"Les Celtes émergent de l’anonymat des peuples sans écriture de l’Europe ancienne au VIe siècle avant J.-C. Séparée alors depuis probablement près de deux millénaires du tronc indo-européen, leur famille linguistique avait déjà derrière elle, à cette époque, un long passé et se répartissait en plusieurs groupes distincts qui occupaient de vastes territoires en Europe centrale et occidentale."
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"La celtisation de l’Europe était donc amplement engagée bien avant l’entrée des Celtes dans l’histoire et la naissance de la civilisation de La Tène qui l’accompagne au Ve siècle avant J.-C. La diffusion successive de cette civilisation à partir de son aire initiale a été longtemps considérée comme le symptôme le plus sûr et le plus évident de l’expansion des Celtes ; elle ne reflète en fait que la dernière étape des mouvements migratoires du seul groupe central. "
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"L’expansion militaire fut remplacée aux siècles suivants ( II° et I° S.)par une colonisation urbaine qui correspond à l’apparition et à l’essor des oppida – agglomérations fortifiées des Celtes qui reçurent ce nom à partir du terme utilisé dans les textes latins. C’est alors que se constituent dans leur forme définitive les cités-États – civitates – décrites en Gaule par César et perceptibles encore aujourd’hui dans l’organisation du territoire français."
W. KRUTA
C'est donc très récent dans l'histoire celtique...
La religion des "cavaliers"
"Le nomadisme pastoral est plus tardif que l'agriculture et contemporain d'une virilisation des figures et de sanctuaires où s'effectuaient des sacrifices sanglants, y compris humains. C'est l'inondation du golfe Arabo-persique et la fin du déluge, le retour à un temps sec. C'est aussi l'époque du culte des crânes, qui sont détachés du corps, parfois modelés et coiffés, et qui sont exposés dans ou à l'extérieur des maisons carrées (Ka'ba) et non plus rondes. Cette pratique est sans doute à rapprocher des futures momies égyptiennes et du culte des ancêtres. On suppose aussi la pratique de banquets où se réunit la communauté.
Le nomadisme, amplifié par la nouvelle sécheresse, va accélérer l'expansion du néolithique, surtout en touchant des populations qui vont pouvoir passer directement du nomadisme de cueilleur-chasseur à celui d'éleveur nomade, préservant des éléments archaïques dans la nouvelle religion. Cette diffusion se fera en même temps que celle de la langue dite indo-européenne.
La religion de ces éleveurs nomades nous est en partie accessible par ce que nous savons des religions indo-européennes, bien que beaucoup plus tardives et qui se retrouvent de l'Inde à l'Iran, aux Scythes, aux Celtes, aux Slaves et aux Germains. Ces peuples nomades devaient protéger leur bien, objet de convoitise, à moins qu'ils ne vivent de rapines comme les premiers grecs (d'après Thucydide) ou les premiers Romains, formant, donc, une classe de guerriers. La prépondérance de l'homme dans cette organisation ainsi que l'attention de ces populations aux problèmes de reproduction s'exprime dans une religion patriarcale et le culte des héros. L'unité de la vie et de la mort (Si la mort sort de la vie, la vie en revanche sort de la mort. Hegel p62) est affirmée dans les cérémonies phalliques. Les initiations guerrières, les rites du Soma ou de l'Ambroisie donnent aux guerriers l'espoir de l'immortalité. Les sacrifices évoluent de leur fonction magique à un ritualisme formaliste qui se réduit à affirmer l'unité de la communauté ("ON DIT QU'ON S'EST INSTALLÉ LORSQU'ON A CONSTRUIT UN AUTEL" Satapatha Br. VII, I,I,I-4). Le banquet restera, chez les Grecs ou les Gaulois le rite principal de la communion.
On peut déduire qu'issues de la religion du taureau (Mithra) mais s'éloignant d'une culpabilité originelle, la religion se réduit au social, reflétant les fonctions efficaces de l'organisation de la société ; religion plus utilitaire, au service du pouvoir, et qui se renforcera de l'âge du bronze à l'âge du fer."
http://perso.wanadoo.fr/marxiens/philo/ ... ligion.htm
Patrice a écrit :
Bref, il y a des choses qui ne vont pas dans tes raisonnements, des conceptions trop théorique qui ne tiennent pas compte de la multitude de réalités.
Dans le comparatisme en histoire des religions il est nécessaire de brasser large dans un premier temps, les grands courants puis les spécificités. Si l'on commence par comparer Bourges et Tabriz à plus de 10 siècles d'intervalle, on ne s'en sort pas...