|
Gargantua et les géantsModérateurs: Pierre, Guillaume, Patrice
32 messages • Page 1 sur 3 • 1, 2, 3
Gargantua et les géantsBonjour
Pour ne pas encombrer le fil : Urbs et oppidum, j'ouvre celui-ci pour explorer un peu le mythème du géant dans les traditions celtiques et voisines. Ce thème a déjà été abordé : http://forum.arbre-celtique.com/viewtop ... 1374#11374 Y figurent une communication des plus intéressantes de Patrice et aussi quelques correspondances I.E. Il y a quelques géants dans les mythes celtiques, le Dagda, Balor le roi fomoire et aussi Yspaddaden dans le mabinogi de Kulhwch et Olwen qui est centré sur un thème international dont le principal est "la fille du géant" mais aussi "six s'en vont par le monde" (classification Aarne-Thomson 513A). Il existe aussi le géant Isauré très parigot qui à donné des toponymes (peut-être plus récents) comme la Tombe Issoire, le parc Montsouris, etc... Et bien sûr Gargantua ce grand voyageur tellurique et rabelaisien. Le géant Ymir, bien que plus nordique, donnant naissance aux elfes n'est pas non plus sans relation avec le mythème plus oriental du taureau mort qui donne naissance aux abeilles. A vous lire donc. Muskull / Thomas Colin
Comme l'eau modèle la terre, la pensée modèle le possible. http://muskull.arbre-celtique.com/ http://thomascolin.fr
Je pense pour ma part qu’il est possible de distinguer dans les traditions populaires deux types de Géants, ou deux représentations distinctes, opposées, de ces êtres fabuleux.
- On retrouve dans un premier temps le célébrissime Gargantua, géant bien intentionné (pourfendeur de géants) et débonnaire, qui façonne les paysages tout au long de son parcours généralement Est – Ouest…. - …Et des géants néfastes, incarnations du paganisme et de la violence tel Isoré, le Juif errant, Gurgunt, Balan…menaçant des villes. Il semble en fait que cette distinction en terme de perception soit le fait d’une opposition entre ville et campagne. Ces personnages cristallisent autour d’eux un fort substrat pré-chrétien, si bien qu’une comparaison avec un dieu celtique en particulier est une tâche à mon avis très délicate. Leur nom est à l’inverse évocateur, Balan rappelant étrangement Belenos, Gargan / Gargantua / Gurgunt une racine *grg- que l’on retrouve dans différents patronymes, (in X. Delamarre, Gargenius (nom d’un prince boïen), Gargilus, Gargoris et des toponymes Gargarius « St Jean-de-Garguier », Gargoialo « Jargeau », Gargarius Mons « Monts Gargare, Mont Gardier, Mont Gaudier »…on est tenté d’y voir également Gergovia et Gorgobina…), et dans Isoré, on trouve peut-être le nom d’Esus. Le cas d’Isoré est particulièrement parlant, puisqu’il est la démonstration même de la perte de sens de ce théonyme, qui devient symbole de barbarie et de paganisme : Isoré est roi des « païens de Coïmbre » selon les versions, ou soldat au service d’Othon II Le Isoré sarrasin était établi à Montmartre et venait chaque matin lancer un défi aux parisiens. Pour se défaire de lui, le Roi Louis envoya un messager à Guillaume d'Orange (qui vivait reclus dans son village de Gellone, près de Montpellier, après s'être illustré dans de nombreux combats contre les sarrasins), qui était considéré comme étant le seul capable de l’abattre en duel. Après moult hésitations, il reprit les armes et quitta son ermitage pour secourir son suzerain. Arrivé un soir devant une porte de Paris, il passa la nuit chez un pauvre homme, nommé Bernard du Fossé (« du fossé » car vivant dans une cabane au pied du rempart de la ville). Le lendemain matin, Guillaume vint à la rencontre du géant, et les deux homme s’affrontèrent :
