Re : HERCULE en majesté

[Fergus]

La photo est très belle en effet. Quelles sont les dimensions du personnages ?

[Marc'heg an Avel]

Pour admirer l'Hercule de Cerne Abbas, activer le lien ci-contre.

[Sucellos]

DAGDA

[ Le Dieu bon (doté de toutes les qualités), Seigneur au parfait savoir, Père de tout ]
Il est vétu d'une tunique à capuchon. Il est ventripotent et semble peu séduisant. Son arme favorite est une massue tellement lourde qu'elle est montée sur roues. D'un seul coup, il peut tuer 9 ennemis. Avec l'autre extrémité, il est capable de ramener la vie. Il possède aussi une harpe et un chaudron magiques. Il connaît beaucoup de sorts et est considéré comme le patron des druides.

César lui attribue l'empire du ciel (imperium caelestium tenere). Son correspondant irlandais : Dagda " bon dieu " ou dieu druide qui à trois attributs remarquables et un quatrième tout aussi remarquable, mais pas attribué directement :
- Le chaudron d'abondance ou prototype pré chrétien du Graal médiéval ( quiconque se présente y trouve sa nourriture à satiété ), le chaudron est aussi un instrument de résurrection dans lequel on jette les morts et d'où ils ressortent bien vivant.
- La massue, arme terrible qui tue les hommes par un bout (en ce monde) et les ressuscite par l'autre (dans l'autre monde) ; la trace qu'il laisse sur le sol est un silon si profond qu'il peut servir de frontière entre deux provinces.
- La harpe enfin, qui contient toutes les mélodies de tous les instruments possibles et dont le Dagda tire les trois airs classiques : l'air du sommeil, l'air du rire et l'air de la tristesse.
- La roue dont le détenteur est un " avatar " du Dagda, le druide aveugle Mog Ruith (" serviteur de la roue ". C'est la roue cosmique de l'apocalypse irlandaise : " Sourd sera celui qui l'entendra, aveugle celui qui la regardera et mort celui sur qui elle tombera. "
Il est aussi le père de la Minerve irlandaise, Brigit, et de l'Apollon celtique dans son aspect de jeunesse, Oengus (" choix unique ") ou Mac Oc (" fils jeune ") né au soir du jour (long de neuf mois) où il a été engendré et qui, le Dagda étant le dieu de l'éternité qui , pour engendrer son fils, avait arrêté le cours du soleil, symbole du temps.
Il n'existe pas en Gaule de personnage divin aussi fortement caractérisé (faute sans, nul doute, de documents démontrant la réalité ) mais on compare ordinairement au Jupiter romain Taranis dont l'attribut principal est la roue. Et si la foudre ne s'y rencontre pas, on trouve pourtant dans le théonyme gaulois du Dagda le nom du " tonnerre " (gallois et breton " taram "). La massue du Dagda se reconnaît encore dans le maillet de Succellus gaulois (" Le bon frappeur ") que l'on retrouve au XIXé siècle dans le " mell benniget " (" maillet bénit ") du folklore breton, qui posé sur le front du mourrant, facilitait son passage dans l'autre monde.
Le Dagda est un dieu primordial, dieu de la science, de l'amitié et des contrats (qu'il viole allègrement) .
Il est aussi et enfin, étant dieu de l'éternité, le dieu maître du chronologique et atmosphérique et, à ce titre, il est le maître des éléments, air, eau, terre et feu.
Dagda, Ruad Ro-Fhessa, Ollathair
[ Le Dieu bon (doté de toutes les qualités), Seigneur au parfait savoir, Père de tout ]
Il est vétu d'une tunique à capuchon. Il est ventripotent et semble peu séduisant. Son arme favorite est une massue tellement lourde qu'elle est montée sur roues. D'un seul coup, il peut tuer 9 ennemis. Avec l'autre extrémité, il est capable de ramener la vie. Il possède aussi une harpe et un chaudron magiques. Il connaît beaucoup de sorts et est considéré comme le patron des druides.
e père des dieux, que les Grecs et les Romains identifient à Jupiter, se manifeste également chez les Celtes à travers la foudre et la roue solaire. Il s'agit en général d'une roue à huit rayons, c'est à dire autant que les fêtes subdivisant le cycle annuel des Celtes en périodes régulières.

Dans la mesure où le soleil voit tout, il sait par conséquent tout ce qui se produit sur terre : aucune irrégularité, aucune défaillance ne lui échappe, et c'est la raison pour laquelle on l'invoque, non seulement pour s'assurer santé et prospérité, mais aussi à l'occasion des serments. Dans la tradition irlandaise, il prend le nom de Dagda (littéralement "dieu bon", non pas au sens de miséricordieux, mais de bon en tout, habile et fort dans chaque activité, de la guerre à la magie, en passant par la musique et la poésie). Dagda perpétue la tradition indo-européenne par sa fonction de Dieu des contrats.

