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Les Dieux des Nautes

Forum consacré aux mythes ainsi qu'aux domaines de la spiritualité et de la religion...

Modérateurs: Pierre, Guillaume, Patrice

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8 messages • Page 1 sur 1

Les Dieux des Nautes

Messagede ejds » Ven 29 Avr, 2005 11:16

Les Dieux des Nautes
Heureux qui peut échapper aux tempêtes
et atteindre le port !
Heureux aussi qui domine l’épreuve !

Les hommes rivalisent de splendeur, de puissance.
Chacun de ces milliers d’humains
nourrit des milliers d’espérances.
Les unes conduiront à la fortune et les autres échouent.

Fortuné, je pense, qui arrive au soir sans avoir souffert.

Les Bacchantes - Euripide (versets 903-911).

La religion des navigateurs
Le monde des navigateurs forme une véritable société close et, de même qu’il a ses coutumes juridiques, il a sa religion. Cela d’autant plus que le navigateur, homme des contrastes, est tout à la fois le plus immoral des hommes, tout au moins d’après la tradition, et le plus religieux.

Cette religiosité s’explique par les dangers auxquels il doit faire constamment face, dangers pour lesquels il n’a souvent d’autres recours que la divinité. C’est pourquoi on dit aussi qu’il est le plus superstitieux des hommes.
Ce sont quelques aperçus de cette religion que nous allons voir maintenant.

La marine dans l’Antiquité
Jean Rougé, Collection Sup, 1975, p. 206.

La pax deorum, la paix avec les dieux, la paix des Nautes
Les termes naute, nautique du grec nautês, « marin, navigateur », nautea en latin; nautikos, sont relatifs à la navigation.
Ils se réfèrent à la racine naus qui signifie nef, navire…, et dont l’ancien provençal issu du latin populaire nauto, nautonis, du mot navigare donnera naviguer et navigateur : nauta donnera nautonier ou encore modernité oblige : astronaute, cosmonaute, internaute…

Les divinités des eaux :shock:
Sequana, Saucona, Icauna, Matrona…, le caractère sacré et protecteur des noms des fleuves et des rivières figurent parmi les plus anciens du langage gallo-celtique et les racines toponymiques des noms des cours d'eau nous sont parvenus à nous de leurs sources, au gré de l’eau et au fil des siècles, à travers l’histoire pour finir dans cette Grande Mer, espace sans fin et de découvertes, de tous les périls, de tous les extrêmes, de tous les impossibles…

Nautes des fleuves, nautoniers des âmes, bateliers des rivières, caboteurs côtiers, navigatores hauturiers des océans…, dislocation d’un sujet sensible où se côtoient, s’encalaminent et se déchaînent tour à tour à tour fortunes de mer et dérives aventurières le long des grandes routes fluviales et maritimes.

Cultures improvisées ou importées de construction marine, corporations sans frontières d'armateurs, négociateurs, charpentiers de marine, cordiers, voiliers, débardeurs et même transporteurs par voies terrestres…, symbole de la puissance des corporations des mariniers et de leurs divinités, la religion reliant les peuples, rencontre avec ces peuplades et déités des cours d’eau et celles moins connues des navigateurs au long cours.

Ce fil sur les dieux des marins vient en parallèle de : :shock: :?

Migrations marines :

http://www.forum.arbre-celtique.com/vie ... php?t=2539

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Messagede Sogoln yg Ysca » Ven 29 Avr, 2005 12:32

Pour connecter ceci avec ma récente intervention sur les Basques et les Pictes, je réalise qu'alors que les Basques étaient naguère réputés eux-aussi pour leurs marins (même si c'était dans une bien moindre mesure que les Bretons), je ne me souviens d'aucune divinité nautique dans leur mythologie, qui est plutôt montagnarde, parfois céleste et souvent chtonienne.

