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Cours de bretonModérateurs: Pierre, Guillaume, Patrice Pour une variante locale du breton, je peux aussi témoigner de ceci :
J'ai répondu à Ronan : " Aet on re vuan" = je suis allé trop vite. J'aurais pu aussi dire "Re vuan on aet" = trop vite je suis allé. --------------- Le mot buan = vite, rapide, qui est connu en breton, je l'ai quant à moi entendu dans le canton de Plouaret (Trégor intérieur). Car, dans mes vallées du Jaudy et du Trieux, (La Roche-Derrien / Pontrieux), j'entendais plutôt le mot : Prim, voir Prum. Ce mot étant de racine latine *prim-us/a = premier(e), etc. Ainsi, dans ma famille, j'entendais : Heman 'zo prim / Heman 'zo prum = celui-ci est rapide (dans ses actes, dans son comportement) "n'ez ké ré brim" / "n'ez ké ré brum" : ne vas pas trop vite. Ceci est presque de la micro-ethnologie ! JCE "Apprends tout et tu verras que rien n'est superflu".
Hugues de Saint-Victor.
J'ai récupéré ici :
http://marikavel.org/documents/buhez-ar ... ccueil.htm pour étude de texte, deux vies de saints : celle de Sant Erwan, autant commencer par les têtes de listes et de Sant Ronan l'irlandais. Le breton qui y est écrit surprend bien sur le novice que je suis. Mais grâce à Monsieur Morvannou je ne suis pas tout à fait kolled. J'aime autant dire que ce sont des exercices de lectures passionnants A ce sujet, j'ai une question : Comment jugez vous le breton qui y est écrit ? Je suis trop « frais » dans la langue pour me permettre une opinion sensée. Et une autre question au remarquable auteur du site : Je n'y ai rien trouvé concernant Sant Kado, qui est mon préféré dans la liste. Mon pseudo vous le confirmera. Se trouve-t-il dans Buhez Ar Zent ? De plus, vivant « aux abords » de l'endroit supposé de ses miracles, je m'étonne que Buhez ar Zent ne le mentionne pas. Ceci dit, les histoires de saints sont des histoires et pour autant qu'elles soient appréciables, des questions plus pragmatiques conditionnent ce sujet. Je bute en ce moment sur une traduction. Pour me confronter à la langue, je me donne des épreuves qui consistent à traduire des textes écrits e brezhoneg en français pour toujours enrichir mon vocabulaire. Mais il en est un sur lequel je bute depuis quelques temps : C'est Ar C'horred extrait du Barzaz Breiz (j'ai les lectures que je peux et celle là n'est pas des moins mieux). Il s'agit essentiellement de deux passages dont je n'ai pu retrouver le sens malgré toutes mes recherches. 1 - Serret an nor, serret kloz Setu an Duzigoù noz 1 - C'est Duzigoù qui me pose problème. J'en perçois le noir, le diminutif de noir et le pluriel de l'ensemble. La traduction que j'en déduis est : Noirillons. Mais j'en appelle à vous mignoned ! Qu'en est-il vraiment ? 2 - Ni ziskeio dit ur bal A rey da'z mell-kein strakal Paz arc'hant korr 'tra na dal 2 – J'adore ce passage, de plus c'est la fin de l'histoire. Mais ce qui me pose problème ici c'est : Paz arc'hant korr 'tra na dal. J'ai traduit le tout (de façon très libre c'est vrai) par : Nous t'apprendront une farandole, c'est rigolo Et ça te fera craquer tous les os du dos Tu sauras alors que l'argent des nains ne fait jamais de bien Mais, quel est la traduction précise et moins farfelue de Paz arc'hant korr 'tra na dal ? Vos avis seront mes guides, mersi bras d'an holl Kado
Salut Kado,
Je suis très heureux de savoir que l'étude linguistique du Buez ar Zent te serve à quelque chose. C'est du breton populaire du Trégor, mélangé de brezhoneg gador, à savoir du 'breton de chaire à prêcher', c'est à dire du breton d'église. Le brezhoneg marchosi = breton d'écurie, n'est pas tout à fait la même chose. Pour sant Kado, il est au Ier novembre, page 755. Si ce n'est déjà passé, je le ferai incessemment. Pour l'instant, j'ai un problème technique à règler de récupération de dossiers, car j'ai grillé mon disque dur. Dur, dur ! Ca devrait être règlé sous peu. --------------- Pour Duzigou, mot que je n'ai jamais entendu, je suppose que cela désigne : Les petits bonshommes noirs. Pour : Paz arc'hant korr 'tra na dal ? - Paz = car, parce que, - arc'hant = argent, - korr = nain, - 'tra, pour netra = ne-tra = aucune chose = rien - na = ne - dal = 3è personne du verbe talvoud = valoir. Car de l'argent de nain ne vaut rien / n'a aucune valeur. Peut aussi s'interpréter au 2è degré : Celui qui n'a pas d'argent ne pèse pas lourd ! En breton, ne jamais oublier le sens imagé parallèle. Le breton aime la métaphore et les jeux d'esprit. JCE "Apprends tout et tu verras que rien n'est superflu".
