Communautarisme

[Taliesin]

Est-ce que Françoise Morvan parle breton ?

Je me demande si toute cette histoire et son bouquin n'ont pas pour origine un désaccord personnel grave entre Per Denez et Françoise Morvan. Genre : il lui aurait mis la main au fesses dans les couloirs de la Fac et elle lui aurait retourné une paire de baffes. ça expliquerait pas mal de choses.

Sinon, Françoise Morvan étant bretonne, on s'aperçoit qu'il n'y a pas besoin de l'état français pour démolir la culture et la langue bretonne : les Bretons sont assez grands pour le faire eux-même.

[Professeur Cornelius]

Ce n'est pas la première fois qu'on évoque ici la question du déclin du breton, et le nationalisme breton de l'entre-deux-guerres à aujourd'hui. Ca ne me paraît pas trop décalé sur ce forum, ou alors, limitons-nous vraiment à l'antiquité et au moyen-âge. Ne parlons donc plus du breton moderne ou de l'irlandais moderne.
Cette question, pour douloureuse qu'elle soit, fait partie de l'histoire des peuples (néo-)celtiques.
Je reconnais bien volontiers que le texte de Françoise Morvan est orienté, qu'il représente son opinion sur la question, et non une étude historique impartiale (ça existe ?), mais c'est souvent le cas lorsqu'on aborde des questions historiques "chaudes" parce que récentes.
En tout cas, le fait que j'aie posté ce lien ne signifie pas que je partage tout son contenu. Je dois même dire que je ne connais pas assez bien le sujet.

[Pierre]

En tout cas, le fait que j'aie posté ce lien ne signifie pas que je partage tout son contenu. Je dois même dire que je ne connais pas assez bien le sujet.

Oui,


Mais dans ce cas, essayes de l'annoncer sur le message initial. Sinon, nous nous demandons, si c'est du lard ou du cochon...

Et s'il vous plait, en initiant un fil, essayez de centrer le débat. Afin de laisser une liberté de mouvement aux différents intervenants...



@+Pierre

[Professeur Cornelius]

Décidément, je suis d'une maladresse !
Faut-il en conclure que, sauf annonce contraire, tous les liens postés expriment l'opinion de celui qui les poste ?

[Sedullos]

Salut à tous,

Tout cela va finir, en engueulade, cf mes posts il y un ou deux ans sur le livre de Françoise Morvan, Le monde comme si.

Je me suis accroché avec Luernos.

Quelques éléments de réponse.

Bien sûr que Françoise Morvan parle breton et connaît le breton, sinon elle n'aurait pas édité les oeuvres complètes ou presque de François-Marie Luzel chez Terre de Brume/PUR. D'où les procès avec Pierre Denis /Per Denez qui ont constitué un désaccord personnel grave !

Il semblerait qu'elle ait perdu en partie ces procès. Pour le reste, je préfère ne rien dire de Per Denez.


Depuis, elle casse systématiquement l'Emsav, y compris des gens que j'appréciais comme Xavier Grall ou Glenmor que j'ai rencontré à plusieurs reprises, qui m'a reçu chez lui en 1982. Je n'arriverai jamais à le voir en national-socialiste. Je n'y crois pas

Donc, en ce qui me concerne, j'ai pris beaucoup de recul par rapport aux opinions de Mme Morvan. Et je partage un peu le regard de Taliesin et de Ronan, l'Emsav se débrouille très bien pour se démolir lui même avec parfois l'aide financière de certaines institutions françaises, officielles ou moins...

Quant au métissage universel et obligatoire, il y a derrière tout cela une "suggestion" qui pourrait bien s'abreuver à la même source qui a produit certaines rivières pourpres de sinistre mémoire.

L'objectif final étant de détruire, d'éradiquer tout ce qui subsiste de l'esprit traditionnel, lequel, à l'image de la bio-diversité a toujours accepté la différence.

[Taliesin]

oui, au fait, c'est quoi le débat ? Y a-t-il une dérive communautariste en Bretagne aujourd'hui ? Les militants bretons (qu'est-ce qu'un "militant breton" ?) sont-ils tous les héritiers et continuateurs spirituels du PNB des années 30-45 ? Ont-ils une si grande influence politique, comme semble le croire Françoise Morvan ?