Isoré eut la tète tranchée et fut enterré à l'endroit même ou il était tombé. Dans la seconde version, l’action se déroule en octobre 978, lors du siège de Paris par l’empereur germanique Otton II qui voulait punir Lothaire de son expédition contre Aix-la-Chapelle. C’est un certain Bertrand des Fossés qui aurait vaincu devant le châtelet qui défendait le grand pont le géant germanique Isoré. D’autres versions existent notamment celle où le vainqueur d’Isoré fut le Duc de Bretagne Alain Barbetorte, le Comte d’Anjou Geoffroy Grisegonnelle. L’origine sarrasine d’Isoré semble la version la plus tardive. Sur ce dernier point, on notera que les termes Maures, Moreau, Sarrasin…ne qualifient pas nécessairement des envahisseurs Musulmans, mais plutôt des païens, ou des hérétiques au grand sens du terme, à une époque où l’Islam menace la Chrétienté (cf. Henri Dontenville et Xavier De Planhol). Je pense pour ma part qu'une partie de ces légendes de géant ne sont qu'une personnification de l'hérésie, pas nécessairement païenne, à qui on aurait donné un nom d'origine pré-chrétienne, pour renforcer la non-appartenance de certains à l'Orthodoxie. Gargantua vu par les paysans, semble à mon goût plus parlant dans la mesure où, à ma connaissance il n’était pas vu comme l’incarnation de l’antéchrist. Mais je pense que là je vais laisser la place à Patrice, infiniment mieux placé que moi pour en discuter ! Dernière chose, petite citation tirée du site de Patrice: http://www.mythofrancaise.asso.fr/mythes/figures/GAlocal.htm
N'est ce pas justement Héraklès, qui, lors de son expédition contre Géryon, passa par la Celtique où il fonda Alésia? Un Gargantua / Heraklès fassonneur de reliefs et fondateur de villes? Cela pourrait rejoindre ce qui a été dit sur le fil "Urbs et oppidum"
Un court extrait de Mircéa Eliade " Typologie des mythes cosmogoniques : Il existe un assez grand nombre de thèmes et variantes cosmogoniques, mais les plus importants se laissent classer en quatre catégories. 1. Les mythes décrivant la création du monde par la pensée, la parole (le « verbe ») ou l’« échauffement » d’un dieu. 2. Les mythes mettant en vedette le « plongeon » cosmogonique : Dieu, un animal ou un personnage mythique plonge au fond de l’Océan primordial et en rapporte un peu de glaise, à partir de laquelle est formée la Terre. En Sibérie et dans l’Asie centrale, ces mythes ont reçu une interprétation dualiste. 3. Les cosmogonies qui expliquent la création par la division d’une matière primordiale non différenciée. On distingue au moins trois variantes importantes : a) l’unité primitive représente le couple Ciel-Terre étroitement embrassé, et leur séparation équivaut à un acte cosmogonique (thème connu également sous le nom de « Parents du monde ») ; b) l’état originel est décrit comme une masse amorphe, le Chaos ; c) l’unité primordiale est imaginée comme un œuf englobant la totalité cosmique, ou comme un œuf flottant dans l’Océan primordial. La Création commence avec la division de l’œuf. 4. La cosmogonie comme résultat du démembrement d’un géant anthropoforme ou d’un monstre marin ophidien. Il importe de distinguer deux types différents : a) l’immolation librement consentie, ou supposée telle, d’un être primordial anthropomorphe (Purusha, dans la mythologie védique ; P’an-ku, dans les traditions chinoises, etc.) ; b) le combat victorieux d’un dieu contre un monstre marin, suivi de son morcellement (Tiamat, dans la mythologie mésopotamienne). Cette classification sommaire ne recouvre pas la totalité des mythes cosmogoniques ; en outre, il faut tenir compte du fait que certains thèmes peuvent être classés en plusieurs catégories. " Nous voyons donc que les mythes et légendes mettant en scène des géants découlent de ces deux catégories. Le "bon" géant initiateur tels le Dagda, Bran, Prométhée, etc... Souvent associés à la lumière et à la redemption, et les "monstres" chtoniens, ennemis des dieux et des hommes qui figurent le plus souvent l'avidité et les passions les plus basses de l'humanité. Pour Isauré et les autres mythes et légendes de Paris : Les racines sacrées de Paris et les Traditions de l'Ile de France de Pierre Gordon. Resté inédit jusqu'à aujourd'hui, cet ouvrage passionnant (et sans équivalent) traite de la très ancienne géographie sacrée de Paris et de sa persistance à travers les siècles. Y sont abordés entre autres la légende du diable Vauvert, la tombe du géant Isoré (ou Tombe-Issoire), le combat de St Marcel avec le dragon de la Bièvre, les géants de la rue aux ours etc, autant de légendes dignes de l'univers de Rabelais dont les hauts lieux de Paris sont encore chargés. Pour de belles ballades nocturnes et savantes... Muskull / Thomas Colin
