Jésus Christ était-il Gaulois....

[Adem]

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[Thierry]

Dieu reconnaitra les siens.....

J'ai cru entendre dans de vieilles légendes de Normandie qu'on considérait autrefois que le Couesnon était comm le Styx, un fleuve immuable qui nous séparait du monde des affligés perpétuels....mais bon ce ne sont que de vieilles légendes,bien sûr.

[Taliesin]

Vieux proverbe breton : qu'est-ce qui sépare les hommes des animaux ?

Le Couesnon

[Patrice]

Salut,

Petite leçon d'histoire.

Selon le Livre des conquêtes d'Irlande:

Livre des conquêtes de l’Irlande (Lebor Gabala Erenn), 101, trad. Christian-J. Guyonvarch’, Textes Mythologiques irlandais, I, Rennes, Ogam-Celticum, 1980.
C’est des trois fils de Noë que furent remplies les trois parties de la terre, l’Europe, l’Afrique et l’Asie. Sem, fils de Noë, s’empara de l’Asie et vingt-sept races descendent de lui ; Cam s’empara de l’Afrique et trente races descendent de lui ; Japhet, fils de Noë, s’empara de l’Europe et du nord de l’Asie et quinze races descendent de lui. De quibus hoc carmen…… C’est de Japhet que viennent au nord-est les Scythes, les Arméniens et les peuples de l’Asie Mineure, les occupants et les peuples de toute l’Europe, et le peuple des îles qui sont en face depuis le sud, le nord et l’ouest, et depuis le mont Riphe au nord jusqu’à la côte d’Espagne. Japhet avait huit fils, à savoir que Magog était le huitième fils. Magog eut deux fils : Ibath et Baath. C’est Ibath que viennent les rois de Rome. Baath eut un fils, Fenius Farsaid, de qui viennent lesScythes, et c’est de sa race que sont les Goidels. De Ibath viennent les Francs, les Romains, les Saxons, les Bretons et les Albanais. C’est de Magog, fils de Japhet que viennent les tribus qui s’emparèrent de l’Irlande avant les Goidels : Partholon, fils de Sera, fils de Sru, fils d’Esru, fils de Braiment, fils d’Aithech, fils de Baath, fils de Magog, fils de Japhet, fils de Noë ; Nemed, fils d’Agnomain, fils de Paim, fils de Tait, fils de Sera, fils de Sru ; et la race de Nemed, les Gaileoin, les Fir Bolg et les Fir Domnann […].

L'auteur du Livre des conquêtes tient cette information de Nennius qui lui-même fait un étrange mélange entre saint Jérôme et Isidore de Séville:

Saint Jérôme, Questions hébraïques sur les livres de la Génèse, 10,21-10,5

Filii Iafeth Gomer et Magog et Madai et Iauan et Thubal et Mosoch et Thiras. Iafeth filio Noe nati sunt septem filii, qui possedemnt terram in Asia ab Amano et Tauro Syriae Coeles et Ciliciae montibus usque ad fluuium Tanain. In Europa uero usque ad Gadira, nomina locis et gentibus relinquentes: e quibus postea inmutata sunt plurima. Cetera permanent ut fuerunt. Sunt autem Gomer Galatae, Magog Scythae, Madai Medi, Iauan Iones, qui et Graeci (unde et mare Ionium), Thubal Iberi, qui et Hispani, a quibus Celtiberi, licet quidam Italos suspicentur: Mosoch Cappadoces, unde ct urbs usquc hodie apud eos Mazaca dicitur (porro LXX interpretes Captorim Cappadoces arbitrantur): Thiras Thraces, quorum non satis inmutatum uocabulum est. Scio quendam Gog et Magog tam de praesenti loco quam de Ezechiel ad Gothorum nuper in terra nostra uagantium historiam rettulisse: quod utrum uerum sit, proelii iFsius fine monstratur. Et certe Gothos omnes retro eruditi magis Gctas quam Gog et Magog appellare consueuerant. Hae itaque septem gentes, quas de Iafeth uenire stirpe memoraui, ad aquilonis partem habitant.
Filii Gomer Ascenez et Rifath et Thogorma. Ascenez Graeci Reginos uocant, Rifath Paphlagonas, Thogorma Phrygas.
Filii Ianan Elisa et Tharsis, Cethim et Dodanim. A his diuisae snnt insulae nationum in terris suis, uir secundum linguam suam et cognationem suam et gentem suam. De Ionibus, id est de Graecis, naseuntur Elisei, qui uocantur Aeolides: unde et quinta lingua Graeciae aeolis appellatur, quam illi uocant pempthn dialektov. Tharsis Iosephus Cilicas arbitratur, q aspirationis literam uitiose a posteris in tan dicens fuisse corruptam: unde et metropolis eorum eiuitas Tarsus appellatur, Paulo apostolo gloriosa. Cethim Citii, a quibus hodieque urbs Cypri Citium nominatur. Dodanim Rhodii: ita enim LXX interpretes transtulerunt. Legamus Varronis de antiquitatibus libros et Sinnii Capitonis et graecum Phlegonta eeterosque eruditissimos uiros, et uidebimus omnes poene insulas et totius orbis litora terrasque mari uicinas graecis accolis occupatas, qui (ut supra diximus) ab Amano et Tauro montibus omnia maritima loca usque ad oceanum possedere britannicum.