Hugues de Saint-Victor.
Zalut të dou'n dudigoù! (je ne sais si on pourrait dire ainsi vraiment)
Dans son carnet de collecte (publié par Donatien Laurent, Aux sources du Barzaz-Breiz, p. 162), La Villemarqué a noté: an dudigou nouz (= les gens petits de nuit). Il a aussi noté un peu plus loin: ar choriganet (= les korrigans). Comme c'était la mode à l'époque, La Villemarqué a beaucoup arrangé les textes des chants collectés, parfois en leur faisant perdre de leur richesse poétique! Ce qui n'enlève rien à l'intérêt immense qu'on doit porter au travail de précurseur de La Villemarqué. Duzigou est probablement un mot inventé ou une prononciation locale du d intervocalique (dans mon coin, ce d se prononce presque comme un th anglais doux). Jéjé
Autre hypothèse: an duzigou = an deuzigoù (= les lutins - et spectres - petits).
Teüs (in dictionnaire de Le Pelletier, 1716): lutin, fantôme, spectre, esprit-follet. En 1633: spectrum, visum: teuz. (Lire Carpentier, Anvioù an tasmantoù er yezhoù keltiek, Hor Yezh, 237, 2004, pp 10-11.) Cambry écrit dans son Voyage dans le Finistère (an VII, 1799) (j'ai le texte de la réédition de 1999, p. 45): "Dans les cantons environnant Morlaix, on craint des génies nommés Teuss." La carte de l'ALBB pour "korrigan" est la n° 410. http://sbahuaud.free.fr/ALBB/Kartenn-410.jpg Celle de l'ALRP (région de Pontivy) est la n° 77. Jéjé
les petits duz de la nuit !?Bonjour,
Voici, pour info, ce que l'on peut lire dans le tome I des gwerzioù de Luzel aux pages 134-135 dans ar c'hemener hag ar c'horred / le tailleur et les nains : Sarret ann or, sarret kloz, re ke ke, [la, la la, lira, la, la !] Setu an duzigou-noz ! Fermez la porte, fermez-la bien ! re ke ke, etc. Voici les petits duz [sic] de la nuit ! Note de Luzel : cette pièce m'a été communiquée par mon ami M. Le Men, archiviste du département du Finistère, qui m'envoye en même temps le note explicative qui suit : Résumé rapide : il dit que ce chant proviendrait du Trévoux près de Quimperlé. Je sais, cela ne fait pas beaucoup avancer les choses, mais je pencherais pour teuz. Din da c'hoût bopred !
Oui, moi aussi, d'autant plus que La Villemarqué a collecté dans le secteur (Nizon, Pont-Aven, Riec, Le Trévoux, Baye, Bannalec, Quimperlé sont des communes toutes proches les unes des autres).
Pourquoi a -t-il noté "dudigou", puis corrigé "duzigou" pour l'édition? Mystère. "An duzigou" doit être une forme sincère. Peut-être Mona Bouzec (de Riec) a-t-elle entendu ce mot dans ses collectes ou dans la bouche de sa grand-mère? Jéjé
Salut,
Il existe un nomde famille breton : (Le) Duigou. A voir s'il n'y a pas une relation JCE "Apprends tout et tu verras que rien n'est superflu".
Hugues de Saint-Victor.
C'est aussi ce dont je me rends compte de plus en plus. J'ai l'impression que la phrase bretonne, tout en étant très pragmatique, propose le sens là ou le français aurait tendance à l'imposer. Ainsi, il me semble qu'elle stimule plus souvent l'imaginaire au lieu de le circonscrire à ce qui est juste énoncé.
Merci.
1 - Les notes de La Villemarqué donnent-elles une traduction ? le texte dont je dispose ne traduit pas Duzigoù et met aussi "les petits Duz de la nuit. C'est étrange de n'avoir pas pu trouver un équivalent en français. 2 - il y a-t-il d'autres exemples de sons écrits "Z" et pronnoncés "th/ou d" 3- le mot Duzigoù n'intervient qu'une fois, le reste du temps ils sont nommés "Ar C'horred". Peut on dire que "Korred"="Teuz" ? Sont-ils confondus dans d'autres récits où sont-ils bien dissociés ?
Luzel note le "re ke ke" et La Villemarqué ne le mentionne pas. Interressant. Mais tous les deux notent "Duzigou Noz". 1 - Si c'est des Teuz dont-il s'agit, pourquoi ne pas avoir noté "Deuzigou" ? 2 - J'ai aussi vu "les petits Duz" écrits tel quel. Ils n'ont rien fait pour nous simplifier la tâche Mersi Bras d'an holl pour avoir fait avancer le smillblick Kado
1) Non, le texte des carnets de notes (La Villemarqué n'avait pas de magnétophone, hélas) ne donne pas la traduction.
