le romantisme celtomaniaque a déjà fait assez de mal comme ça à l'histoire de Bretagne. Mais bon, on peut toujours rêver....
En tout cas, la noblesse bretonne, au 9ème siècle, était plus attirée par les relations, amicales ou non, avec les Francs, qu'avec les Bretons d'Outre-Manche.
En 818, les moines de Landévennec furent contraints d'abandonner le monachisme celtique pour l'application stricte de la règle de saint Benoit
En 832, la fondation de l'abbaye de Redon, bien qu'elle fut un centre de culture bretonne, permit au clergé franc d'avoir une porte d'entrée en Bretagne et d'y diffuser plus facilement la réforme carolingienne.
Il y eut un projet de mariage entre la fille d'Erispoë et le fils de Charles le Chauve, preuve de la volonté des princes bretons de resserrer les liens avec les Francs.
Dès l'époque de Nominoé, et plus encore au moment de l'extension maximale du royaume breton, sous Salomon (avec le Cotentin et l'Avranchin), le pouvoir se trouve à l'est, et il n'en bougera plus, alors que la limite extrême de la langue bretonne n'a jamais atteint ni Rennes, ni Nantes.
Les invasions normandes n'ont fait qu'accélérer un processus de francisation de la noblesse, déjà bien engagé avant elles.
Quant à l'indépendance de la Bretagne, au 15ème siècle, avant la bataille de Saint-Aubin du Cormier (1488), le duché était dans les faits complètement indépendant du royaume de France. C'est un siècle d'or pour la Bretagne.
Enfin, il ne faut pas oublier que Nominoé, originaire du Poher et simple comte de Vannes, tenait son pouvoir de Louis le Pieux, qui l'avait nommé missus pour la Bretagne. A ce moment là , il lui fallait gérer sa succession et la révolte de ses fils, et il ne voulait pas avoir une révolte de plus en Bretagne, c'est pourquoi il a nommé un Breton qui lui était fidèle, et non un comte franc.
Rien ne prouve non plus que Nominoé ait rompu l'alliance avec les Francs par patriotisme breton. En fait, il a réagit à l'attaque de Renaud, comte franc d'Herbauge, nommé comte de Nantes par Charles le Chauve, qui attaque les Bretons à Messac en 843. C'est à partir de là que Nominoé, se croyant trahi par Charles, se considère délié de son engagement de fidélité.