différents types de constructions utilisés entre les Xè et XIVè siècles. Le plan de la ville et de ses fortifications n'était pas toujours très régulier, en raison de la topographie, mais pendant toute la période scandinave, les terrains étaient à peu près divisés de manière égale. On peut s'étonner de ne pas trouver beaucoup de toponymes scandinaves en Irlande. En fait, la rareté des noms de lieu norrois en Irlande s'explique principalement par la fin de l'influence scandinave lorsque les territoires revinrent aux mains des Irlandais, et par la conquête anglo-normande. En outre, beaucoup de noms ont également été déformés à l'oral par les Irlandais, ou bien traduits (voire retraduits) en gaélique ! Car, en réalité, ces toponymes scandinaves existent. En effet, en plus de Dublin, les noms de Limerick et de Wicklow, par exemple, viennent du norrois "Hlymrekr" pour Limerick et "Víkingaló" pour Wicklow. Des toponymes norrois subsistent surtout sur la côte : le suffixe "-ford" que l'on trouve notamment dans Wexford, Waterford, Strangford et Carlingford, vient du norrois fjörðr (fjord), comme Veigsfjörðr, Veðrarfjörðr, etc… On retrouve encore d'autres toponymes norrois concentrés dans la région de Dublin : Dalkey vient du norrois "dálkr" (broche), Lambay de "lamb" (agneau), Skerries de "sker" (récif), Howth de "haugr" (tertre), Leixlip de "lax" (saumon) et de "hlaup" (saut), … Encore une fois, les noms de ces villes ne sont pas leurs noms en gaélique, mais on ne voit pas très bien comment les Scandinaves auraient rebaptisé des villes portant déjà un nom gaélique alors que ces villes n'existaient pas. Ce sont eux qui les ont créées, donc leurs noms en gaélique ne peut être le nom d'origine, car, si on prend le problème dans l'autre sens, on ne voit pas très bien comment les Irlandais auraient pu donner un nom (gaélique donc) à des villes qu'ils n'ont pas créées. Il s'agit donc bien d'une déformation orale par les Irlandais d'une part, et/ou de traductions et/ou retraductions en gaélique d'autre part. 2) Début des échanges commerciaux. Il semble que ce soit avant tout le commerce qui ait amené les Scandinaves à s'établir à demeure en Irlande. Après s'être rendus maîtres de la Mer d'Irlande, les Vikings, qui s'avérèrent être d'excellents commerçants, introduisirent et développèrent les échanges dans l'île. En fait, le commerce représentait un secteur peu connu des Irlandais, dans la mesure où ils n'étaient pas habitués aux échanges avec l'étranger. Mais les relations entre Celtes et Scandinaves au cours de la deuxième moitié du IXè siècle étant plutôt paisibles, de tels échanges purent se développer. On comptait parmi les biens les plus recherchés les armes et certains objets, notamment ceux de luxe, mais aussi les esclaves. A partir de 950, les échanges commerciaux constituèrent l'activité principale des villes dites "scandinaves". Celles-ci devinrent rapidement, au Xè siècle, de véritables centres économiques, de plus en plus prospères. Ainsi, Dublin devint la plaque tournante du commerce des îles Britanniques. Mais les Scandinaves y firent aussi participer les Irlandais. Les fouilles archéologiques réalisées sur ce site révèlent que de nombreux produits étaient importés (ivoire, ambre, épées, céramique, verre, bijoux, fourrures, soie,…) et que l'on travaillait le bois, l'os, le cuir, l'ambre, ainsi que le fer, le bronze, l'étain, l'or et l'argent. Par l'établissement de ces sortes de comptoirs-Etats, sous leur contrôle permanent, les Scandinaves contribuèrent largement au développement