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Je me bornais à signaler que le concept de la "faute" ne paraissait pas actant dans la (les) religions celtiques et que dans les sacrifices il n'y avait pas la notion de "rachat" mais de "concilliation".
" La faute engendre une série de conséquences où l'on croit reconnaître, à peine voilé par le langage symbolique, tout ce que l'étude de l'art et des techniques nous a déjà suggéré : un sentiment de finitude humaine ("nudité") répondant à un éloignement du divin désormais perçu comme inaccessible, la fin en corollaire d'une certaine facilité édénique dans la quête de subsistance et le début d'un travail "à la sueur du front" qui désigne explicitement dans le texte les débuts d'abord de l'agriculture (Caïn), puis de l'élevage (Abel). Tous ces traits caractérisant expressément la Révolution néolithique, il est difficile de ne pas envisager que c'est d'elle qu'il puisse s'agir. "
Jacques Cauvin
Cette notion de faute originelle n'a l'air de rien mais elle est très importante philosophiquement. Les grecs l'avaient adopté comme le démontre le mythe de Prométhée alors que pour les populations I.E. (en grande partie), le "feu" était un don du divin permettant à l'homme de se parfaire...
Maintenant il me paraît assez clair que les auteurs anciens faisaient du comparatisme :
" Tiens, tel rite ressemble à tel autre cheu nous."
De plus, rien ne prouve qu'ils connaissaient " de l'intérieur" les religions à mystère alors qu'ils connaissaient par ouïe-dire les rites occidentaux.
De plus-plus, il est possible que certains rites aient été importés et aient trouvé des fidèles en terres "barbares".
" Le nomadisme pastoral est plus tardif que l'agriculture et contemporain d'une virilisation des figures et de sanctuaires où s'effectuaient des sacrifices sanglants, y compris humains. C'est l'inondation du golfe Arabo-persique et la fin du déluge, le retour à un temps sec. C'est aussi l'époque du culte des crânes, qui sont détachés du corps, parfois modelés et coiffés, et qui sont exposés dans ou à l'extérieur des maisons carrées (Ka'ba) et non plus rondes. Cette pratique est sans doute à rapprocher des futures momies égyptiennes et du culte des ancêtres. On suppose aussi la pratique de banquets où se réunit la communauté.
Le nomadisme, amplifié par la nouvelle sécheresse, va accélérer l'expansion du néolithique, surtout en touchant des populations qui vont pouvoir passer directement du nomadisme de cueilleur-chasseur à celui d'éleveur nomade, préservant des éléments archaïques dans la nouvelle religion. Cette diffusion se fera en même temps que celle de la langue dite indo-européenne.
La religion de ces éleveurs nomades nous est en partie accessible par ce que nous savons des religions indo-européennes, bien que beaucoup plus tardives et qui se retrouvent de l'Inde à l'Iran, aux Scythes, aux Celtes, aux Slaves et aux Germains. Ces peuples nomades devaient protéger leur bien, objet de convoitise, à moins qu'ils ne vivent de rapines comme les premiers grecs (d'après Thucydide) ou les premiers Romains, formant, donc, une classe de guerriers. La prépondérance de l'homme dans cette organisation ainsi que l'attention de ces populations aux problèmes de reproduction s'exprime dans une religion patriarcale et le culte des héros. L'unité de la vie et de la mort (Si la mort sort de la vie, la vie en revanche sort de la mort. Hegel p62) est affirmée dans les cérémonies phalliques. Les initiations guerrières, les rites du Soma ou de l'Ambroisie donnent aux guerriers l'espoir de l'immortalité. Les sacrifices évoluent de leur fonction magique à un ritualisme formaliste qui se réduit à affirmer l'unité de la communauté ("ON DIT QU'ON S'EST INSTALLÉ LORSQU'ON A CONSTRUIT UN AUTEL" Satapatha Br. VII, I,I,I-4). Le banquet restera, chez les Grecs ou les Gaulois le rite principal de la communion.