En fait, je ne crois pas que l'article, ou le livre de Françoise Morvan soit une bonne manière d'aborder le sujet, d'un point de vue strictement historique et neutre politiquement : son bouquin tient plus du règlement de comptes personnel que d'une véritable étude scientifique.
L'histoire du Mouvement breton reste à faire, mais on peut déjà essayer d'en tracer les grandes lignes. Elle ne commence pas entre les deux guerres, mais à la fin du 19ème siècle, en pleine période romantique et d'éveil des nationalités : c'est ce qu'on appelle l'Emsao kentañ (le premier Mouvement breton), celui des bardes et des néo-druides.

La suite au prochain épisode....

[Marc'heg an Avel]

Salut amicalement à tous, Bretons et non Bretons.

Le débat sur les droits et la défense de la culture bretonne entre dans le cadre des droits et des défenses des cultures dites 'minoritaires' dans le cadre de l'Etat français jacobin.

Le seul fait de le revendiquer est un acte politique, puisque l'Etat français jacobin ne reconnait pas l'existence de ces minorités culturelles et qu'il a déjà tout fait pour les faire disparaître, toutes preuves à l'appui et déjà reconnu coupable de cela au niveau international.

Se revendiquer Breton EST politique !

Je suis Breton !

Amitiés à tous.

Jean-Claude EVEN.

[Muskull]

Mouais...
Moi j'suis breton et j'ai pas besoin de le revendiquer pisque toute ma famille est du bout et que je ne suis pas tombé de la lune dans l'carré d'choux, quoique .
Toutes ces salades me passent par dessus la tête vu que j'aime pas les étiquettes qui ne sont là que pour faire vendre un produit.

Mais toutes vos contributions m'ont fait lire Françoise et je la trouve plutôt sympathique et modérée comme littéraire, de plus son travail de mettre à jour une mémoire oubliée est intéressant. Maintenant qu'elle "l'ai un peu mauvaise" par suite d'aggression et de mauvaise foi, je le comprends très bien, tout le monde ne fait pas zazen 5 heures par jour...
J'aime bien quand elle dit que "les gens font comme si...", la comédie humaine quoi, de se croire ceci ou celà et de le monter en mayonnaise.
Ecce homo, voilà pour moi.

[Sedullos]

Salut,

Jean-Claude, le jacobinisme de l'Etat français est insupportable, on est bien d'accord. Le mal est fait pour toujours.

Je me souviens d'une conversation avec Christian-J. Guyonvarc'h qui me disait : "le breton (la langue bretonne) ne représente pas une menace pour la République, c'est le refus d'enseigner la langue qui crée l'autonomisme."


Muskull, Françoise Morvan est une dame très sympathique et très intelligente, mais il lui appartient de savoir s'il faut jeter le bébé- la culture bretonne- avec l'eau du bain (les dérives nationalistes).

Elle a une façon de noircir les choses dans ses écrits qu'on ne retrouve pas forcément dans une conversation avec elle. Je l'ai rencontrée une fois en Charente à l'automne 2001 ainsi que son compagnon le traducteur André Markowicz, une personne très intéressante avec une intelligence et un humour remarquables.

Pour ma part, je crois que j'en ai fini avec les questions identitaires en général et la question bretonne en particulier.

C'est pour cela que je m'investis dans la reconstitution gauloise en essayant de peser mes mots et mes gestes

Parce que quiconque, et cela dit en toute modestie, intervient en public, a une responsabilité vis à vis des autres. Il faut rechercher la vérité, s'en approcher, et si l'on ne sait pas, le dire mais surtout ne pas mentir.

Or sur la question de l'identité bretonne, des tonnes de sottises, de mensonges et d'erreurs ont été colportées par les uns et les autres, à un point tel que tout est devenu inextricable.

[Professeur Cornelius]

J'aime bien ton dernier post, Muskull. Moi aussi, aujourd'hui, ces étiquettes me passent par-dessus la tête. Breton, chrétien, cervoisomane ou joueur de pétanque, on est des êtres humains, ou pas ?

Moi je me sens Frédéric Creuzet, habitant de mon village près de Cosne-sur-Loire, habitant de cosne-sur-Loire aussi, nivernais, bourguignon un peu, français, européen, mâle, humain, vivant, poussière d'étoile, et autres si affinités.