Comme l'eau modèle la terre, la pensée modèle le possible. http://muskull.arbre-celtique.com/ http://thomascolin.fr
Une source :
L'immolation de l'homme par les dieux : "La spéculation sur l'origine du monde prend naissance dans un hymne du Veda consacré à l'Homme (Purusha*) ; figure cosmique ou géant primordial, l'Homme est immolé par les dieux, au cours du premier de tous les sacrifices. Ce sacrifice est conçu comme le siège de la création du cosmos, mieux que le siège, comme la force qui met en branle la création tout entière, création qui est aussi destruction et recréation permanente. L'Homme cosmique est identifié à la mort et au temps qui dévore toutes les créatures pour retrouver en elles l'énergie qui lui permet de maintenir le monde. Son sacrifice et sa reconstitution pièce par pièce par le rite du feu reproduisent la création et la détérioration périodique du cosmos. L'Homme cosmique manifeste le désir de devenir multiple, son corps immense est démembré. Les créations particulières émanent en ordre successif de son corps : les animaux, les éléments liturgiques, les classes sociales, les corps célestes, le tout en corrélations symboliques hiérarchisées. Ainsi, les quatre classes de la société védique émanent de son corps : ... Quand ils eurent démembré l'Homme, comment en distribuèrent-ils les parts ? Que devint sa bouche, que devinrent ses bras ? Ses cuisses, ses pieds, quel nom reçurent-ils ? Sa bouche devint le Brâhmane, le Guerrier fut le produit de ses bras. ses cuisses furent l'Artisan, de ses pieds naquit le Serviteur'... (Rig Veda, x, 90.) " Cet homme "sacrifié" au terrestre, au tellurique est une condition, une "attribution" mythique. Ce qu'il fait de son "leg" est amplement détaillé dans tous les récits mythiques le concernant. Nous pouvons y voir aussi la "ressource", le remembrement*, la complétion de tous les aspects de ce "géant primordial" comme pour Lug, le "polytechnitien" qui "remembre" les trois classes et vaint ainsi Balor, le "géant" néfaste "anti-fonctionnel". * Mythe d'Isis remembrant Osiris moins le "phallus", la création étant déjà faite... Muskull / Thomas Colin
Comme l'eau modèle la terre, la pensée modèle le possible. http://muskull.arbre-celtique.com/ http://thomascolin.fr
Autre ville peut-être fondée par Gargantua, Cracovie / Carrodunum...
D'accord avec toi Muskull en ce qui concerne l'aspect cosmogonique du mythe de Gargantua, mais j'ai quelques doutes quant à l'origine chtonienne des "géants néfastes"(hormis peut être dans les mythologies celtiques insulaires, que je ne connais que très peu)... En effet, toujours dans le livre de Dontenville, on peut lire que le Gurgiunt babtruc de Geoffroi de Monmouth et de Giraud de Barry, roi ayant régné sur la (G) Bretagne et qui "est allé chez les Daces pour exiger le tribut" est fils de Belen
Or, parmi les "géants néfastes" on trouve dans la Destruction de Rome un certain Balan, Emir d'Espagne, dont le fils, Fierabras était un géant, qui, avec son père, avait faiot voeux d'"anéantir la race chrétienne" Dans la Chanson d'Aspremont, deux païens de Calabre, Balan et son fils Gorhan se font baptiser, alors que leur peuple reste païen! Joli appel du pied destiné aux derniers récalcitrants! (un petit peu comme Marie-Madeleine, que l'Eglise élèvera au rang de patronne d'un certain nombre de lieux de culte païens et de chaos rocheux, jusqu'au XIIe siècle, montrant ainsi aux païens que le Christ pardonne à tous, comme il l'avait fait pour la "Grande pécheresse") Il y a encore d'autres exemples dans la Mythologie française... Je crois sincèrement que ces deux facettes d'un même géant, bénéfique et néfaste, n'est que le fruit d'une opposition entre un christianisme rural (pour qui le géant est façonneur de paysage) et un christianisme urbain (pour qui il est simplement païen et non chtonien!). Cette opposition est révélatrice de la position de l'Eglise d'alors, calquée sur la phrase célèbre du Pape Grégoire le Grand pronocée vers 573, suite à l'échec flagrant des conciles de Tours et Orléans notamment, visant à réduire le paganisme.
