|
Corps et âmeModérateurs: Pierre, Guillaume, Patrice
25 messages • Page 1 sur 2 • 1, 2
Corps et âmeBonjour à tous,
Nouvel inscrit, j'ai le plaisir de vous lire depuis pratiquement une année. Mon inscription fait suite à une recherche qui n'a pas aboutie, ni sur le forum de l'arbre celtique, ni ailleurs (quoique mes recherches n'aient pas été très poussées !) Lors d'une visite d'un site d'archéologie expérimentale au sud de Toulouse, le guide-conférencier a évoqué certains traits de la spiritualité des "celtes" : il parlait de leur croyance en deux états après la mort, un état "corporel" lié à la terre et un état "spirituel" lié aux cieux. Personnellement, j'en étais resté à une croyance des Gaulois en la métempsychose. Je n'ai pu retrouver ailleurs trace de ce que j'ai entendu lors de cette visite, avez-vous connaissance de quelque chose d'approchant ? Merci "Que sont des réponses qui n'entrainent pas d'autres questions ?" demande-t-il sa brouette pleine d'interrogations.
A ma connaissance, aucun texte ne fait allusion à ce dédoublement de l'être après la mort, ni à une "vie de l'esprit liée au ciel".
Il est incontestable que les Celtes, comme les autres peuples de l'Antiquité et du Moyen Âge, croyaient à une survie de l'âme. Les textes gréco-latins sont clairs à ce sujet. Les tombes celtiques, depuis Halstatt, montrent que, pour les hauts personnages au moins, on croyait à une survie post-mortem, vraisemblablement très semblable à la vie terrestre. Les conceptions qui nous sont parvenues à propos de l'autre Monde associent souvent le monde des morts à celui des dieux. Le Sid irlandais est un monde d'abondance et de paix (le mot Sid signifie étymologiquement "paix") dans lequel il n'y a plus ni maladie ni mort, et où les différences de classes sont abolies. Il est situé, soit sous les tertres ou au fond des lacs, soit au-delà de la mer. Le temps y est aboli, ou au moins, il ne fonctionne pas comme notre temps. Il en est de même de l'espace. Il serait intéressant de questionner le guide que tu as entendu sur les sources de sa thèse.
Entièrement d'accord et je regrette d'avoir laissé ma surprise l'emporter sur le moment plutôt que lui avoir demandé des renseignements complémentaires. Il y aura certainement une autre occasion pour retourner sur ce site, mais y retrouverai-je ce guide, qui à priori faisait partie des membres impliqués dans le site. A-t-il des sources précises ? Ou a-t-il "simplement" mélangé mythes celtes et mythes égyptiens (ba et ka) ? En tout cas merci d'avoir répondu si rapidement. Si personne ici n'a entendu parler de ce dédoublement post-mortem, il y a de fortes chances que ce ne soit que délires... Stéphane, le Poulpiquet "Que sont des réponses qui n'entrainent pas d'autres questions ?" demande-t-il sa brouette pleine d'interrogations.
Il y a effectivement une croyance "post mortem" sur une forme de dédoublement mais elle est d'un domaine ancien de croyance de "revisitation" du mort qui appartient au culte des ancêtres. Style "mon ancêtre m'inspire des actes dits dans les traditions orales. Si je me trompe "il me le dira" d'une façon ou d'une autre.
Mais pas comme dans le vaudou, de possession d'un être vivant par l'esprit du mort. Muskull / Thomas Colin
Comme l'eau modèle la terre, la pensée modèle le possible. http://muskull.arbre-celtique.com/ http://thomascolin.fr
La survie de l'âme est fort croyé par les tribus guerrières celtiques, ils n'ont pas la peur de mourir durant la guerre. Ils croyais que le mort durant la guerre est le plus noble, et que le "Morrigu" (déesse de la guerre) les conduirait à 'Tir na n'Og' un des autres-mondes celtique.
("Tir na n'Og" 'le monde de jeunesse') Il y a plusieurs d'autre-mondes - Tir na mBan - le monde des femmes (ce monde était specialement pour les guerrières) Tir na mBeo - le monde des vivants Tir n'Aill - le monde d'ailleurs Tir fo thuinn - le monde au-dessous des vagues et en gallois Gwlad yr Haf - le monde de l'été Beannachd leibh Nic An-tSaoir Serch sy'n y Nerth y ddihuno y Ddraig gysglaid
Ben, les têtes qui parlent, Samain, les mesnies, entre autres mais cela a plus trait à la proximité de l'autre monde qu'à des revenants.
Muskull / Thomas Colin
Comme l'eau modèle la terre, la pensée modèle le possible. http://muskull.arbre-celtique.com/ http://thomascolin.fr
Salut,
Plutarque, De la Face qu'on voit sur la Lune:
L'informateur de Sylla est donc un Breton qui a résidé à Carthage... Pensez-en ce que vous voulez! A+ Patrice Pi d'avri vaut fout' d'berbis
C'est un canular ?
