De l'indentité de Orgos

[Leucobena]

hé hé... j'adore mon Larousse.

Orgân, en grec, bouillonner d'ardeur. orgies, fêtes de Dyonisos, orgueil, lui, vient du franc Urgôli, fierté...

Ca sert pas à grand chose mais ça fait sourire

[lopi]

Un p"tit creux?
http://www.cndp.fr/revueTDC/791-41159.htm

Pour Morholt : Une très sérieuse étude datant d'il y a quelques années avait conclut qu'un des facteurs fondamentaux de la sélection naturelle était .... les femmes. Et après ça on va encore nous parler d'amour...
Lopi homme

[Muskull]

L’archétype divin de la démesure est Kronos, père des dieux : il dévore ses enfants à leur naissance et les garde vivants en lui-même. Zeus, le seul fils qu’il n’a pas mangé, les lui fera vomir avant de l’envoyer aux Enfers, où, avec les Cyclopes et les Titans, il poursuit une carrière ténébreuse. Mythe de la toute-puissance divine, l’exemple de Kronos est dénoncé par les Grecs : l’homme qui prétend s’égaler aux dieux, qui ne veut tenir son pouvoir que de lui-même et qui refuse de le transmettre est un tyran. Il se met au-dessus des hommes et des lois. Mais il s’exclut aussi de la cité et se trouve rejeté « en un lieu où la pensée politique ne fait plus de distinction entre le surhomme et le sous-homme, où s’efface la distinction entre les dieux et les bêtes » (Marcel Detienne, Dionysos mis à mort).

Assez bien "vu" mais il manque la dimension de la "rédemption" du monde sauvage tel qu'il existe chez les celtes, à l'état brut dirais-je, dans le mythème de Lailoken ou dans celui de la rédemption de Leu.
Racheter la "part maudite" telle que la définit Bataille ?

Éléments pour une histoire universelle : de La Part maudite à La Souveraineté

Ces livres peuvent être aussi, et avec raison, considérés d'un point de vue moins personnel : comme les développements d'une « Histoire universelle » que Bataille a toute sa vie désiré écrire et penser.

Ébauché en 1933 avec un article intitulé « La Notion de dépense », ce projet engendre en 1949 le plus systématique - et peut-être le plus magistral - des livres théoriques de Bataille : La Part maudite. Il s'agit, dit-il, d'un ouvrage d'économie politique, mais on y trouve aussi des considérations énergétiques, sociologiques, anthropologiques et historiques. Il prétend y travailler depuis dix-huit ans et le résultat est proprement renversant.

Alors que l'économie s'est toujours fondée sur la rareté pour mettre l'accent sur la production, Bataille, s'inspirant de l'Essai sur le don du sociologue Marcel Mauss, affirme le contraire : que c'est à un excès d'énergie qu'il nous faudrait faire face, lequel ne saurait être réinvesti dans quelque production, mais consumé, dépensé en pure perte. Mobilisant l'Histoire la plus ancienne, il indique comment certaines sociétés surent s'inventer des formes appropriées de dépense : tel fut le sacrifice pour les Aztèques ou le potlatch pour les Amérindiens. Rappelant l'Histoire la plus récente, il montre à quelle dépense catastrophique s'expose une société qui ne veut pas tenir compte d'une telle « part maudite ».

[lopi]

Kronos n'est pas le seul à avaler ses congénères. Zeus par exemple. Thème abordé par les Nikolaïdis dans Mythologie grecque et psychanalyse, coll. Champs Psychanalytiques, ed Delachaux et Niestlé.
L'expression part maudite est-elle bien appropriée? Le terme dette ne correspondrait-il pas mieux? Dans une même discipline que Mauss, lire les travaux de J.T Godbout, notamment L'esprit du don, et Le don, la dette et l'identité (en sous titre : homo donator versus homo oeconomicus).

[Leucobena]

Sinon on a peut-être un nom pour la beste de Noves, la grande croqueuse...

Alors ?
Serait-ce une des apparitions de la...BETE FARAMINE ???

