Urbs et oppidum

[Orgenomeskos]

Bibracte fait l'objet d'une recherche de longue haleine et de nombreuses structures y ont été mises à jour; ce qui est étonnant, c'est que l'habitat, l'artisanat, les zones actives semblent se concentrer sur l'axe routier central qui traversent de part en part la structure défensive qui est....gigantesque.

En effet, le quartier des artisants de Bibracte, compris entre la "porte du Rebout" et les ruines du couvent des cordeliers (près de la célèbre fontaine dite "hellenistique") a effectivement l'allure d'une "village-rue". Cette partie de la ville ne dépasse guère le Champlain, un petit plateau dont les altitudes sont comprises entre 740 et 760 m. Au delà, au niveau du liu-dit du Parc aux Chevaux et autour du Teureau de la Roche (780 - 790 m) il apparaît que l'habitat y était plus résidentiel, avec une certaine forme de "romanisation" précoce visible dans les constructions. Enfin, la Terrasse sommitale, autour de 800 - 815 m apparaît comme un quartier religieux depuis la découverte d'une cella au niveau de la chapelle Saint-Martin du Beuvray.
Plusieurs axes structuraient la disposition des constructions au sein de l'oppida, mais il est interessant de noter une certaine tripartition sociale interne à l'oppida, partition à la fois horizontale et verticale !

http://www.arbre-celtique.com/encyclopedie/fiche-980.htm

[gérard]

Bonjour,

Enfin, la Terrasse sommitale, autour de 800 - 815 m apparaît comme un quartier religieux depuis la découverte d'une cella au niveau de la chapelle Saint-Martin du Beuvray

Que sait-on de cette chapelle St-Martin? Y a t il eu une continuité sur le site de lieux de culte (fanum christianisé?) ? Le patronage de Martin est
souvent une marque de grande ancienneté.
Y a t il des indices plaidant pour une continuité du caractère de lieu de culte de l'endroit?

gg

[Orgenomeskos]

Justement je collecte des informations sur cette thématique depuis quelques années, mais ne travaille dessus que depuis quelques mois...

Le "Saut de l'âne", "le Pas de l'âne de Saint-Martin" sont des toponymes courants dans la région, en particulier autour du Beuvray. Ils font référence à la fuite de Saint-Martin face aux païens (cf. Sulpice Sévère). Cette chapelle domine une "Fontaine Saint-Martin". Une chapelle ancienne dont l'âge est à ma connaissance indéterminé a été détruite en 1793, remplacée à la fin du XIXe siècle par celle que nous pouvons voir à l'heure actuelle. Je suis personnellement enclin à considérer qu'il devait s'agir d'un fanum christianisé (en fait je crois que toutes les personnes ayant travaillé sur ce site le pensent également, néanmoins je préfère n'engager que ma propre parole) Cette cella se trouve sur une plate-forme artificielle "la terrasse", délimitée par plusieurs murs de pierres-sèches, sur l'extrémité occidentale du petit plateau sommital du Beuvray.

Le livre "les temples de tradition celtique en Gaule" publié aux éditions Errance dresse le plan de la cella en question, je me demande d'ailleurs s'il n'était pas question de l'âge de la première chapelle...si je le retrouve, je complète mon message.

[Scrupulum]

Bonjour...

Je reviens sur un forum qui est déjà un peu ancien, puisqu'il a été proposé il y a presque 1 an par Adcanaunos!

Adcanaunos a écrit:
Bonjour à tous,
Plongé dans la rédaction d'un article consacré aux "oppida" de Gergovie, Gondole et Corent , je suis à la recherche d'une information concernant une forme particulière de structure urbaine.

Je voudrais savoir où en est Adcanaunos dans son article, et si on peut d'ores et déjà le lire quelque part!!
Merci d'avance...

[Jacques]

Sur l'étymologie de Gergovie, la réponse se trouve peut-être chez Degavre:"*GERWO-
*rude, rêche
cf. v irl garb, gall garw (<*ghr-wo-), bret garô = "rude", skr hársate= "il devient raide", gr Xérsos= "sec, rude", lat horrere= "être hérissé".
§ gallo-roman; > m fr guerpe = "âpre".

Le celtique commun *Gerwo- postulé par Degavre répond bien au *Gergo- donné par Lacroix (Jacques Lacroix, "Les noms d'origine gauloise", 2003, Paris, Errance, p. 126), cependant je ne vois pas ce qui permet à Lacroix de dire que c'est "pré-celtique".

Ce *gerwo- m'étonne : les dérivés breton, gallois et irlandais (garv, garw, garbh) font postuler un *garuo- qui serait donc différent de gargo-.

[Alexandre]

Le sanskrit hársate, le grec χερσος et le latin horrere indiquent tous les trois une forme *ghers- et non pas **gherw-