Une vérification s'impose de ce pas (je sais ce que je vais faire ce ouiquènde).
Président de l'Institut Fomoire

:ogam-d::ogam-a::ogam-n::ogam-a::ogam-sp::ogam-e::ogam-n::ogam-sp::ogam-s::ogam-h::ogam-o::ogam-r::ogam-t: !
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Broighter

Messagede ejds » Ven 03 Juin, 2005 12:29

Ohé du bateau!!! :lol: :lol:

Sogoln yg Ysca a écrit:Une vérification s'impose de ce pas (je sais ce que je vais faire ce ouiquènde).

Pas de réponse. En attendant le retour de Sogoln de son long ouiquènde, cap au noroueste :

The Broighter Boat : une offrande votive? :shock: :shock:
Un trésor ou « dépôt votif » majeur datant du Ier siècle avant JC avait été découvert il y a une centaine d’années à Broighter, Co Londonderry, Irlande du Nord. Le lieu de la découverte a longtemps été lié en légende au dieu celtique de la mer Mannanan MacLir.
Bagage tombé à la mer par mégarde, trésor délibérément caché à récupérer plus tard par son légitime propriétaire ou par son voleur quand tout ira mieux, don votif en offrande aux dieux marins d’avoir préserver l’équipage de la tempête…, les spéculations vont bon train quant à la raison de ce dépôt.

Outre un torque brisé en deux, colliers, bracelets et bol, la pièce maîtresse est une petite réplique d’environ 10 centimètres de long d’un coracle de peau ou bateau en bois, à voile et à rames.
Le nombre de rames permet d'évaluer celui de l'équipage composé d’au moins une vingtaine de personnes. De type marchand pour contenir la cargaison, les bagages et les vivres, le bateau a été rapproché du modèle mastotonde vénète ou plus probablement de celui d'une tribu locale, telle celle des Menapii qui faisaient commerce par cabotage autour des côtes d’Irlande : :?

http://normanmongan.com/item_photographs.htm

Détails de la découverte sur le site :
(cliquer dans le Main Menu en bas à gauche)

http://members.aol.com/finlough/

e.
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Messagede Muskull » Ven 03 Juin, 2005 14:29

Pour abréger le W.E. de Solgon :D
il y a des infos sur les mythes asturiens en fin du fil :
http://www.forum.arbre-celtique.com/vie ... 9051#29051

Il y a aussi là :
http://www.forum.arbre-celtique.com/vie ... 8972#28972
Des similitudes troublantes dans le "fond" nordique avec d'importants mythes celtiques.
Ce qui plaiderait, sans pousser le bouchon (ou la coque de noix) trop loin, pour un corpus mythique éblouissant au sujet de la mer datant du néolithique. :wink:

E va la nave ! 8)
Muskull / Thomas Colin
Comme l'eau modèle la terre, la pensée modèle le possible.
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Navigium Isidis

Messagede ejds » Jeu 09 Juin, 2005 10:34

Navigium Isidis : Isis et Sérapis
Pour revenir sur cette notion de maquette, d’ex-voto semblable à celui de Broighter, retour sur les mers bordant la Grande-Gaule, la Mare Nostrum qui deviendra la Méditerranée et celle que l’on pourrait qualifier de Mare Clausum (l’Atlantique, la Manche et la mer du Nord), fermée à toute navigation pendant des siècles par le blocus phénicien :

