Société Gauloise

[Muskull]

Le commerce avec le monde romain est essentiellement celui du vin, on peut envisager des rituels associés au vin, et après ?

Le vin a remplacé les autres "boissons d'immortalité", bière et hydromel, avec le succès que l'on connait dans les rituels de sacrifice / partage.
Mon opinion personnelle est que l'intromission de ce "nouvel adjuvant plus efficace à la sainteté" a déstabilisé la société gauloise du fait que :
Une amphore = un esclave... D'où guerres et razzias pour s'en procurer

Point de paranoïa dans tout ceci, mais une organisation destinée à mettre les richesses en sureté, devant les convoitises sans doute pressantes et les tentatives répétées d'envahisseurs proches ou éloignés, qui je pense on été constante, mais dont nous n'avons que peu de renseignements faute d'écrits.

Possible en effet que les raids maritimes saxons ou pictes ne datent pas seulement du IV° siècle, ceux des tribus belges sont à prendre en considération...

[Pierre]

Les oppida semblent avoir été edifiés pour résister aux invasions des Cimbres et des Teutons, et renforcés sans doute au début de la guerre des Gaules. Certains archéologues admettent que le gros des terrassements des oppida de la Somme datent de la Tène III.

Oui et non (désolé )

L'essor des oppida commence à la moitiè du IIème siècle avant J.-C. Les Cimbres et les Teutons n'arrivant qu'à la fin de ce siècle, période qui au demeurant verra la construction de nombreux oppida supplémentaires. Mais qu'elles sont les raisons vers 150 avant J.-C., problèmes Celto-celtes, Celto-germains, crise économique entrainant l'insécurité ? Les auteurs latins ne se sentant pas concernés ont tout simplement oubliés d'en parler.


@+Pierre

[Auetos]

Concernant les "sépultures" de druides, nous avions échangé quelques vues sur :

http://www.gaulois.org/forum-aremorica2 ... sc&tart=30

en pages 3 et 4

Vous vous souvenez Muskull ?

[Professeur Cornelius]

Les druides ayant la place qu'on leur connaît, il est étonnant qu'ils n'aient pas fait l'objet d'une attention particulière.

La place qu'on leur suppose plutôt, en se basant sur certains travaux sur les mythes. Une tripartition fonctionnelle dans les mythes ne signifie pas qu'il ait existé une application sociale généralisée. Guyonvarc'h le souligne d'ailleurs. "L'idéalité" de la société irlandaise (mythique) est peut-être un "phénomène" insulaire comme je le suggère dans le fil sur les slaves...
http://www.forum.arbre-celtique.com/vie ... 3643#33643

Et César ? Il nous aurait (encore) menti ? Et les autres textes anciens sur les druides gaulois ? Soyons sérieux ! Si ça continue, on va finir par décider qu'il n'y a jamais eu de druides, puisqu'on n'en trouve pas trace dans l'archéologie.

[ejds]

Société gauloise ou gallo-romaine??

Comme on peut le remarquer d'un point de vue religieux (et qui demande pour ne pas s'enliser, et SVP, l'ouverture, si ce n'est pas déjà fait, d'un fil spécifique !), il est difficile de faire le point sur la société gauloise dans son ensemble et sur un territoire et qui s’appelle aujourd’hui la France.

1000 ans, 600 ans... ou 60 ans avant JC, les peuplades, les coutumes, les modes de vie et raisons d’être ne sont plus les mêmes. La notion de nation n’existant pas et le nom effectivement ambigu de Gaule n’apparaîtra vraiment qu’avec César et encore s’agit-il des trois Gaules :

http://fr.wikipedia.org/wiki/Gaule

Le temps des oppida

Par contre, comme l’indique concrètement Frédérique, il serait intéressant de définir la raison des oppida, leur époque et mode de retranchement. Tous ceux qui résisteront à l’oppression romaine seront pris d’assaut manu militari d’une manière quasi identique dans tout l’occident dit « celtique », y compris l’île de Bretagne, mais aussi dans tout ce qui sera l’empire romain (ainsi Massada).

Oppidum naturels et forteresses retranchées sur des promontoires côtiers, des buttes inexpugnables … et dont on peut retrouver trace surtout avec l’invasion romaine en territoire ibérique puis aquitain et narbonnais vers 145 av. JC.

Plus au nord, et à la même époque, ce phénomène des oppida ou villes closes, avec la mise au point de levées de terre ou « murus gallicus », peut ainsi définir la crainte des risques d’invasion romaines, non seulement de s’isoler et de protéger les peuplades sédentarisées et leurs animaux domestiques, l’ensilage des récoltes, le regroupement de l’artisanat et des produits manufacturés (armes, monnaies, bijoux…), des tribus voisines mais aussi peut-être de se protéger des tribus ou bandes éparses, de plus ou moins bonne réputation, chassées de leurs territoires.