avec cela s'ajoutant un dénigrement des anciennes divinités...où des mythes évoquant leur conversion! Je me trompe peut-être... Dernière édition par Orgenomeskos le Jeu 24 Fév, 2005 19:29, édité 1 fois.
A la rigueur, concernant Gargantua, le seul aspect néfaste que l'on lui trouve, c'est son appétit...
http://www.mythofrancaise.asso.fr/mythes/index3.html ...sa mise à mort pouvant avoir un aspect chtonien...
Dans l'aventure humaine les mythes fondamentaux se déclinent en légendes, les légendes se déclinent en contes, et non l'inverse.
Les mythes mettent en actes des shémas (pattern) de la conscience humaine dont le principal est dualiste : Bien, mal ; mieux, pire ; involutif, évolutif, etc... L'effort de l'interprétation de l'existence de ce monde imparfait est donc induit du démembrement de "l'être parfait" et de sa reconquête ou "reconstitution". Ce même dualisme de l'esprit humain crée le "mauvais démiurge", le démembreur, celui qui s'oppose... Que des systèmes politico-sociaux comme les religions aient utilisés ce mythe pour fustiger les ouailles entre anges et démons est simplement de la manipulation idéologique. Le travail philosophique est de remonter à la source et de parvenir à analyser les "teintures" successives apportées au mythe originel et ainsi de faire une analyse de cette société. Par exemple l'image du Dagda glouton vient d'une épreuve humiliante fomenté par les fomoires, creusant une fosse dans la terre et la remplissant de nourriture. Comment ne pas penser aux fosses votives des celtes continentaux ? Muskull / Thomas Colin
Comme l'eau modèle la terre, la pensée modèle le possible. http://muskull.arbre-celtique.com/ http://thomascolin.fr
Ne trouvons nous pas là un parallèle au conte nivernais évoqué plus haut? Un Gargantua glouton précipité dans une fosse? Les Vouivres, tarasques,... sont à l'évidence des êtres chtoniens, le christianisme n'a fait que renforcer cet aspect (j'ai tenté, maladroitement, d'aborder ce thème sur un autre forum http://teemsa.free.fr/forum/viewtopic.php?t=101&start=0), mais lorsque l'on prend l'exemple d'Isoré, comment discerner le "monstre chtonien" pré-chrétien du "géant païen" plus tardif dans les mythes continentaux? (D'ailleurs le terme "monstre" est il justifié? Une divinité chtonienne n'étant pas nécessairement néfaste!?) Aussi, à la vue de la liste fournie sur le site Mythologie Française http://www.mythofrancaise.asso.fr/mythes/index3.html, n'y a t'il pas une logique de répartition des lieux de passage de Gargantua? J'ai regardé rapidement deux trois régions qui m'interessent et j'ai remarqué une certaine occurence de déppatures, pierres et empreintes, au niveau des zones frontières entre les différentes civitas, à l'inverse des sauts et enjambées qui relient des sites antiques...cela se vérifie t'il?
Hello,
Une piste dans la relation étroite entre les géants et l'oeuf? Les oeufs - cadeaux de Zeus à Ge (anciennement appelée Chthonie) après le massacre des géants - recouverts de sperme et plantés en terre dans la cosmogonie de Phérécyde de Syros, ou les oeufs des orphiques.... A+ Lopi
"Le mythe cosmogonique décrit la naissance de l'Univers. Généralement le plus important dans une culture, il sert de modèle à tous les autres mythes. Certains récits mythiques (Genèse, chap. I), les mythes égyptiens, australiens, grecs et mayas racontent la création de l'Univers à partir de rien, ex nihilo. Dans la plupart des cas, le Créateur est tout-puissant et devient le centre de la vie religieuse (Hébreux), ou une divinité plus distante (mythes australiens, grecs, mayas).