La religion des navigateurs

Un certain nombre de divinités sont particulièrement secourables aux navigateurs – nous ne parlerons que des seules périodes gréco-romaines, celles pour lesquelles nous avons les connaissances suffisantes : au premier plan de ces divinités nous mettrons les Dioscures, Castor et Pollux, les divins jumeaux fils de Zeus et de Léda. Cette révérence provient de ce que leur constellation est l’une de celles qui sont le plus utilisées par le marin pour établir sa route nocturne. De plus la croyance est forte qui veut qu’ils se manifestent aux navigateurs sous la forme du feu de saint Elme, cette lueur en forme d’aigrette qui apparaît à la pointe des mâts ou aux cornes des vergues et est due à la surcharge de l’atmosphère en électricité; cette manifestation est pour le navigateur l’annonce de la protection des dieux et de la fin de la tempête. Cette croyance a d’ailleurs survécu à l’Antiquité comme le montre le passage des dieux à un saint.
Vénus, en particulier la Vénus de Chypre, Minerve, Vulcain, ainsi que leurs pareils grecs sont également des divinités protectrices de la navigation, et il faut ajouter évidemment les dieux de la mer. Mais parmi les divinités il en est deux qui à l’époque hellénistique, et plus encore à l’époque romaine, sont les divinités par excellence des navigateurs : Isis et Sérapis.
Isis, l’Isis grecque semble-t-il plutôt que l’Isis égyptienne, même si l’une dérive de l’autre, est devenue la déesse de la mer.
Ce sont ses fêtes qui marquent le début de la saison de la navigation. En effet début mars a lieu le nauigium Isidis, la fête du navire d’Isis, qui nous est longuement décrite à la fin du IIè siècle de notre ère par Apulée. A cette occasion un navire, ou plutôt un modèle réduit d’après les représentations figurées de la cérémonie, aux voiles brodées de vœux pour le bonheur de la navigation, chargé d’offrandes et de luminaires allumés était lancé sur la mer où il passait par sa course ouvrir la voie aux justes navigations¹.
Quant à Sérapis, cette création divine du premier Ptolémée, il est devenue lui aussi un des grands dieux de la navigation. Cela explique que son culte soit bien représenté dans à peu près tous les grands ports de l’Atlantique aux rivages orientaux de la Méditerranée et que certaines associations de navigants se soient placées sous sa protection, comme le collège de Sérapis du port dalmate de Salone. Mais nous avons également témoignage du rôle de ce dieu dans certains papyrus égyptiens où nous voyons l’auteur de la lettre demander à son destinataire d’offrir de sa part un sacrifice au Seigneur Sérapis en remerciement de la bonne traversée qu’il vient d’effectuer.

Cette manifestation des dieux se marque encore par les sanctuaires de la mer. Ceux-ci se trouvent dans les ports, et l’on voit même la divinité impériale y jouer son rôle comme à Alexandrie avec le temple de César Epibatérios, de l’arrivée à bon port². Ils se trouvent aussi dans des endroits dangereux – par exemple au sommet d’un cap où les naufrages sont fréquents – pour que le navigateur en danger puisse invoquer la divinité et que celle-ci vienne à son secours. Souvent ces petits temples ont fait place à des chapelles dédiées à des saints, héritiers des fonctions protectrices du dieu. […]

Mais en règle général, le marin dans la détresse fait un vœu qu’il n’oublie point de respecter une fois arrivée à bon port. Ce vœu, ce peut être une inscription d’euploia³, d’heureuse traversée, déposée dans un temple, ça peut-être aussi la dédicace dans le temple d’une maquette du navire qui le portait. Telle doit être l’origine des nombreux modèles réduits de navires que nous avons retrouvés un peu partout. […]

En cours de route d’autres sacrifices avaient lieu quand on passait devant un sanctuaire particulièrement renommé, ou lorsqu’on se trouvait affronté à un danger demandant de recourir aux dieux. C’est pourquoi nous voyons sur un certains nombres de représentations figurées de navires un autel situé à l’arrière; il ne peut guère s’agir que d’un autel portatif.

1. Apulée, Métamorphoses, XI, 16.
2. A. Pelletier, édit.-trad. de Philon, Legatio ad Gaïum, Paris, 1972, p. 359-364.
3. N. Sandberg, Euploia, Etudes épigraphiques, Acta Universitatis Gotho burgensis, t. VIII, 1954.


La marine dans l’Antiquité, Jean Rougé, Collection Sup, 1975.

La fête du navire d’Isis par Apulée : :shock: :shock:
Le "Navigium Isidis" vers 170 après J.-C. à Rome.

