Vie de saint Rieul, trad. Jacques Melchionne et Martine Coquet.
Mais le bienheureux Rieul, rendant grâces à Catulla pour son hospitalité, prévoyait de se rendre à Silvanectum: en effet (ses habitants) n'avaient pas encore reçu la parole du salut, mais, voués au culte des démons, ils étaient prisonniers des illusions issues des coutumes ancestrales. Mais comme il commençait son voyage, il trouva dans une ville (nommée) Savina (var. Lavira), une foule non négligeable offrant des victimes en sacrifice à l'idole de Mercure. Ce que voyant, l'athlète (de Dieu) gémit et pleurant sur ce peuple voué à un culte idolâtre [...]. Brandissant l'étendard de la sainte Croix, il frappa la statue de son bâton pastoral en présence de tous: bientôt par la volonté divine et l'intercession du Très-Haut, l'idole fut abattue et quasi réduite en poussière. Et la troupe des paysans elle-même, cédant à la vertu divine, ne provoqua aucune révolte contre lui, comme c'est leur usage, mais obéissant aux ordres du Très-Haut, elle ne refusa pas d'être purifée par le baptême sacré. Et sur le lieu même où il avait brisé l'idole, il décida d'élever un autel dédié à la bienheureuse Mère de Dieu.
Note: un bréviaire localise cette statue de Mercure en un lieu nommé Lupera, qui est peut-être le Louvres.