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Histoire des ReligionsModérateurs: Pierre, Guillaume, Patrice
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Histoire des ReligionsDans les années 70, les éditions Gallimard ont publié une énorme somme sur l'histoire des religions, en trois tomes, dans la prestigieuse Bibliothèque de la Pléiade. Chaque religion du monde était exposée par un des meilleurs spécialistes mondiaux, souvent membre de l'Institut. En 1999, cette somme a été rééditée en format poche, chez Gallimard Folio-Essais (6 volumes).
Cette collection a certes un peu vieilli depuis 30 ans, mais constitue quand même une base très solide pour l'étude de toutes les formes de religion que l'humanité a connues. Il s'agit d'un point de vue très académique et universitaire, qui peut être remis en question par les dernières recherches en la matière, mais qui ne doit pas être négligé. L'étude de la religion celtique est inséparable de l'étude des autres religions, indo-européennes bien sûr mais aussi du phénomène religieux en général, comme le montrent la plupart des sujets postés dans ce forum. Aussi, dans l'intérêt de tous, je me propose de poster ici le sommaire détaillé de chaque article publié dans l'Histoire des Religions. Je pense que, pour plus de commodité, il est préférable d'ouvrir un nouveau fil en cas de commentaire, et non de poster à la suite.
HISTOIRE DES RELIGIONS
sous la direction d’Henri-Charles PUECH Editions Gallimard, Bibliothèque de la Pléiade, 1970-1976 réédité Gallimard, Folio Essais, 1999 Volume I* : ISBN : 2070407098 Volume I** : ISBN : 2070407136 volume II* : ISBN : 207040711X Volume II** : ISBN : 2070407128 Volume III* : ISBN : 2070407101 Volume III** : ISBN : 207040708X http://www.amazon.fr/exec/obidos/ASIN/2 ... 34-2657000 TABLE GENERALE TOME I. (2 volumes) : · Préface de Henri-Charles PUECH, de l’Institut · Prolégomènes à une Histoire des religions, Angelo BRELICH Les religions antiques : · La religion égyptienne, Philippe DERCHAIN · La religion méroïtique, Jean LECLANT · La religion sumérienne, Raymond JESTIN · La religion babylonienne, Jean NOUGAYROL · La religion élamite, Maurice LAMBERT · Les religions de l’Anatolie antique, Maurice VIEYRA · La religion des Sémites occidentaux, André CAQUOT · La religion d’Israël des origines à la captivité de Babylone, André CAQUOT · Les religions de la Crète minoenne et de la Grèce achéenne, Francis VIAN · La religion grecque à l’époque archaïque et classique, Francis VIAN · La religion védique, Jean VARENNE · L’Iran antique et Zoroastre, Jacques DUCHESNE-GUILLEMIN · La religion des Slaves, Frans VYNCKE · La religion des Baltes, Frans VYNCKE · La religion des Germains, Jan DE VRIES · La religion des Celtes, Françoise LE ROUX · La religion étrusque, Raymond BLOCH · La religion romaine, Raymond BLOCH · La religion de la Chine antique, Max KALTENMARK · Les croyances du Japon antique, Hartmut O. ROTERMUND La formation des religions universelles et les religions de salut en Inde et en Extrême-Orient : · L’hindouisme, Anne-Marie ESNOUL · Le jinisme, Colette CAILLAT · Le bouddhisme indien, André BAREAU · Le taoïsme religieux, Max KALTENMARK · Le bouddhisme chinois, Paul DEMIEVILLE · Le bouddhisme japonais, Gaston RENONDEAU et Bernard FRANK TOME II. (2 volumes) : La formation des religions universelles et les religions de salut dans le monde méditerranéen et le Proche-Orient : · L’Eglise sassanide et le mazdéisme, Jacques DUCHESNE-GUILLEMIN · Les religions orientales dans l’Empire romain, Robert TURCAN · La fin du paganisme, Pierre HADOT · Le judaïsme depuis la captivité de Babylone jusqu’à la révolte de Bar-Kokheba, André CAQUOT · Le christianisme des origines au concile de Nicée, Etienne TROCME · La Gnose, Jean DORESSE · L’hermétisme égyptianisant, Jean DORESSE · La religion mandéenne, Kurt RUDOLPH · Le manichéisme, Henri-Charles PUECH · Naissance de l’islam, Toufic FAHD Les religions constituées en Occident et leurs contre-courants : · Le judaïsme après la révolte de Bar-Kokheba, Ernest Gugenheim · Le christianisme médiéval en Occident, du concile de Nicée (325) à la Réforme (début XVI° siècle), Jacques LE GOFF · Les Eglises orientales non orthodoxes, Jules LEROY · La Réforme et les protestantismes, Richard STAUFFER · L’Eglise orthodoxe, Olivier CLEMENT · Le catholicisme posttridentin, René TAVENEAUX · Les missions catholiques, Jean GUENNOU · Les missions protestantes, André ROUX · Les non-conformismes religieux d’Occident, Jean SEGUY · L’ésotérisme chrétien du XVI° au XX° siècle, Antoine FAIVRE · Le spiritisme et la société théosophique, Serge HUTIN · La franc-maçonnerie, Serge HUTIN Tome III. (2 volumes) : Les religions constituées en Asie et leurs contre-courants : · L’islam et les sectes islamiques, Toufic FAHD · L’hindouisme contemporain, Jean VARENNE · Les religions du Tibet, Anne-Marie BLONDEAU · Le bouddhisme à Ceylan et dans l’Asie du Sud-Est, André BAREAU · Le bouddhisme vietnamien, Pierre-Bernard LAFONT · Religion officielle, religion populaire et sociétés secrètes en Chine depuis les Han, Guillaume H. DUNSTHEIMER · Les sectes religieuses au Viet-Nam, NGUYEN Trân Huân · Les religions de la Corée, Li OGG · Le syncrétisme japonais, Gaston RENONDEAU · Le shintô d’Etat, Gaston RENONDEAU · Les nouvelles religions du Japon, Hartmut O. ROTERMUND Les religions chez les peuples sans tradition écrite : · Les hypothèses de la préhistoire, André LEROI-GOURHAN · Les religions de l’Afrique Noire, Dominique ZAHAN · Les religions de l’Océanie, K.O.L. BURRIDGE · Les religions des Indiens d’Amérique, Ake HULTKRANTZ · Les religions des grandes civilisations précolombiennes, Ake HULTKRANTZ · Les religions indigènes en Amérique du Sud, Egon SCHADEN · Les religions des peuples arctiques, Ivar PAULSON · Religions des peuples altaïques de Sibérie, Evelyne LOT-FALCK Mouvements religieux nés de l’acculturation · Mouvements religieux d’acculturation en Amérique du Nord, Weston LA BARRE · Les cultes afro-américains, Roger BASTIDE · Le messianisme en Amérique du Sud, Egon SCHADEN · Mouvements religieux modernes d’acculturation en Indonésie, Justus M. Van der KROEF · Mouvements religieux d’acculturation en Océanie, K.O.L. BURRIDGE · Les Eglises « bantoues » d’Afrique australe, Claude WAUTHIER · Les mouvements d’innovation religieuse en Afrique Noire, Georges BALANDIER L’HISTOIRE DES RELIGIONS, Michel MESLIN Dernière édition par Professeur Cornelius le Sam 03 Sep, 2005 17:41, édité 2 fois.
TOME I.
PROLEGOMENES A UNE HISTOIRE DES RELIGIONS p.3 à 59 PROLEGOMENES, par Angelo BRELICH Qu’est-ce que la religion ? Pour ou contre une autonomie du phénomène religieux. Thèse de l’homo religiosus. La réalité historique. Difficulté de définir le concept de « religion », les diverses raisons. « Qu’est-ce donc qui, dans certaines civilisations, confère une importance religieuse à ce qui dans d’autres civilisations peut n’en pas avoir ? » Les croyances religieuses : Place des croyances dans les religions. Distinction entre croyance religieuse et croyance profane. Les êtres surhumains : « Types » fondamentaux se rattachant à différents types de religions et à différents types de civilisation. Le « Maître des animaux » et ses multiples formes. Substrat réel des êtres surhumains : raison de la « personnification ». La présupposition de l’école dite pra-animiste. Monothéisme et polythéisme. Les êtres surhumains dépourvus de tout substrat réel. Elaboration de ces deux grandes catégories : l’expérience humaine du monde extérieur, du psychisme et de la réalité. Transcendance du Dieu unique le distinguant nettement de l’Être suprême. Besoin humain de contrôler (ou de faire contrôler) la réalité non humaine. Les êtres surhumains « inactifs ». Les êtres « mythiques ». Les mythes : La croyance en des « histoires sacrées ». Caractère spécifiquement religieux du mythe. Schéma fondamental commun des « mythes des origines ». Analogie entre ces mythes et les « mythes » eschatologiques. Les mythes, fondement de la réalité tout entière, bonne ou mauvaise, soustraient ce qui est important pour l’homme au règne de la contingence naturelle. Les rites : Le culte exigé par les êtres surhumains : forme parfaite qu’a l’homme de leur existence et de leur tutelle. Apparition sporadique de l’idée que « Dieu a besoin des hommes ». Les rites non conditionnés par la croyance en des êtres surhumains ; les rites « de passage » ; les rites « magiques ». Autres phénomènes religieux : Homogénéité fondamentale des manifestations religieuses. Les « tabous ». La religion protège, libère et favorise l’activité profane qui est à la base de l’existence humaine. Les sacrifices, les « offrandes des prémices ». La « fête », prise de contact avec le « temps intemporel ». Fonction du sacerdoce qui, libérant la communauté des obligations religieuses, lui permet de se consacrer à des activités profanes. Danger d’une définition du concept de religion. Religion et « religiosité », groupes humains et individus. Le cas des « fondateurs de religions ». Essai de circonscrire le concept de « religion » par des exemples tirés de phénomènes « religieux ». Qu’est-ce que l’histoire des religions ? Elaboration d’un concept cohérent de « religion » susceptible d’englober l’infinie variété des phénomènes « religieux ». Mise en doute de la possibilité d’une « histoire des religions » ; naïveté de certaines objections. Les objections théoriquement fondées. Interdépendance des différents aspects d’une histoire culturelle donnée. Danger d’une transformation de la méthodologie historique en une idolâtrie méthodologique : limites de l’étude spécialisée d’une seule religion. Justification de l’ «histoire des religions » en tant que discipline. Utilité et insuffisance de la phénoménologie religieuse. Possibilité d’une histoire verticale – et universelle – des religions : point de vue de la seconde moitié du XIX° siècle. Deux aspects surprenants de l’évolutionnisme appliqué à l’histoire des religions. Les résultats irréversibles de l’orientation historique de l’ethnologie ; l’école fonctionnaliste. Schématisation du fonctionnement de la méthode historique et comparative en ethnologie religieuse. Comparaison fondée sur l’unité de l’histoire humaine donnée par le moment où l’homme apparaît en un point indéterminé de la terre en tant qu’espèce zoologique possédant une culture. Unité due aux échanges et aux assimilations culturelles tendant à se superposer à l’unité originelle. Problème de la diffusion et de la convergence des cultures. Reconstitution, à la lumière des documents, de certains processus de diffusion. Application de cette vision de l’unité de l’histoire aux problèmes de l’histoire des religions. Importance fondamentale de la tradition. Rôle majeur de la méthode comparative. Justification de l’histoire des religions en tant que discipline scientifique autonome. Nécessité de l’acquisition et de la diffusion de la conscience méthodologique particulière requise par cette discipline. Dernière édition par Professeur Cornelius le Sam 03 Sep, 2005 17:35, édité 1 fois.