"Au milieu de cette liesse populaire et de ces divertissements répandus un peu partout, déjà se formait le cortège propre à la déesse salvatrice [Isis]. D'abord venait des femmes vêtues de robes éclatantes de blancheur, toutes fières de leurs parures de toutes sortes, couronnées de fleurs printanières ; (...). Il y avait aussi une grande foule des deux sexes, qui, avec des lampes, des torches, (...), s'efforçait de rendre favorable la Mère des astres du ciel. Ensuite c'étaient de suaves musiques, (...) qui faisaient entendre de délicieuses mélodies. (...) Puis venaient les flûtistes consacrés au grand Sérapis : sur leurs flûtes transversales (...) ils jouaient le refrain traditionnel du dieu et de son sanctuaire et, derrière, allait une foule de gens criant que l'on livrât passage à la procession.
Ensuite, ce sont les flots de la foule initiée aux mystères sacrés, hommes et femmes de tout rang et de tout âge, éclatants de blancheur dans leur vêtement de lin, (...). Et voici les ministres du culte, hauts personnages, la poitrine étroitement entourée d'un voile de lin blanc descendant jusqu'à leurs pieds : dans leurs mains ils portaient les attributs [symboles] de dieux tout-puissants. (...)
Immédiatement après s'avançaient les dieux daignant marcher sur des jambes humaines. Lui, le redoutable messager des dieux (...), son cou de chien fièrement dressé, Anubis [dieu égyptien] , (...). Immédiatement sur ses pas suivait une vache dressée debout qui symbolisait la fécondité de la déesse, mère universelle (...)."

http://hypo.ge-dip.etat-ge.ch/www/cliot ... .rome.html


La mer en fête :
Broderies, robes blanches, couronnes de fleurs..., cette description de procession marine n’est pas s’en évoquer un tableau d’Alfred Guillou : :? :shock:
Arrivée du pardon de Sainte-Anne-de-Fouesnant à Concarneau

Le pardon est l'une des principales manifestations de la foi en Bretagne. En costume de fête, portant bannières et statues, hommes, femmes et enfants des environs se rendent par la terre ou la mer au sanctuaire. Ces pèlerins reviennent, en traversant la baie de Concarneau, du grand pardon de Sainte-Anne de Fouesnant, patronne des marins :

http://musee-beauxarts.quimper.fr/htcoib/oe_9.htm


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Boudigae

Messagede ejds » Ven 01 Juil, 2005 9:13

Hommes et fleuves en Gaule romaine
F. de Izarra
Collection des Hespérides – Éditions Errance, 1993.

Les fleuves et les rivières étaient en Gaule au cœur de la vie économique. Beaucoup plus exploités qu’aujourd’hui, les cours d’eau voyaient un trafic important et varié faisant vivre un ensemble de corporations et de petits métiers. Ils formaient un monde actif et pittoresque avec ses traditions, ses cultes et ses lois.

Il faut chercher les raisons du succès de la batellerie en Gaule, dans la géographie d’abord, l’exceptionnel réseau navigable faisait déjà l’admiration du géographe grec Strabon, et la France était perçue comme un isthme facilement traversé grâce à ses rivières, dans la technique ensuite, les charpentiers gaulois excellant dans une construction navale originale ; dans l’économie enfin, puisque le Rhône, la Saône, la Seine, la Loire, le Doubs, le Rhin… étaient les chemins principaux de la Germanie, de la Grande-Bretagne et des provinces gauloises vers Rome et la Méditerranée.

Pour partir à la recherche des nautes, il faut interroger les textes, les images sculptées, les objets, et retrouver ainsi les gestes, les techniques et les croyances.

Curieusement, les voies navigables n’ont pas suscité de nombreux écrits, peut-être éclipsées par les voies terrestres qui jouissent du prestige des grands travaux des hommes. Ce livre comble enfin une lacune et propose une synthèse sur le monde fluvial en Gaule romaine.