D'autres mythes cosmogoniques font émerger l'Univers de mondes inférieurs (les Navajo et les Hopis). Selon un mythe polynésien, le monde émerge des différentes couches d'une noix de coco. Dans de très nombreuses cultures, le monde naît de l'éclosion d'un œuf fertile (Afrique, Chine, Inde, Pacifique-Sud) et, dans cet œuf, les Dogon voient le « placenta du monde ». Un autre type de mythe cosmogonique est celui de la destruction d'un monstre. Dans le Poème de la création (voir Babylonienne, religion), Enuma elish, Marduk terrasse le monstre marin Tiamat et, des deux moitiés de sa dépouille, fait le Ciel et la Terre. Le mythe cosmogonique des parents du monde est extrêmement répandu en Afrique, en Asie du Sud-Est, en Océanie et en Indonésie : d'un couple primordial, éternellement uni, naissent sans fin des enfants, qui, avides de lumière, séparent leurs parents et libèrent un espace où les divinités façonnent un monde humain. Commun à plusieurs mythes cosmogoniques est le thème du sacrifice : dans le mythe babylonien, le corps sacrifié de Tiamat est la Terre ; dans le mythe indien que relate un des hymnes du Rig-Veda, l'Univers entier résulte du sacrifice d'un géant primordial, Purusha, démembré par les dieux." http://fr.ca.encarta.msn.com/encycloped ... logie.html Ymir, le géant de glace est dit androgyne, c'est l'image du chaos primordial, sans vie, qui par "fendage" devient génératif, duel, mâle et femelle, principe de vie et de multiplication. Nous avons peut-être là l'image des fomoires "une jambe, un bras, un oeil". D'ailleurs les géants "néfastes" sont souvent borgnes ou même aveugles (comme les passions). Il en est ainsi des cyclopes et il est intéressant de signaler qu'Homère écrit que dans leur îles l'agriculture était inconnue et qu'il vivaient de l'élevage des chèvres et de ce la terre "sauvage" leur donnait. Des chasseurs cueilleurs en somme. Celà rejoint ce que signale Orgenomeskos sur la païennerie des géants dans des mythes plus tardifs, des "forces brutes" non civilisées à la nouvelle mode. Dans les mythes, les géants représente souvent "l'âge" précédent et Rabelais y souscrit en éduquant Pantagruel, fils du "Grand Glouton" aux arts et à la philosophie humaniste. Lug le polytechnicien était aussi le petit fils de Balor (le fils de "la fille du géant"). Du fait aussi que dans la mythologie grecque Zeus et Apollon blessent des géants et c'est Hercule (l'humain) qui finit le travail, démontre une corrélation entre l'alliance nécessaire des dieux et des hommes pour "organiser" le monde. D'une façon différente, Prométhée le titan, se sacrifie pour apporter le feu aux humains et ainsi nous en venons au mythème du géant initiateur dont j'ai trouvé une évocation intéressante : "Dans des temps si reculés qu'il est difficile de donner une date, vers le néolithique, commença d'exister dans la pensée des hommes l'image d'un géant venu des régions polaires, dernier être d'un continent disparu. Blanc de peau, de poils et de cheveux, avec une grande barbe où restaient accrochés des glaçons, il avait un corps tout brillant couvert par le givre des grandes solitudes parcourues par le vent glacial. En France, il venait du nord-ouest, au printemps, il parcourait les espaces en diagonale et s'arrêtait un moment dans un fleuve. Son grand corps flottait dans l'eau pour s'y débarrasser des glaçons qui le couvraient. Puis, au coucher du soleil, il émergeait et parcourait à grandes enjambées l'espace. Un seul pas lui suffisait pour aller de la Bretagne au Rhône. Il affectionnait les bords du Rhône, le pays des Parisii, l'Ile-de-France actuelle, et surtout le mont Tombelaine, situé à l'emplacement du Mont-Saint-Michel. Puis il disparaissait vers le sud après avoir bu une dernière gorgée d'eau au Rhône." http://membres.lycos.fr/tarotmarseille/ ... tmythe.htm Fantaisiste ou pas ? Patrice nous le dira si il daigne se préoccuper de nos misérables considérations mythiques. Muskull / Thomas Colin
Comme l'eau modèle la terre, la pensée modèle le possible. http://muskull.arbre-celtique.com/ http://thomascolin.fr
Depuis les temps reculés les géants associés à la terre (-mère) meurent pour une re-naissance du monde.
