Cultes païens sous les édifices chrétiens

[gérard]

C'est pas un canular, le site de la butte de Troussepoil au Bernard en Vendée est un des sites archéo les + importants du département (15 pages dans la CAG 85). Agglomération de 25 ha. 59 fosses, 34 puits, 4 bâtiments romains fouillés avant 1864. 600 vases entiers trouvés entre 1859 et 1879. Puits très "professionels", de 3,25 m à 14 m de profondeur.
Ces puits n'étaient pas que des dépotoirs (voire pas du tout): les objets trouvés sont souvent entiers, les squelettes d'animaux entiers.

Voilà vite et mal dit ce que je truove (vite fait il est vrai).
gg

[gérard]

La statuette en bois haute de 50 cm a été exhumée du puits n°20 le 16 septembre 1871. Elle est dessinée sur la p. 84 de la CAG 85. On dirait une Vierge Marie.

A+

gg

[ejds]

Bon d'accord Tecto!
Mais en échange, faudra qu'on m'esplique ce que "ne siècle" ou encore "nie siècle" signifie dans le texte suivant, car moi pas capter pas bien. Il nous faut un expert en déchiffrage.

NOTES SUR LES FOUILLES DE TROUSSEPOIL

http://www.vacances-en-vendee.com/histoire/ch5.htm

Parmi les objets trouvés par l'abbé Baudry, dans les puits funéraires (1) de Troussepoil plusieurs étaient symboliques.

Les cadeaux de noix, d'après Catulle, se rattachaient aux cérémonies du mariage. On en a trouvé en terre blanche déposés dans un tombeau, avec une lampe, près de Bourbon-Lancy.

Le Chêne, on le sait, était consacré à Jupiter, le myrte à Vénus, le laurier à Apollon, le pin à Cybile, et le peuplier à Hercule.

Cybile était en particulier invoquée pour la santé, et l'on tirait des pignons du pain, qui était son arbre favori, une amande oléagineuse dont on faisait des émulsions tempérantes ...

La figurine de Vénus trouvée à Troussepoil mesurait 0 m. 15 des pieds à la naissance de la tête.

Elle fut coulée dans un moulé à deux faces, et représente Vénus nue par derrière et par devant. Par derrière, elle rappelle- celle de Rome, dite Callipyge ou la déesse aux belles fesses (2).

La figurine de -Troussepoil est en terre blanche et d'origine gauloise... Les figurines qui n'appartiennent pas à l'art gaulois sont généralement rouges.

Il est vrai que dans le principe, au témoignage de Lucain, les cérémonies religieuses n'avaient lieu dans la Gaule, qu'à l'ombre des grands arbres ; mais plus tard, personnifiant les objets de la nature, les Gaulois créèrent des images symboliques qui traduisaient mieux leurs croyances et les aspirations de leur âme.

C'est ainsi qu'à la suite de leur contact avec les Romains ils adoptèrent les figurines que ceux-ci avaient, empruntées eux-mêmes aux Etrusques.

M. Tudot a trouvé dans la vallée de l'Allier, un certain nombre d'ateliers de figuristes, avec les matériaux propres à la fabrication, c'est-à-dire l'argile, le bois et les moules. L'expérience lui a appris que l'usage des statuettes dans la Gaule centrale, date de la fusion du culte importé par les latins avec la religion des Gaulois.

L'habile administration des premiers empereurs, dit-il, accéléra cette fusion, et prépara cette ère de prospérité, de `calme et de grandeur qui marque le ne siècle. "

Dans une des fosses sépulcrales on a trouvé notamment une très jolie 'coupe ressemblant par son galbe, sa capacité et ses motifs de décoration, à celle trouvée à Jard il y a quelques années dans le jardin de M. Potier et déposée au musée de la Roche-sur-Yon. Les moules des courants, des feuilles et des frises sont les mêmes dans les deux. Il n'y a qu'une différence, c'est que les oiseaux qui figurent dans les cercles concentriques sur celle de Jard, sont remplacés à Troussepoil par deux personnages de face plusieurs fois répétés, alternant avec des courants de vigne. Ces deux personnages sont debout et s'appuient l'un et l'autre sur une lyre placée au milieu d'eux. L'un, imberbe et presque nu, a la main droite posée sur le sommet de la tête et représente Apollon ; l'autre, plus âgé. et vêtu, est sans doute quelque lyriste célèbre du nie siècle (le vase est de cette époque).