du commerce intérieur et extérieur de l'île et confirmèrent les débuts de la vie urbaine en Irlande. La dernière décennie du Xè siècle vit l'apparition des premières pièces de monnaie en Irlande Celles-ci furent frappées à Dublin sur le modèle anglo-saxon, comme l'étaient les monnaies au Danemark, en Norvège et en Suède. Des pièces retrouvées dans des trésors datant de l'époque viking démontrent l'importance des échanges entre l'Irlande et l'Angleterre. Elles attestent notamment qu'entre 925 et 975, des commerçants traversaient la Mer d'Irlande et passaient par la ville de Chester, située dans le Cheshire, au nord-ouest de l'Angleterre. 3) Apports culturels. La langue norroise des Vikings, fut à l'origine de nombreux emprunts (dans les autres pays celtiques, l'influence de la langue norroise est très limitée) : on retrouve environ 150 mots dans le gaélique parlé aujourd'hui. Le vocabulaire relatif au bateau et à la navigation traduit particulièrement l'énorme influence des Scandinaves en la matière. Par exemple, cette terminologie très variée peut être illustrée par les mots suivants : "bád" (bateau) vient du norrois "bátr", "bordd" (bord) de "borð", "raobann" (raban) de "reipa-band", … D'autres mots de la vie quotidienne sont à mentionner : "crop" (corps) est dérivé du norrois kroppr, "lethar" (cuir) de "leðr", "póca" (poche) de "poki", "ceap" et "sab" (bâton) de "keppr" et "stafr", "ossa" (chaussure, sandale) de "hosa" (chausse, bas), "cápa" (manteau) de "kápa", "laith" (boisson, bière) de "líð" (boisson, cidre), "stab" (gobelet) de "staup", "bág" (querelle) de "bágr", "borgg" (forteresse) de "borg", "stuac" (sommet, pointe) de "stúka" (aile d'un bâtiment), "markadh" (marché) de "markaðr", "dais" (meule) de "des", "bethir" (ours) de "bera" (ourse), "trosc" (morue) de "Þorskr", etc, etc … En dehors du vocabulaire, les Scandinaves apportèrent aussi leur savoir-faire dans des domaines spécifiques. Experts en matière de navigation et de construction navale, les Vikings enseignèrent leurs techniques aux Irlandais, qui les adoptèrent en général aussitôt, rompant ainsi avec leurs anciennes traditions. Dans le domaine artistique et littéraire, on remarque aussi nettement l'influence scandinave. On est loin d'avoir trouvé autant d'objets scandinaves en Irlande que d'objets irlandais en Norvège. Mais à la suite de fouilles, on a découvert que le cimetière d'Islandbridge à Dublin recelait bon nombre d'armes (une trentaine d'épées, des haches, des fers de lance, des pointes de flèches), ainsi que divers objets tels que des broches ou des balances en bronze utilisées pour le commerce avec leurs poids. C'est seulement au Xè siècle que furent créés des objets décoratifs ou bijoux (broches et bracelets) mêlant art celtique et art scandinave. Ces broches dites 'celto-nordiques', le plus souvent en argent, avaient une forme d'anneau typiquement irlandaise, mais ses motifs étaient d'inspiration norroise (entrelacs, animaux et figures zoomorphes). Au IXè siècle, la forme de carapace de tortue, caractéristique des broches scandinaves, commença à être utilisée par les artistes irlandais. Ces derniers s'intéressèrent également aux styles dits "de Ringerike" et "d'Urnes". Ringerike est le nom de la région au nord-ouest d'Oslo et Urnes celui d'une église en bois debout qui se situe dans le Sogn et dont le portail est magnifiquement décoré ; Le style dit "de Ringerike", que l'on trouve de l'An mil jusqu'à la deuxième moitié du XIè siècle, représente le combat entre un grand dragon et plusieurs