Grammaire. Langue bretonne. Deux exemples d'emploi du verbe "chom" (habiter).
Je retranscris ci-après deux phrases très usuelles en breton et aussi très intéressantes pour la structure et l'esprit de la langue:
1)… heb dale e yin da Vrest da jom. (Rozmoal, Plougastell, torret e ziouaskell! Le "Plougastell" tel qu'on le parle, Brest, 1995, p. 32)
Mot à mot:
Sans retard j'irai à Brest à /pour rester/demeurer/habiter.
En français:
Bientôt je vais déménager à Brest.
Ou:
Bientôt je vais habiter à Brest.
Ou encore:
J'irai bientôt habiter à Brest.
2) Me zo e Karlad e chom : J'habite à Kerlard (Ternes, Grammaire structurale du breton de l'île de Groix, Heidelberg, 1970, p. 46)
Mot à mot:
Je suis à Kerlard restant/demeurant/habitant.
On voit que le verbe "chom" (= habiter) est rejeté à la fin de la phrase dans les deux cas, contrairement à ce qui se passe en français.
C'est un fait important à souligner pour un apprenant, s' il veut conserver l'esprit authentique de la langue, et non parler un décalque insipide du français.
Le "hic", c'est que j'ai consulté (rapidement, il est vrai) nombre de grammaires et de dictionnaires de breton parmi les plus diffusés (de toute obédience, populiste ou élitiste) sans rien trouver sur le sujet!
On le voit: les champs d'étude de la langue bretonne sont encore immenses à défricher.
Gérard