Ces sortes de 'coupes se donnaient ordinairement en prix, à la suite d'un concours, au musicien qui avait remporté la palme sur ses rivaux. Dans cette hypothèse, elle aurait été attribuée à l'un de ces hardes de Troussepoil qui réjouirent si longtemps des mélodies de leur lyre, les échos aujourd'hui silencieux des trois collines (tria podia), et seraient descendus avec lui dans la tombe, brisée en signe de douleur (3).

NOTES:(1) L'existence des puits funéraires a été, il y a quelques années, violemment attaquée par M. Lièvre, bibliothécaire de la ville de Poitiers, et une polémique assez vive a même été échangée a ce sujet entre le contradicteur et les héritiers de MM. Baudry et Ballereau. Tout en professant la plus sincère estime pour le savant M. Lièvre, dont les théories paraissent séduisantes, nous devons faire observer que de Nadaillac, dans son ouvrage : Moeurs et Monuments des peuples préhistoriques, admet l'existence des puits funéraires. Dans le Bulletin de la Société archéologique de Bordeaux, Tome XX, 3' et 4é fascicules, a paru un article sur le cimetière gallo-romain de Saint-Martin, â Ravenac, où est de nouveau agitée et résolue dans le sens de l'opinion de l'abbé Baudry, la question des puits funéraires. (Bulletin de la Société des Antiquaires de l'Ouest.
Quatrième trimestre de 1896, p. 397.

(2) Le savant antiquaire du Bernard estimait, avec un écrivain catholique, M. Tudot, que " si l'archéologie a droit de parler ainsi de vénus, c'est parce que le sentiment élevé de l'art purifie tout. "

(3) On sait que les Gaulois avaient la musique en si grande estime qu'elle leur semblait venir du ciel, et qu'elle était presque uniquement cultivée par un corps spécial connu sous le nom de Voles, qui appartenait à la hiérarchie sacerdotale. Le nom de PATERNVS, qui avait sa fabrique sur lés bords de l'Allier, étant inscrit sur la coupe de Jard, il est probable, d'après Benjamin Fillon, que celle de Troussepoil a la même provenance. Extrait de Rapport sur les puits funéraires de Troussepoil par l'abbé Baudry.
Annuaire 1868-69

e.

[Pierre]

Facile


C'est une mutation V-n d'un OCR en ASCII



@+Pierre

[gérard]

Sur le nom de la butte de Troussepoil, voir le fil Samhain dans le forum la 'foire à tout'. Ce serait une affreuse bestiole que ce Troussepoil.
La région du Bernard est très riche en mégalithes.
Les mégalithes et les ruines romaines ont du alimenter les histoires fantastiques et épouvantables dans le coin.
Joyeuse fête de la Toussaint à tous !!!!!!

gg

[Muskull]

Vers l’an du Seigneur 1131, dit la légende, Enguerrand II (6), sire de Coucy, « étant adverti qu’il y avoit ès bois et forests proches de la maison, plusieurs bestes sauvages et estranges qui faisoient beaucoup de maus et de cruautez aus environs, entre lesquelles estoient un grand et puissant lion, qui avoit une epaisse et longue chevelure, un regard fier et hideus, le poil herissé, ne redoubtant chien ne le trait du chasseur, s’esmeut et enfla le coeur d’une ardeur et desir de le combattre, se fit guider au lieu où il hantoit….. Et quant et quant d’un courage de Theseus, et d’une force et résolution d’Hercules, et la dexterité d’un Lysimachus, saillit si hardyment sur ceste beste furieuse, et la serra de si près, que l’ayant longuement combattu cors à cors, enfin il la vainquit et fit mourir. Dont il acquit un tel renom partout, que la memoire de sa reputation n’en peut jamais estre esteinte. »

L’Alouette, Traité des nobles et histoires des seigneurs de Coucy.

[Tectosage]

Bonjour et merci pour Troussepoil et ses puits,

J'aimerais avoir le temps d'effectuer une étude comparative entre les contenus des puits de Troussepoil et ceux de Vieille-Toulouse d'une part et d'autre part de rapprocher ces indications des divinités celtes et des mythes. Il me semble qu'il y aurait lieu d'interroger les divinités chthoniennes et dionysiaques.
Vaste programme... Chaque fois que je cultive un petit arpent, le champ de mon ignorance s'agrandit ! C'est comme l'amour, il ne se partage point, il s'agrandit.
Peut-être bien que la plénitude serait de savoir que l'on ne sait pas grand chose, quasiment rien et qu'il suffit d'aimer, de bien aimer.