serpents, associé à des motifs végétaux ; Le style dit "d'Urnes", apparu lors de la première moitié du XIè siècle, comporte des figures au corps étiré à l'extrême, qui témoignent d'un haut degré de stylisation. En ce qui concerne la littérature, les Scandinaves amenèrent l'écriture runique et par conséquent leur alphabet, appelé fuþark d'après le nom de ses six premiers signes. Mais il ne reste que très peu de textes runiques venant des colonies norvégiennes en Irlande. En outre, la présence du thème du Viking dans les récits ou ballades gaéliques atteste de l'influence des Scandinaves en Irlande : aux IXè et Xè siècles, ceux-ci furent finalement assimilés aux ennemis légendaires du pays, de façon à exalter le courage des héros irlandais vainqueurs de ces envahisseurs païens. Inversement, il est vrai que la tradition littéraire celtique a exercé une grande influence sur les auteurs de sagas ou de récits scandinaves ayant trait à l'Irlande. C'est le latin, c'est-à-dire la langue officielle de l'Eglise, qui servit d'intermédiaire entre le gaélique et le norrois et permit aux Scandinaves de mieux cerner cette littérature celtique. On observe d'ailleurs des ressemblances entre certaines histoires irlandaises et la poésie norroise retraçant la mythologie nordique. Le thème de la mort de Baldr (Baldr se fait tuer par Höðr, son frère aveugle, qui, sous les instructions du dieu Loki, tire une flèche faite du seul bois qui n'avait pas juré de l'épargner, le gui) présente des détails similaires au récit celtique Aided Fergusa, dans lequel Lugaid, aveugle, lance un javelot sur son beau-frère Fergus, croyant viser un cerf comme le lui avait indiqué Ailill. De façon analogue, des thèmes typiquement celtiques se retrouvent dans des textes nordiques : dans Bjarka Þáttr, un poème de la Hrólfs Saga kraka, apparaît l'épée dont personne ne parvient à s'emparer, jusqu'à ce que le héros arrive. Les invasions vikings notamment dans les pays celtiques furent systématiquement suivies d'une colonisation. En Irlande, la présence scandinave laissa de multiples traces ou vestiges. La rencontre des deux civilisations celtique et nordique et leur coexistence a engendré une influence réciproque dans de nombreux domaines. Ainsi, c'est au contact des bardes irlandais et des filid, que les scaldes ont accru l'usage de métaphores dans leur poésie, et aussi découvert l'accompagnement musical, qui allait les aider à transmettre leur métrique. En définitive, il semble possible d'affirmer que les rapports entre les Irlandais et les Scandinaves furent positifs et complémentaires. L'assimilation culturelle entre les deux communautés s'est progressivement instaurée.
Oui, très joli boulot.
Merci, Gwyddion. Fergus
-------------- - Ceist, a gillai forcetail, cia doaisiu mac ? - Ni ansa : macsa Dana, Dàn mac Osmenta, (...) Ergna mac Ecnai, Ecna mac na tri nDea nDàna Extrait du Dialogue des Deux Sages
Gwyddion a écrit:
>Encore une fois, les noms de ces villes ne sont pas leurs noms en gaélique, mais on ne voit pas très bien comment les Scandinaves auraient rebaptisé des villes portant déjà un nom gaélique alors que ces villes n'existaient pas. C’étaient alors des villages et non des villes. Ils les ont peut-etre rebaptisés car leur agrandissement apportait suffisamment de nouveauté pr que ca justifie un nouveau nom. Autre question: comment les vikings et les irlandais se comprenaient-ils ? j’émets une humble hypothèse ![]() ![]() >Ce sont eux qui les ont créées, donc leurs noms en gaélique ne peut être le nom d'origine, car, si on