On peut déduire qu'issues de la religion du taureau (Mithra) mais s'éloignant d'une culpabilité originelle, la religion se réduit au social, reflétant les fonctions efficaces de l'organisation de la société ; religion plus utilitaire, au service du pouvoir, et qui se renforcera de l'âge du bronze à l'âge du fer. "
" Les Grecs, très divers, sont indubitablement un peuple indo-européen (surtout Sparte, Athènes restant très cosmopolite) mais leur religion n'en comporte guère plus que des traces, elle est plutôt formée des traditions Mycéniennes (Crétoises en particulier les Mystères), Phéniciennes et, à travers elles (ou par contact direct) Suméro-Egyptiennes. Outre la nostalgie de la civilisation qu'ils avaient détruite à leur arrivée, il faut tenir compte du fait que ce fut surtout un peuple de navigateurs, le découpage des côtes décuplant le voisinage de la mer aux dépens des communications avec l'intérieur des terres et privilégiant donc les croyances communes aux peuples de la mer.
L'ancienne écriture perdue (linéaire B), ce sont les Phéniciens qui vont apporter à nouveau l'écriture à la Grèce. La nouveauté va consister, grâce à l'invention des voyelles, dans sa diffusion zélée, systématique (en Grèce et dans toute la Méditerranée) qui fera sortir l'écriture de sa fonction spécialisée, réservée au scribe ou au prêtre, ouvrant à la possibilité de la démocratie.
L'effet de cette démocratisation, de cette libération de l'écriture, va être le développement de la rhétorique et la confrontation d'opinions divergentes : ceux qu'on appelle les pré-socratiques dont Parménide (La vérité comme identité éternelle) et Héraclite (Le changement, la vérité comme coïncidence, exactitude) incarnent l'opposition ontologique de l'Esprit et du Corps, de l'Universel et de la Singularité. D'où la mise en cause de la tradition et l'ironie des Sophistes à quoi répondra une dogmatisation de la religion, un passage à l'écrit (Orphisme). La philosophie prend naissance sous le patronage de l'Oracle de Delphes, temple d'A-pollon (Non-Plusieurs - à coupler avec Dyonisos le divisé - dieu des purifications qui commencent à la reconnaissance de notre étrangeté puisque son principe est "Connais-toi toi-même"), se constituant dans la confrontation des opinions divergentes (Socrate), leur mise en dialogue (Platon) qui dans la scolastique (Aristote) ne sera plus que citation de pure forme. La dialectique est ce qui affirme la vérité comme lieu du discours, de la critique. Le sacrifice de Socrate en est la fondation.
Socrate seul ne se fit pas initier, sachant bien que la science et l'art ne sortent pas des mystères et que la vérité ne réside jamais dans le secret.
Hegel
Mais à la divergence des philosophes (Théologie platonicienne/Biologie aristotélicienne) devait répondre le Scepticisme post-philosophique (niant l'un et l'autre) puis l'Éclectisme (affirmant l'un et l'autre) fondant un nouveau dogmatisme post-philosophique (Stoïciens, Hermès, Néopythagoriciens, Néoplatoniciens). La théologie païenne restera toujours fidèle à la tradition d'un Dieu doublement transcendant exprimant son unité dans une diversité de manifestations ou de dieux dont les mortels sont séparés, par le corps. Pourtant le culte de Dyonisos- "Deux fois né", le double étranger, déchiré, mi-homme/mi-dieu, le divin enfant, le ressuscité, appelait à un dépassement de cette opposition comme son homologue Orphée. Le succès du Stoïcisme qui offrait le premier dogmatisme post-philosophique (une conception du monde unitaire et scientifique) s'est heurté au fatalisme astrologique qu'il justifiait après Aristote (au nom de l'ordre cyclique du Cosmos), et qui dégénérait en superstition délirante, impressionné par la mort du sauveur Alexandre en pleine gloire à 33 ans. Les initiations ont prospéré sur l'espoir d'échapper au déterminisme astral. La liberté avait besoin de proclamer un dieu créateur, historique transfigurant l'existence humaine en histoire sainte où la liberté devient consciente d'elle-même. "
http://perso.wanadoo.fr/marxiens/philo/ ... ligion.htm