Le Morvan est une zone sub-montagneuse située au coeur de la Bourgogne, entre les départements de Côte-d'Or, de l'Yonne, le la Nièvre et de la Saône-et-Loire, en pays éduens.
L'étymologie retenue jusqu'à présent est celle de D. Bullet, reprise par E. Bogros (1878) qui prétend que l'oronyme "Morvan" signifierait "Montagne Noire" étymologie obtenue à partir de deux mots prétendus celtiques mor "noir" et ven / vand "montagne" soit une étymologie similaire à celle proposée pour la région homonyme d'Ecosse, dans le Comté de Cathness. M. Charleuf penchait au début du XXe siècle pour une étymologie Mawr-ven signifiant "Hautes cimes".
J. Bruley (1966) reprend en partie l'étymologie retenue jusqu'alors, le radical van se retrouverait dans ar vanten "la montagne" en breton, et rapproche le préfixe mor du breton mor désignant "la mer". Le Morvan serait ainsi la "Mer de montagnes"
Le nom Morvan est attesté dés le IIIe s. sous la forme (Pagus) Morvinnus (l'encyclopédie Diderot - d'Alembert donne également un Morvennium), puis au IXe s. in Morvanto dans un cartulaire de l'église d'Autun. L'orthographe de ce nom a été fixée que tardivement, au XXe s. après avoir oscillé entre Morven, Morvand et Morvan.
N'étant pas linguiste, je me doute que l'étymologie que je propose doit être totalement fausse, mais bon, allons-y:
le préfixe Mor est attesté depuis le IIIe s. peut-être se rapproche t'il effectivement du gaulois mori "la mer"
le suffixe "vinnus" ne désigne probablement pas le vin, les sols étant impropres à la viticulture, mais se rapproche peut-être du gaulois vindo "blanc", l'évolution de ce terme aurait été similaire à Vindobona => Vienne...maintenant, que viendrait faire une "mer blanche" au coeur de la Bourgogne ?!
Peut-être une évocation des nappes de brouillard quotidiennes, que l'on observe le matin et le soir depuis les hautes collines, qui progressent heure après heure dans le fond des vallées, au niveau desquelles des vagues se dessinent lorsque le vent se lève ? Les collines apparaissent alors comme des îles flottant sur une mer blanche agitée...
Tout ceci est bien poétique, mais je doute que cette étymologie soit convenable, donc si quelques linguistes avaient une idée !