+++Muskull, j'ai souhaité commenter un de tes passages sur le sujet...
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CHAMANISME
Prise de vue :
Le chamanisme doit son nom à un type de personnage religieux, le chamane (ainsi est-il nommé en toungouse – langue de Sibérie –, mentionné pour la première fois par Awakum à la fin du XVIIe siècle),
+++ du vocable toungouse " Saman " , " Samana" ( skr : çramana ) par l'intermédiaire du chinois "cha men" simple transcription du mot Pâli, cette éthymologie serait à l'origine des influences Indienne sur les religions sibériennes...c'est une hypothèse parmi d'autre...
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qui, de prime abord, se signale par un comportement à la fois caractéristique et personnalisé, connu sous le nom de « transe » : il est fait de bonds, de cris, de gesticulations, parfois de tremblements, l’ensemble étant en général suivi d’une chute dans l’inertie ; il varie avec chaque chamane et, pour chacun, d’une séance à l’autre.
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+++ et certainement d'une région à l'autre...je pense que ton explication est certainement réductrice, son aspect psychique est semble t-il ce qui intéresse le plus il est pourtant indissociable de son conditionnement culturel et religieux.
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Extravagant aux yeux des observateurs chrétiens accoutumés à une attitude religieuse recueillie,
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+++ pourtant, le phénomène de "transe" est commun à tous religieux traversant des " crises spirituelles" elle n'est qu'au départ qu'une accession a la conscience modifiée.
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ce comportement est imputé par les sociétés intéressées au contact direct avec des êtres surnaturels ou esprits.
+++ cette phrase me frappe ! ... " les sociétés intéressées "... moi de ce que j'ai pu en lire et après réflexion ! j'ai vu un trait commun à tous ces peuples pratiquant de près ou de loi, selon influence, le chamanisme... c'est la prédisposition commune au changement d'état de conscience, prédisposition par accident, traumatisme, maladie neurologique, narcotique, épreuves diverses et traumatisante qui seraient trop de long de citer... en aucun cas, je sous-entends que le phénomène est pure psycho-pathologie ! mais il en découle une expérience psychique qui, associé à une orientation religieuse, trouve sa base dans l'expérience du Sacré.
Eliade ( et je trouve sa réflexion intéressante ) considére dans l'horizon de l' homo-religiosus, le malade mental comme un mystique raté.
Alors que tout au contraire, le chamane se doit de posséder une force psychique hors du commun. Il représente en quelque sorte le pouvoir de l'esprit dans la vie magico-religieuses des sociétés archaïques...celui là même qui influença les rites et initiations de nombreux peuples, dont les Indo-Européens.
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Ce contact est considéré comme le moyen d’action du chamane, grâce auquel il assure de multiples fonctions jugées indispensables à la vie de la communauté : elles vont de l’obtention de la chance à la chasse ou de la fécondité des êtres naturels et l’appel de la pluie jusqu’à la divination ou à la voyance (y compris pour retrouver des objets perdus), à la cure ou à l’envoi de certaines maladies, et aux relations avec les morts.
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+++ Absolument ! et selon la classe de Chamane !
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Si ce type de personnage est caractéristique de sociétés archaïques où il est seul en présence (sibériennes et amérindiennes notamment), des conduites et des pratiques similaires aux siennes se rencontrent en beaucoup d’autres endroits du monde – fût-ce sous une forme fragmentaire, altérée, mêlée d’influences diverses (chrétiennes, musulmanes, bouddhiques)
+++ certainement ! et sous forme plus ou moins dégradée, décomposée, fragmentaire selon la dialectique du sacrée qui permet toutes les réversibilitées !
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ou sous une forme proche des formes dites de possession, et fût-ce seulement en des occasions et à des fins marginales. Ainsi, des éléments chamaniques ont été repérés tant dans les sociétés antiques (à propos du culte dionysiaque par exemple) que dans certains milieux industrialisés contemporains (comme la Corée du Sud). Les phénomènes qualifiés de chamaniques sont donc très divers par leur contexte et par leur portée dans la vie de la société.
