Géants et princes

[Jacques]

Bonjour-bonsoir à tous

Tout d'abord bravo pour le sérieux et le niveau de ce forum, que j'ai parcouru dans tous les sens depuis quelques semaines avant de m'y inscrire.
Ma question porte sur la toponymie, et en particulier l'utilisation dans les lieux-dits des mots « géants » et « princes ». J'avais lu il y a quelques années un article (que j'ai perdu) sur l'emploi de ces deux mots correspondant, dans la mémoire populaire, au temps de l'indépendance celtique. Par exemple : dans la forêt au pied de laquelle j'ai passé mon enfance et mon adolescence existe un chemin partiellement empierré, reconnu par les archéologues comme une voie d'époque gauloise, et qui se nomme « la route des princes ». Plus au nord, dans une autre forêt, un autre chemin dans le prolongement du premier porte le même nom. Il passe d'ailleurs, dans la première forêt, au pied d'un oppidum (en éperon barré, je crois) injustement baptisé camp de César par la tradition populaire (comme beaucoup d'autres).
Quelqu'un a-t-il d'autres exemples de ces appellations ? Ou mieux, des traces de l'étude qui a été faite de ces toponymes ?

[gérard]

Bienvenue, voisin angevin!
De quel "camp" parlez-vous?
S'agit-il de celui de la Segourie?

Cordialement,

gg

[Jacques]

Non, désolé, cher voisin,

je suis né loin d'ici, au nord du pays des Parisii, au pied de la forêt de Montmorency, et l'oppidum en question est celui de Taverny, dont on a parlé ici :
http://forum.arbre-celtique.com/viewtopic.php?p=27609#27609
et là : http://forum.arbre-celtique.com/viewtopic.php?p=28886#28886

[Pierre]

Bienvenue Jacques ,

je suis né loin d'ici, au nord du pays des Parisii, au pied de la forêt de Montmorency, et l'oppidum en question est celui de Taverny.

Dis Orgeno,


A J-11, comment doit-on qualifier ça ? Abandon de poste ou désertion

Va falloir traiter ce problème au très prochain conseil des hommes en arme

@+Dyteutos

[Jacques]

Il y a prescription, ça fait plus de trente ans...

[Leucobena]

Le sabot de frotey, près de Vesoul, c'est Gargantua qui l'a oublié là...:

[Marc'heg an Avel]

Salut de la pointe d'Occident,

En Bretagne, nous avons des toponymes en Maël : -Carhaix, -Pestivien.

Il s'agit en principe de correspondants de *mega- (Ronan en dira ce qu'il pense), qui dans un cas, désigne des collines, et dans un autre désigne des princes. Mais le sens global reste : éminence, hauteur. Bonjour la sémantique.

Confusions possibles avec moel = colline, et mel / meil = moulin, selon les moulins.

On peut étendre la notion de géants aux monstres.

On a aussi un écho dans la légende arthurienne, en particulier dans la Bataille de Carohaise, où il est évoqué que Léodagan fut fait prisonnier et retenu dans le camp des géants, mot qui, selon l'analyse des forces en présence, désignerait les Alamani / Allemands (abus d'interprétation à partir de Alt-Man ? )

Sujet ouvert.

JCE

[Rónán]

Mael vient du brittonique maglo-. Je sais pas s'il y a un lien avec mega-, comme tu dis.

Meilh signifie moulin mais dans la plus gde partie de la Bretagne on dit milin, il me semble. Je sais pas si meilh vient de la mm racine que milin. Ce dernier vient du latin molinâ.

[Taliesin]

Hello tout 'an dud !

dans les Monts d'Arrée, on a le Roc'h Begheor, c'est-à-dire le Roc'h bez ar c'haour = le rocher de la tombe du géant

[Marc'heg an Avel]

Salut,

A Lannion-Servel, au-dessus de la rive gauche de l'embouchure du Léguer, il y a aussi : Crec'h ar Romp.

Il me semble que localement il soit interprété en Côte (hauteur, promontoire) du Géant. (SGDG !)

Ceci nécessite une vérification.