Ce livre est disponible entre autre sur :

http://www.alapage.com/mx/?tp=F&type=1& ... ppel=GOOGL

Extraits:
Aspect religieux des navigations

Aborder la religion des bateliers, c’est entrouvrir un chapitre de l’histoire des mentalités assez méconnu. On doit distinguer les pratiques mises en jeu dans le cadre de leur vie communautaire de celles qui avaient cours pour occuper les rivières. […]

Ce métier, à la différence d’autres activités, mettait les bateliers au contact de l’univers sacré des rivières. C’est pourquoi la navigation fluviale, comme le commerce maritime d’ailleurs, ne pouvait qu’accorder une place prépondérante au sentiment religieux qui s’exprimait sous des formes aussi différentes que des gestes rituels ou des objets votifs. […]

Sur l’Atlantique, on voit un breton (*), sévir augustal à York et Lincoln, transportant une cargaison jusqu’à Bordeaux, se mettre sous la protection de la dea Tutela Boudigae. Des historiens ont plutôt suggéré la lecture Boudicca, héroïne nationale des Bretons. Le culte de la Tutela s’était répandu au début du IIIe siècle dans l’Aquitaine, selon R. Etienne. C’était peut-être à l’origine une nymphe des sources comme la Gaule en connu tant. A Dax la Très Sainte Tutelle (sanctissima Tutela) est associée à une source divinisée, comme à Lourdes ou au Mas-d’Agenais. Sur les monuments bordelais, elle suggère l’abondance et la fertilité comme les matres celtiques. Il est vraisemblable que cette divinité des sources soit devenue, en descendant les cours d’eau, une divinité fluviale protégeant les nautes puis les marins. Invoquée pro salute, elle l’aurait été par la suite pour la réussite commerciale.

Hommes et fleuves en Gaule romaine
F. de Izarra – Collection des Hespérides – Éditions Errance, 1993, p. 228, 233.

(*) Marcus Aurelius Lunaris : marchand de vin installé à Lindum (Lincoln) et à Eburacum (York). Il a érigé un autel à Burdigalia (Bordeaux) en remerciement d'une traversée de la mer effectuée sans dommages (Roman Britain, I. A. Richmond, p. 172) : :shock: :?

Autel à la tutelle de Bordeaux, grès, 237 ap JC.

Marcus, Aureluis Lunaris, sevir augustal (l'un des six prêtres représentant le culte impérial) a fait ériger cet autel à la Tutelle de Bordeaux (la divinité protectrice de la ville) en reconnaissance du voyage qu'il a effectué, sain et sauf, de York, en Grande-Bretagne, à Bordeaux. Au-dessus de l'inscription figure la déesse Cybèle, avec le taureau à sa droite et le prêtre à sa gauche qui accomplit le sacrifice. La face gauche représente le dieu-fleuve (la Garonne) et la face droite le sanglier de la colonie romaine d'York. Une route commerciale existait donc entre Bordeaux et la Grande-Bretagne, au IIIème siècle ap JC.

http://jfbradu.free.fr/celtes/burdigala/pierre2.htm


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Séviratus

Messagede ejds » Dim 03 Juil, 2005 11:37

Sevir augustal :shock: :?

Sévir (sexvir), viri, membre d’un collège de six personnes.
Sevir augustal ou augustalis : membre d’un collège chargé du culte impérial, le sévirat était souvent exercé par des affranchis.

La déesse Roma ( Religion romaine).

Le culte de la déesse Roma était répandu en Grèce et dans tout le bassin oriental de la Méditerranée avant la chute de la République. Lorsque Auguste se fut rendu maître de l'État Romain, les peuples d'Asie, d'Égypte et de Grèce s'empressèrent de lui décerner le titre de dieu et des honneurs divins. Auguste ne consentit à les accepter que comme associé de la déesse Roma. Ainsi Pergame put élever un temple, qui était dédié à le fois à Auguste et à Rome; il en fut de même dans tout l'empire, quand les provinces occidentales et l'Italie imitèrent l'Orient et la Grèce (Tacite, Ann., IV, 37; Suétone, August., 52).