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+++ ainsi donc aussi des éléments chamanique ont été remarqué dans la religion et mythologie des anciens germains...le coursier d'Odin, Spleipnir posséde huit pattes et c'est lui qui porte son maître, et même d'autres Dieux en enfer...Or le cheval a huit patte est le cheval chmanique par excellence, on le rencontre chez les Sibériens où là , il prend le caractére funéraire, il est une image mythique de la mort , il réalise pour le chamane, la rupture de niveau entre ce monde çi et les autre mondes , il joue un rôle de premier plan dans certain type d'initiation masculine.
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Un système de pensée :
La diversité des phénomènes attribués au chamanisme a valu à l’étude de celui-ci bien des vicissitudes. Religion, tendaient à penser les sociologues du XIXe siècle, mais comment la cerner, dépourvue qu’elle est de dogme, d’Église, de clergé et même de liturgie, à la fois quasi universelle et infiniment variable de société à société comme de chamane à chamane, associée à un mode de vie primitif et prête à resurgir aux franges des grandes religions, vulnérable au contact et capable de s’y adapter ?
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+++ ça ! c'est le grand problème de vouloir tout "classifier " .je pense presonnellement que le chamanisme est un "courant spirituel" qui ne peut pourtant pas se passer de "système religieux" pour exister.
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Disposition psychique, tranchèrent certains auteurs face à l’individualisme de la pratique – « il n’y a pas de religion chamanique, il y a seulement une sorte d’hommes », écrit Van Gennep en 1903.
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+++ cela me plait bien personnellement comme explication
![Very Happy :D](./images/smilies/icon_biggrin.gif)
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Mais cette sorte d’hommes fut jugée de type pathologique par les uns, qui étaient sensibles à la ressemblance du comportement chamanique avec certaines formes d’hystérie, et de type charismatique par d’autres, qui étaient frappés par la normalité du chamane en dehors des séances, par son efficacité rituelle et les responsabilités dont le charge sa communauté : comment confierait-on son destin à un fou ?
La rencontre avec la psychanalyse fit naître l’hypothèse du « fou guéri » : c’est en surmontant son trouble que le chamane devenait capable de soigner autrui, sa victoire sur la maladie étant source de charisme.
+++ j'adhére !... j'avoue ...
![Wink :wink:](./images/smilies/icon_wink.gif)
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Mais c’était négliger les autres fonctions du chamane : il ne fait pas que soigner, et il peut tout autant nuire ; guerre et cure sont liées entre ses mains dans de nombreuses sociétés chamanistes.
+++ absolument ! et sa longue initiation dont ont a peu parlé n'y est pas étrangère !
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En outre, c’est toujours comme croyance que les religions missionnaires ont identifié et combattu le chamanisme.
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+++ oui...mais n'oublions pas que le chamanisme sans base religieuse n'existe pas !
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Cherchant à réconcilier tous les points de vue, Mircea Eliade, seul auteur à ce jour à avoir écrit un ouvrage général sur la question (1951), proposa de voir dans le chamanisme l’expérience religieuse à l’état brut (reposant sur l’idée de montée au ciel grâce à un axe du monde) et de le définir comme une technique extatique, compatible avec toutes sortes de croyances. Cet ouvrage a développé une vue mystique du chamanisme, déjà présente dans certaines des sources utilisées, marquées par le mysticisme latent dans le christianisme russe orthodoxe.
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+++ cet ouvrage a aussi le mérite de mettre en lumière nombre de similitude en matière d'initiations et de techniques chez les peuples qui ont jalonnés l'histoire...