2) Le d intervocalique prononcé en th doux anglais est une particularité du vannetais de la région de Bignan. 3) Le son breton écrit -eu- peut probablement se réaliser en "u" dans la région où "an duzigou" est attesté, je viens de dépouiller le NALBB pour les points 133 Nizon, 134 Riec 140 Tréméven: a) le uñ de puñs y est prononcé "u:", ailleurs, on prononce la plupart du temps une voyelle nasalisée (u, è, ë, eu). b) diouzhtu est prononcé dustu (à comparer avec d'autres endroits où c'est dëstu, deustu) c) et surtout, à 133 Nizon, peuriñ (= paître) est prononcé pu:ri , u: étant en API [y:]. J'en profite pour regretter que le breton parlé entre l'océan Atlantique, l'Odet et l'Isole ne me semble pas avoir fait l'objet d'études dialectales approfondies, à ma connaissance, en dehors du travail lexical non exhaustif d'Alan Heusaff sur le vocabulaire de Saint-Yvy. Il est vrai que nous sommes loin des pôles excentrés et opposés léonard et vannetais qui ont produit les langues littéraires. Mais ce n'est pas la seule explication à ce désintérêt pour un breton cornouaillais "hors-norme", à rattacher à la transversale conservatrice opposée à l'axe "vannetais – léonard". Par exemple, le NALBB relève les mots "pokad, pokadenn" pour désigner une "goutte" dans toute cette région: or ces mots ne sont répertoriés dans aucun dictionnaire, apparemment, pas même dans ceux qui se veulent le reflet de la langue populaire (Garnier, Favereau). Heusaff nous indique dans son "Geriaoueg" (= lexique) qu'à Saint-Yvy, on connaît trois termes pour "goutte", avec des nuances sémantiques: banne, beradenn et pokadenn injustement ignoré des lexicographes et pourtant bien vivant dans pas moins de 13 points du NALBB (85, 94, 126, 127, 128, 133, 134, 135, 136, 138, 139, 140, 141, tous situés entre Odet et Isole). Appel aux volontaires, s'il n'est pas trop tard… Jéjé
Breton cornouaillais pokadenn = français goutte (d'eau, ...), compléments et rectifications.
Par exemple, le NALBB relève les mots "pokad, pokenn, pokadenn" (mots absents dans les réponses donnés dans l'ALBB, carte 25) pour désigner une "goutte" dans toute cette région: or ces mots ne sont répertoriés dans aucun dictionnaire, apparemment, pas même dans ceux qui se veulent le reflet de la langue populaire ("Garnier", Favereau). Heusaff nous indique dans son "Geriaoueg" (= lexique) qu'à Saint-Yvy, on connaît trois termes pour "goutte", avec des nuances sémantiques: banne, beradenn et pokadenn. Ce dernier -peu usité toutefois à Saint-Yvy- ou ses formes apparentées sont injustement ignorés des lexicographes et pourtant bien vivants dans pas moins de 14 points du NALBB carte 501 (85 Roudouallec KM (ur) bokadenn, 94 Trégourez - pokad, 126 Bénodet - bokaenn, 127 Fouesnant - bokadenn, 128 Trégunc - bokadenn, 133 Nizon - bokenn, 134 Riec-sur-Belon - bokenn, 135 Beuzec-Conq - bokaenn, 136 Scaër - bokadenn, 137 Guiscriff KM - bokarenn, 138 Saint-Thurien - bokadenn, 139 le Faouët KM - bokad, 140 Tréméven - bokenn (dour), 141 Clohars-Carnoët - bokadenn, points situés entre Odet et Isole, sauf les points proches de ces rivières 85, 94, 137, 138, 140 - et 139 en Cornouaille morbihannaise KM comme 85 et 137). L'aire où le mot est usité correspond en gros à celle de la mode de Rosporden (vers 1880, cf. carte 24 dans "Le costume breton" de Creston, 1978) dite "Giz-Fouen" augmentée des territoires contigus de Trégourez, Roudouallec et Clohars-Carnoët. L'usage de ce mot témoignerait aussi d'une certaine unité linguistique de ce territoire. Jéjé
Salut,
En Trégor : takad > eun dakadenn = une petit goutte ? en matière de digestif, après repas. JCE "Apprends tout et tu verras que rien n'est superflu".
Hugues de Saint-Victor.
Salut à tous,
Attention quand même, au Trégor cette expression est utilisée pour se donner bonne conscience jamais pour indiquer une valeur quantitative @+Pierre Pierre Crombet
Fourberie en tout genre ... stock illimité (outrecuidance sur commande uniquement) Membre du Front de Libération des Dolmens et Menhirs....
Salut,
Voir page spéciale sur Caerleon, en Pays de Galles : http://marikavel.org/galles/caerleon/caerleon-accueil.htm ------------ * E. Ekwall : en gallois : Caerlleon ar Wysg - Iskalis (for Iska leg.) c. 150 Ptol; - Isca leg. II Augusta, 4 IA; - Cair Legeion (Legion) guar Usic, c. 800 HB; - Carleion, Carlion, DB; - Cairlion, civitas legionum, c. 1150 LL; Kaerleun, i.e; - Legionum urbs 1191 Gir; - Karliun bi Uske, Kairliun, 1205 Lay.; - Cair llion ar Wysc, 13 Mab. ------------- JCE "Apprends tout et tu verras que rien n'est superflu".
Hugues de Saint-Victor.
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