peut-être plus qu'un clin d'oeil aux théories naturalistes d'Empédocle d'Agrigente
Et dire qu'on en a un chez les Celtes
Surement pas mal à fouiller du côté de la théologie de Menphis - Atoum-Re, A+ Lopi
Suivons une piste de Lopi.
"Au milieu du Ve siècle avant J.-C., Empédocle d’Agrigente tenta de concilier la permanence des substances avec le changement perpétuel des apparences de l’Univers. Ce qui nous apparaît comme le commencement ou la fin d’un être n’est qu’une illusion ; en réalité, il n’y a rien que mélange, réunion et combinaisons qui s’opposent à la séparation des constituants et à leur décomposition. Les éléments dont toutes choses sont composées consistent en quatre substances différentes, incréées et impérissables : la Terre, l’Eau, l’Air et le Feu. Empédocle fut le fondateur de la doctrine classique des quatre éléments, déjà entrevue par ses prédécesseurs, mais à laquelle il a donné sa formule définitive." Mais aussi : "Dès l’Antiquité, on a pris l’habitude de faire donner la réplique à Parménide par un philosophe non moins exemplaire, Héraclite (env. 540-460) . À la contestation parménidienne de la réalité ontologique du mouvement, on oppose volontiers la théorie héraclitéenne de la mobilité universelle, qui fait que nous ne nous baignons jamais deux fois dans le même fleuve ou, comme renchérira son disciple Cratyle (env. 470-400), même pas une seule fois, parce que le fleuve n’est jamais identique à lui-même. À l’exigence parménidienne d’identité, on opposera le paradoxe héraclitéen de l’unité des contraires : jour et nuit, vie et mort, bien et mal, etc., sont un. Il ne faut pas voir là un jeu logique, à une époque où la « logique » n’existait pas encore, mais l’expression de l’unité vivante de l’univers, dont « l’harmonie contrastée, semblable à celle de l’arc ou de la lyre », a pour principe le Feu ou "Logos" divin, qui pénètre toutes choses. La même pensée des contraires se retrouve chez Empédocle d’Agrigente (env. 500-430) , pour qui le monde non seulement est né, mais encore se maintient, grâce à l’action opposée, mais concourante, de deux principes : l’Amour et la Haine." Mais puisque nous sommes chez les philosophes anciens, il est bon de retracer leur évolution vers la complexité spéculative : "Pour Thalès de Milet, le premier des physiologues ioniens, l’eau est le principe de toutes choses ; après lui, Empédocle d’Agrigente introduit quatre éléments : l’air, l’eau, la terre et le feu, qu’il appelle les quatre racines. Mais c’est surtout Platon qui développe la théorie des quatre éléments empédocléens. Dans son dialogue Le Timée, il attribue à chacun de ces corps une forme géométrique particulière : le tétraèdre régulier représente le feu, le cube la terre, l’octaèdre régulier l’air et l’icosaèdre régulier l’eau. " Le 5° élément n'est pas loin et semble avoir été "introduit" par Pythagore, nous en parlerons une autre fois... Et ainsi dans le dédale Muskull retombe sur ses pattes car de l'eau (élément primordial) et du feu (le Logos), un texte ancien de l'antiquité nous dit que les celtes croyaient qu'un jour le monde (malgré sa grande permanence" reviendrait à ses éléments constitutifs, le feu et l'eau. Délivrer la fille du géant endormie dans une île protégée par un cercle de feu rejoint le mythe du géant endormi dans une grotte au coeur de "l'île des femmes" de l'autre monde des celtes occidentaux. Muskull / Thomas Colin
Comme l'eau modèle la terre, la pensée modèle le possible. http://muskull.arbre-celtique.com/ http://thomascolin.fr
Bonjour,
Vais-je trouvé le temps de parler des géants pyrénéens ? Tantugou (Sucellus ?), Les Bécuts, Le Basa Jaun et la Basa Andere, Hercule et Pyrène... Les sources dont je dispose sont des légendes glanées ça et là et un grand livre illustré pour les enfants avec un texte de synthèse intéressant. Il s'agit de 'Panthéon Pyrénéen de Olivier de MARLIAVE et Jen-Claude PERTUZE" Ed. LOUBATIERES IBSN : 2.86266.147.3 Les légendes pyrénéennes sont tellement imprégnées d'influences diversifiées qu'il est difficile de s'y retrouver, Celtes, Grecs, Etrusques, Romains, Maures, Roland mythifié, Cathares et tout le moyen-âge. En attendant la suite sachez que c'est Hercule, qui dans sa colère, a fait les Pyrénées. A plus tard. Tecto
Hello Tecto !