Du vivant d'Auguste, la personne de l'empereur et la déesse Roma furent adorées ensemble. Après la mort d'Auguste, le culte des empereurs devint une institution officielle et revêtit plusieurs formes : on adora l'empereur vivant, les empereurs morts, la famille impériale; on adora aussi l'empereur en général, Auguste, en donnant à ce mot un sens impersonnel et pour ainsi dire symbolique.

Le culte de Rome ne disparut pas. Il continua d'être célébré en Italie et dans les provinces, soit isolément, soit conjointement avec, l'une ou l'autre des formes du culte impérial. Les documents épigraphiques font connaître des dédicaces à la Ville de Rome éternelle, Urbi Romae aeternae, à Rome éternelle, Romae aeternae ; ils mentionnent aussi des prêtres ou des flamines de Rome. Mais le plus souvent au nom de Rome on joignait le nom d'un empereur vivant ou mort, ou encore le nom d'Auguste. Un seul et même culte était rendu à la cité romaine et à la puissance impériale, toutes deux personnifiées.

http://www.cosmovisions.com/$Roma.htm


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Dea Nehalennia

Messagede ejds » Mar 05 Juil, 2005 14:03

Dea Nehalennia
La déesse d’Avalon ? :shock: :?
Negociatores Britanniciani
On peut envisager un cas analogue aux bouches de l’Escaut pour les negociatores Britanniciani qui trafiquaient sur la Manche et la mer du Nord. Ils invoquaient en effet la protection de la dea Nehalennia qui doit trouver son origine dans une petite déesse des sources nommée Neha. Son nom entre en composition dans les appellations des divinités locales de la région rhénane. On le retrouve également dans quantité d’hydronymes ; la Nahe, affluent qui se jette dans le Rhin à Bingen, trouve là son origine comme la Néhe qui arrose Dax dans les Landes. Les noms des rivières comme Nées, Néez, Nao, Nohain peut-être … ont certainement la même racine.

Hommes et fleuves en Gaule romaine
F. de Izarra – Collection des Hespérides – Éditions Errance, 1993.

Déesse des mers nordiques, protectrice de la navigation, une probable et ancienne déité celtique, – si ce n’est germanique – vénérée entre autre en Zélande aux Pays-Bas, et en Belgique sur le territoire de la puissance maritime des Morini qui participèrent en tant qu’alliés lors de la coalition des Vénètes armoricains contre César.
Du fait de sa situation côtière et frontalière Nehalennia, Nehellenia ou encore Nehelenia… paraît soulever des difficultés d’interprétation linguistique quant à son nom et à ses symboles (rame, corde, chien, panier de pommes…).

A la mode de tout ce qui se pratiquait dans l’Empire, les Romains continuèrent leur habitude d'adopter et de vénérer ces affables " bona dea ", bonnes divinités locales qui ont fait leurs preuves. Nombreux furent les transporteurs marchands, allant du fleuve Escaut (Schelde en néerlandais), de la Rhénanie orientale et de la vallée de la Moselle à dédier un autel à Nehalennia en guise de sollicitude de bienveillance ou de remerciement, avant ou après une traversée ou plus probablement après une saison ou toute une vie de traversées vers l'île de Bretagne, équipage sain et sauf, bateaux et cargaisons en bon état.

Traduit de l’anglais, un site remarquablement bien documenté et très pertinent sur cette bien énigmatique dea :shock: :) :

Nehalennia: la déesse antique, vénérée durant la période romaine à l’embouchure du fleuve Schelde.

http://www.livius.org/ne-nn/nehalennia/nehalennia.html

Nehalennia est connu par plus de 160 autels votifs, qui ont presque tous été découverts dans la province hollandaise de Zélande (deux autels ont été découverts à Cologne, en Allemagne). Tous peuvent être datés entre le deuxième et début du troisième siècle ap JC.