J'm'en va digérer ça...

Cordialement

Tecto

[ejds]

Une caverne d’Ali Baba se cache sous le temple

SAINT-SAPHORIN
Sous la remarquable église du bourg de Lavaux, une crypte a été aménagée en un musée moderne archéologique.

BERTRAND DUBOIS
Publié le 30 décembre 2006


http://www.lapresse.ch/vqhome/edition/d ... on=ls.html



TRÉSORS: Le pasteur François Rosselet dans les fondations du temple avec des ossements humains vieux de près de deux millénaires. En 50 de notre ère, une riche villa romaine occupait les lieux. / MATHIEU ROD

[...]
Un site gallo-romain

Le site de Saint-Saphorin a fait l'objet de fouilles d'une grande ampleur dans les années 1970 qui ont permis de mettre au jour un site gallo-romain. En 50 de notre ère, une riche villa romaine occupait les lieux. Dans les vitrines, des copies d'objets d'alors, statuettes, éléments d'armes ou plaque de maquillage, sont exposées. Sur les murs, issus des fouilles, sont posés des lumignons colorés. Ils balisent les vestiges des bâtiments qui se sont succédé au fil des siècles. Avec un peu d'attention le visiteur distinguera les ossements d'une tombe médiévale. Comme emblème de l'aménagement muséal trois copies de chapiteaux carolingiens sont posées sur autant de piliers. Un petit document illustré est à disposition des hôtes. Ils peuvent aussi laisser leur griffe sur le livre de ce musée ouvert en toute discrétion en septembre 1999. [...]

e.

[aryann]

Bonjour à tous!
Puisqu' EJDS a eu la gentillesse de parler d'un site suisse je me permets d'inclure ici un tout petit message. J'ai recherché et trouvé pas mal d'églises et de chapelles construites sur d'anciens lieux de cultes, notamment sur des tumuli. Le plus bel exemple que j'aie visité dans ma région est la chapelle de Démoret (petit village pas très loin d'Yverdon) construite au XIV. Il y a 2 trappes, une vers l'entrée de la chapelle et l'autre derrière l'autel auxquelles on peut accéder librement. Elles nous mènent au coeur du tertre et on peut y admirer de très belles tombes. Enfin moi j'aime les tombes!!!
Sinon l'église de Moudon ou même la cathédrale de Lausanne ont paraît-il été construites aussi sur des sites pré-chrétiens, mais là il faudrait peut-être les commentaires d'un professionnel...
Sinon si ça intéresse quelqu'un j'en ai répertorié pas mal en Suisse romande et je transmets volontiers ma petite liste...

[ejds]

Sinon l'église de Moudon ou même la cathédrale de Lausanne ont paraît-il été construites aussi sur des sites pré-chrétiens, mais là il faudrait peut-être les commentaires d'un professionnel...

Anciens lieux de vie, mais aussi lieux de mort et de sépultures, il y a aussi :

Le site archéologique de la Cathédrale Saint-Pierre


http://www.ville-ge.ch/musinfo/mahg/pub ... ntique.htm

Sous la cathédrale Saint-Pierre se cachent les vestiges des églises qui l’ont précédées dont la plus ancienne remonte à la fin du 4ème siècle : un témoignage saisissant de la Genève paléochrétienne, pôle important du développement du christianisme au nord des Alpes. Mais le sous-sol de Saint-Pierre abrite aussi des traces préchrétiennes de l’occupation de la colline (puits, aire de traitement de grain, bâtiment à probable vocation cultuelle…). Là subsistent des traces aisément lisibles de la Genève antique malgré l’occupation continue du site.

Site archéologique de Saint-Pierre
Cour Saint-Pierre 6
1204 Genève
Tél: +41 22 311 75 74
Infos pratiques: http://www.ville-ge.ch/geneve/culture

Pour en savoir plus

Ch. Bonnet, Genève aux premiers temps chrétiens, Fondation des clefs de Saint-Pierre, Genève, 1986.

