C'est très bien résumé et très intéressant. Cependant, le mythe du Souverain qui ne dort pas tout à fait, qui n'est pas tout à fait mort, qui doit se réveiller et revenir ou renaître pour faire triompher le Bien, ce mythe n'est pas seulement celtique ou germanique, ou chrétien, il est universel, comme l'a montré René Guénon ("Le Roi du Monde"), et à sa suite Julius Evola ("Le mystère du Graal et l'idée impériale gibeline"). Il existe également en Chine ou en Inde. C'est un archétype, comme dirait Jung, et il correspond à une tendance profonde de l'esprit humain, et les adeptes des doctrines traditionnelles disent qu'il est lui-même d'origine divine. On peut donc l'expliquer, comme toi, en disant qu'il s'agit d'une démarche psychologique collective normale, productrice de mythe, ou bien, comme els traditionalistes, qu'il s'agit d'un enseignement sacré universel. C'est pareil, à mon sens, et les deux affirmations sont vraies.
D'autre part, en vertu de l'équivalence entre le microcosme et le macrocosme, l'Empire qui doit renaître est aussi l'empire intérieur, et chaque homme doit le réaliser en soi, en réveillant l' "empereur endormi", celui qui réalise réellement le dharma en soi, si on veut.
Ce processus est particulièrement net dans la littérature arthurienne, et Arthur en est l'image emblématique.