La route des Oppida

Dés le VIème siècle avant J.C, semble prévaloir dans notre région un habitat, dit des oppida, villages fortifiés, établis sur les hauteurs dominant l'horizon. Ce type d'habitat n'était pas inconnu auparavant - en particulier à Mailhac - mais c'est véritablement à partir du VIème siècle avant notre ère qu'il prolifère, pour reprendre une expression de H.Gallet de Santerre qui décrit bien le phénomène, probablement amplifié, d'ailleurs, par la nature marécageuse du littoral d'alors :

http://www.occitania.fr/itiner/them/oppid/resume/dr.htm

OPPIDUM ENSERUNE

Juché sur une éminence rocheuse, au carrefour des routes terrestres et maritimes, à une dizaine de kilomètres de Béziers, Ensérune constituait probablement un oppidum parmi les plus importants du Midi méditerranéen. Ses vestiges sont caractéristiques de l'habitat pré-romain du Sud de la France. Les tessons de céramique retrouvés lors des fouilles réalisées depuis 1915, permettent d'observer le mélange progressif entre les populations celtes-ibères et les civilisations méditerranéennes.

L'occupation du site correspond globalement à trois périodes. La première débuta au 6e siècle avant J.-C. : les maisons simples, en pisé, étaient dispersées ; de nombreux silos creusés dans le tuf permettaient de conserver ...

http://www.oppidumdenserune.com/info.htm

e.

[Muskull]

Ecrit par DENIS DURAND DE BOUSINGEN pour Le Quotidien du médecin
25-10-2005

Réunissant plus de trois cents pièces, pour la plupart inédites, issues des collections des deux instituts d'anatomie de la faculté de médecine et du musée archéologique de Strasbourg, l'exposition « Histoire(s) de squelettes. Archéologie, médecine et Anthropologie en Alsace »* permet, pour la première fois en France, de confronter le squelette aux regards croisés et complémentaires des archéologues, des médecins et des anthropologues : cet exercice original enrichit chacune des disciplines participantes.


CONSTITUÉES à partir du XVIIIe siècle, les collections d'anatomie de Strasbourg font partie des plus riches du monde mais, à l'exception de quelques pièces exposées dans les instituts, restent peu connues des non-spécialistes, y compris les médecins. Leur présentation, dans les locaux du musée archéologique, permet non seulement de les montrer à un public plus large, mais elle illustre aussi les passerelles entre l'archéologie et l'anatomie. Les archéologues disposent des techniques et des méthodes permettant d'exhumer des squelettes, puis de les dater et de les replacer dans leur contexte ; de leur côté, les anatomistes, médecins légistes, radiologistes, rhumatologues et chirurgiens-dentistes vont y relever des indices sur l'état de santé et les conditions de vie des morts, voire y trouver les causes de leur décès. Les deux disciplines sont donc parfaitement complémentaires et n'ont cessé de se rapprocher, pour constituer ce que l'on nomme désormais l'ostéo-archéologie et la paléopathologie.
Depuis quelques années, l'étude des restes osseux anciens permet, grâce à l'ADN et à la biologie moléculaire, d'étudier de nouveaux aspects de l'évolution humaine, par exemple sa variabilité. L'équipe du Pr Bertrand Ludes, doyen de la faculté de médecine de Strasbourg et directeur de l'institut de médecine légale, mène ce type de recherches. Le Pr Ludes est, d'ailleurs, l'un des trois commissaires de l'exposition, avec la directrice du musée archéologique, Bernadette Schnitzler, et le Dr Jean-Marie Le Minor, maître de conférences en anatomie et en radiologie.
L'exposition est organisée parallèlement aux collections permanentes qu'on trouve dans les salles du musée, selon un ordre chronologique allant du Néolithique à l'époque romaine.

http://www.archeo-net.com/index.php?opt ... 6&Itemid=2

Voir aussi sur le même site le dossier sur :
La villa Gallo-romain(e) des Champs-Choisy (77) : par Franck MALLET (INRAP - CIF)

[Muskull]

Si vous n'avez pas vu le trésor monétaire trouvé dans la cave de la villa c'est que vous n'avez pas regardé mon fil !
D'autres photos de belles pièces aussi...

Cela m'emmène à une question : Avant ce système rural emprunté aux romains = grands propriétaires avec métayers voire serfs, prémisses de la féodalité, quel était le système antécédent ?
- Habitat dispersé avec paysans vivants plus ou moins en autarcie, les marchés et foires des fêtes calendaires comme lieux de trocs ?
- Ou déjà une mainmise de quelques aristocrates gaulois qui se partageaient le gâteau ?
Sûr que l'on peut sérier avant III° siècle et après avec l'apparition des "villes". Quelqu'un a des infos ?

[Thierry]

Dans le dernier numéro d'Archéologia, il y a une interview de JL BRUNAUX, qui évoque la société "guerrière" qu'était la société gauloise....

