Ouessant : un mystérieux rituel qui a perduré pendant plus de 2000 ans.
En des temps lointains, les îles de la grande Celtie, ont toujours été fournisseuses de légendes. Et sur cette grande route du commerce qui longe les côtes inhospitalières, repères de pillards des côtes, du trafic maritime, d’ermites prêcheurs au long cours, de congrégations religieuses repliées sur elles-mêmes..., c’est buter à chaque fois sur des pratiques extraordinaires et des rituels on ne peut plus étranges.
Que l’on prenne en détail l’histoire de chaque île, en commençant par celles des côtes ibères, puis d’Armorique, puis celle conduisant aux îles Bretagne, la route et longue et parsemée d’embûches. Découvertes:
Eusa, dernière étape de ravitaillement avant la traversée vers l'Europe du Nord, accueillait les voyageurs. Grande sœur de Sena et gardienne oblige elle aussi des secrets de la mythique ville d’Is et qui vit passer tout ce que la marine antique comptait de bateaux de peaux, pontos vénètes, trirèmes grecques, galères romaines… chargés à l’allée et au retour du grand nord, du luxe superflu et de tout ce qui s’achète, se troque ou se vend.
Sur la route des Isles Anciennes
Le site de Mez-Notariou fait toujours l’objet d’une fouille minutieuse depuis maintenant une quinzaine d’années.
Entre 60 et 85% des ossements correspondent à des épaules ou des ailes droites d’animaux. Ces pratiques votives que les chercheurs sont à mal d’expliquer apparaissent à l’âge du bronze ancien vers 1700 av JC et perdurent encore pendant la période romaine vers le IV è siècle ap JC.
Phénomène insulaire ou s’inscrivant dans un contexte encore plus vaste à découvrir dans ces grands courants d’échanges internationaux qui longent les côtes armoricaines depuis des millénaires ???
La découverte, en 2002, d’un très important dépôt de coquillages, poissons et ossements, associés à de nombreuses poteries brisées fait que l’on s’interroge sur la signification de ce dépôt: s’agissait-il d’une simple poubelle du village ou, comme pour la période plus récente de l’âge du Fer, de vestiges de pratiques religieuses avec sacrifices d’animaux et repas rituels? L’analyse des ossements devrait permettre de répondre à cette importante question. Si la fonction cultuelle des ossements était confirmée, ce serait une première pour cette époque en Europe de l’ouest.
Ainsi Patrice Méniel, spécialiste de zoologie ancienne, a pu suivre l’évolution du cheptel ouessantin sur près de deux millénaires. En effet, les troupeaux de l’âge du Bronze (vers 1500 av JC), de l’âge du Fer (vers 600-500 av JC) et d’époque romaine (Iè au IVè siècle ap JC) sont identifiés. Le mouton et la chèvre dominaient, mais le porc et le bœuf étaient présents.
http://www.ouessant.org/sitefr/hist/pag1aa.html
Peut-on y voir une relation, entre ces curieuses pratiques rituelles alimentaires, votives ou d’autres ?
Ainsi, dans ses écrits, Posidonios d’Apamée qui vécut vers 135-50 av JC (Histoires Livre XXIII)… nous dit : …L’esclave fait circuler [la bière qu’on appelle corma] de droite à gauche : c’est ainsi que se fait le service, et pour adorer les dieux on se tourne aussi à droite.
Mais Pline, XXVIII, V, 2, nous dira plus tard le contraire : In adorando dexteram ad osculum referimus, totumque corpus circum agimus; quod in laevum fecisse Galli religosius credunt.
ejds