prend le problème dans l'autre sens, on ne voit pas très bien comment les Irlandais auraient pu donner un nom (gaélique donc) à des villes qu'ils n'ont pas créées. Il s'agit donc bien d'une déformation orale par les Irlandais d'une part, et/ou de traductions et/ou retraductions en gaélique d'autre part. Un exemple simple pour te montrer les failles de ton raisonnement: Baile Átha Cliath. Ca n’a aucun rapport de sens avec Dublin. Ca n’est pas une déformation d’un nom norrois, et ca n’est pas une retraduction. Donc, on a bien des villages irlandais existant et que les Vikings ont agrandis en les rebaptisant, les Irlandais gardant le nom d’origine, dans leur langue. Ce phénomène se retrouve aussi dans les villages agrandis par les anglais: la ville où j’habitais il y a un an s’appelle en anglais Portstewart, du nom du colon qui a “acheté” et agrandi le village d’origine. En gaélique, on dit Port na Binne Uaine (le port de la falaise verte). Ca n’est ni une déformation, ni une retraduction de Portstewart, et historiquement, tt le monde sait qu’il y avait un village avant que ce britannique n’y vienne et ne l’agrandisse. En quelque sorte ca ressemble à ce qui s’est passé en Gaule: des villages gaulois, qui ont été agrandis par la suite par les Romains, et rebaptisés (souvent mais pas tjrs). A mon avis, il faut rechercher ville par ville quelles st celles qui ont été effectivement créées par les vikings; neanmoins, dans la plupart des cas, je pense qu’il existait un village irlandais à l’origine, avant que les vikings ne viennent et l’agrandis. Je dis ca parce qu’il y a de nombreux toponymes vikings, que tu as cités, qui ont un nom tres différent en irlandais, nom autochtone de tte évidence (Loch Garmán, Cill Mhantáin...), et qui à mon avis est antérieur. Je ne vois pas les irlandais rebaptiser une ville viking en irlandais; ils les auraient déformés selon leur phonétique (tu as donné l’exemple de Luimneach). Je pense que les villes qui ont un nom tres différent en irlandais et en anglais st d’anciens villages irlandais qui ont été rebaptisés et agrandis par les vikings; les Irlandais ont gardé l’ancien nom dans leur langue. >La langue norroise des Vikings, fut à l'origine de nombreux emprunts (dans les autres pays celtiques, l'influence de la langue norroise est très limitée) : on retrouve environ 150 mots dans le gaélique parlé aujourd'hui. Si je px me permettre, 150 mots dans une langue, ca n’est pas beaucoup. >Le vocabulaire relatif au bateau et à la navigation traduit particulièrement l'énorme influence des Scandinaves en la matière. exact, et plus encore en Ecosse bien sûr ![]() >Par exemple, cette terminologie très variée peut être illustrée par les mots suivants : "bád" (bateau) vient du norrois "bátr", "bordd" (bord) de "borð", "raobann" (raban) de "reipa-band", … D'autres mots de la vie quotidienne sont à mentionner : "crop" (corps) est dérivé du norrois kroppr, “Crop” n’existe pas en irlandais, tu as dû confondre avec “corp” qui signifie effectivement corps. C’est un emprunt au latin corpus, non au norrois. "lethar" (cuir) de "leðr", pas entièrement sur que ca soit un emprunt au scandinave, pour ma part j’y verrais plutot une racine IE commune: on trouve cette racine avec le meme sens dans ttes les langues celtiques: gaélique d’Ecosse leathar, gallois lledr, breton lêr, etc. Ca m’étonne que toutes les langues celtiques aient toutes fait le meme emprunt au norrois. Le dico écossais de MacLennan signale une racine vieille-celtique en letr- qui aurait donné les mots