[Muskull]

Bataille la nommait "maudite" parce qu'elle était rejeté par les sociétés trop stucturées où la morale prend le pas sur les "lois divines".
Freud l'évoque à sa façon :

2. L'inquiétante étrangeté

L'expression inquiétante étrangeté est tirée du titre d'un article de Freud , «Das Umheimliche», de 1919 où il traite en 41 pages, dit-il, d'un domaine de l'esthétique négligé par la littérature esthétique proprement dite (in: Gesammelte Werke, vol. XII). Outre de nombreuses références littéraires (Shelley, Goethe, Shakespeare, Klinger, Twain, Albert Schaeffer, Hauff, Schnitzler, Nestroy, Wilde, ...), c'est essentiellemnt E. T. A. Hoffmann et son conte «L'Homme au sable» qui retienne Freud. Avant d'entrer dans le vif du sujet, Freud fait une longue digression linguistique: il apparaît que le premier sens de, heimlich, «familier, aimable, intime» glisse jusqu'à donner «secret», «sournois», «inquiétant», si bien qu'en raison de son ambivalence, le terme finit par se confondre avec son contraire, umheimlich. Das Umheimliche est un adjectif substantivé. Il n'existe pas de traduction littérale, ni en anglais (où il est traduit par the uncanny), ni en français (où le traducteur se voit obligé d'employer un nom et un adjectif pour rendre le sens).

Freud va montrer que l'impression d'inquiétante étrangeté dans «L'Homme au sable» est liée au complexe de castration - les yeux arrachés par l'homme au sable, puis par son homologue l'avocat Coppelius, et, en dernier lieu, par l'optitien Coppola. La crainte de perdre les yeux est mise en rapport avec la mort du père. L'homme au sable (ou ses doubles) revient à chaque fois «comme trouble-fête de l'amour» (als Störer der Liebe): il sépare Nathanaël de sa fiancée, détruit son second amour, la poupée Olympia, et le force enfin à se suicider au moment où va être célébrée son union avec Clara retrouvée.

Le thème du double réapparaît dans Les élixirs du Diable. Freud le met en relation avec la scission du moi, le dédoublement du moi, la substitution du moi. L'effet d'inquiétante étrangeté est obtenu par la régression des états du moi (narcissiques primaires) normalement dépassés. En même temps s'exerce la répétition, le retour de l'identique. La superstition, domaine privilégié du sentiment d'inquiétante étrangeté, nous ramène à l'animisme, à la toute-puissance des pensées. Il s'agit donc encore d'états du moi, normalement dépassés. L'article se termine par une comparaison entre l'inquiétante étrangeté ressentie dans la vie courante et celle que provoquent certaines œuvres de fiction.

«L'Inquiétante étrangeté est considéré comme préfigurant les notions d'automatisme de répétition (1920), d'instinct de mort (1920), et de Surmoi (1923).
Janine Chasseguet-Smirgel.

http://www.ditl.info/arttest/art5514.php

Lopi, je ne connais pas les auteurs que tu cites mais le mot "dette" me semble trop lié à celui de rachat et de culpabilité, notions propres à ce que l'on nomme la tradition "judéo-chrétienne". En fait, l'histoire des religions postule que ces concepts sont nés dans les cité-états mésopotamiennes. Il convient à ce propos de mettre en opposition le mythe prométhéen d'essence sumérienne et le don du feu aux hommes par Ahura Mazda dans la tradition zoroastrienne.
Conception du rapport de l'homme avec Dieu qui à totalement transformé la spiritualité grecque à la Grande Epoque.
http://www.forum.arbre-celtique.com/vie ... php?t=2307

Certains spiritualistes orientaux dirait que l'Ami a, non pas chassé la bête pharamine, mais lui a rendu des proportions raisonnables
Sage minou !

[Orgenomeskos]

C'est l'histoire de César qui parle des gaulois:

Galli se omnes ab Dite Patri prognatos praedicant (1)

A ceci Ennius lui répondit:

Pluto latine est Dis Pater, alii Orcum vocant (2)

(1) Les Gaulois prétendent descendre de Dispater
(2) Le Pluton des Latins est Dispater, que d'autres appèlent Orcos

Patrice serait en parler bien mieux que moi, je me base sur la mythologie française d'H. Dontenville et je trouve (outre les passages précédement cités) :