(désolé, je n'ai pas le texte français).

Isidore de Séville, Etymologies, IX, 26-37.

De même, tribus des fils de Japhet. Donc on dénombre sept fils de Japhet. Gomer, d'où les Galates, c'est-à-dire les Gaulois. Magog de qui on estime que les Scythes et les Gots ont tiré leur origine. Madai de qui on pense que sortent les Mèdes. Juvan d'où les Ioniens appelés aussi Grecs. De là la mer Ionienne. Thubal, d'où les Ibères appelés aussi Espagnols; certains pourtant soupçonnent les Italiens de sortir aussi de lui. Mosoch d'où les Cappadociens. De là aussi la ville de chez eux appelée jusqu'à nos jours Mazaca. Thiras d'où les Thraces; leur nom n'a pas beaucoup changé, c'est presque Tiraces.
Fils de Gomer, petit-fils de Japhet. Aschanaz d’où les Sarmates que les Grecs appellent Rhegini. Riphan d’où les Paphlagoniens. Gotorna de qui viennent les Phrygiens.
Fils de Juvan. Elisa d’où les Grecs Eliséens, que l’on appelle Éoliens. D'où aussi la cinquième langue en grec est appelée éolienne. Tharsis d'où les Ciliciens, selon l'opinion de Joseph. De là aussi leur ville métropole est appelée Tharsis, Cethim, d'où les Citiens, c'est-à-dire Chypriotes, d'où aujourd'hui encore le nom de la ville de Citium. Dodanim d'où les Rhodiens. Telles sont les races issues du rameau de Japhet qui, du mont Taurus à l'Aquilon, possèdent la partie moyenne de l'Asie et toute l'Europe jusqu'à l'Océan britannique, laissant leurs noms aux lieux et aux nations; parmi ces noms un grand nombre par la suite se sont transformés, les autres demeurent ce qu'ils furent jadis.

On retrouve se genre d'information dans plein de textes de la fin de l'Antiquité et du haut Moyen Age, dans le Liber Generationis, le Chronicum Alexandrinum, la chronique d'Hippolyte de Rome, Cosmas Indicopleutès.
Et même... dans le Talmud de Babylone:

Talmud Babylonien, Seder Mo’ed, vol. III, Yoma, p. 42, trad. Rabbi dr. Leo Jung, s. d., The Soncina Press, London.
[...] Parce qu’il est écrit: les fils de Japheth: Gomer, et Magog, et Madai, et Javan, et Tubal, et Meshck, et Tiras, “ Gomer ”, c’est-à-dire la Germanie ; “ Magog ”, c’est-à-dire Kandia [Gothia dans d’autres versions].

En fait la source se trouve dans un écrit hébraïque apocriphe, le Livre des Jubilés:

Les Jubilés, VIII, 25-30.
A Japhet échut la troisième part, (située) par-delà le fleuve Tanaïs, vers le nord de la source de ses eaux. (Sa frontière) va vers le nord-est, le territoire de Gog et tout ce qui est à son orient. Elle continue plus au nord, vers les monts de Celtique, vers le nord, en direction de la mer de Mâouk, et elle atteint à l’est du Gadir le rivage de la mer. Elle continue vers le fleuve Tanaïs, vers le nord-est, jusqu’à ce qu’elle atteigne le bord de ses eaux, en direction des monts Riphées, et elle fait retour vers le nord. Voilà le pays qui échut en part d’héritage à Japhet et à ses fils, celui qu’il possédera à jamais, lui, ses fils et leurs familles : cinq grandes îles et une grande terre au nord. Seulement, il est froid, alors que le pays de Cham est chaud. Quand au pays de Sem, il n’est ni chaud ni frais, il est tempéré de froid et de chaleur.

Les Jubilés, IX, 7-13
Japhet lui aussi divisa entre ses fils le territoire dont il avait hérité. La première part échut à Gomer, à l’est, depuis le nord jusqu’au fleuve Tanaïs. Dans le nord, toute la (région) intérieure échut à Magog, jusqu’à atteindre la mer Méotide. A Madaî échut sa part, de sorte qu’il possède (un territoire allant) de l’ouest de ses deux frères jusqu’aux îles et jusqu’aux côtes (en face) des îles. A Javan échut la quatrième part : toutes les îles et (en particulier) les îles qui sont en face de Loud. A Toubal échut la cinquième part : le milieu de la langue (de terre) qui s’avance vers la part de Loud jusqu’à une deuxième langue, et de l’autre côté de la deuxième langue < > une troisième langue. A Méshék échut la sixième part : tout ce qui est au-delà de la troisième langue, jusqu’à atteindre l’est de Gadir. A Tiras échut la septième part : quatre grande îles au milieu de la mer, proches de la part de Cham.