LES RELIGIONS ANTIQUES
p. 63 à 140 LA RELIGION EGYPTIENNE par Philippe DERCHAIN Définition du fait religieux et application de cette notion à l’Egypte. Angoisse de l’invasion du chaos. Les sources et leur utilisation actuelle. Les diverses tentatives visant à préciser les notions essentielles de cette religion. Caractère religieux de la science égyptienne. Cosmogonie. Expression mythique. Processus simultanés de ritualisation du culte et de démocratisation des idées. La « diversité des approches ». Caractère profondément mythique de la théologie égyptienne. Les jeux de mots ou d’écriture, source importante de la mythologie. Le principe d’équivalence et le jeu des substitutions. LES DIEUX : Notion du divin. Anthropomorphisme. Les dieux égyptiens ne sont pas révélés. Les animaux sacrés : « âmes des dieux ». Essais de définition du ba. Apparences variables d’une divinité. A la recherche d’une cause première, le culte du soleil. Relation du dieu avec le phénomène qu’il représente. Analyse structurale d’Osiris, Hathor et Seth. La vie des mythes. Les « vrais » noms et les épithètes des dieux. Attributs fondamentaux. Avantages et dangers du recours à une notion subjective de la divinité. LES TEMPLES : Dieu propriétaire ou dieu hôte. Les visites des dieux. Le temple symbole cosmique. La « Maison de Vie ». Protection matérielle et spirituelle du temple, forteresse magique. Moyens divers visant à entretenir l’existence du dieu. Régénération par l’union au soleil. Représentation des rites et des mythes. Les autres formes d’architecture religieuse. LES RITES : Les rites : dynamique du monde. Conception cyclique de l’univers, décrit dans sa phase ascendante. Le rituel journalier. Le temple « centrale énergétique ». Multiplication des rites en fonction du développement de l’intellectualisme. Les rites de fonctionnement, les rites spécifiques, les rites d’envoûtement, les drames sacrés, « les mystères d’Osiris ». Les processions. Les rites royaux, le « prêtre du roi ». Le concept de Maât. Caractère divin du pharaon. Place du roi d’Egypte dans la liturgie. LES MYTHES ET LA THEOLOGIE : Le mythe, signification du rite. Fonction étiologique du mythe, sa valeur cosmologique. La création, prise de conscience du démiurge. Le Document de Théologie Memphite. Eveil de l’enfant-soleil. Préoccupation de continuité. Les mythes eschatologiques. Etroite liaison entre la mythologie et la théologie. Un exemple de l’élaboration théologique d’une donnée mythique : l’œil d’Horus. La tendance organisatrice : nécessité de sauvegarder la pluralité. L’ennéade. Les synthèses divines. Osiris et Râ, « l’âme complexe ». Les dieux panthées. Structure dialectique de la pensée égyptienne. DIEUX ET HOMMES : Les rapports entre les dieux et les hommes par l’intermédiaire du pharaon. La piété personnelle : La religion populaire, la stèle de Neferabou. Sentiment d’infériorité et de dépendance. Les oracles, pratiques judiciaires et administratives courantes. Les songes prophétiques. Les apparitions surnaturelles. L’astrologie science hellénistique et non égyptienne. Les sanctuaires. Les oratoires campagnards. Le culte des animaux. Le « dieu qui réside en l’homme », explication en langage mythologique des différences caractérielles entre les hommes. La morale : Le cœur, résidence de la conscience au sens moral. Respect de certains tabous et des préceptes d’intérêt social, condition d’une survie heureuse. Les dieux dispensateurs de richesses. Apparition tardive, sous des influences étrangères, des notions de dépouillement et d’ascèse. Le problème de la responsabilité personnelle. Les deux courants évolutifs de la morale égyptienne, l’un laïque, l’autre accentuant son caractère religieux. Permanence d’un courant de rapports cordiaux entre les dieux et les hommes. LES CROYANCES FUNERAIRES : Traitement particulier réservé au roi, représentant des hommes dans le monde des dieux. Démocratisation des doctrines religieuses et magiques. Le cycle solaire, modèle de la survie royale. Enrichissement constant des précautions assurant la survie. Scepticisme égyptien. Doctrines diverses concernant le destin des morts. Prédominance de la croyance en une vie d’outre-tombe reflet de la vie terrestre. Les prêtres funéraires. Les théories solaires de la survie. La tombe pyramide. Imitation d’Osiris. Apothéose des noyés. Suprématie des aspects magiques de la religion funéraire sur l’aspect moral. LA RELIGION EGYPTIENNE HORS D’EGYPTE : Rayonnement de l’Egypte. Attrait de sa religion : ses divers aspects. Influence de la pensée égyptienne dans le christianisme. L’hermétisme. Le Corpus Hermétique. L’Asclépius. BIBLIOGRAPHIE. Dernière édition par Professeur Cornelius le Sam 03 Sep, 2005 17:36, édité 1 fois.
p. 141 à 152
LA RELIGION MEROÏTIQUE par Jean LECLANT Au sud de l’Egypte, du – VIII° au IV° siècle, épanouissement d’une culture originale. Situation de Méroé. Exploration, recherches ; les diverses expéditions, leur butin archéologique et épigraphique. Langue de nature inconnue, cadres historiques incertains, disparité des documents sur le panthéon, terres encore inexplorées : conditions ne permettant qu’une esquisse partielle et provisoire de cette religion. LE PANTHEON : Les princes nubiens dans le bassin de Dongola, influence égyptienne, Piânkhy (Py). La XXV° dynastie « éthiopienne ». Prééminence d’Amon, ses manifestations souvent criocéphales dans le Sud, les divers lieux de culte. Onouris-Shou. Le culte d’Isis et Osiris, Isis et Anubis, Horus. Les divinités des Méroïtes en Egypte : Mandoulis, Arensnouphis, Apédémak dieu-lion. Les temples du Lion de Naga et de Mussawarat Es-Sufra : association du lion à la symbolique royale, nombreuses représentations d’éléphants. Sbêmeker. La déesse « africaine ». Noms divins sans iconographie. Mi dieu solaire ? CROYANCES ET COUTUMES FUNERAIRES : Divergences entre les sources classiques et les autres informations recueillies. Les fouilles au Soudan. Différences entre les coutumes funéraires des milieux humbles et les pratiques très égyptianisées de la classe dirigeante. Le cimetière de Kurru, évolution rapide de la sépulture des princes koushites. La nécropole de Nouri, profonde égyptianisation des souverains. Les pyramides royales du cimetières Nord de Méroé. Persistances des traditions autochtones dans les cimetières Sud et Est. Importance des fouilles de Basse-Nubie pour la connaissance des coutumes et croyances funéraires de l’Empire méroïtique. La recherche archéologique, important facteur d’une connaissance de la religion méroïtique. Bibliographie
p. 154 à 201
LA RELIGION SUMERIENNE par Raymond JESTIN Essais de situation de la pensée et du fait religieux. Importance variable, l’une par rapport à l’autre, de l’idée de l’infini et de l’idée de dépassement de la personnalité. Rôles, bien définis, des divinités sumériennes, assez proches des hommes. LA METHODE : Les grands mythes caractéristiques, illustrations des idées essentielles. Revue des concepts fondamentaux et de leurs liaisons en système. Exposé classique de la religion. Version akkadienne de l’épopée de Gilgamesh. Contenu schématique. La vie « thèse – antithèse – synthèse ». Héraclite d’Ephèse. L’opposition des contraires, principe de vie. La voie de l’éternel masculin et de l’éternel féminin. Concordance avec l’assise de la dialectique hégélienne. Version sumérienne de l’épopée de Gilgamesh. Nouvelle triade « thèse – antithèse – synthèse » dans le mythe de la descente de la déesse Inanna. L’eau primordiale, base de l’édifice cosmologique sumérien : son double aspect masculin, féminin dont l’union produit l’eau animée d’esprit. Echos, chez les premiers penseurs grecs, de la réflexion sumérienne sur les origines. LE DEVENIR : Agnosticisme partiel des penseurs sumériens. Les divinités sumériennes incarnations anthropomorphiques des forces naturelles ou des pouvoirs de l’esprit, conservatrices de l’ordre et de la bonne marche du monde. Souveraine puissance du Fatum. Le Devenir, figure du Cosmos sumérien. An et Ki, En-lil. Êtres divins aux formes vagues illustrant le Devenir. Lag-ma, masculin et La-Gamal, féminin. Bien et Mal, double aspect de la marche de la Heimarméné. L’eau, figure matérielle de l’ «éternel retour ». Le poème d’En-ki et de Nin-gur-sag. Dimun. L’« âge d’or », état statique opposé à l’état de vie mouvance perpétuelle. Passage de l’état indéterminé au monde organisé. Le dieu, principe permanent qui anime les émanations successives. La naissance des plantes. Le passage d’En-ki par la mort, ordre et assemblage de fonctions. L’épopée l u g a l-e-lam-bi, nir-gal, autre image de la vie cosmique. Nin-urda, organisation du chaos et deus faber. Kur, montagne cosmique informe, personnification du monde en formation. Leur lutte. Défaite de Kur. Transformation du minerai de cuivre en métal pur et précieux. Transformation de Kur vaincu. Entrée dans la période ordonnée, rationnelle de la vie du monde. Un point encore obscur de la vie religieuse de Sumer : l’épreuve de la mort. Passage du seuil de la mort par vagues successives et non selon un mode individuel. Platon, le retour cyclique des âmes. Résonance tragique accompagnant l’éclosion d’une nouvelle forme de la vie à partir de l’épuisement d’une autre. L’immortalité, apanage des dieux. Influence sémitique. Lil et l’angoisse de la mort, illustration du cours de la Nécessité. Le Bardo Thödol. Le Silag, partie constituante de la personnalité. Le grand Cycle en accomplissement éternel. Les mythes de Dumu-zid et d’Inanna. L’aventure de Dumu-zid, image de la pulsation infinie de l’univers, épanouissement – déclin – renouveau. Aspect astral du mythe d’En-lil. La déesse Inanna symbole de la lumière et de la vie. Sa descente dans la Terre des morts. Intervention d’En-ki. Dumu-zid, symbole de l’éternel retour. Substitut d’Inanna. LA REALITE : Les me, décrets divins. Le temple, reflet du double mouvement, ascendant et descendant, entre le plan divin et le plan humain. Le système préfixal. Valeur particulière d’identification du rationnel au réel. Maintien des relations convenables entre monde divin et monde humain. La bureaucratie sumérienne. Désir profond de se conformer à la volonté d’un ou de plusieurs dieux. Le rite du ierorphamos. La fête du Nouvel An. Le Poème d’En-mer-kar. Primauté du plan intellectuel et impératif de la logique et de l’organisation. La conception du Mal. Le « Grand Serpent ». Imprécision de l’idée de justice. Manque d’affectivité : absence de l’idée de médiation entre les dieux et les hommes. Nécessité d’un facteur affectif à l’éclosion et au règne d’un système sotériologique. Le salut par la connaissance. Importance du sage-savant. « Divinisation » des rois. Le mariage divin. La hiérogamie. Recherche de protection contre le grand Me et la Heimarméné. Les sentences populaires. L’EXPRESSION CONCRETE DE LA PENSEE RELIGIEUSE : Le Panthéon : Système administratif, conservateur de l’ordre. An, En-lil, En-ki, triade de dieux maîtres des trois étages cosmiques. Les parèdres. Zu-en, Ûd et Inanna, triade et divinités astrales. Les matérialisations successives de la lumière originelle. Le symbolisme lunaire. Ud grand justicier, maître de la lumière la plus forte. Le double aspect d’Inanna. Les autres divinités. Le clergé et le culte : La hiérarchie. Les Temples ; les fêtes ; les offrandes. Les rites communiels. Le chef de la cité représentant du dieu et chef religieux. Importance de la statue. Objectivité de la pensée sumérienne. La statue : problème artistique et spirituel. Les sacrifices humains. Bibliographie.