- Un géant légendaire de Corse est appelé Orco, sa mère Orca, tout deux hantent les dolmen de Revinco
- Un géant nommé Ourgon à Saint-Maurice, au Sud de Roanne
- L'ogre, personnage mythique de nos légendes (petit poucet)
- l'Okkerlo, l'ogre des frêres Grimm (peut-être influencé par l'ogre français) et sa femme l'Ocrisse ou Ogrisse
- de très nombreux toponymes ; Hongrie, Hingrie, Orgon, Orconte, Logron, Laugrin...pourrait dériver de Orcos / Orgos

Un Dieu Orgenus était honoré à Lughero di Guardasone (Italie) selon N. Jufer et T. Luginbühl

Alors Orgos, Dieu gaulois, Dieu latin, Dieu pré-celtique, Dieu pré-indoeuropéen? le débat reste ouvert, précisons qu'H. Dontenville en fait un Dieu de la nuit, mais garde !!! ce livre date de 1947 !

[Hadañ drailh]

- l'Okkerlo, l'ogre des frêres Grimm (peut-être influencé par l'ogre français)

J'ai cru lire quelquepart, que les frères Grimm n'avaient point parcourus sentiers à la quêtes de moult contes populaires germains, mais avaient fait venir à eux ceux qui avaient des contes à... conter. Et à eux se présentèrent deux soeurs, françaises, qui leurs auraient contés des histoires tirées ... de Perrault, et écrites quasiment un siècle plus tôt! Ce qui expliquerait certaines similitudes..

à vérifier tout de même...

[Leucobena]

Orcs de Mordor, Urukaïs, légende du vingtième siècle......

[Muskull]

Que le Grand Crique me croque !

Pas mal le topo sur ce site :

2. L'Orcus latin et sa famille

Si l'on tient compte de la famille du mot dans d'autres langues européennes, on découvre que :

- l'ancien espagnol connaît uerco, huergo «Enfer, Diable»;

- l'italien désigne par orco [du latin orcus] un «ogre» ou un «croque-mitaine» (le napolitain a huerca , de même sens, et le sarde orcu désigne un «démon»);

- l'anglo-saxon orc est un «démon infernal»;

- en Corse, l'Orco est un terrible géant qui hante les rochers4.

Il se trouve que le mot «ogre» se rattache à cette série par métathèse du «r» et, du reste, au XVIIe siècle, on utilisait encore le mot orque dans le même sens, puisque Richer évoque un conteur...

Sachant par coeur le mot à mot
L'orque, le petit Pucelot
La Soury, Peau d'âne et la Fée .

http://members.tripod.com/~La_Mandragore/Ogre.html

Alors Pierre ?

Celle pour "Ogre". L'évolution d'un orcus, vers "ogre" (passage du C vers G) n'est pas défendable.

C'est défendable finalement ?

[Morholt le Celte]

Ca devient de plus en plus interressant....Je croyais pas qu'il y aurait tant de choses a dire sur ce topic...Quoi qu'il arrive c'est tres interressant.

[Professeur Cornelius]

Orcs de Mordor, Urukaïs, légende du vingtième siècle......

En Sindarin (une des langues des Elfes), "orque" se dit Orch, pluriel Yrch.
Ce type de pluriel est inspiré du gallois, comme toute la phonétique du Sindarin.

[Orgenomeskos]

Salut Ferg... euh Professeur Cornélius !

Ton message vient de m'y faire penser...Pythéas évoque un promontoire Orcas / Orkas (extrémité septentrionale de l'Ecosse) qui pourrait se rapporter à notre sujet. Si celà est bien le cas, nous pouvons d'office éliminer l'hypothèse d'une origine latine à ce théonyme.

[Muskull]

Le nom des îles Orcades viennent peut-être de ce toponyme, elle sont pas loin.
C'est aussi par là que commencent à se balader les épaulards (orques) qui attaquaient les kayaks et les curraghs en les prenant pour des mammifères marins.
Sacré méli-mélo...

[Thierry]

Excusez-moi de toujours tout ramener à la maison, mais n'y aurait il pas un rapport avec notre bon géant Gargan qui s'appelle Gorgon sur la colline d'en face....

Les ogres, les géants, Chronos.....les Titans,.....la première génération qui d'une façon ou d'une autre a été chassée ou enfouie, grands dévoreurs qui restent néanmoins présents de façon entêtante....