Je vous jure que je n'ai rien bu! Mais il n'empêche: les érudits du XVIIIe siècle avaient raison: les Celtes sont des Hébreux et parlent des langues hébraïques.

Et donc Vercingétorix est un lointain parent de Jésus. Si si, puisque je vous le dit.



A+

Patrice

[Adcanaunos]

Synchrétisme et crétinisme : l'homophonie ne m'avait jamais sauté aux oreilles.
Merci pour tous ces textes, qui prouvent que l'abus de vin de messe ne date pas d'hier.
Quoique, dans le cas de nos illuminés nationaux, je soupçonnerais plutôt l'hydromel gaulois et son petit goût rance...

[Patrice]

Les auteurs des Chroniques gargantuines, au tout début du XVIe siècle, finiront par reprendre ça et faire des "Gotz et Magotz" les ennemis du roi Artus.

J'ai un papier en cours là dessus.

A+

Patrice

[Patrice]

Je viens de retrouver dans mon fatras de bouquins un Atlas universel et classique de Géographie, par Drioux et Leroy, 1864, Paris, Belin.

Les deux premières planches cartographiques concernent la géographie dite "sacrée", avec, comme première carte, une figure très précise du pourtour méditerranéen. Tout la surface de l'Europe ou presque est teintée en rose et s'accompagne de la légende: "Famille Indo-germanique ou Indo-Européenne (Celtes, Germains, Slaves, Indous, etc.) descendant de Japhet".

Et on y voit encore localisé toute la descendance de Noé, avec, comme dans les textes que j'ai cités ci-dessus, Gomer qui se superpose aux Galates sur le territoire de l'actuelle Turquie.

C'est édifiant. Les cartographes ont suivi à la lettre le texte de la dispersion des fils de Noé dans la Genèse...

A+

Patrice

[Adem]

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[Marc'heg an Avel]

" ... qu'est-ce qui sépare les hommes des animaux ? "

Réponse : les animaux sont moins bêtes !

JCE

[falkor]

a

[Sogoln yg Ysca]

En vérité je vous le dit, la réponse est dans le "Da Vinci Code".

Le meilleur livre comique que j'ai lu depuis longtemps !

En fait non, c'est tellement mal foutu que ça n'en ai même plus drôle...

A côté de ça, même "Les rivières pourpres" ça serait presque bien.

C'est dire !!!

[Thierry]

Oui, je suis presqu'étonné de ne pas avoir vu plus de remarques sur le best seller mondial ou le livre devenu pur produit industriel

[Sogoln yg Ysca]

Mon passage préféré c'est celui ou ce grand érudit de l'ésotérisme nous explique sans rire qu'Avalon est située à Glastonbury...

[Thierry]

Moi, je suis effaré du tabac fait autour de ce bouquin qui est plutôt lourdingue....prémâché pour le cinéma, sans aucun style et je vous parle même pas des personnages totalement insipides.....et du "fond" qui effectivement est touché.

Et encore je vous dis ça alors que je suis très bon public.

Contrairement aux promesses de la jaquette, on est très loin d'Umberto Eco et du tableau du maître flammand d'Arturo Perez Reverde.

[Sogoln yg Ysca]

"Plutôt lourdingue" est un euphémisme. D'un point de vue scénaristique c'est une vraie daube, à peine digne d'un téléfilm de M6.

C'est d'autant plus triste qu'il y avait matière à faire un vrai thriller ésotérique, où l'on effeuille petit à petit un secret millénaire... Au lieu de ça, cet abruti livre toute la clef de son "intrigue" en milieu de bouquin qui n'est en fin de compte qu'un jeu de piste linéaire et faussement érudit.

Et puis les descriptions de l'Europe sont risibles, et puis il n'y a pas 666 dalles à la pyramide du Louvre, et puis son "mouchard GPS" est une aberrattion technologique, et puis quand on veut fait croire qu'un personnage est le méchant s'acharner à le montrer uniquement en situations équivoques est lassant et contre-productif, et puis ses personnages sont épais comme des feuilles de papier à cigarettes, et puis...

Et puis quelle idée de faire d'Isaac Newton (l'un des pires misogynes que la Terre ait jamais porté) un grand maître d'une société occulte dédiée à la femme !!!!

Rien à voir avec le complot ultime imaginé par Eco dans "Le pendule de Foucault", qui était tellement délirant que les gens finissaient par le rendre réel en y croyant, à la manière des encyclopédistes de la "Tlön Uqbar Orbis Tertius" de Borges. Ici le délire est insipide. Même si la base ésotérique pouvait avoir quelques fondements, le traitement qui en est fait est puéril.

C'est nul. Ne l'achetez pas. Le vrai complot c'est celui des abrutis qui veulent vous faire croire que c'est bien. Ils nous avaient déjà eu avec Tom Clancy (autre auteur comique involontaire). Ne les laissez pas recommencer.