De mémoire d'archéologue des religions, je n'ai jamais vu citer ce texte nulle part - pas chez J.-L. Brunaux, en tous les cas, pourtant amateur de ce genre de friandises. Un Breton dans la Rome tardo-républicaine, dissertant avec Sylla de ses conceptions religieuses ! A première lecture, le texte est aussi important que ce que nous rapporte Cicéron de son entrevue avec le druide Diviciacos. Patrice, pourrais-tu nous en dire un peu plus sur le contexte de cette rencontre insolite et l'interprétation historique qui en a été faite ? Site Internet : http://luern.free.fr
Salut,
Non, non, ce n'est pas du tout une blague. Seulement personne n'a jamais repris la deuxième partie de ce texte et j'ignore pourquoi... Même Guyonvarc'h n'en parle pas. Il n'existe pas de traduction française de qualité: il vaut mieux regarder celle de la Loeb Classical Library. Quand à Brunaux, son inventaire des textes sur la religion gauloise est franchement ridicule: il vaut mieux se référer à Johannes Zwicker, "Fontes religionis celticae antiquae", publié à Bonn et Berlin dans les années 30. Dis, il me semblait que je t'avais envoyé un tiré à part de mon article publié à ce sujet dans Ollodagos (vol. XVIII)? Le Sylla en question n'est bien sûr pas le Sylla historique mais un contemporain de Plutarque. Je sais bien que ce texte est une "bombe" pour la connaissance de la religion celtique... Mais jusqu'ici, malgré l'avoir signalé plusieurs fois, je n'ai guère eu d'échos... A+ Patrice Pi d'avri vaut fout' d'berbis
Tant pis pour la vision romantique d'un Plutarque et d'un Sylla se livrant à un dialogue imaginaire à travers les âges. Le contexte historique auquel se réfère le texte est plus récent, mais cela n'ôte rien à son intérêt !
Pris en flagrant délit, concernant ton article : il se situe en bonne position, au-dessus de la pile de dossiers auxquels je n'ai pas eu le temps de m'atteler depuis cet été. Je le lirai avec d'autant plus d'attention ! Site Internet : http://luern.free.fr
J'en avions causé v'là longtemps.
http://forum.arbre-celtique.com/viewtop ... =5746#5746 J'avais la cote avec les smyleys en ce temps là . Muskull / Thomas Colin
Comme l'eau modèle la terre, la pensée modèle le possible. http://muskull.arbre-celtique.com/ http://thomascolin.fr
Il est quand même un peu zarbi ce texte, je comprends la surprise de notre ami.
Ce concept philosophique des 3 corps est néoplatonicien en diable, celui de la lune comme monde "intermédiaire" se retrouve dans la Kaballe hébraïque médiévale qui, on le sait, a été élaborée en Espagne lors de la rencontre pacifique des 3 religions du Livre, de l'Ecrit plutôt. (il a d'ailleurs donné le concept du purgatoire chrétien plus tard) Plutarque est du premier siècle, il se référencie aux pré-socratiques, il y a un drôle de méli-mélo avec des théories alexandrines plus tardives du 2° et 3° siècle. C'est peut-être pour cela que les spécialistes l'éludent car ils s'en méfient, moi il me laisse perplexe car j'y retrouve peu des mythes celtiques et beaucoup des théories alchimiques médiévales basées justement sur les néo-platoniciens. Qu'en penses-tu Fergus ? Les daïmons et non "démons" qui descendent de la lune pour inspirer les oracles, ça c'est socratique et lié à l'influence chamanique sur la philosophie grecque (voir le fil). L'allégorie du soleil qui recueille l'intellect, c'est du Ibn Sena (Avicenne) tout craché dans sa vision des temps différentiels et cycliques liée à un monisme inspiré. L'on connaît aussi son influence sur la pensée médiévale et la contradiction d'Avéroès à son sujet qui à conduit, par adoption du "monisme restreint" de Spinoza au cartésianisme. N'y aurait-il pas là un ajout d'un "savant" néoplatonicien au manuscrit originel vers le III / IV° siècle ? Comment le savoir... Muskull / Thomas Colin
Comme l'eau modèle la terre, la pensée modèle le possible. http://muskull.arbre-celtique.com/ http://thomascolin.fr
Salut,
Non non, pas d'ajout possible. D'ailleurs le dialogue est incomplet. Nous n'en avons qu'un très large fragment. Sur la notion de Purgatoire, Jacques Legoff pense que l'influence irlandaise sur cette conception est déterminante: elle introduit une notion de durée que le "feu purificateur" du "proto-purgatoire" (le terme est de moi) n'a pas. Dans mon article, j'ai fait état de cette conception triple (en fait quintuple) de l'homme comme étant probable chez les Celtes: les Grecs l'ont connu, mais aussi les Hindous. Cette conception peut très bien appartenir au plus ancien fond eschatologique indo-européen. Il faudrait que je demaned à Claude Sterckx l'autorisation de mettre mon article en ligne pour que j'évite de refaire tout l'argumentaire... Mais ceci-dit, il ne faut pas hésiter à poser des questions. Muskull, Avicenne n'était-il pas lui-même un grand commentateur de Platon? Plutarque était un initié des mystères dyonisiaques. Or ce qu'on sait des cultes dyonisiaques ne coincide pas avec ce qui est dit dans ce discours. Donc soit Plutarque a inventé (ce qui paraîtrait étrange dans un dialogue de type platonicien didactique), soit il a transcrit quelque chose de réel. A+ Patrice Pi d'avri vaut fout' d'berbis
25 messages • Page 1 sur 2 • 1, 2
Retourner vers Mythologie / Spiritualité / Religion Qui est en ligneUtilisateurs parcourant ce forum: Aucun utilisateur enregistré et 44 invités
Accueil |
Forum |
Livre d'or |
Infos Lègales |
Contact
Site protégé. Utilisation soumise à autorisation Conception : Guillaume Roussel - Copyright © 1999/2009 - Tous droits rèservès - Dèpôts INPI / IDDN / CNIL(1006349) / SCAM(2006020105) |