Saint-Pierre au fil des siècles, Fondation des clefs de Saint-Pierre, Genève, 1991.

Ch. Bonnet, Les fouilles de l’ancien groupe épiscopal de Genève (1976-1993), Cahiers d’archéologie genevoise I, Genève, 1993.

On a ainsi retrouvé Un squelette gaulois vieux de 2100 ans découvert sous la cathédrale de Genève.

Le document de Snorri posté sur le site Aremorica : :shock:

Sinon si ça intéresse quelqu'un j'en ai répertorié pas mal en Suisse romande et je transmets volontiers ma petite liste...

Hum, très intéressant ! Veux-tu bien les poster sur le forum AC ?

e.

[ejds]

Toujours en Suisse : :?

Archéologie: Delémont perd une chapelle du Moyen-Âge et gagne un mausolée gallo-romain du IIe siècle
23.01.2007 16:16

http://www.tsr.ch/tsr/index.html?siteSe ... 9565383000

Le chapiteau conservé au Musée jurassien d'art et d'histoire de Delémont appartient à un monument funéraire datant de l'époque gallo-romaine. Il était jusqu'à récemment rattaché à une chapelle du Moyen-Age. La preuve de l'origine de cette partie supérieure d'une colonne, mise à jour dans les années 1830, a été fournie après le recollement d'un fragment d'une feuille sculptée provenant de fouilles récentes sur le tracé de l'A16. Ce mausolée date du IIe siècle. Delémont a donc consolidé ses racines gallo-romaines avec un monument de prestige, a annoncé mardi le Jura. (SWISS TXT)

Un mensonge de 170 ans

ARCHÉOLOGIE Les fouilles de l'A16 obligent de réécrire l'histoire jurassienne. Le chapiteau découvert en 1830 n'appartenait pas à une basilique du Moyen Age. Il date de l'époque gallo-romaine.

JEAN-PIERRE MOLLIET
23 janvier 2007


L'archéologue Vincent Légeret montre une pièce retrouvée il y a 170 ans:
il s'agit du fragment d'un mausolée datant du IIe siècle.
Photo © Bist/Roger Meier

http://www.lematin.ch/nwmatinhome/nwmat ... e_170.html

Le mystère entourant un mythe qui a servi à colporter de jolies histoires légendées durant plus de 170 ans a été percé. Le chapiteau découvert dans les années 1830 à Delémont ne provenait pas d'une église. Il n'a donc pas joué un rôle fondamental dans l'histoire de la région. Il n'est pas lié au martyre du fondateur de l'abbaye de Moutier-Grandval, saint Germain, considéré comme l'un des saints fondateurs du Jura et dont la dépouille, après son assassinat, aurait été déposée dans une basilique.

Le recollement d'un fragment d'une feuille sculptée provenant des fouilles de 1999 sur le tracé de la Transjurane démontre qu'il s'agit d'un mausolée datant du IIe siècle. Ce type de monument est si rare que l'on n'en connaît en Suisse que sur deux sites: à Avenches et à Wavre, au nord du lac de Neuchâtel.

L'archéologue Vincent Légeret avoue qu'il a fallu une série d'événements particuliers et de la chance pour que la vérité éclate sur ce pan de l'histoire régionale: «Les fouilles sur l'A16 ont révélé les vestiges d'un mausolée gallo-romain qui jouxtait une autre construction. Nous avons récolté quelque 40 000 fragments, dont 5000 de pierre sculptée. Par bonheur, ce chapiteau avait été sorti d'un entrepôt du Musée jurassien. Nous avons découvert qu'un de nos fragments collait parfaitement à un des côtés de ce chapiteau.»

A la suite d'un long processus de reconstitution, ce sont quatre statues représentant la famille du défunt et en relief des cortèges marins et bachiques et des médaillons de divinités en buste qui ont pu être restitués. Pour François Schifferdecker, de l'Office cantonal de la culture, l'existence de ce monument de prestige d'une qualité architecturale et iconographique totalement inattendue consolide les racines gallo-romaines de Delémont: «La région, contrairement à ce que l'on imaginait jusqu'ici, était un monde fortement habité à l'époque romaine. Il ne serait pas étonnant de découvrir que chaque localité de la vallée recèle une villa gallo-romaine.»

Sur le web
» A16 Transjurane
» République et canton du Jura: Archéologie et Paléontologie

© Le Matin Online

e.