La plupart des monuments montrent l’effigie d’une jeune femme, assise sur un trône dans une abside entre deux colonnes, tenant un panier de pommes sur son genou. Bien souvent, un chien loup est représenté à son côté. Dans certains cas, le panier de fruits est remplacé par ce qui ressemble à des pains ; dans d'autres cas, nous pouvons voir la femme posant à côté d'un bateau ou d'une proue.

Plusieurs inscriptions nous informent que l'autel votif a été installé pour montrer la gratitude d’un passage en toute sécurité à travers la mer du Nord, et nous laisse supposer que d'autres autels étaient érigés pour la même raison (naturellement, cela ne signifie pas que tous les monuments ont été érigés après une traversée sans dommage, bien que ceci ait été suggéré par plusieurs spécialistes). Un exemple d'une inscription typique :

À la déesse Nehalennia, à l’occasion des marchandises bien conservées, Marcus Secundinius Silvanus, commerçant en poterie britannique, a accompli son vœu volontairement et justement (*).

Nous savons que ce Secundinius est venu de Cologne, où plusieurs autres inscriptions ont été trouvées, témoignant l'existence d'un commerce en gros de céramique.

Les autels ont été découverts à deux endroits : en 1647 près de Domburg sur l'île de Walcheren, et entre 1970 et 1974 dans le nord de la mer de Colijnsplaat (Noord-Beveland). Du groupe de Domburg seulement deux originaux demeurent, parce que beaucoup ont été détruits par un feu en 1848 ; le groupe de Colijnsplaat contient 122 autels.
Il peut sembler étrange que les autels de Colijnsplaat aient été découverts en mer, mais il faut noter que l'archipel de Zélande n'existait pas durant l'époque romaine. En ces temps, le fleuve Schelde avait son estuaire au nord de Colijnsplaat, et les archéologues modernes supposent que les autels de Domburg et Colijnsplaat faisaient partie de deux sanctuaires, qui ont appartenu au Frisiavones, la tribu qui a peuplé la Zélande antique. Colijnsplaat peut ou peut ne pas avoir été identique à leur capitale Ganuenta.

Seulement deux autels peuvent être datés. Les plus anciennes mentionnent les consuls Lucius Marius Maximus Perpetuus Aurelianus et Lucius Roscius Aelianus Paculius Salvius Julianus (CE 223); l'autre a été réalisé durant le consulat de Marcus Nummius Senecio Albinus et de Marcus Laelius Maximus Aemilianus (227).

Cependant, le culte de Nehalennia était beaucoup plus ancien. Ceci peut être déduit du nom de la déesse, qui n'est ni celtique ni germanique. La population antique des Hollandes et de la Belgique qui a parlé une langue indo-européenne traditionaliste et qui s’est germanisée après 100 av J.-C., nous laisse supposer que Nehalennia était déjà vénérée durant la deuxième siècle av J.-C. Aurait-il été plus récent, on aurait attendu un nom germanique.

Seulement une partie du culte peut être reconstituée. La déesse était invoquée par les marins, qui lui promettait un autel votive si elle les sauverait de la tempête. Après le sauvetage, le capitaine faisait importer à ses frais une pierre à l’état brut (les Plats Pays n'ont aucune carrière de pierre), confiait à un artisan de la tailler et de graver la dédicace prescrite et d’ériger le monument près du sanctuaire.

Il semble que les marins effectuaient une certaine sorte d'accommodement avec la déesse (' je vous donne ceci si vous me donnez cela ' , ou, en latin, do ut des), mais c'est une conclusion trop hâtive. Puisque les pierres votives demeurent la seule évidence, on ne peut savoir si et quel genre de sacrifices étaient prescrits, si des processions étaient nécessaires, quel sorte de comportement était attendu de la personne sauvée. On ne peut savoir ce qu'ont signifié ces autels dans la globalité de pratiques cultuelles (le fait de trouver 160 statues de la Vierge Marie, ne vous en apprendra pas plus sur le catholicisme).