JCE

[Jacques]

Meilh est utilisé dans toute la Cornouaille http://sbahuaud.free.fr/ALBB/Kartenn-458.jpg
ce qui représente une bonne partie de la Bretagne.
Pour ce qui est du sujet que j'ai lancé, je ne voulais pas parler de ces phénomènes géologiques qui paraissent avoir été laissés par des géants, mais des dénominations princes et géants appliquées à des sites ou à des traces du passé celtique de la France, comme s'il était resté dans la mémoire populaire un souvenir de l'aristocratie gauloise. (la route des princes dont je parle est un simple chemin forestier, pas un phénomène de la nature)

[Marc'heg an Avel]

"... comme s'il était resté dans la mémoire populaire un souvenir de l'aristocratie gauloise."

Soit.

Mais le problème est que le réseau routier gaulois de l'indépendance a bien souvent été recouvert, ou remplacé, par le réseau routier romain - gallo-romain.

Il y a fort à craindre que l'aristocratie gallo-romaine ne soit plus tout à fait la même que l'aristocratie gauloise.

Les routes des princes ne seraient-elles pas devenues celles des maîtres ? à quelle qu'époque que ce soit ?

Le Camp du Drap d'Or est tout simplement situé sur la Leulène, ancienne route romaine de la mer (Sangatte) à Arras.

De même que la voie d'Agrippa était LA voie de la Méditerranée à la (G)Bretagne : voie impériale, voie princière entre toutes.

En Petite Bretagne, nous avons plusieurs "Chemins d'Ahès".

Ils semblent tous avoir la particularité de s'orienter sur Carhaix, ville supposée, de façon romantique, être celle de la princesse Ahès.

Beaucoup plus proche de nous, je peux citer le cas de la route nationale 12, de Rennes à Brest, qui, dans le secteur de Basse Bretagne (= bretonnante), était appelée par la population 'indigène' : Hent roial = le chemin royal = la route du roi.

Je l'atteste encore, pour l'avoir recueilli moi même localement, jusqu'à la fin des années 1970.

JCE

[Rónán]

Meilh est utilisé dans toute la Cornouaille

Pas tout à fait: dans les marges et dans l'est on utilise milin

[gérard]

Pour , peut-être!!! la mémoire populaire, cf le fil sur le mont gargan dans forum archéologie (je reproduis mon texte):
Bonjour,

Que des légendes anciennes soient attachées à des sites qui récemment se sont révélés archéologiques n'est pas si étonnant que cela, au fond. Je me souviens d'un article, d'il y a quelques années, était-ce dans Archéologia, était-ce sur les Taurisques ou les Scordisques, peuple cavalier celte (dans l'actuelle Serbie) où la tradition orale laissait pressentir les riches découvertes faites sur ces cavaliers à l'endroit où la légende était située. La légende s'est trouvée en quelque sorte confirmée par les découvertes.

Pour l'oppidum du Puy de Gaudy, dans le département de la Creuse, en Sainte-Feyre, j'ai trouvé ceci (après avoir constaté d'abord par d'autres méthodes des faits, disons troublants, par rapport à mes hypothèses).

"LÉGENDES
Au Puy de Gaudy en Sainte-Feyre (23) sont attachées des légendes. Extraits de l’ouvrage de François Guyot "Les pierres à légendes du Limousin" (nos 65-68 d’Ethnologia, 1994, publiée par la Société d’Ethnologie du Limousin et de la Marche) : p. 267,
1) tiré de CHANTRELLE, Légendes limousines, Lemouzi, n°86, Brive, 1903, page 61 "…sur une haute colline du nom de "Puy Gaudy", se trouve le mamelon de "l’Enfer" avec d’énormes blocs de rochers qui sont le séjour de Satan et des réprouvés, et qui, à minuit, le jour de Noël, vomissent des tourbillons de flammes au milieu desquels surgissent des esprits porteurs de torches, …".
2) lire GILBERT LACONCHE, Légendes et diableries creusoises, Tome 3, Saint-Sulpice-les-Champs, 1983, pages 86-90.

Aurait-t-on là le souvenir de feux allumés sur le sommet à des dates bien précises (ici pour "conjurer" la nuit la plus longue de l’année), pour des raisons à la fois religieuses, calendaires et d’orientation ?"

gg

[Pierre]

Désolé Jean-Claude,


Comme pour les Insubres, pas d'accord.

Encore une fois, en quoi des données insulaires, ont pu intervenir au nord de Lutèce ?

Jacques est actuellement chez les Andécaves. Ca ne dit rien ?


@+Pierre