Que sont les géants ? Qu'en disent les contes ? Parlent-ils aux aussi de la fille du géant qui ne semble inspirer personne. Muskull / Thomas Colin
Comme l'eau modèle la terre, la pensée modèle le possible. http://muskull.arbre-celtique.com/ http://thomascolin.fr
D'après la référence précédante, dans l'ordre des Géants :
<<< Le Tantugou commingeois veillait sur les troupeaux et sur les récoltes. Ce Génie tutélaire se cachait dans les bois des vallées. Jusqu'au siècle dernier, Tantugou fut populaire auprès des paysans qui en ont laissé des portraits apparentant ce génie au dieu gaulois Sucellus, couvert d'une tunique à capuchon et chaussé de bottes ou parfois simplement vêtu d'une peau de bête et armé d'un bâton ou d'une massue... Tantugou savait bien des choses, il dormait près des champs et quand la récolte approchait, il veillait pour éloigner les voleurs.>>>> Les auteurs rapportent une illustration de la renaissance provenant d'un claveau de la maison Labbadie à Izeste (Bearn), qui représente un "homme sauvage" armé d'une massue. <<< Les Bécuts de la montagne gasconne, possédaient en plus la richesse. Une richesse inépuisable qu'ils cultivaient sous la forme de cornes d'or ornant la tête de leur bétail. Et ces Bécuts qui avaient la particularité de n'avoir qu'un seul oeil, n'en surveillaient pas moins leurs fabuleux troupeaux depuis des grottes... Et si la cécité constitue un symbole de sagesse, la cyclopie en revanche porte toujours malheur.>>> Une légende fait état d'une étrange similitude avec le récit d'Homère dans l'Odyssée. <<<Un couple de pauvre gens part dans l'espoir de voler au Bécut ses fameuses cornes d'or. Cette fois-ci, l'homme échappe au géant alors que sa femme est emportée dans la grotte où, au lieu de la dévorer, le cyclope en fait son épouse. Un enfant naît de cette union...>>> <<<...Ces récits recoupent plusieurs thèmes : celui de Jean né d'une femme et d'un ours, celui des hommes sauvages souverains des saltus, cette région inculte, non défrichée et qui s'opposait au Moyen-âge à l'ager, zone irriguée et cultivée par les villageois. D'une manière générale ces récits illustrent la lutte entre l'état de nature... et l'état de culture.>>> "Etat de nature" on pensera sans aucun doute aussi à Dionysos. Cordialement Tecto
32 messages • Page 1 sur 3 • 1, 2, 3
Retourner vers Mythologie / Spiritualité / Religion Qui est en ligneUtilisateurs parcourant ce forum: Aucun utilisateur enregistré et 41 invités
Accueil |
Forum |
Livre d'or |
Infos Lègales |
Contact
Site protégé. Utilisation soumise à autorisation Conception : Guillaume Roussel - Copyright © 1999/2009 - Tous droits rèservès - Dèpôts INPI / IDDN / CNIL(1006349) / SCAM(2006020105) |