p. 203 à 257
LA RELIGION BABYLONIENNE par Jean NOUGAYROL LA PHASE BABYLONIENNE : La religion de l’ancienne Mésopotamie : documents sumériens et documents akkadiens. Traces d’une population antérieure, agricole et urbaine, à la nomenclature non suméro-akkadienne. Au – III° millénaire, apparition de l’écriture. Eléments autochtones, Sumériens, et Sémites. Sargon d’Agadé, symbole d’une ère nouvelle. Le bilinguisme : sumérien, langue savante, akkadien, langue courante. Les « dictionnaires » bilingues. La stèle des Vautours d’Eannatum et la stèle de Naram. Sin. Les cylindres-sceaux. La poésie : verbosité sumérienne et sécheresse akkadienne. Contraste entre les deux arts ; leurs différentes interprétations des mythes et des légendes. Absence de piété individuelle dans la religion sumérienne. L’époque kassite, et l’explication de la souffrance humaine. Le problème du mal. Les écrits akkadiens et la promotion de l’individu. LE PANTHEON : Immobilisme de la religion babylonienne. Dans les différentes listes des dieux aucune innovation essentielle. Répartition des divinités en huit groupes. Les dieux, leurs divers noms, leurs familles. Lente émergence de divinités à caractère personnel à partir de forces sans visage. Les dieux sumériens et babyloniens se recouvrent sans coïncider. An-Anu premier dieu personnalisé. Les nouveaux noms des quatre grands dieux témoins de l’homme. Dieux anthropomorphes doués d’une force et d’une vie illimitées. Les divers aspects et prérogatives des divinités. L’attachement à des traditions locales, obstacle à toute réduction du polythéisme. L’unité religieuse source d’unité « nationale ». Représentation des dieux par leurs armes. Le kudurru de Melishihu II. LES MYTHES : Promotion divine et soumission humaine thèmes principaux qui traduisent les deux aspects de l’ordre du monde. Le lyrisme sumérien et la concision babylonienne, dons complémentaires. Le poème de Gilgamesh et le poème de la Création. La cosmogonie de Babylone. Union de la cosmogonie et de la théogonie dans la pensée religieuse. Les deux versions akkadiennes du mythe de Nergal et de Ereshkigal. Refonte des poèmes sumériens, concernant Gilgamesh, en plusieurs versions akkadiennes successives. Leçon d’acceptation de la condition humaine. LA PRIERE : La « prière d’accompagnement ». La prière conjuratoire à mi-chemin entre la magie et la religion. Le psaume pénitentiel rédigé en sumérien « dialectal » et sa traduction akkadienne juxtalinéaire. Les prières littéraires. Echos d’une tradition orale. Les scribes. LA DIVINATION : Absence probable d’héritage sumérien. L’haruspicine, discipline mère. Vers – 2000, apparition d’une nomenclature, de méthodes d’analyse et principes d’interprétation. La pensée religieuse akkadienne favorable à l’épanouissement de la divination, point de rencontre des dieux et des hommes. Développement et complexité des archives. Le paradoxe de l’haruspicine babylonienne. Ampleur de la documentation. L’astrologie, la « bonne aventure », la tératomancie, l’oniromancie, la physiognomonie. Les recueils de thérapeutique médico-magique. La multiplicité des signes. LA MAGIE : Magie de protection, ou d défense, et magie offensive. Similitude entre le panthéon du conjurateur et celui du théologien, mais pouvoir effectif attribué à certaines divinités maîtresses. Compilations d’éléments sumériens, habituellement traduits en akkadien, et parties proprement akkadiennes. Prépondérance des formes animales chez les démons. Cruauté des forces aveugles. Protection des maisons ; les taureaux ailés. Les amulettes. Angoisse, sentiment de vulnérabilité. LES CEREMONIES : Signification des fêtes inaugurant le cycle de l’année. Leur rituel. Parallèle avec un rituel ancien du culte d’Ishtar. Les cérémonies fixes. Les cérémonies de circonstance. Ordonnance générale du temple, inchangée depuis la phase sumérienne. Les « clercs » et les « prêtres ». RELIGION ET RELIGIONS : Inégalités d’information. Prépondérance des recettes sur les exposés de principes. L’onomastique, source de datation et de localisation. Les « bibliothèques » des métropoles religieuses. L’unité de la religion babylonienne, sa complexité, son polythéisme. Les dieux et leurs projections astrales. Prééminence d’Assur dans la religion assyrienne. Lagash-Girsu. Le panthéon relativement fermé aux divinités étrangères. Manque de personnalité des dieux babyloniens. L’anthropomorphisme divin. Position caractéristique du roi. INFLUENCE ET SURVIE : Survivance de la culture babylonienne après la fin de l’indépendance politique. Les derniers documents cunéiformes. Les écrits religieux, copies de textes anciens. L’astronomie, dernière flamme de la pensée mésopotamienne. Les îlots de « culture cunéiforme ». Maintien des dieux suprêmes. Coexistence des sources d’inspiration mésopotamienne et grecque. Bérose, historien véridique. Hérodote. L’Ancien Testament. Dès les – XXIV° et – XXIII° siècles, expansion de l’écriture cunéiforme. Communauté d’expression savante et communauté de culture. Adoption de certaines disciplines babyloniennes en l’absence d’équivalences indigènes. Prestige de l’haruspicine et de la magie assyro-babyloniennes. Les legs de la Mésopotamie : unités de mesure, mots, techniques, structure du Droit, notion de justice. L’héritage religieux à travers la Bible. Les superstitions. Bibliographie
p. 250 à 257
LA RELIGION ELAMITE par Maurice LAMBERT Le monde divin des Elamites. Difficulté de traduction des rares documents écrits. Problèmes de l’histoire politique. La liste des divinités mentionnées dans le traité entre un prince de Suse et le roi Naramain d’Agadé. Les dieux élamites des – III°, - II° et – I° millénaires ; évidence des liens entre l’Elam et la Mésopotamie ; dans la documentation actuelle, difficulté à faire la part de l’Elam et celle de la Mésopotamie. Les divinités de troisième ordre. Apports de l’archéologie ( - XXIII°, - XVIII° et – XIII° siècles), le site de Tchogha-Zanbil (- XIII° siècle). Le temple de Suse (- VIII° siècle). Bibliographie
p. 258 à 306
LES RELIGIONS DE L’ANATOLIE ANTIQUE par Maurice VIEYRA Continuité du domaine religieux en Anatolie, du –VII°/-VI° siècle à l’implantation du christianisme. Adoration des mêmes forces de la nature sous des formes et des noms divers. LES RELIGIONS DE LA PREHISTOIRE : Les découvertes archéologiques. Les divers aspects de la déesse-mère ; la divinité masculine : ses trois avatars. Triade primordiale. Les animaux ; le dieu barbu associé au taureau, figure-type des religions anatoliennes. Cultes naturistes. La culture de Çatal Höyük (vers – 6150), curieuses conceptions entremêlant l’humain et l’animal. Le site de Hacilar (vers – 5600), prolongation probable des cultes de Çatal Höyük, les cultes domestiques semblant cependant remplacer les cultes communautaires. Statuettes et céramique rituelle. LA PERIODE PRE-HITTITE : De la fin des cultures néolithiques à l’arrivée des Hittites indo-européens, absence de témoignages directs sur la vie religieuse anatolienne. Les tombes d’Alaca Höyük et de Horoztepe, témoignages de la survivance de très anciennes traditions que reprendront les Hittites, aboutissement de représentations symboliques qui ne se développeront pas. Règles strictes de disposition des corps dans les tombes. Divergences et similitudes d’Alaca et Horoztepe : les « étendards » (disparaissant avec la culture pré-hittite), les statuettes d’animaux sacrés. Influence partielle des conceptions religieuses hattiennes sur le développement de la religion hittite. Apparition de l’écriture (cunéiforme) avec l’installation de marchands assyriens (- XIX° siècle). L’onomastique ; les dialectes « nésite » et luwite. La glyptique. LA RELIGION DE L’ANCIEN EMPIRE : Intérêt historique et religieux du texte d’Anitta (vers – 1715), tableau assez cohérent du panthéon « hittite » et mention des divinités « hattiennes » ; la fête de la dédicace des temples, sacrifice d’animaux capturés à la chasse à l’occasion de cette fête. Les Annales du roi Hattusil Ier (vers – 1600), important document historique et religieux. Tournant de la religiosité hittite : politique religieuse d’importation et d’assimilation des divinités des peuples conquis, affirmation de l’influence hurrite ; les dieux hurrites ramenés à Hattusas. Notre ignorance des pratiques religieuses de cette époque. Le Testament du roi. Sur un fond de divinités « hattiennes » les Hittites grefferont des entités numineuses d’origines diverses avec prédominance de l’influence hurrite. LE PANTHEON DE L’EMPIRE : Les dieux des anciennes principautés hattiennes noyau du panthéon officiel. Les différents dialectes utilisés selon les dieux invoqués : « hattien », langue du pays de Pala, hittite, luwite, hurrite. Les grands dieux du panthéon officiel. L’INFLUENCE HURRITE : Dès Hattusil Ier processus d’assimilation, d’équivalence et de syncrétisme ; deux grandes divinités hurrites, le dieu de l’orage d’Alep et Hepat, vont devenir deux grandes divinités hittites. Le processus de syncrétisme dans les mythes et la réalité religieuse journalière. Les reliefs rupestres de Yazilikaya, illustration du panthéon hurrite du Nouvel Empire ; coïncidence avec les « Inventaires d’Idoles ». Adoption par la religion hurrite de divinités mésopotamiennes. Caractère composite du panthéon du Nouvel Empire ressortant des listes de divinités garantes des traités entre les rois hittites et leurs contemporains ; énumération du traité conclu entre Muwatalli et Alakshandu (vers – 1315). LE SENTIMENT RELIGIEUX SOUS LE NOUVEL EMPIRE. LA PLACE DE LA ROYAUTE : Le roi détenteur d’un pouvoir spécial provenant d’une relation particulière avec la sphère des dieux ; le roi ne meurt pas mais « devient dieu ». Le roi, prêtre des dieux, les obligations religieuses l’emportant souvent sur les nécessités politiques, ses responsabilités. La prière hittite, sentiment d’impuissance de l’homme en face de la divinité. Prière de Mursil II lors d’une épidémie. LES TEMPLES ET LE CULTE : Le sanctuaire de Yazilikaya, les cinq temples de Hattusa. Plan d’un temple. Indications pour la fabrication des statues : le bas relief d’Alaca Höyük ; les pierres dressées. Le temple demeure du dieu, « Instructions pour les serviteurs des Temples ». Les fêtes rituelles. Les lieux de culte. DIVINATION ET MAGIE : Les divers modes de divination : oniromancie, extispicine, observation du vol des oiseaux, les « sorts », observation du comportement d’un serpent ou d’un poisson (sans doute spécifiquement hittite). Nombre considérable de rituels magiques, leurs origines diverses. Peu de traces de magie noire ; « magie de protection », les prêtresses, les « sorciers ». Moyens divers pour contrebalancer les influences du mal : magie sympathique, substitutions (substituts humains, animaux ou inanimés), annulation ; l’acte final visant à la destruction ou à la malédiction. LES MYTHES DU MONDE HITTITE : Peu de traces du fond « hattien ». Thème de la disparition des divinités de la végétation. La religiosité hattienne n’est plus, pour les Hittites, que rattachée à la magie à l’exception des deux grandes divinités du panthéon et de leur cour. Le mythe du dieu qui disparaît : Version lacuneuse du mythe du dieu de l’orage. Les deux versions du combat du dieu de l’orage avec le Dragon. LA THEOGONIE HURRITE : Les textes fragmentaires de Boghaz-Köy (vers – 1300) ; traductions « hittites » d’originaux hurrites. La théogonie hurrite aboutissement d’une pensée religieuse syncrétiste, élaborée en milieu hurrite, au contact des idées religieuses sumériennes et nord-syriennes. (dès le – II° millénaire). Concept hurrite des royautés divines successives. Localisation des mythes hurrites en Syrie du Nord. Opposition foncière des conceptions religieuses fondamentales des Hittites et de Sumer, Babylone et Assur. Le dieu hurrite Kumarbi principal protagoniste d’un cycle de récits. Les dieux du mythe : Divinités généralement hurrites, à leurs côtés les grandes divinités sumériennes. La royauté aux cieux : Alalu roi des cieux pendant neuf ans. Bataille d’Anu et Alalu, défaite de ce dernier. Bataille d’Anu et de Kumarbi. Préparatifs de combat d’Anu, alié au dieu de l’orage, contre Kumarbi. Naissance de deux divinités. Le chant d’Ullikummi : Relation de la tentative de Kumarbi pour reprendre au dieu de l’orage la royauté divine, dont ce dernier l’a dépouillé. La naissance d’Ullikummi. Les préparatifs de combat. Le combat des dieux. La défaite du dieu de l’orage. L’assemblée des dieux. Défaite d’Ullikummi ? LA RELIGION DU MITANNI : Etendue de l’Empire mitannien, alliance avec les pharaons de la XVIII° dynastie. Liste de divinités mitanniennes apparaissant dans le traité conclu entre Suppiluliuwa et Mattiwaza (ou Shattiwaza) (- XIV° siècle) ; mention de divinités spécifiquement indo-aryennes. Origine hurrite du panthéon mitannien, proche du panthéon hittite de la même période. Divinités mentionnées dans la lettre de Tuchratta à Aménophis III. L’EPOQUE NEO-HITTITE : Disparition de l’Empire hittite (vers – 1200) maintien des traditions. Disparition de la langue hittite et de l’écriture cunéiforme qui servait à la noter, remplacée par l’écriture hiéroglyphique transcrivant un dialecte luwite. Les bas-reliefs et la stèle de Malatya. Richesse des textes hiéroglyphiques et des bas-reliefs de Karkemish. Les inscription hiéroglyphiques luwites du roi Urhilina (à Hamat – IX° siècle). Tabal, Ivriz. L’ANATOLIE PHRYGIENNE ET LE MONDE CLASSIQUE : Influences religieuses des Phrygiens. Cybèle (Kubaba, Kybèle), dernière métamorphose de l’ancienne déesse-mère anatolienne. Les mythes élaborés autour de Cybèle, apport probablement spécifiquement phrygiens. Les diverses versions. URARTU : A partir du – IX° siècle, rôle des groupes hurrites installés en Arménie (lac de Van). Situation religieuse très semblable à celle du monde hittite. Le roi, ses vassaux ont leurs dieux propres. La liste des sacrifices de Meher-kapusu. Haldi, Tesheba et Shiwin, divinités principales. Les renseignements fournis par le récit de la campagne de Sargon II en Urartu ; les bas-reliefs de Khorsabad et d’Adilcevaz. Bibliographie
p. 307 à 358