celtiques. "sab" (bâton) de “stafr” mot moyen- irlandais. En moderne on écrit “sabh”. Ca a un sens plus restreint que bâton, (cf dico de Ó Dónaill), et ca n’est pas si courant. >"ossa" (chaussure, sandale) de "hosa" (chausse, bas), osán, = jambe de pantalon en irlandais. >"laith" (boisson, bière) de "líð" (boisson, cidre), mot littéraire ![]() >"stab" (gobelet) de "staup", Stábh, mot littéraire, ca veut dire “drinking vessel”. >"bág" (querelle) Bágh, = contention (en anglais) en langue littéraire. >"borgg" (forteresse) de "borg", Buirg= angl. borough. (mmm ca c’est aussi un mot rare) >"stuac" (sommet, pointe) de "stúka" (aile d'un bâtiment), celui-ci est un mot courant. ![]() >"markadh" (marché) de "markaðr", Ca s’écrit “margadh”... A mon sens et d’apres le dico de MacLennan, c’est un emprunt au latin mercatus (emprunt ancien, à en juger par la déformation) >"dais" (meule) de "des", mot littéraire. >"bethir" (ours) de "bera" (ourse), mot littéraire, que personne ne comprendrait aujourd’hui en Irlande. En irlandais moderne on a un emprunt à l’anglais: béar ![]() >"trosc" (morue) de "Þorskr", emprunt bien connu ![]() ![]() Bon, ben pour conclure, la majorité des mots que tu as cités existent effectivement en irlandais, mais sont littéraires à présent, et n’ont jamais été connus que par les lettrés, à mon avis (ou seult une partie d’entre eux étaient connus du peuple). De nos jours, peu de ces mots ont survécu dans la langue courante. Si tu parlais du gaélique d’Ecosse, je serais entierement d’accord avec toi (j’ai consacré un chapitre de mon mémoire de maitrise à ce sujet ![]() Rónán ![]()
Salut,
Sur les Vikings et l'Irlande, voici un passage très intéressant du livre de Jean Renaud: Les Vikings et la Normandie, 1989, Rennes, Ouest-France, p. 53-54: "Les généalogies, en revanche, sont le point fort des sagas, et celle de Hrólfr [Rollon], fils du "jarl" Rögnvaldr, se doit d'être prise au sérieux. Or la fille de Hrólfr, dont il est question dans le Landnámabók, se prénomme Kadlin [avec un d barré]: il est donc à peu près certain que sa mère était celte - le prénom lui-même est celtique - et, par conséquence, chrétienne." Se passage est intéressant car il révèle que Rollon, païen, avant de s'attaquer à la Normandie, était marié (ou avait pour concubine) une irlandaise chrétienne. C'est donc qu'il y a eu quelque part une alliance avec des Irlandais. A+ Patrice
Yep Gwydd
![]() Pitite question technique : Pourquoi trois fils ? Ils vont se disperser dans le forum suivant les interventions. Ne vaudrait-il pas mieux demander à Guillaume de les groupir ? ![]() Venons en au sujet : Tu passes sous silence un fait (réel ou mythique) qui me semble important : Les massacres de populations perpétrés pas les vikings. J'ai lu à différents endroits qu'ils se "débarrassaient" des indigènes pour installer leurs propres colonies de peuplement. Propagande politique de l'époque ou réalité ? Dans un livre récent sur les vikings (cité par Mikhail il y a peu), l'auteur ( ![]() ![]() D'autre part Jean Renaud a écrit un livre édité aux éditions Ouest France : Les Vikings et Les Celtes. Est-il de bon aloi ? C'est tout pour l'instant ![]() ![]() Muskull / Thomas Colin
Comme l'eau modèle la terre, la pensée modèle le possible. http://muskull.arbre-celtique.com/ http://thomascolin.fr
Muskull,