L'interprétation des reliefs est extrêmement difficile, mais une chose est quasi certaine. Puisque la femme est nichée dans une abside communément réservée aux déités, on peut assumer que c’est une déesse (et non pas prêtresse ou sirène). Cependant, il n'est pas possible d'établir si elle protège ou foule le bateau de son pied, et l’on peut se demander si elle a causé ou calmé la tempête (le fait que les bateaux représentés par les sculpteurs ne soient pas détruits suggère la deuxième raison, mais on ne peut se satisfaire de cette possibilité).
La signification des fruits est aussi un mystère : peut-on penser au ‘ pays de la pomme ‘, Avalon, connu des sources celtiques en tant que sorte de paradis, ou est-ce une référence à la transcendance de la vie ? Et que faut-il penser du chien? Est-il un animal protecteur, ou un de ces menaçants ' chiens de mer ' mentionnés dans la description de la mer du Nord par l'auteur romain Albinovanus Pedo ? Là encore, difficile de le savoir.

Peut-être est-il possible de faire un lien avec les Matronae ou Matres, un groupe de trois figures féminines - peut-être déesses, peut-être aussi prophétesses qui étaient vénérées généralement en Rhénanie. Les représentations de ces femmes ressemblent à Nehalennia, mais laissent aussi planer des doutes (cf. Saint George et Saint Démétrius, bien qu’iconographiquement identiques sont des saints complètement différents). C’est aussi tenter de rapprocher également les autels votifs de Zélande avec une remarque par l'auteur romain Tacitus (Germania 9) qu'une partie de la tribu germanique du Suebians vénérait une déesse Isis, placée à la proue d'un navire. Cependant, les Frisiavones n'étaient pas des Suebians.

Le culte de Nehalennia s'est achevé durant le troisième siècle, quand la mer a détruit le sanctuaire.

http://www.livius.org/ne-nn/nehalennia/nehalennia.html

article by Jona Lendering ©

Sept hommes d’affaires identifiés comme negociatores sont rattachés à l’île de Bretagne. Cinq sont connus d’après les inscriptions en l’honneur de Nehalennia, un est Treveri résidant à Burdigalia (Bordeaux), un autre est un negociator résidant à Castellum Mattiacorum en Germanie supérieure, un autre est civis Veliocassinius :

Emergence of a ‘business class’ in the northwestern provinces
(1st century BCE – 3d c. CE)


http://www.flwi.ugent.be/AAHE/AncientHi ... siness.doc

· AE 1983, 0721 (Colijnsplaat, P. Arisenius Marius, negotiator Britannicianus),
· AE 1953, 00269 = CIL 13, 08164a (Cologne), AE 1983, 0722 (Colijnsplaat) (C. Aurelius Verus, negotiator Britannicianus)
· CIL 13, 07300 (Castellum Mattiacorum, Germania Superior, Fufidius negotiator ex provincia Britannia)
· AE 1977, 0512 (Eburacum) and Nehalennia A 6 (Colijnsplaat) : Placidus Viduci f. and/or L. Viducius Placidus, civis Veliocassinius, negotiator Britannicianus)
· ILS 4751 (Domburg) and AE 1973, 0370 (Colijnsplaat) M. Secundinius Silvanus, negotiator cretarius Britannicianus
· AE 1983, 0720 (Colijnsplaat) Val(erius) Mar[---] negot(iator) Cantianus et Geserecanus
· CIL 13, 00634 (Burdigala Aquitania) L. Solimarius Secundinus civis Treverus negotiator Britannicianus


(*) Dédicace de Marcus Secundinius Silvanus :
ROMAN INSCRIPTIONS

http://www.bitsofhistory.com/ace/inscri ... Varied.doc

DEAE N(e)HALENNIAE
OB MERCES RECTE CONSERVATAS
M(arcus) SECVND(inius)
SILVANVS
NEGOTIATOR CRETARIVS
BRITANNICIANVS

V(otum) S(olvit) L(ibens) M(erito)


e.
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