LES RELIGIONS DES SEMITES OCCIDENTAUX par André CAQUOT LES SOURCES ET LE PROBLEME : La branche occidentale du « Croissant fertile » et la steppe syro-arabe, lieux de naissance des grandes fois monothéistes. Indispensable prise en considération des croyances et pratiques des peuples ayant vécu dans la même ambiance culturelle. Au – II° millénaire, apparition des premiers témoins du « sémitique occidental ». Importance des documents épigraphiques. La lamelle d’Arslan Tash. Les mythes de la cité d’Ougarit. Insuffisance des vestiges. Inégale valeur documentaire des écrits historiques. La Bible. Héliodore. Hérodote. Lucien. Damascius. Philon de Byblos. Les Pères de l’Eglise. L’Homélie sur la chute des Idoles. Partialité des sources chrétiennes. Limitation des sources juives. Dans la Bible, le Nouveau Testament et le Talmud, notations de pratiques et de croyances d’ancêtres ou de contemporains païens. Importance de la croyance aux démons. Prudence dans l’utilisation des éléments épars détachés de l’ensemble du système disparu et dans les apports de la comparaison suscitée par la parenté des peuples sémitiques. Conditions de vie très diverses entraînant, sans doute, des différences de vie religieuse. Particularisme politique. Difficulté de reconstitution d’un fond religieux commun et de son évolution. LE – II° MILLENAIRE : Les Amorites de Mâri : Hammourapi, membre d’une dynastie amorite. Origine « occidentale » de Mâri. L’akkadien véhicule de la culture héritée de la population de Sumer. Les tablettes cunéiformes de Mâri. Absence de documents capables de révéler la langue propres des Sémites de l’Ouest. Grâce aux anthroponymes « amorites », reconstitution d’une aprtie du lexique ouest-sémitique. Le panthéon des Amorites de Mâri. Faute de textes mythiques, vagues notions de hiérarchie, ignorance totale des représentations de ces divinités. Affinités avec la Palestine et la Phénicie. Importance accordée aux révélations prophétiques. Respect et confiance à l’égard des inspirés : donnée constante des civilisation sémitiques. Divinités sémitiques en Egypte : Pénétration continuelle d’éléments asiatiques. La dispensation d’une puissance victorieuse : attribut essentiel de la divinité sémitique. Assimilation partielle des dieux qui conservent leurs noms étrangers et certains attributs d’origine. Contribution des monuments égyptiens à l’histoire des divinités sémitiques. Aspect militaire des déesses mais aussi représentations de formes plus pacifiques de la vitalité. Identité fonctionnelle de Qadesh, Astarté, ‘Anat. Le principe féminin de la fécondité, de la volupté et de la vie. Certains traits essentiels des divinités sémitiques retenus et transmis par l’Egypte. Ras Shamra – Ougarit : L’ougaritique, forme la mieux connue du sémitique occidental au – II° millénaire. Les textes du temple de Ba’al, unique recueil de mythes sémitiques occidentaux. Le cycle de Ba’al principe de vie. Le texte hittite de Boghaz Koÿ. La légende de fondation du temple de Ba’al à Ras Shamra. Mot personnification de la mort. Les mythes agraires générateurs d’une piété émotive et ardente. Ba’al principal dieu d’Ougarit. Ferveur religieuse mêlée d’une certaine familiarité. Extrême anthropomorphisation du divin. Maintenir et développer la vie : aspiration essentielle. A Ras-Shamra, supposition d’une vie religieuse riche et complexe. Définition ougaritique du péché. LE – I° MILLENAIRE : Dans les différents groupes sémitiques qualité royale du grand dieu (variable d’une population à l’autre). L’inscription du Mésha. Les montagnes, lieux de culte. Les dieux-montagnes. Irritant problème du culte d’Adonis. Le culte d’une grande déesse, dame des eaux et des sources, trait commun aux religions sémitiques. Les Phéniciens : Absence de documents épigraphiques antiques. Difficulté d’utilisation des sources grecques. Confusions fréquentes dues à la diffusion des dieux et des cultes de quelques sanctuaires. Les conséquences de l’hellénisation. Permanence et primauté de la Ba’alat. Byblos, Sidon et Tyr. Similitude théologique et distinctions sociologiques des nombreux cultes phéniciens. La culture sémitique et ses domaines coloniaux. Puissance de Carthage. Origine énigmatique du couple Tanit – Ba’al Hammon. Les pratiques religieuses publiques. Les tarifs sacrificiels. Le sacrifice humain. Influence phénicienne au-delà des frontières. Les Araméens : Existence douteuse d’un panthéon spécifiquement araméen. Les cultes sémitiques de la Syrie intérieure, ceux de la Phénicie. Les confusions dues au syncrétisme hellénistique. Les textes de Zendjirli. Importance d’Hadad. Variété des cultes araméens. Le culte lunaire. Situation religieuse rendue complexe par la multiplicité des divinités, l’action des syncrétismes, la superposition des populations hétérogènes et l’ignorance de la genèse des cultes. Palmyre. Organisation cohérente du monde divin par le biais de l’astralisation entraînant une altération profonde de la physionomie des dieux palmyréniens. Difficulté à replacer dans leur cadre social les différents rituels. Même impression de chaos à Doura-Europos. Ressemblance entre Hatra et Palmyre : amalgame de divinités ouest-sémitiques, babyloniennes et arabes ; présence du « Ba’al du ciel » ; culte d’une grande triade. Risques de confusion entre Araméens et aramïsés. Les Nabatéens. Les Arabes du Nord et du Centre : Importance des sources d’information musulmanes à la fois irremplaçables et partiales. Le Livre des Idoles d’Ibn al Kalbi. Intérêt des Arabes pour les rapports entre humain et divin. Les inscriptions thamoudéennes, lihyanites et safaïtiques écrites en un arabe proche du dialecte mecquois. Les Nabatéens, peuple arabe, de langue et d’écriture araméenne. Unité des cultes de l’Arabie septentrionale et centrale. Noms divins caractéristiques réapparaissant à de longs intervalles de distance dans le temps. Les annales d’Esarhaddon ; Atarsamaïn, Nouhay, Rouda. L’inscription araméenne de Teima. Les divinités anonymes révélatrices de la religiosité arabe. Les dieux d’origine étrangère. Les dieux spécifiquement arabes. Place peu importante des astres divinisés dans la dévotion des anciens Arabes. Conséquences de la pauvreté matérielle et de la petitesse des unités sociales sur les manifestations de la vie religieuse. Lieu saint à ciel ouvert, le bétyle. Importance de la divination ; prophétie, présage, cléromancie. Absence de clergé constitué. Le sacrifice, affaire privée. Pratiques et croyances du temps du paganisme recueillies par l’Arabie islamisée. Legs d’une religiosité « néolithique ». Les Arabes du Sud : Particularités dialectales des inscriptions sabéennes, minéennes, qatabanites et hadramies. Panthéons différents mais traits religieux communs. Souhaits d’une classification chronologique par application des critères de la paléographie. L’interprétation astrale du panthéon sud-arabe. Le calendrier des « Pléiades ». Nature peu théologique et mythologique des documents sud-arabes rendant imprudentes ces spéculations. Piété des Arabes du Sud, semblable à celle des autres Sémites, mais différences fondamentales dans l’organisation et les pratiques religieuses. Richesse de l’Arabie méridionale. Importance des sanctuaires dans la vie économique. Organisation cléricale complexe et organisée. Sacrifices individuels et publics. L’holocauste. Offrandes animales et végétales, les pyrées. Aucun indice de sacrifice humain. Constante dépendance à l’égard des dieux. Difficile séparation entre le droit, la morale et la religion. Les lois de pureté. Caractère sacré du roi, incarnation de la personnalité collective. Au – V° siècle, établissement de colonies sabéennes sur la côte et le plateau érythréens. Développement d’une culture sabéo-éthiopienne. Astar, Baher, Mahrem, figures principales du panthéon axoumite païen, hellénisés en Zeus, Poséidon, Arès. Traces de l’ancienne religion axoumite dans le christianisme éthiopien. Difficulté de retrouver les manifestations essentielles de la pensée et de la vie religieuse et de le situer dans leur cadre historique et social. Continuité des formes de piété du – II° millénaire au début de notre ère. Unité de la piété sémitique malgré la diversité des cultes. Bibliographie
p. 359 à 461
LA RELIGION D’ISRAEL DES ORIGINES A LA CAPTIVITE DE BABYLONE par André CAQUOT La Bible, recueil des traditions nationales. Les sources orientales anciennes, moyen de vérifier l’histoire des évènements, font souvent défaut. Le problème de la date de l’Exode non résolu par les sources égyptiennes. Contribution de l’archéologie à la critique des traditions. Comparaison avec les données littéraires. Les figurines de Tell Beit Mirsim preuve d’une survivance du « paganisme ». Information sur la culture du – II° millénaire. Les textes cunéiformes de Mâri, Alalakh et Nouzi. Les dangers de la comparaison avec les religions voisines. Solide structure de la religion d’Israël capable d’absorber les apports extérieurs. La religion d’Israël affirmation constante et passionnée de l’identité nationale. La Bible collection d’écrits jugés dignes de survivre. Absence de documents de première main sur les croyances et pratiques des anciens Israélites. Le caractère tendancieux de l’historiographie israélite, phénomène religieux. Difficulté d’utilisation de la Bible comme source d’histoire religieuse causée par l’impossibilité de datation rigoureuse des textes. Résultats hypothétiques des méthodes analytiques. Les diverses doctrines des nombreux historiens d’Israël. Rappel de l’histoire de la littérature hébraïque. LES TRADITIONS PATRIARCALES : Croyance à un ancêtre commun : Jacob (Israël) fils d’Isaac, lui-même fils d’Abraham. Abraham, venant de Mésopotamie, son installation en Palestine. Parallèles à plusieurs éléments des récits patriarcaux dans ce qu’on sait du Proche-Orient asiatique vers le milieu du – II° millénaire. Impossibilité de situer exactement les patriarches dans le cadre de l’histoire. Hypothèses sur les dates (variant du – XIX° au – XIV° siècle) et le mode de vie d’Abraham. Enrichissement de la tradition entraînant des anachronismes. Les légendes ethnologiques. Idéalisation des patriarches. Don d’une postérité au héros, forme de bénédiction divine appartenant à une idéologie très ancienne. Emploi anachronique de YHWH dans le Iahviste. Anonymat du dieu des Patriarches, ses parallèles sémitiques. Simplicité du culte. Les patriarches sacrifient eux-mêmes. Usage des teraphim. Naturalisation dans les légendes patriarcales de lieux saints pré-israélites appartenant sans doute à des divinités topiques. El’olam, peut-être un souvenir de la religion de l’âge du bronze. La religion d’Israël n’existe qu’avec une unité politique portant ce nom. LES ORIGINES D’ISRAEL : Traditions communes aux cycles iahviste et élohiste : l’établissement en Egypte, l’asservissement puis la libération et la fuite. Le Sinaï et la révélation des dix commandements ; quarante ans de pérégrinations. Le livre de Josué : les conquêtes et leur répartition, engagement des tribus. Le livre des Juges : parachèvement de la conquête israélite. Besoin permanent de sanctionner les ordonnances par la révélation sinaïque et la médiation mosaïque. Difficulté d’une critique des traditions. Eléments de genres divers ; motifs folkloriques, édifiants, nationalistes. Moïse, le thème célèbre de la naissance du héros. L’itinéraire de l’Exode, l’interprétation de l’épisode du Sinaï, la localisation de la montagne de Dieu, autant de sujets de controverse. La conquête de la Palestine, juxtaposition d’entreprises locales. Souvenir d’un temps de servitude en Egypte. Moïse nom égyptien. Probabilité de certains éléments de la tradition historique. Place de l’aventure des Hébreux dans l’histoire de l’Asie (- 1550 / - 1200). Eléments sémitiques en Egypte sous le Nouvel Empire. Confirmation par l’archéologie de la conquête de la Palestine vers – 1250. Séthi Ier, l’Exode. Analogie de situation entre khapirou / ‘aperou et Hébreux ; le rapprochement ‘ibri, khapirou ; « Hébreux » appellation des premiers Israélites révèlerait une déchéance sociale. La conquête de la Palestine, conséquence d’une révolution sociale ? Mise en commun des traditions. L’agrégation de khapirou aux fuyards d’Egypte, leur organisation en une société cimentée par un lien religieux : possibilité d’explication de certains aspects fondamentaux de la religion. ELEMENTS FONDAMENTAUX DE LA RELIGION D’ISRAEL : L’Alliance : La conception des Israélites de leurs relations avec Dieu. L’élection, l’alliance et la loi. Israël, peuple élu de YHWH, expression religieuse du sentiment national. L’alliance entre un dieu et un peuple, motif propre à la religion d’Israël. Réciprocité des rapports entre Israël et son dieu. Adaptation du rituel d’alliance archaïque rapporté par la tradition élohiste. Ressemblances avec certains traités hittite de vassalité. Célébrations occasionnelles de renouvellement de l’alliance ? Influence de l’alliance sur la piété, collective et individuelle. Khéséd, la vertu religieuse par excellence. Supériorité du partenaire divin enlevant le caractère juridique d’une alliance entre égaux. Le dieu-guide d’un groupe humain, vieille conception sémitique. Aucune autorité humaine entre Israël et son dieu. Conscience du lien entre l’alliance et la loi. Moïse, initiateur possible d’une unité politique et religieuse, cellule-mère du peuple d’Israël. La loi : Fonction royale de YHWH. Unité de dieu, principe d’unité et de continuité nationales. Sanction surnaturelle conférée à quelques principes indispensables à la vie collective d’une société. Le Livre de l’Alliance : formule apodictiques, d’ordre cultuel, et lois casuistiques, plus juridiques. Le Deutéronome témoin de la pérennité d’une tradition reconnaissant Moïse comme fondateur de la nation et premier législateur. La vénération de la loi principe sous-jacent de l’histoire d’Israël. Punition des infractions à l’alliance ; engagement de la postérité. Le Dieu d’Israël et ses symboles : L’« hénothéisme » d’Israël. Conception nationaliste de la divinité. Le rôle religieux de Moïse. Le monothéisme israélite transposition idéologique de l’unité et de l’unicité du groupe. La prohibition des images divines. Condamnation de l’idolâtrie. L’épisode du veau d’or. Le « yavisme bovin », le rejet des images. L’Arche et la Tente, symboles mobiles de la présence de