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Cette vue s’est trouvée propagée dans les pays occidentaux par le succès du livre, parfois au point d’être détournée : ainsi, à la faveur du courant hippy des années soixante qui se montrait féru d’expériences exotiques, le chamanisme est devenu un modèle de « quête personnelle » accessible par l’application de « recettes », tels le jeu du tambour, diverses techniques corporelles ou l’absorption d’hallucinogènes ; il est aujourd’hui à ce titre l’objet d’entreprises commerciales nées aux États-Unis.
Pour l’anthropologie contemporaine, le chamanisme est un système de pensée : il ne saurait donc être réduit aux faits et gestes du chamane, même si celui-ci en est l’artisan essentiel, voire l’acteur unique. Par ailleurs, il doit répondre à une même définition sous toutes ses manifestations et pour toutes ses fonctions. Une telle définition peut être dégagée à partir des caractéristiques qu’a ce phénomène dans les sociétés de chasseurs, la vie de chasse étant unanimement reconnue aujourd’hui comme le cadre par excellence du chamanisme ; elle survit comme cadre idéologique à la disparition de l’activité. Plus ou moins modifiées, les caractéristiques dégagées pourront ensuite être repérées dans d’autres types de sociétés.
C’est dans les sociétés autochtones de Sibérie (dans leur état traditionnel, celui antérieur à la période soviétique) qu’une telle alliance est le plus manifeste, apte à illustrer les principes fondamentaux du chamanisme, moins clairement repérables ailleurs : elle y est de type matrimonial. Le chamane prend une épouse par monde nourricier ; ainsi, il épouse la fille de l’esprit donneur de gibier, généralement appelé esprit de la forêt et imaginé sous la forme d’un grand cervidé – élan ou renne, gibier par excellence –, ou celle de l’esprit des eaux, donneur de poisson.
+++j'imagine que tu veux parler de "l'épouse celeste" ..."Ayami" qui semble aussi bien aider qu'importuner son chaman "élu" ... elle l'aide dans son instruction et son expérience extatique mais tente aussi de s'opposer à l'ascention du chaman dans son "voyage" afin de le garder pour elle seule... c'est un thème répandu dans la mythologie de la femme...
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Elle l’a, pense-t-on, « élu » pour mari. Comme elle reste animale dans sa relation conjugale avec le chamane, c’est à lui de la rejoindre. Il doit donc aller dans la surnature ; c’est elle qui lui permet le « voyage », incarnée dans son tambour
+++ "emprisonnée" dans son tambour dont le bois est sencé provenir symboliquement de l'arbre cosmique...
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(considéré comme un « élan », une « barque », etc.), « transportant » son époux dans tous les sens du terme. Il doit aussi s’animaliser, ce qui s’exprime dans son accoutrement (costume en peau de cervidé, coiffe en couronne à ramure, etc.), et dans l’apparence ensauvagée de son comportement rituel : par force bonds et brames, il mime l’ardeur agressive du mâle en concurrence et l’accouplement sexuel, imitant la double virilité de son modèle animal, qui subordonne la prise de la femelle à la victoire sur le mâle rival (la ramure en est l’arme). Dans la plupart des langues sibériennes, la terminologie du chamane et de l’action chamanique est liée au rut animal, explicitement, ou par l’idée de bonds ou de coups de tête (caractéristique des ruminants à cornes et des gallinacés, également modèles de « virilité » à la fois sexuelle et guerrière).
Cette perspective conjugale se lit dans ce qui décide d’ordinaire de la carrière de chamane : un ensemble de conduites manifestées à l’âge de la puberté et interprétées comme l’expression d’une entrée en contact avec le monde des esprits (fugues en forêt, refus de s’alimenter à la manière humaine, somnolence rêveuse...) ; ces conduites, regroupées sous le nom de « maladie initiatique », sont stéréotypées et accessibles à tout adolescent, car chacun est en droit de chercher à « aimer » dans la surnature comme sur terre.
+++ encore une fois "l'election" ou "choix" ou "la prédestination" dépend de la peuplade qui pratique le chamanisme..
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Seul le chamane est supposé contraint d’y « épouser », sous peine de punition mortelle de la part de la femelle esprit qui l’a « élu ».