1) Oui, j'ai passé sous silence un fait qui n'est ni réel ni mythique mais une propagande politique et chrétienne, la même propagande qui a fait des Celtes des "barbares".... 2) Oui, les "Vikinger" étaient des pirates sans scrupules, mais tous les Scandinaves n'étaient pas des "vikinger" (donc des "pirates"). Quant aux "massacres" de populations indigènes à terre, si cela avait été le cas, avec qui les Vikings auraient-ils pu commercer "aimablement" ? À LIRE : Tous les livres de Régis BOYER, le grand spécialiste de la civilisation scandinave, à tout point de vue. Pour ce qui est, plus spécifiquement, des Vikings en Irlande ainsi que des relations entre les Vikings et les Celtes en général : Proceedings of the SEVENTH VIKING CONGRESS, Dublin 15-21 August 1973, edited by Bo Almqvist and David Greene, Royal Irish Academy, 1976. COHAT Yves, Les Vikings, Rois des Mers, Découverte Gallimard, Paris 1987 LOYN H.R., The Vikings in Britain RENAUD Jean, Les Vikings et les Celtes, Editions Ouest-France Université, Rennes, 1992, pp73-102 (+ généalogies des Rois pp245-267) ROESDAHL Else, (Vikingernes Verden, Gyldendal, København,1987) translated as The Vikings, Alan Lane, The Penguin Press, 1991, pp221-232 BUGGE A., Contributions to the History of the Norsemen in Ireland,Christiana, 1900 CHRISTIANSEN R, The Vikings and the Viking Wars in Irish and Gaelic Tradition, Oslo, 1930 CHRISTIANSEN R, Studies in Irish and Scandinavian Folktales, Copenhague, 1959 DE PAOR M & L, Early Christian Ireland, Londres, 1958 DOLLEY R.H.M., Viking Coins of the Danelaw and of Dublin, Londres, 1965 EDWARDS R.D., An Atlas of Irish History, London : Methuen, 2nd ed., 1981 FANNING T., "The Archaeology of the Vikings in Ireland", in BRADLEY, J, (éd.) A Survey of Irish Archaeology to 1600 AD, Dublin, 1988 GEIPEL J., The Viking Legacy. The Scandinavian Influence on the English and Gaelic Languages, Londres, 1971 GUIFFAN Jean, Histoire de l'Irlande, Hatier, 1992 HENRY F., L'Art Irlandais, La-Pierre-Qui-Vire, 1963-65 HENRY F., Irish Art during the Vikings Invasions 800-1200, Londres, 1967 JACKSON K., "The Celtic Languages during the Viking Period", Proceedings of International Congress of Celtic Studies, Dublin, 1962 MAC NIOCAIL G., Ireland before the Vikings, Dublin, 1972 Ó'CORRÁIN D., Ireland before the Vikings, Dublin, 1972 SHETELIG Håkon, An Introduction to the Viking History of Western Europe.Viking Antiquities in Britain and Ireland, Oslo, 1940 SMITH A.P., Scandinavian York and Dublin, Dublin, 1975; 1979 WALLACE P.F., Aspects of Viking Dublin, Dublin, 1988 WALLACE P.F., The Archaeology of Viking Dublin, The Comparative History of Urban Origins in Non-Roman Europe, Oxford, 1985 WALSH A., Scandinavian relations with Ireland, Dublin, 1922 Annals of the Four Masters, éd. O'Donovan J., Dublin, 1851 Annals of Ulster, éd. Hennessy W.M. et MacCarthy B., Londres, 1887-1901
Les massacres ont bien existé dans toute (je bien toute) l'histoire (et dans la pré-histoire ??), ils n'ont jamais été complets : * les Vénètes du temps de César n'ont pas tous été massacrés ou emmenés / vendus en esclavage ; * les Vikings, et autres Scandinaves, n'ont pas massacré "tout le monde" là où leurs épées passaient ; il y a probablement une augmentation littéraires des tueries, soit pour montrer, prouver leur 'noirceur', soit parce que les imaginations et les sentiments avaient été fortement frappés, ce qui se conçoit aisément ; * les "colonnes Turreau" ne semblent pas, malgré leurs efforts héroïques (et leurs hâbleries), avoir massacré tous les Vendéens ; * etc., à vot'bon coeur m'sieurs dames... Il restait bien des populations avec qui commercer ensuite, puisqu'ils l'ont fait ! Pirates, mais pas fous. Et merci pour l'abondante bibliographie ! mikhail, an hini ruz drailhadeg...