YHWH. L’Arche, objet cultuel palestinien plutôt que palladium d’un peuple errant. La Tente objet sacré avant la conquête palestinienne. ISRAEL EN PALESTINE AVANT LE REGNE DE DAVID : Les débuts de la vie d’Israël en Palestine (- XII°, - XI° siècles) âge d’anarchie morale, religieuse et politique. Le rôle des juges. Les combats entre tribus. La lutte des Hébreux contre les rois de Canaan et les ennemis extérieurs, son empreinte dans l’idéologie et la religion nationales. La guerre sainte : Entreprise collective, sous le patronage du dieu national. Préparation du combat par des mesures de caractère religieux. Les prophètes et les naziréens : sauveurs suscités par YHWH. L’ancien Israël organisation militaire théocratique. Eléments d’origine militaire conservés dans le culte israélite ancien. Les débuts de la monarchie : Vers le milieu du – XI° siècle, défaite d’Israël devant les Philistins. Importance du sanctuaire de Silo, origine lévitique d’Eli. Samuel personnage complexe, juge, prophète, devin et thaumaturge. Autorité « charistique » de Samuel médiateur de la volonté de YHWH. Saül monarque militaire de la théocratie. Dans Samuel, mise en relief de son conflit avec David, justification de l’avènement de David le Judéen. L’apparition des prophètes : Importance des inspirés dans I Samuel. Les prophètes de Guibeah, l’extase contagieuse. Privés du sanctuaire de Silo et de ses techniques divinatoires, les Israélites se tournent vers les prophètes. ASPECTS DE LA RELIGION AVANT LA MONARCHIE : Nécessité de recourir aux précisions des lois sacerdotales codifiées ultérieurement. Sanctuaires et autels : Absence d’un lieu de culte national. Plusieurs lieux saints, certains antérieurs à la conquête israélite. Formes extérieures du culte le plus ancien assez semblables à celles des autres Palestiniens. La réforme deutéronomiste. L’autel, objet le plus important du sanctuaire. Aversion des Hébreux pour l’art et la civilisation des villes. Les sacrifices : Le zébakh, sacrifice de communion. L’holocauste ‘olâh procédure exceptionnelle. Le sacrifice humain. La circoncision : La circoncision infantile, pratique propre à Israël transformant ainsi en rite distinctif un usage courant parmi les Sémites. Le sacerdoce et les fonctions : Constitution d’une « tribu » de spécialistes du culte. Le prêtre intermédiaire entre YHWH et les Israélites. La cléromancie. Concurrence entre prophètes et prêtres. Rôle croissant puis exclusif des prêtres dans l’exécution des sacrifices. Les fêtes : Caractère agraire des trois fêtes annuelles : les Azymes, offrande des prémices de la moisson. Le rituel pascal. Incorporation des Azymes à la Pâque. La fête de la moisson à la fin de la récolte des céréales (Pentecôte). Le problème du comput de la Pentecôte. La fête de la Pentecôte, solennité d’automne à caractère orgiastique. Nouvel aspect de la fête à l’époque royale appelée, depuis le Deutéronome, fête des Tabernacles. L’hydrophorie. Le sabbat : Institution nationale d’un repos hebdomadaire, justifié par le souvenir amer d’un temps de servitude. Croyances diverses : Impossibilité de justifier les vieilles croyances. Persistance de la croyance aux sorciers et aux démons. Référence aux périls magiques. L’oniromancie. La nékyomancie interdite et pratiquée. Vie triste et larvaire des défunts dans le shéol. Attachement aux valeurs terrestres. LA ROYAUTE ET LE TEMPLE DE JERUSALEM : Les conquêtes de David. Sauvegarde de son autorité et de l’unité d’Israël. Conditions économiques et politiques favorables au brillant essor de la civilisation sous le règne de Salomon. Construction du Temple de Jérusalem, mise en place d’un système administratif. A la mort de Salomon, détachement des tribus d’Israël du royaume de juda. Récits tendancieux de Samuel et I Rois, tendant à justifier l’hérédité monarchique et l’avènement de Salomon. Retentissement religieux : la fondation de la dynastie et le Temple. L’idéologie royale : Etat constitué avec l’appui de fonctionnaires. Modèles extérieurs. Glorification de la monarchie par les scribes et les poètes. Affirmation catégorique de l’éternité de la lignée royale dans II Samuel. Lien non seulement historique mais idéologique entre le Temple et la monarchie héréditaire. Le roi, fils aîné de Dieu. Nouveau sens de l’ « alliance », engagement unilatéral de Dieu. Importance égale de l’établissement de l’hérédité monarchique et de l’alliance du Sinaï. Le Temple, le sacerdoce et le culte : Diverses interprétations de la prophétie de Nathan. Continuité entre le sanctuaire de Silo et celui de Jérusalem. La nouvelle capitale, centre religieux et politique de l’Etat : dessein historique de David. Le Temple, sanctuaire national et entrepôt du trésor de l’Etat sous le contrôle du roi. Le conflit Abiathar-Sadoc lors de la succession de David. La victoire de Salomon, prééminence de Sadoc fondateur d’une longue lignée de grands prêtres. La fiction généalogique des Sadocides. Dans I Rois description, parfois peu claire, du Temple construit par Hiram architecte syrien. Structure et accessoire du Temple. Les influences étrangères. Le Temple résidence de YHWH parmi les Israélites (l’Arche d’alliance ne quitte plus le debir). Institution d’une armée de métier. Une des constantes de la religion d’Israël : la sainteté de Sion. Aspects nouveaux du culte ; développement de l’holocauste. La faute de David expliquant la fondation du culte sacrificiel à l’emplacement du Temple. Conséquence de l’expérience vécue dans le culte : l’espoir eschatologique. Les idées religieuses à l’époque royale : Enrichissement des représentations religieuses. Parallèles entre les psaumes hébreux et la production littéraire de Ras Shamra. L’ange (makâk) emprunt d’institution et de vocabulaire. Souveraineté du dieu d’Israël sur le cosmos et l’histoire. Le dieu d’Israël dieu de l’univers, source du droit, gardien de la justice, valable pour tous les peuples. L’apport des « sages ». La parabole de Jotham. La « sagesse de Salomon ». Les Proverbes et la littérature sapientiale d’Egypte et de Mésopotamie. Historiens de l’époque royale. Nationalisme du cycle iahviste. YHWH dieu et justicier universel. Pessimisme du Iahviste vis-à-vis de l’humanité. LES CRISES DU ROYAUME ET LES PROPHETES AUX – IX° ET – VIII° SIECLES : Les évènements : Prospérité mercantile accentuant les différences de classes. Formation d’une élite de dignitaires et de fonctionnaires royaux privilégiés. Les crises sociales des – IX° et – VIII° siècles. Crise politique. Despotisme du pouvoir salomonien. Rupture de l’union entre Israël et Juda. Schisme politique et religieux. Rupture des Israélites du Nord avec Jérusalem et la maison de David. Instabilité dynastique du Nord. Après deux siècles marqués d’une série de rébellions, fin du royaume du Nord sous les coups des Assyriens en – 722. Juda satellite de l’Assyrie. Affaiblissement du prestige du roi et de la ville sainte, vogue des pratiques païennes. Achaz, le « sacrifice humain » de détresse. Soumission à Assur ou rébellion appuyée par l’Egypte : Isaïe conseille la neutralité. Ezéchias tente de s’affranchir de l’Assyrie. L’expédition de Sennachérib. Manassé, retour à une politique de soumission. La réforme sociale et religieuse amorcée par Ezéchias esquisse de celle consacrée par le Deutéronome. Les prophètes du Nord au – IX° siècle : Les livres des Rois, source partielle mais précieuse. Les prophètes, nabi, voyants et thaumaturges respectés et craints par toutes les couches de la population. Rôle politique et social des prophètes reconnus comme médiateurs de la puissance, de la volonté et de la connaissance divines. Les « prophètes écrivains » : Prophètes dont les oracles transmis soit oralement soir par écrit, ont été recueillis dans des livres auxquels ont a donné leurs noms. Individus porteurs d’un « message » et reprenant, pour être entendus, certains procédés des extatiques. Individualité des grands prophètes ; leurs préoccupations et réactions communes. Les malheurs publics, centre de réflexion des prophètes du – VIII° siècle. Israël entité sacrée. La crise sociale preuve de la violation des préceptes. Destruction des liens de solidarité nationale, culte des dieux étrangers : symptômes de la déloyauté générale envers Dieu. Priorité d’une restauration sociale sur une fidélité illusoire aux rites traditionnels. La crise politique de la seconde moitié du – VIII° siècle vue comme prodrome de la vengeance divine. Impossibilité probable de la conception d’un anéantissement définitif d’Israël. Difficulté d’appréciation des livres prophétiques. Inauthenticité de certains versets ; cependant, espoir réel des prophètes en une miséricorde de YHWH après l’accomplissement du châtiment contre une masse pervertie. Les principaux motifs originaux des oracles prophétiques deviennent des éléments constitutifs de la croyance et de la piété des générations ultérieures. L’apport religieux d’Amos : Exigence essentielle de justice sociale, censures contre le culte et un clergé dispendieux. Amos prophète par excellence de la justice que Dieu exige et de celle qu’il exerce. Le « jour de YHWH », expression peu claire inventée par Amos ou reprise à une tradition ? Après Amos, le « jour de YHWH » devient un des motifs centraux de l’eschatologie israélite. Le sens du livre de Joël. L’apport religieux d’Osée : Infidélités d’Israël sous leurs aspects sociaux et religieux. La parabole nuptiale d’Osée, son retentissement. La longue histoire des rapports de Dieu et d’Israël arrière-plan du message d’Osée. Rupture de l’harmonie ancienne, punition puis miséricorde et pardon. Attachement à la terre et à ses biens. Attaques contre les sanctuaires et la royauté s’adressant surtout aux Israélites du Nord. Osée premier témoin d’une certaine nostalgie de l’unité rompue. Foi totale dans le secours divin, idéal de neutralité et d’insignifiance politique. L’apport religieux du Proto-Isaïe : Difficulté d’attribution des chapitres du livre d’Isaïe. Abus des richesses, culte des faux dieux : crimes contre la sainteté de YHWH. Vains appels à la conversion et à l’obéissance. YHWH endurcit le cœur des Judéens. Espoir en la survie d’une « semence sainte ». Attachement d’Isaïe, premier prophète de Sion, à Jérusalem et à son Temple. Première espérance messianique. Au début du règne d’Achaz, crise politique de Juda annonciatrice de la colère divine. Prestige d’Isaïe, structure menaçante de l’oracle. Espoir d’une restauration de l’unité d’Israël. Annonce d’une catastrophe inopinée suivie du salut messianique. Le messianisme davidique création d’un penseur religieux et non produit spontané de la conscience populaire. Le programme d’Isaïe : « conversion et calme, sérénité et confiance ». Attitude différente du prophète vis-à-vis d’Ezéchias ou d’Achaz. LE ROYAUME DE JUDA AU VII° SIECLE Avant la promulgation du Deutéronome : Manassé, roi apostat et impie, vassal du roi d’Assur, sans doute contraint d’adorer les divinités astrales. Ashérah ou Assur ? Disparition de l’Arche d’Alliance. Instincts tyranniques de Manassé abrités par la puissance assyrienne ; ses adversaires s’appuient sur des prophètes. Attachement des Judéens à la dynastie de David. Déclin de l’hégémonie assyrienne. Indépendance de Juda. Josias donne à Juda une nouvelle loi et une nouvelle idéologie susceptibles de renforcer la cohésion nationale. Le Deutéronome. Aspect cultuel et portée politique de la réforme. Contenu et esprit de la loi deutéronomique : L’autorité du premier législateur d’Israël, Moïse, utilisée pour remettre en honneur d’anciennes lois et sanctionner de nouvelles dispositions, fiction entraînant certaines conventions. Rédaction probable du Deutéronome en plusieurs étapes. Hypothèse d’une première élaboration par les prêtres lévites d’Israël. Hypothèse de l’œuvre de scribes royaux de Jérusalem. Influence des sages. Mesures cultuelles, sociales et politiques tendant à consolider l’unité de la nation. Répression rigoureuse de l’idolâtrie. Concentration à Jérusalem de toute la vie religieuse du pays. Confirmation et rationalisation du rôle de médiateur de la volonté divine reconnue au sacerdoce. L’activité des prophètes érigée en institution. Souci du législateur de remédier aux différents abus. Réaffirmation des lois anciennes. Humanitarisme particulier du Deutéronome. Mesures tendant à maintenir une certaine harmonie entre les diverses couches de la société. La « loi royale ». Le Deutéronome exposé théorique complet sur l’idéologie de la guerre archaïque. Israël n’existe que grâce à la loi et à l’alliance. L’idée de rétribution. Crainte d’accaparement de la médiation de la théocratie par un seul homme, ou un seul corps. Rôle du Deutéronome dans la constitution du judaïsme. La fin du royaume de Juda : Effondrement de l’empire assyrien, passage de Juda sous le contrôle égyptien. Joiaquim et les prophètes d’opposition. Jérémie. Soumission de Joiaquim au joug babylonien, suivie d’une tentative d’émancipation. Répression de Nabuchodonosor qui impose un nouveau roi, Sédécias ; période de division et de désarroi. Opposition Jérémie – Hananiah. En – 587 prise et incendie de Jérusalem par les Babyloniens, capture et supplice de Sédécias, nouvelle déportation de Judéens. Guedalyahou soutien de la politique babylonienne et de la position de Jérémie, assassiné par Ismaël partisan de la résistance nationale. L’apport religieux de Jérémie : Difficile analyse de Jérémie. Censure du désordre public, de l’apostasie et de l’injustice, accompagnée de menaces. Prédiction, non réalisée, d’une invasion, entraînant le discrédit momentané du prophète mais reprenant une valeur d’actualité sous le règne de Joiaquim avec la menace babylonienne. Appauvrissement général, scandale du luxe royal. Le roi de Babylone agent de la colère divine. Eloge des Récabites. Infidélité de Juda. Pessimisme du prophète confirmé par le règne de Sédécias. Conception d’un salut à long terme. Espoir d’une reconstitution du peuple d’Israël et d’une « nouvelle alliance » ; la communauté judéenne gouvernée par Guedalyahou germe du peuple nouveau. Les prédictions de Jérémie : explication des malheurs passés et moyen de les surmonter. La cohésion et l’identité nationales à travers l’épreuve de l’Exil. Bibliographie.