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+++ car oui ! l'epouse celeste est jalouse et possessive !
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La carrière se décide sur la base de l’aptitude individuelle et d’impératifs sociologiques.
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+++ tout à fait !
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Cependant, la limite reste toujours floue entre chamane et homme ordinaire : le chamane peut perdre sa qualité de chamane s’il se révèle inapte ; le profane, libre de « chamaniser », c’est-à -dire de chanter et de danser aux esprits mais pour soi, sans rôle social, peut en arriver à voir sa pratique prise en compte par sa communauté. Quant à la femme, si elle peut aussi et chamaniser et être chamane, c’est non grâce aux amours d’un esprit animal (ce qui entraînerait son entrée dans la folie et sa mort), mais par connivence avec l’esprit d’un défunt ; sa fonction est surtout de voyance et de divination, à des fins de réparation des désordres ; du moins la chamanesse ne peut-elle d’ordinaire effectuer de rituel d’obtention du gibier, seul type régulier de rituel chamanique : mâle est le chamane idéal de la vie de chasse, qui valorise la prise.
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C’est de son épouse surnaturelle que le chamane obtient pour sa communauté des promesses de gibier (ou de poisson), la « chance » qui devra se concrétiser sous forme d’animaux accessibles aux flèches des chasseurs, leur apportant le principe vital ou la « force de vie ». Son rôle est d’accomplir le rituel annuel de « renouvellement de la vie », qui à la fois réactualise son mariage et garantit le succès à la chasse pour la saison à venir. Ainsi, jouant sur le plan symbolique le rôle masculin ordinaire, prend-il femme dans la surnature pour pouvoir, tel un chasseur, y prendre de quoi vivre ; il y est assisté d’esprits auxiliaires obtenus grâce à son épouse, qui lui servent de guides ou de rabatteurs,
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<<comme le fait tout beau-frère dans la chasse réelle>>.
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Mais la loi de l’échange veut qu’il rende compensation pour sa prise. C’est lui-même qu’il rend, offrant finalement à la surnature animale sa propre force de vie : dans le cadre rituel, après son éclat de furie sauvage, il tombe comme mort, accomplissant dans sa propre personne la totalité du circuit d’échange entre humanité et surnature. Ainsi est-il voué à assumer jusqu’au bout le destin du modèle animal auquel il s’est d’abord identifié par la virilité : il doit, comme lui, finir en gibier.
Pour accomplir de façon légitime et efficace ses prises dans la surnature (d’épouse et de force de vie), comme pour se rendre à elle en contrepartie (en se faisant gibier), le chamane doit à la fois respecter des règles et user de séduction et de ruse – car tout son art est de prendre le plus et le plus vite possible, et de rendre le moins et le plus tard possible. Ces deux exigences de procédure se reflètent dans son comportement rituel, qui s’inscrit dans un cadre formalisé mais se déroule au gré de son inclination personnelle. En effet, si toute séance exige des conditions spatiales, temporelles, sociales et matérielles spécifiques, le port d’un costume ou d’attributs réservés, l’exécution de rites préliminaires, etc., le comportement du chamane demeure libre, conçu tel ; il doit avoir l’apparence de l’improvisation, même s’il est fait de clichés, car la séduction et la ruse dérivent de « dons » personnels (hors du cadre rituel convenu, un comportement similaire serait tenu pour pathologique).
Cette conception du mode d’action du chamane entraîne que sa fonction restera dite fondée sur un « don », alors même qu’elle sera, comme c’est le cas dans certaines sociétés, transmise par héritage. Elle entraîne aussi que la pratique chamanique ne peut donner lieu à une liturgie, ni par conséquent à la formation d’une doctrine et d’un clergé ; la personnalisation de cette pratique est une nécessité de son efficacité ; ce sont là des traits inhérents à sa nature.
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+++ donc merci à toi Muskull
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@ suivre donc...
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Nolwenn...