Ces revendications ne font que créer des barrières, à exclure le pauvre diable qui n'a pas eu la présence d'esprit de naître au bon endroit ou de s'habiller pareil.

C'est un fait qu'aujourd'hui, parmi les "régionalistes" défenseurs (légitimes) des minorités persécutées (avec modération) par l'Etat jacobin, on note une certaine tendance au communautarisme frileux, au replis sur une identité souvent caricaturée, et à la fermeture à l'autre. Les pionniers dans cette démarches sont les nationalistes corses, qui en sont à mettre des bombes dans les HLM trop maghrébins. De "les Français dehors" à "I Arabi fora", y a pas loin. C'est ce que j'appelle, moi aussi, une "dérive", malgré une cause noble au départ.

[Sedullos]

L'injustice engendre la colère qui engendre souvent l'erreur et le mensonge qui engendrent la haine... Tout cela est d'une longue et fatale banalité... avec tous les dégâts que l'on sait.

Glenmor, qui était à sa façon un sage, savait tout cela, cela le peinait sincèrement, c'est pour ça qu'il accordait une telle place à l'amitié dans son coeur. La relation d'individu à individu reste une de nos dernières libertés mais beaucoup de "tendances" du monde moderne visent aussi à restreindre cette liberté. Le politiquement correct, l'antiracisme officiel ne sont bien souvent que des postures qui masquent les grondements du rouleau compresseur, de la niveleuse des temps modernes, de la formidable entreprise de normalisation qui touche l'ensemble de la planète.

Des hommes et des femmes se sont dressés contre cette "mentalité" souvent d'ailleurs dans la sphère du religieux, je pense à Guénon, à Henri Corbin avec son monde imaginal ou au prophète sioux, Elan Noir / Black Elk, qui disait dans La Grande Vision : "Ici nous sommes des prisonniers de guerre mais il y a un autre monde." Cette part intemporelle de l'être résiste à toutes les oppressions parce que ses racines sont ailleurs.

[Muskull]

Ouf ! Nous voilà sortis de la politique pour entrer dans la philosophie.
Ne dramatise pas trop Sed, il se passe de belles choses aussi en ce monde que certains trouveraient plus agréable "nivelé" façon Big Brother. Les "doux" résistent et échappent à la colère, l'intelligence (au sens étymologique) de ce monde vient d'eux.
Merci pour ta citation, c'est une beauté.

Frédéric, je ne sais pas si c'est une cause "noble au départ" car l'identité de l'être et les ressources de la mémoire de ses antécédants ne se revendique pas, elle se construit par le travail, la curiosité, la "faim" de comprendre, "comprendre", pas construire des chimères égotiques. Là encore ce sont les "doux" et les "pacifiés" qui savent, tout le reste est du bruit.

[Professeur Cornelius]

Affirmatif !

[Sedullos]

Ouf ! Nous voilà sortis de la politique pour entrer dans la philosophie.
Ne dramatise pas trop Sed, il se passe de belles choses aussi en ce monde que certains trouveraient plus agréable "nivelé" façon Big Brother.


Merci pour ta citation, c'est une beauté.

Muskull, ce n'est pas moi qui dramatise, c'est la vie.
Je sais bien qu'il y a plein d'éléments positifs dans le monde, Guénon dit quelque part que si l'ensemble du monde devenait entièrement négatif, le monde se désintégrerait de lui-même, là je cite de mémoire.

Nous n'en sommes pas là encore. Encore que, quand on songe à l'écologie planétaire, à la bio-diversité de plus en plus mise en péril, on a des raisons légitimes d'être inquiets.

L'erreur serait de basculer dans la peur et il faut se défendre des tendances sectaires comme Guénon l'avait si tôt pressenti. En bref, nous avons plus besoin de sagesse que d'idéologie. Et là, je pense qu'on est nombreux à partager cette idée simple, pas vraiment originale mais tant pis.

[Pierre]

Décidément, je suis d'une maladresse !
Faut-il en conclure que, sauf annonce contraire, tous les liens postés expriment l'opinion de celui qui les poste ?

Désolé du retard,

Non Fergus, si j'étais aussi catégorique, je n'aurais certainement pas utilisé la phrase "est-ce du lard ou du cochon"


@+Pierre