p. 462 à 488
LES RELIGIONS DE LA CRETE MINOENNE ET DE LA GRECE ACHEENNE par Francis VIAN LA RELIGION MINOENNE : Nécessité d’abandonner le terme de « religions préhelléniques » depuis le déchiffrement du Linéaire B. La religion achéenne comme réalité sui generis. Repères chronologiques. Traits généraux de la religion minoenne : Idoles nues féminines trouvés en Egéide à partir de la fin du paléolithique. Idoles crétoises de l’époque néolithique. Caractéristiques de la religion minoenne. Primauté religieuse de la femme. Religion naturaliste. Place secondaire occupée par le culte des morts. Religion émotive et orgiastique ; ses survivances dans le culte de Dionysos. Représentations multiformes du sacré : caractère non exclusif de l’anthropomorphisme ; démons minoens ; valeur symbolique et religieuse des objets du culte. Principaux aspects de la religion minoenne : Difficultés de l’interprétation des documents archéologiques. Trois aires religieuses privilégiées : la nature sauvage, les champs, les palais. Sanctuaires de sommets : Les sanctuaires de sommets à partir du M.M.I. Interprétation du matériel archéologique qui y a été découvert : « Feux de la Saint-Jean » en Crète minoenne et dans la Grèce classique. La Dame de la montagne. La Maîtresse des fauves, déesse universelle. Artémis héritière de la Grande Déesse crétoise. Autres avatars de la Potnia thêrôn : Britomartis, Dictynna, Aphaia. Aphrodite héritière d’une Dame des fauves anatolienne. Le Maître des fauves et ses héritiers dans la Grèce classique : Hermès, Apollon, l’Héraclès au lion, Dionysos Zagreus. Cavernes sacrées : Utilisation funéraire des cavernes à partir du M.A. Les cavernes, lieux privilégiés pour les réunions des confréries secrètes et la célébration des rites initiatiques. Eilithyie et l’antre d’Amnisos. Les cavernes du Dicté et de l’Ida : les enfances de Zeus, les Courètes et les Dactyles. Le Labyrinthe, hypogée à fonction initiatique. La Dame du Labyrinthe mentionnée par les tablettes de Cnossos. Cultes agraires : Le culte de l’arbre. Hypothèse d’un cycle de fêtes agraires célébrant le dépérissement et le renouveau annuel de la végétation. La déesse de l’arbre, la « déesse à la balançoire » et ses prolongements dans la religion grecque : Artémis « pendue », Hélène Dendritis, Erigone, Ariadne. Les dieux mâles de la végétation. Antécédents minoens de Dionysos. Le Zeus crétois, dieu juvénile de la végétation : le Zeus du Dicté et l’Hymne des Courètes ; Zeus Velchanos. Mariages sacrés du dieu et de la déesse : Jasion et Déméter, Zeus et Europe, Zeus et Héra, Dionysos et Ariadne. Autres cultes agraires : processions de moissonneurs, panspermies. Cultes palatiaux : Rareté des temples en Crète minoenne. Locaux sacrés aménagés dans les palais. Edifices tripartis destinés au culte d’une triade. « Salles de bains » à destination religieuse. Le palais minoen, demeure du roi-prêtre. Attributions domestiques de la Déesse aux serpents et de la Dame à l’oiseau. La double-hache : son utilisation dans le culte et sa signification symbolique. Le taureau, animal sacrificiel ou symbole divin. Les corridas crétoises. Valeur religieuse controversée du pilier, du bétyle, de la colonne et de la pierre. Monothéisme ou polythéisme de la religion minoenne : Arguments pour ou contre l’hypothèse du monothéisme. Indices en faveur du polythéisme et confirmation apportée par les tablettes de Cnossos. LA RELIGION ACHEENNE Les données archéologiques : Peu de différences apparentes entre la religion de la Crète minoenne et celle de la Grèce continentale. Apparition probable de dieux ou de cultes nouveaux : dieux mâles, déesse armée, déesse nue, culte du foyer. Les tablettes achéennes : Importance du déchiffrement du Linéaire B Les tablettes de Cnossos : Révélation d’une religion indiscutablement polythéiste. « Tous-les-dieux » et les Viçvedevah indiens. Divinités proprement crétoises. Divinités ultérieurement annexées par les grands dieux hellénistiques. Les tablettes de Pylos : Prépondérance des déesses. Présence d’un principe mâle figuré surtout par Poséidon. Survivances achéennes dans les traditions archaïques du Péloponnèse : Poséidon et Déméter ; connexions entre Déméter, Perséphone, Artémis et la Grande Mère. Les cultes de Pylos : Poséidon et « Les deux Reines » ; « Les deux Reines » et la Potnia ; la Mère Divine (ou Mère des Dieux ?) ; autres figures apparentées à Déméter ; Poséidon et le dieu-cheval ; autres parèdres mâles des déesses de la végétation. Divinités pyliennes secondaires : Zeus et Héra ; Enyalios ; Hermès ; Trishéros. L’organisation du culte. Le Wanax, roi-prêtre ou roi-dieu ? Ses relations avec la Dame tutélaire du palais. Lé déification du souverain défunt et l’interprétation du sarcophage d’Haghia Triada. Importance numérique de la classe sacerdotale. Prêtres et esclaves sacrés. Cultes communaux. Mystères. Perspectives nouvelles ouvertes par le déchiffrement du Linéaire B : Liens entre la Grèce achéenne et le Proche-Orient. Influences minoennes. Apparition des principales figures du panthéon classique. Bibliographie
p. 489 à 577
LA RELIGION GRECQUE A L’EPOQUE ARCHAÏQUE ET CLASSIQUE par Francis VIAN FORMATION DE LA RELIGION GRECQUE : Difficulté de démêler les éléments constitutifs de la religion grecque. Illustration tirée de quelques faits linguistiques. Composantes fondamentales. Le fonds indigène : Ancienne hypothèse sur la nature des religions préhelléniques. Inventaire des cultes susceptibles d’être autochtones. Divinités féminines mineures issues des « déesses nues » néolithiques et présidant généralement à la croissance de la végétation. Autres figures divines, devenues les parèdres ou les hypostases d’Artémis et d’Athéna. Dieux mâles de la vie agraire : Hyacinthos, Carnos, les antécédents de Pan et d’Hermès. Dieu-montagne. Dieux-fleuves. Déités de la mer admises dans le cortège de Poséidon. Génies locaux, Nymphes. Caractère animiste de ces divinités mineures. L’apport minoen : Importance des influences minoennes, favorisées par le développement de la civilisation crétoise. Limites de ces influences. Traits minoens conservés par Athéna et Héra. Attaches minoennes d’Artémis. Déméter, déesse d’origine continentale, a néanmoins été influencée par la Crète soit à l’époque minoenne soit lors de la renaissance crétoise. Les dieux mâles, dans l’ensemble moins redevables à la Crète, à l’exception de Dionysos. Les prolongements grecs du Maître des fauves. Les emprunts orientaux : A partir du – XIX° siècle, relations étroites entre la Grèce et l’Anatolie. Durant le – II° millénaire, présence simultanée de céramique « minyenne » en Grèce et en Troade. Difficulté de situer les faits dans leur contexte historique. Localisation discutée de l’Ahhiyawa. Expansion des Achéens au – XIV° et au – XIII° siècle. Données archéologiques confirmées par les textes pyliens et par la pratique de la hiérodoulie. Origine orientale de plusieurs dieux grecs. La liste d’Homère. Venue tardive d’Apollon en Grèce : hypothèse sur son origine ; son domaine primitif est sans doute l’Asie Mineure. Artémis, mentionnée dans les tablettes pyliennes, et probablement originaire de Lydie. Héphaïstos, dieu principal de Lemnos et de Phasélis, rarement vénéré en Grèce d’Europe sauf à Athènes ; la transformation du génie du feu en dieu métallurge et magicien. Aphrodite, déjà vénérée peut-être par les Achéens ; ses origines orientales ; peut-être issue d’une ancienne déesse-mère de Chypre. Les influences traco-phrygiennes : Origines thraces d’Arès. Le Dionysos grec, produit d’un syncrétisme qui combine des traits minoens et des influences traco-phrygiennes. Les survivances indo-européennes et les innovations achéennes : La structure tripartie de l’organisation sociale des Indo-Européens reflétées dans leur idéologie. En Grèce, effondrement de ce système au contact des civilisations méditerranéennes. Rareté des survivances indo-européennes. Zeus prolonge un *dyéus indo-européen, maître suprême du temps ; mais il est aussi tributaire de l’Orient et de la Crète. Sa compagne Diwia-Dioné. L’Ouranos hellénique correspond, sans doute, au Varuna indien. Autres dieux présumés indo-européens. Innovations achéennes. Substitution progressive des dieux mâles aux divinités féminines : apparition de Poséidon. Genèse de Poséidon selon F. Schachermeyr ; les vues de L. Palmer. Poséidon dieu mâle prépondérant jusqu’à la fin de l’époque achéenne ou Zeus obtient la suprématie. Devenu alors dieu de la mer, Poséidon abandonne une partie de ses fonctions chthoniennes à Hadès. Création d’une triade mâle régnant sur le ciel, la terre et la mer ; tripartition analogue dans les cosmogonies orientales. Adaptation des déesses à l’ordre nouveau ; différenciation de leurs fonctions. Apparition de la déesse-vierge. Déesses fonctionnelles dans les cultes thébains fondés par Cadmos. Tendance de la pensée hellénique à spécialiser les dieux. Transformation de l’esprit de la religion : au contraire des Minoens, les Grecs séparent le profane du sacré. « Race des hommes » et « race des dieux » : distinction fondamentale, base de la morale grecque. Entre l’homme et le dieu, rapports contractuels fondés sur la réciprocité. Place conservée à l’émotivité et à l’irrationalité. LES CULTES NATURISTES ET AGRAIRES : Appartiennent à la couche la plus ancienne de la religion et gardent les plus survivances du fonds préhellénique. La religion du ciel : Zeus, dieu atmosphérique : La foudre attribut distinctif de Zeus, maître du temps ; l’abaton ; les enelysia. Le culte de la foudre, antérieur à Zeus. Zeus, dieu des sommets, présidant aux phénomènes atmosphériques ; rites météorologiques. L’égide du Zeus homérique. Le prêtre de Zeus, faiseur de pluie. Les cultes agraires : Peu de rites atmosphériques. Rites destinés soit à promouvoir la fécondité des végétaux et des êtres vivants, soit à conjurer les calamités. Rites de fécondité : La mentalité primitive perçoit entre la fertilité du sol et les manifestations sexuelles un rapport fondé sur les lois de la magie sympathique. Figuration et manipulation des organes sexuels dans les cultes agraires. La phallophoris des Acharniens. Naissance de la comédie attique. Danses, souvent obscènes, des cultes agraires exaltant les forces naturelles. Les masques, les travestis sexuels. Dionysos, dieu-masque. Hiérogamies fertilisantes. Rites agraires à fondement juridique. Les dons des prémices. L’éirésioné, fête de l’arbre d’origine minoenne, combinée à une consécration des prémices. Les Pyanopsies. Valeurs diverses de la panspermie. Rites préservateurs ou apotropaïques : Souvent difficiles à distinguer des rites de fécondité. Notion ambivalente du sacré. Caractère apotropaîque de la lustration et de l’expulsion du pharmacos. Pouvoir bénéfique de la fustigation tendant, comme la lapidation, à purifier la victime et la ville. Le cycle agraire attique : Le calendrier liturgique d’Athènes. Saison estivale et saison hivernale. Fêtes d’automne : les Pyanopsies, les Oschophories, les