Anarawd,
oui, le terme "Viking" s'applique uniquement aux pays scandinaves, mais ne s'applique pas à un ou des peuples, à une ou des tribus. Le terme "peuple viking" n'existe pas. "Viking" est effectivement spécifique à une frange particulière de ces peuples (danois, norvégiens, suédois...). Ce mot du vieux scandinave, employé dans les inscriptions runiques des Xe et XIe siècles et les sagas des XIIe et XIIIe siècles, est généralement rapproché du vieux norrois "vik", qui signifie «baie », le viking étant alors celui qui allait de baie en baie pour se livrer à la piraterie. Il a été abusivement étendu à tous les scandinaves du haut Moyen Âge. Mikhail, lorsque tu dis : "Il y a probablement une augmentation littéraires des tueries, soit pour montrer, prouver leur "noirceur", soit parce que les imaginations et les sentiments avaient été fortement frappés, ce qui se conçoit aisément", tu vois juste. La preuve, voici ce que dit La Chronique Anglo-Saxonne qui mentionne à l'année 793 le premier raid viking que l'Histoire ait jamais enregistré : "Cette année-là des phénomènes inquiétants se manifestèrent en Northumbrie (le principal royaume du nord de l'Angleterre ) et terrifièrent les habitants ; de brusques lueurs apparurent dans le ciel, de féroces dragons traversèrent les nuées, une famine s'abattit sur le pays, et, le 8 juin, des pillards païens détruisirent l'église de Lindisfarne, ravageant et massacrant tout ce qui passait à leur portée." Alcuin, religieux anglais devenu le principal conseiller de Charlemagne, s'en fit aussitôt l'écho sur le continent : "Jamais personne n'avait ressenti en Angleterre une terreur comparable à celle que viennent d'y semer les païens : nul n'imaginait qu'une pareille incursion de gens venus de la mer fût possible."
Oui
![]() Terreur salutaire pour les personnes mais pas pour les biens. Villages désertés à l'approche des "dragons" et greniers pillés conduit à la famine et à la mort ces populations. Plutôt prédateurs les commerçants, surtout en leurs premières incursions, non ? Les chroniques ne parlent-elles pas de plus de 600 morts à Lindisfarne, lors du premier "contact" ? ![]() Muskull / Thomas Colin
Comme l'eau modèle la terre, la pensée modèle le possible. http://muskull.arbre-celtique.com/ http://thomascolin.fr
La famine a été endémique jusqu'à la fin du XVIIIe siècle, et a contribué, avec les Encyclopédistes, à la Révolution française... mikhail
L'histoire récente montre à quel point il est difficile de tuer des populations "entières", comme le prétendent les bourreaux :
- les Khmers rouges semblent avoir réussi à tuer un tiers de leur population, ce qui est la proportion la plus forte jamais enrregistrée dans l'histoire, mais cela ne fait que deux millions de morts environ - les Américains, avec des moyens humains démesurés (jusqu'à 500 000 soldats) et des moyens aériens gigantesques ont dû quitter le Vietnam du sud, sans avoir "éradiqué" les communistes du nord - les séides serbes (ou autres) du président de l'ex Yougoslavie ont tenté une "purification ethique" que les bardes modernes, pardon, la télévison et les radios, ont immensément surestimée comme les enquêtes ultérieures l'ont montré - on se souvient aussi du "bidonnage" de Timisoara, encore une manipulation médiatique - il semble bien que Staline (Jossip Djougatchvili) a bien réussi à décimer (10 % au moins) les koulaks (paysans) qui lui résistaient en Ukraine à la nationalisation des terres, environ 10 millions de morts ; - les Gardes rouges chinois semblent avoir réussi à peu près la même proportion, mais vue la population, on arrive à quelque chose comme 60 millions de morts Merci d'une pensée pour toutes ces victimes. mikhail
Coucou, Tout d'abord, c'est vrai, très joli travail Gwyddion ! Pour répondre à Muskull, il est très simple sur le forum de répartir des réponses d'un seul sujet vers plusieurs sujets. L'inverse, c'est à dire regrouper plusieurs sujets en un seul n'est pas prévu, mais on doit toujours pouvoir le faire... Par contre, je pense que Gwyddion a eu une bonne idée en séparant les sujets. Cela permet des réponses plus "ciblées" en fonction d'un thème, et le sujet ne fait pas 3 kilomètres de long, il reste donc facilement lisible... Guillaume
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