Le mythe le décrit comme un gros personnage ventru, muni d'une roue, d'une lance, de la foudre et d'une étrange massue, si lourde que deux roue sont nécessaire pour la porter. L'arme a une curieuse et inquiétante propriété qui en dit long sur le caractère bipolaire du dieu (puissant mais maladroit, omniscient mais esclave des passions et de la gourmandise) : il peut en effet écraser d'un seul coup jusqu'à neuf hommes avec l'une de ses extrémités, et les ressusciter avec l'autre. Dagda a par ailleurs une harpe, appelée "Uaithna", dont il tire trois mélodies : celle qui provoque le sommeil, celle qui déchaîne le rire, et celle qui fait pleurer. Il possède enfin un immense chaudron avec lequel il rassasie quiconque s'en approche. C'est le chaudron typique de l'abondance, qui apparaît fréquemment dans les contes en tant qu'instrument d'initiation et de résurection.

[Patrice]

Salut,

Ce géant était nommé dans un texte du XIIIe siècle "Hélith", et "Hélis" d'après Stukeley (un pseudo-druide, hélas!, mais quel archéologue pour son temps).
Hélith/Helis est une forme altérée de Herlething/Hellequin (cf un article de Piggott paru dans Antiquity en 1932). Or Hellequin est lui même un avatar français du Dagda irlandais...
Et on trouve une description du Dagda dans le récit de la seconde bataille de Ma Tured absolument conforme au géant de Cerne Abbas, à savoir, un géant donc, armé d'une massue, le sexe (gigantesque) visible de tous.

Bref, contrairement à ce que pensait Piggott, ce géant n'est pas Hercule mais une version brittonique du Dagda.

Ceci-dit, la photo est chouette.
Elle est libre de droit?

A+

Patrice

[Alain le nervien]

Sur quoi se base-t-on pour dire que Hellequin est Dagda ?
J'ai lu que Hellequin viendait plutôt du roi ou de la reine des enfers (hole queen) c'est à dire la déesse germanique Hel.
Mais peut-être que cette étymologie est fautive ?

[JC EVEN. suite]

Texte d'accompagnement de la photographie du Géant de Cerne Abbas :

" Le Géant de Cerne Abbas, mesurant plus de cinquante-quatre mètres de long, est incisé sur la pente d'une falaise de craie; son gourdin noueux et son phallus dressé sont les attributs d'Hercule, dieu de la fertilité. On a émis l'hypothèse qu'un tumulus situé au-dessous de la main gauche du géant indiquerait l'emplacement d'une pierre dressée renversée par Saint Augustin après qu'il eut pris possession de la fontaine sacrée et fondé una abbaye pour convertir les païens endurcis de Cerne. Les rites agraires associés au culte phallique survécurent longtemps sous la forme de solides traditions folkloriques locales. C'est dans l'espace rectangulaire connu sous le nom de Frying Pan (la Poêle à frire) ou de Ring (l'Anneau), distant d'une vingtaine de mètres du Géant, que l'on dressait chaque année le Maypole ou Mai et que se déroulaient les festivités. Tous les sept ans, la veille du Ier mai, on procédait au nettoyage du géant auprès duquel les couplers passaient la nuit pour conjurer la sétérilité."

Texte de John SHARKLEY; traduit en français par Marie-France de Paloméra. Editions du Seuil.

[Patrice]

Salut,

Cette trouvaille est de moi. Je l'ai publiée dans un article de Mythologie Française.
L'étuymologie populaire voulait que Hellequin vienne de Hell König (roi des enfers) mais ce mot n'est attesté que dans des pays anciennement celtes, il ne peut donc pas être germanique.
Par contre, quand on analyse du point de vue phonétique Hellequin, on se rend compte que les plus anciennes formes se rapprochent de Cernunnos. Or le cerf est, comme Hellequin, un conducteur vers l'Autre-Monde, un psychopompe.
Ce même cerf se retrouve dans plusieurs vies de saints (totalement mythiques) tous fêtés vers le 1er Novembre (Samain): Hubert, Thélo, Hernin, etc... Or ces saints ont été comparés pour d'autres raisons (notamment la délimitation d'un territoire avec un bâton qui creuse un fossé) au Dagda, par Claude Sterckx.
On a donc l'équation:
Hellequin= Cernunnos= divers saints = le Dagda.

C'est hyper complexe, mais j'ai beau le reprendre sous toutes les coutures, ça marche. Quand on y réfléchi bien, Hellequin avec sa massue et son rôle psychopompe, ne peut être que le Dagda, dont la massue tue et ressuscite.

A+

Patrice

[Sedullos]

55 m !
La gagnante du jour est Miranda Green, les Druides.-Errance, p.167.
Un fameux gaillard, Horned, n'est-il pas !
Sed...

[Marc'heg an Avel]

Cette photographie se trouve dans une plaquette intitulée : Mystères celtes; une religion de l'insaisissable; par John SHARKEY; Editions du Seuil; 1975.
Auteur de la photo : non précisé.

Dimensions du personnage : longueur 50 mètres.

Je complèterai l'article en soirée.

JCE

PS : dans la même plaquette : le cheval d'Huffington. J'en prépare un cliché.

Après, bien entendu, je ne pourrai les maintenir qu'avec l'autorisation de l'éditeur : Thames à Hudson, 1975; Seuil, 1975.

[Bodb]

Intéressant, si ce n'est que Hercule n'a jamais été un "dieu de la fertilité", ni chez les Celtes, ni chez les Romains...