Proérosies et les Thesmophories. Fêtes d’hiver : les Halôa, les Dionysies des Champs, les Lénéennes, les Anthéstéries. Fêtes de printemps : les Diasies, les Procharistéries, les Chloia et les Calamaia, les Dionysies urbaines. Fêtes d’été : les Thalysies, les Eleusinies, les Skira ; les fêtes civiques. Dieux des troupeaux et de la nature sauvage : Apollon veille sur les bovins et écarte les calamités agricoles. Patron et exterminateur des rats et des taupes ; dieu des loups. S’est substitué à Carnos le bélier, dans le Péloponnèse ; les Carneia. Hermès veille sur le petit bétail ; père de Pan, conduit le chœur des nymphes. Activités de Pan et des nymphes. Artémis « déesse du Dehors » ; rites de fécondité célébrés en son honneur. LA RELIGION FAMILIALE : L’organisation familiale base de l’Etat. Prédominance du régime patriarcal chez les Indo-Européens dans les cultes familiaux. Les dieux de la famille : Zeus Patrôos. Ses fonctions spécialisées : Zeus Herkéios ; Zeus Ktésios, divinité souterraine anguiforme. Zeus Sauveur. Le culte du foyer d’origine indo-européenne ; Hestia ; garante de la stabilité dans le macrocosme et dans la maison. Protecteurs de la porte de la maison : Hécate, Hermès ou Apollon Agyieus. Apollon Patrôos, dieu-ancêtre. Artémis et la féminité ; Eilithyie. Héra Téléia, déesse du mariage : les Héraia d’Argos, Zeus et Héra à Samos. Le mariage, la naissance et la mort : Trois périodes de passages dont les rites doivent conjurer les dangers. Analogie des rites nuptiaux avec les mystères. Prescriptions rituelles lors de la naissance, les relevailles. La mort, période de transition encore plus redoutable. Nécropoles hors les murs afin d’éviter une promiscuité dangereuse. Rites funéraires. L’outre-tombe dans les croyances populaires : l’Hadès séjour des morts, les revenants. Conceptions littéraires du séjour des morts. LA RELIGION DE LA CITE : Place des cultes civiques. La naissance de la cité modifie profondément le culte et la mentalité religieuse. Centralisation des cultes. Disparition de la classe sacerdotale. Transformation de l’architecture sacrée. Laïcisation des fêtes religieuses. La religion de la cité demeure néanmoins une réalité vivante et originale : elle prolonge les cultes domestiques et les cultes palatiaux et tend à préserver la collectivité des souillures qui la menacent. Cultes de type domestique : Cultes destinés à assurer la permanence de l’organisation familiale. Les Apatouries. Cultes domestiques de la cité : Hestia, les « dieux ancestraux », les dieux-serpents, Zeus Meilichios. Les fêtes de Zeus Polieus : Les cultes proprement politiques. Dieux souverains rivaux : Zeus et Poséidon. Culte de Zeus Polieus, patron de la cité. Les Dipolies et le rituel archaïque des Bouphonies : aspect agraire, religieux et politique de ces cérémonies. Fêtes similaires à Cos et à Magnésie du Méandre. Les fonctions de Zeus Polieus et d’Athéna Polias : Fonctions propres à chacune de ces divinités. Zeus, dieu panhellénique et universel dont dépend la sauvegarde des « lois non écrites des dieux ». Les cultes locaux lui font peu de place. Athéna, divinité poliade par excellence. Nombreuses Athénas locales. Présence permanente d’Athéna dans la cité ; ses épiphanies ; vertus surnaturelles de ses statues. Les fêtes d’Athéna Polias : Le cycle athénien des fêtes d’Athéna, réparti en deux périodes. Les Plyntéries. Les Panathénées, et les Chalkéia : la vêture de l’image sacrée, procession et sacrifice panathénaïques. Place des Panathénées dans les fêtes du mois d’Hécatombaion. Le culte d’Athéna poliade dans le reste de la Grèce. Rites cathartiques : Pratiques cathartiques primitivement liées aux cultes agraires. Vitalité nouvelle de la notion de souillure religieuse au – VII° siècle, moment où la cité grecque se constitue et où naît le sentiment de solidarité collective. Aspect civique des rites cathartiques. Une survivance : les rites d’adolescence : Epreuves rituelles imposées aux jeunes gens, antérieurement à la formation de la cité ; légendes divines ou héroïques transposant ces pratiques ; thèmes initiatiques des enfances d’Achille. Survivance des rites d’adolescence en Arcadie : la lycanthropie. Survivance des initiations féminines à Athènes : les arrhéphores, les « ourses ». Vestiges des initiations masculines en rapport avec l’épisode du Minotaure. AU-DELÀ DE LA CITE, CULTES FEDERATIFS ET PANHELLENIQUES : Dès les temps achéens, existence d’un panthéon commun. Rôle des penseurs et des poètes dans la création d’une mythologie et d’une théologie panhelléniques. Cultes fédéraux et panhelléniques. Les Amphictyonies : Les sanctuaires, lieux naturels de rencontre entre cités. Fêtes ioniennes de Délos. Amphictyonies. Fédération des douze villes ioniennes d’Asie Mineure dont le centre est le sanctuaire de Poséidon Héliconios ; les Panionia. L’amphictyonie béotienne et le culte de Poséidon à Onchestos. L’amphictyonie posidonienne de Calaurie. Déméter, parfois déesse acropolitaine ou poliade, nommée Achaia en divers endroits. L’amphictyonie pyléo-delphique et le culte de Déméter Amphictionis. Apollon, fondateur de race et législateur, favorise le mouvement fédératif. Athéna Itonia protectrice des Béotiens. Les aspirations panhelléniques ont été néanmoins plus favorisées par les fêtes panégyriques et les sanctuaires prophétiques que par les amphictyonies. Les Panégyries : Par leur origine et leur destination, les jeux appartiennent au domaine religieux. Origine funéraire supposée des jeux. Leurs liens avec les rites d’adolescence. Valeur sacralisante et immortalisante de la victoire aux jeux. Les sanctuaires panhelléniques foyers communs de la civilisation grecque. Les lieux oraculaires : Place importante de la divination, besoin de « connaître l’inconnaissable ». Devins itinérants. Place mineure de la nécromancie. Divination par les songes. Les miracles d’Asclépios. La consultation du héros Trophonios. Dieux olympiens oraculaires. A Dodone, Zeus substitut d’une déesse préhellénique de l’arbre ; ses interprètes masculins et féminins. A Olympie, Zeus successeur de Gé ; l’empyromancie ; oracle empyromantique de Delphes. Athéna, la divination par les dés. Oracle d’Hermès en Achaïe. Apollon dieu prophétique par excellence. L’oracle de Delphes : Substitution d’Apollon à une déesse de la terre pratiquant l’oniromancie. Histoire du sanctuaire : grandeur et décadence. Fonctionnement de l’oracle. La Pythie et le prophète. Fréquence des consultations. La cléromancie. Le délire prophétique, aspect mystérieux de la révélation delphique. Apollon Pythien, garant et préservateur des institutions traditionnelles de la Grèce. Les impératifs moraux de la religion delphique. Delphes, sanctuaire panhellénique par excellence. EN MARGE DE LA CITE, MYSTERES ET CULTES EXTATIQUES : Dès l’époque archaïque, existence de cultes faisant appel à l’affectivité et aux tendances irrationnelles de l’âme. Les Mystères d’Eleusis : Initiation ouverte à tous, mais non obligatoire. Origine des Mystères : affinité supposée avec les cultes de la végétation ; liens probables avec les rites d’initiation juvénile. Influences crétoises et achéennes. Renaissance des Mystères au – VII° siècle. Main-mise d’Athènes sur le sanctuaire d’Eleusis. Le déroulement des cérémonies préliminaires aux Mystères, le témoignage des Grenouilles. Notre ignorance des rites secrets. Etat de la question. Rites préparatoires : les drômena, les legomena et les deiknymena. La Vision ou Illumination, moment essentiel de la révélation. La nature des hiera. La consécration éleusienne satisfait au besoin de survie personnelle en garantissant la félicité dans la vie future. Elle n’impose aucune ascèse morale à l’initié ; seuls les rites sont nécessaires. Passage de la notion de pureté rituelle à celle de pureté morale ; haute valeur morale prise par les Mystères dans les cercles philosophiques. Le chamanisme apollinien : Révélation apollinienne réservée à un petit nombre d’élus. Missionnaires illuminés associés à l’Hyperborée ; Abaris, Aristéas, Hermotime. Relations avec le chamanisme. Le conte de Zalmoxis. Les Dactyles de l’Ida. L’Argonaute Aithalidès. Epiménide de Crète. Le pythagorisme : Pythagore, mystique et philosophe ; ses liens avec les « chamanes » et les illuminés apolliniens. La doctrine de la réincarnation ; la prédication de Pythagore. Constitution de sectes. Admission du chamanisme grâce à l’élaboration pythagoricienne ; les premiers hommes d’Etat philosophes. L’orphisme : La légende d’Orphée, les livres apocryphes, les prêtres vagabonds. Les orphéotélestes, héritiers authentiques, mais dégénérés, du chamanisme thrace. L’extase dionysiaque : Phénomène complexe. Aspect illusionniste de Dionysos. Les légendes. Les Bacchantes d’Euripide. Trois rites dionysiaques : l’oribasie, le diasparagmos, l’ômophagie. Les orgies dionysiaques : liens supposés avec le culte extatique de l’arbre ; liens mieux assurés avec des cérémonies initiatiques. Communion mystique entre le dieu et le fidèle. L’extatique bacchique, phénomène aberrant en Grèce, inconciliable avec le système de la cité. Sa régression à l’époque classique. Quelques survivances : les Lénéennes attiques ; les Thysiades de Delphes ; lesz trois tiases de Thèbes. Sa résurgence à l’époque hellénistique. DEMONS ET HEROS : Dévotion populaire particulière pour une multitude d’êtres surnaturels mineurs. Démons et déités mineures : Catégories intermédiaires entre les hommes et les dieux : les nymphes ; les génies ou « démons » descendants de la Race d’Or ou de la Race d’Argent. Les héros : Nature des héros ; les théories de E. Rohde et de Usener ; les essais de conciliation de L. R. Farnell ; la thèse récente d’A. Brelich. Caractère spécifique du héros : Etymologie et signification du terme de « héros » ; conception homérique et hésiodique. Le héros, homme du temps du mythe. Caractéristique du héros. Dorce et puissance exceptionnelles ; vie exemplaire échappant aux normes humaines ; modèle de vie pour les éphèbes ; héros fondateur ou inventeur. Culte des héros. Distinction entre le sacrifice destiné aux Olympiens et la consécration réservée aux dieux infernaux et aux héros. Analogies et différences entre le culte des morts et les honneurs rendus aux héros. Retour périodique des fêtes en l’honneur des héros. Rôle des adolescents dans le culte héroïque, survivances de rites d’initiation juvénile. Célébration des infortunes des héros, origine possible de la tragédie. Diversité d’origine des héros : Retour aux thèses de Farnell, de M. Nilsson et de A. Brelich. Unité factice du monde héroïque. Autant de cas particuliers que de héros. Principales catégories de héros : figures légendaires ; personnages historiques héroïsés ; dieux déchus ; dieux-héros (Dionysos) ; dieux fonctionnels. RELIGION ET MILIEU SOCIAL : Limites du présent exposé restreint à la religion vécue. Liens entre les faits religieux et les milieux sociaux. Importance excessive accordée au substrat minoen et aux cultes agraires. Originalité de l’apport achéen. Place des dieux souverains et guerriers. Evolution historique de la religion grecque durant l’époque archaïque et classique. Bibliographie