Il évoque la grande contradiction apparente entre les textes anciens qui décrivent essentiellement l'aspect guerrier des celtes et d'incessantes invasions et les constats de l'archéologie qui nous montre une société paysanne très stable et.......ne nous donne absolument pas d'éléments de réponse pour cette contradiction...

Quelques affirmations sur la structure sociale et le droit qui sont des hypothèses interéssantes mais qui justement ne devraient pas être des affirmations....bref une présentation rapide de son dernier ouvrage "Les Gaulois" dont chaque chapitre devrait mériter débat ici. A suivre....

[Muskull]

A suivre ?
Je pense que l'on peut déjà séparer les terres à hauts rendements agricoles qui produisaient des surplus intéressants pour les commerçants et donc les puissants de l'époque, des terres plus pauvres à faible rendement.
Possible que la main-mise des "aristos" était moins lourde en ces parages où les gens pouvaient vivre en quasi autarcie.
Je me souviens de ponts romains (vers la Creuse) où du côté campagnol il y avait des creux dans la pierre que les historiens du lieu expliquaient comme un droit d'octroi au marché de la ville. Remplir le "creux" de grain (environ 2 litres) ne pouvait convenir qu'à de petits producteurs venant chercher du sel ou du tissu par exemple, à l'aide des faibles surplus de leur production.
Ne pas oublier les systèmes "mafieux" que devaient entretenir les commerçants sur le monopole de certains produits indispensables, comme le sel pour la conservation...
On aurait tort d'imaginer une Gaule éthique, moi je suis du côté des étiques.

[ejds]

Si cela vous interresse, je ferais un topo sur les squelettes mérovingiens lors d'un prochain message.

Oui, un sujet plus pertinent que les "mottes" celtiques ?! :

Une vaste nécropole mérovingienne découverte en Seine-Saint-Denis
25-02 08:40:46

http://actu.voila.fr/Depeche/ext--franc ... 6mgwl.html

== Des centaines de sarcophages, enterrés entre le Ve et le Xe siècles, ont été mis au jour à Bondy (Seine-Saint-Denis), offrant aux archéologues un outil précieux d'étude des peuples mérovingiens et de leurs migrations.

"Il est exceptionnel de trouver plus de 500 sépultures sur un même terrain", se réjouit un archéologue de l'Institut de recherches archéologiques et préventives (Inrap), l'organisme qui réalise la plupart des fouilles préventives en France.

Les fouilles ont été menées entre août et décembre 2005, avant le démarrage prévu de travaux de construction de logements neufs, sur une parcelle municipale située face à l'église.

Au total, 250 sarcophages de plâtre, de calcaire et de pierre ont été patiemment dégagés par les archéologues de l'Inrap et du département. Mais 400 tombes du Bas-Empire (Ve s) répertoriées n'ont pas encore été fouillées, faisant de ce site funéraire l'un des plus riches de la région Ile-de-France.

Les deux tiers des sépultures mises au jour datent de l'ère mérovingienne (VIIe), le reste est attribué au Bas-Empire et à l'ère carolingienne (Xe s).

En attendant un éventuel feu vert pour des fouilles complémentaires, le site a été bâché et remblayé, et les éléments prélevés (300 caisses d'ossements, tessons de céramiques, traces d'habitat) envoyés au centre de Croissy-Beaubourg (Seine-et-Marne) pour y être nettoyés, datés, et - lorsque c'est possible - reconstitués.

Outre quelques armes et un sarcophage massif en calcaire d'une tonne, les archéologues ont eu l'agréable surprise de découvrir une boucle de ceinture en os (montée sur une plaque de cuivre) "assez rare", puisqu'il n'en existe que 35 modèles en Europe, selon l'Inrap.

"Le nombre important de sépultures va nous permettre d'étudier de près les populations, leurs espérances de vie, leurs pratiques", explique Jean-Paul Demoule, président de l'Inrap, qui promet de rendre d'ici la fin 2006 un rapport complet sur les fouilles.

Elles ont déjà permis d'éclairer les archéologues sur certaines pratiques funéraires de "récupération des ossements" des ancêtres lors de la mise en terre d'un nouveau mort.

Les os étaient souvent repoussés dans un coin du sarcophage, ou déposés dans de petits trous autour, quand ils n'ont tout simplement pas été déplacés.

Les analyses chimiques des squelettes devraient aussi confirmer la première hypothèse née de l'observation des crânes: le groupe mérovingien installé à Boniaticus (l'ancien nom de Bondy) était issu d'"une population nouvelle" et "modeste".

A l'image de la Seine-Saint-Denis d'aujourd'hui, département populaire qui rassemble 80 nationalités. "Cela montre que ce territoire était déjà à l'époque marqué par des migrations permanentes", s'enthousiasme M. Demoule.

© AFP.

e.