p. 578 à 624
LA RELIGION VEDIQUE par Jean VARENNE La lecture du Veda, seul moyen actuel de connaissance de cette religion dont l’étude est restée longtemps du domaine des philologues ; apports récents des autres disciplines. LE VEDA : Les diverses recensions. Les écoles védiques : absence de conflit théologique entre les diverses familles sacerdotales. Unicité du Veda. Les quatre Veda : Rg-Veda, Yajur-Veda, Sâma-Veda, Atharva-Veda. Nombreux éléments communs. Genres littéraires : Tri des textes védiques basés sur la forme littéraire des éléments du Veda, division déjà adoptée par les théologiens brahmaniques. Les samhitâ : Collections poétiques contenant exceptionnellement de la prose. Prééminence de la Rgveda-Samhitâ, trésor poétique sacré dont les hymnes sont paradoxalement peu usités dans les cérémonies cultuelles. Répartition des poèmes attribués à des « prophètes » ou à des auteurs fictifs. Ton général louangeur. Poésie impersonnelle, dépourvue d’élans lyriques. Facture très élaborée, aboutissement d’une longue tradition littéraire. Souvent composés lors d’importantes sessions littéraires ces hymnes excluent toute religion familière et domestique. Hénothéisme n’engendrant cependant pas de sectarisme. Ballades. Poèmes d’intention spéculative, charmes magiques en petit nombre dans le Rgveda-Samhitâ, formant surtout le fond de l’Atharvaveda-Samhitâ, laquelle invoque, d’ailleurs, les mêmes divinités. Strophes communes. Les samhitâ du Yajur-Veda constituées en fonction du sacrifice. Invocations en prose rimée (yajus). La Samaveda-Samhitâ dépourvue d’originalité littéraire. Les kalpa-sûtra : Parties en prose du Veda. Shrauta ou Grhya. Commentaires techniques nous permettant de connaître l’ordonnance du culte védique. Les brâhmana : Textes en prose, considérés comme révélés. système de correspondance entre le domaine mythologique et l’activité liturgique, expression de l’idéologie religieuse, sociale et politique de la classe sacerdotale. Les âranyaka : Commentaires exégétiques à étudier « dans la forêt ». Les upanishad : Leur succès en Occident. Métaphysique basée non sur le raisonnement logique mais sur l’intuition intellectuelle. Les upanishad de l’époque védique, plus récentes, parfois même contemporaines. Mythologie indo-européenne : Similitude des pratiques et croyances et des structures mythiques (calquées sur les structures sociales, les « trois fonctions ») dans tout le domaine indo-européen. Disparité du matériel de recherche entraînant polémiques et controverses. Division de la société, par décret divin, en quatre castes, plus une masse indifférenciée. Les attributions des diverses castes et leurs relations entre elles. En Occident, renouvellement de l’intérêt pour le Veda. LA MYTHOLOGIE : Complexité du panthéon védique. Asura et Deva : Tantôt nom propre désignant une « caste » divine, tantôt ennemis ou rivaux des dieux et même vrais démons. Division du personnel divin en deva et asura. Le védisme voué au culte des deva, admission des asura (traités alors comme deva particuliers). La Rgveda-Samhitâ, en partie favorable aux asura. Les Âditya : Equipe hiérarchisée de dieux souverains, fils de la Liberté. Les diverses étymologies. Les six Âditya de la Rgveda-Samhitâ : Mitra, Varuna, Aryaman, Bhaga, Amsa, Daksha. Mitra et Varuna : Indissociables dans le Veda. Représentants des deux aspects complémentaires du Sacerdoce (Mitra) et de l’Empire (Varuna). A date ancienne, Mitra personnification divine du Contrat et Varuna, probablement, de la Parole vraie. Dans les brâhmana, accentuation de l’aspect nocturne de Varuna. Organisation des cosmogonies védiques autour du thème des Eaux originelles. L’usage de la puissance d’illusion (mâya), prérogative de Varuna, transférée à Shiva. Conception védantique du caractère illusoire de notre univers. Savitar : Dieu solaire invitant les Aryens à sacrifier et à agir sagement. Conseiller, plutôt que chef, sans pouvoir de coercition. Rapport entre le rayonnement lumineux de Savitar et l’inspiration poétique. Divinités à caractère lumineux généralement associées à l’intuition intellectuelle, la sagesse, etc… Le ciel, la nuit, l’aurore : Divinité « atmosphériques ». Dyaus Pitar, le « Ciel-Père », Nakta « Nuit », puissance lumineuse bénéfique. Ushas « l’Aurore », plus importante, symbolisant le retour fidèle de la lumière ; manifestation de la grâce divine. Les Ashvins : Jumeaux, frères d’Ushas. Aspects utilitaires et « agricoles » de leurs fonctions. Les diverses légendes de leur admission au sacrifice. Côtés inexpliqués de leur mythologie. Présents en Iran et Mitanni sous le nom de Nâsatya. Vâyu : Vâyu, le Vent. Souffle cosmique, âme du monde, donneur de vie. Indra : Représentant de la deuxième fonction. Ses similitudes avec Zeus. Dieu de l’activité guerrière dans sa forme fulgurante. Le mythe du meurtre de Vrtra. Le mythe austro-asiatique des Eaux primordiales prisonnières du serpent. Pouvoir créateur du dieu. Ses analogies avec Héraklès. Les Marut : Importance de l’offensive victorieuse et de la royauté militaire. Troupe de jeunes guerriers, souvent compagnons d’Indra, prototype céleste des groupements initiatiques de la deuxième fonction. Leur position dans l’hindouisme post-védique. Rudra : Divinité mystérieuse d’importance capitale, inspirant confiance et crainte. Bénéfique et solitaire. Ses similitudes avec Shiva, aspect funèbre cependant moins accentué. Pushan : Protecteur des troupeaux. Psychopompe. Vishnu : Thème principal de l’espace mesuré. La rivalité entre asura et deva et les divers mythes absorbés par le cycle de Vishnu. Les artisans divins : Tvashtar. Vishvakarman. La triade de Rbhu. Agni : Divinité dominante du Veda, médiateur entre les dieux et les hommes. Les deux tirent de l’oblation leur force vitale et par elles maintiennent leur immortalité. Rôle secondaire de la prière personnelle. Dieu-Feu, toujours et partout présent. L’entretien du feu domestique : devoir premier de tout Aryen. Agni témoin fidèle de la vie sacramentelle de « tous les gens de bien ». Gardien de l’Ordre universel, témoin de la vérité, juge infaillible. Gardien de la nation, prêtre par excellence. Autres représentations d’origine rituelle. Primauté de sa bénévolence. Le roi Soma : Personnification de la force vitale contenue dans le soma, image mythique des caractéristiques naturelles de la plante. Ses associations avec Indra, Agni, la Lune. Roi des plantes. Importance de la « force vitale » dans la mythologie somique. Peu de prestige dans la religion quotidienne. Possibilité de divinisation de tout élément liturgique. Divinités féminines : Rôle extrêmement effacé dans le Veda et le rituel. Le groupe des divinités – au féminin – des brâhmana. Génies et démons : Masse indéterminée de génies et démons. Omniprésence. Les Gandharva. Les Apsaras. Les Yaksha et les Yakshi. Les Nâga. Les Râkshasa. Les divers démons, vampires, fantômes, etc. L’eschatologie : Croyances d’origine différente. Plan éthique. Plan rituel. « Voie Solaire » et « Voie Lunaire ». Culte des mânes. La Kaushitaky-Upanishad. Yama, fondateur de la race humaine, roi des morts. LA LITURGIE : Sacrements, sacrifices, seules manifestations religieuses possibles d’après le Veda, vue partielle des réalités religieuses en Inde entre – 1500 et – 500. Sources partiales, d’ordre strictement liturgique, seule possibilité d’évoquer la phénoménologie religieuse aux temps védiques. Essor du ritualisme entre – 1000 et – 300. Les sacrements : Série de sacrements rythmant la vie, afin de bâtir la personnalité. L’initiation. Le mariage, obligation de perpétuer la dynastie familiale. Le clergé : Important aspect de la religion védique ; ni temple, ni clergé. Le chef de famille sacrifiant dans la demeure familiale. Impératifs rituels nombreux entraînant la création de dynasties de liturgistes, auteurs des diverses recensions du Veda. Majesté sacerdotale du brâhmana. Caractère momentané de la diksha. Maintien des rites domestiques confiés au chef de famille. Le sacrifice : Le sacrifiant et sa famille seuls bénéficiaires du sacrifice védique. Sens collectif des grâces demandées. Pas de liturgie nationale. Caractère domestique fondamental de la religion védique. Le Soma : Complexité des sacrifices cosmiques, leur description dans les Shrauta-Sutra. Le sacrifice de la consécration royale. Le sacrifice du cheval. Les sacrifices obligatoires. Les sacrifices à caractère votif, proches de la magie très en honneur dans l’Inde védique. LES SPECULATIONS : Importance des discussions sur le rituel par rapport aux relations du mythe cosmogonique. Cosmogonies : Constitution progressive de l’univers à partir d’un chaos original, base des mythes cosmogoniques du Veda. Première version de la genèse védique déniant toute fonction créatrice aux dieux, alors que le mythe de Purusha leur donne un rôle actif. Le Brahman : Tendance des parties spéculatives du Veda à porter l’accent sur « Quelque-chose » (« Cela »), Prajâpati n’étant qu’une hypostase de ce principe mystérieux. Le brahman, force cosmique, immanent ; thème de la Connaissance donnant la puissance à qui la possède. La liturgie, sûr moyen d’accès au brahman, présent dans le sacrifice. Le son om. L’Âtman : Analogie entre microcosme et macrocosme. Définition de l’âtman. Son entrée dans le corps humain, analogie avec l’entrée du brahman dans l’univers. Âtman, émanation de la Divinité donnée en grâce à l’homme, ou « Construit » progressivement par l’homme lui-même. Le monisme : La doctrine de l’âtman aboutissant au monothéisme ou au monisme. La « mort théologique » de la religion védique. Le dualisme : Tendance dualiste opposant Esprit et Matière, Dieu et Nature. Union du purusha et de la prakrti, explication de l’existence de l’univers ; union de l’âme et du corps, explication de l’existence humaine. L’idée de la transmigration de l’âme. Vishnu, première hypostase, ou même identification, du purusha. L’ascèse, un des divers moyens de parvenir à la Délivrance. L’ascèse : Divers types d’ascèses. Maîtrise des pouvoirs de la personne donnant accès à des états spirituels susceptibles de délivrer l’âme. Le Yoga. La fin de la religion védique. La déchéance des dieux. Permanence du sentiment religieux dans le culte de Vishnu et Rudra-Shiva. Le sacrifice-souverain. Survivance du Veda, accomplissement des rites domestiques. Importance des spéculations nées de la liturgie dans la philosophie indienne. Bibliographie
Dans le post précédent, comme dans le suivant (sur l'Iran antique et Zoroastre), je n'ai pu noter les signes particuliers aux langues indo-iraniennes (S avec un petit chapeau dessus ou un point en dessous, par exemple). J'ai donc simplifié l'orthographe des noms en supprimant les signes diacritiques. Pour les S se prononçant SH, j'ai noté SH (ex.: Tvashtra, Purusha).
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