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Procope de Césarée : Textes sur les Celtes

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Modérateurs: Pierre, Guillaume, Patrice

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15 messages • Page 1 sur 1

Procope de Césarée : Textes sur les Celtes

Messagede Fergus » Mar 02 Jan, 2007 17:47

Procope de Césarée (en grec Προκόπιος Καισαρεύς / Prokópios Kaisareús), en Palestine, est un historien byzantin du VIe siècle (vers 500-560), dont l'Å“uvre constitue un récit détaillé du règne de l'empereur Justinien.
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Messagede Fergus » Mar 02 Jan, 2007 17:48

HISTOIRES.

1re tétrade, livre III
.

I. ... Parmi les îles, la Brettanie, qui est au delà des colonnes Hèraclées, et de beaucoup la plus grande de toutes les îles, a été, comme il convenait, rangée dans le lot de l'Occident...

II. Ils (les Wisigoths) pillèrent toutes les richesses de toute l'Europe, et, ce qui est le point capital, n'ayant rien laissé à Rome de ce qui était soit à l'État, soit aux particuliers, ils passèrent dans les Gallies. L'île de Brettanie se sépara des Romains; les soldats qui s'y trouvaient prirent pour roi Constantin ; ce n'était pas un homme obscur. Il rassembla aussitôt une flotte et une armée considérable, et, à la tête de ces grandes forces, il se jeta dans l'Hispanie et la Gallie avec l'intention de les asservir. Ensuite, Alarich mourut de maladie, et l'armée des Wisigoths, sous la conduite d'Adâülf, passa dans les Gallies; Constantin, défait dans une bataille, mourut avec ses enfants. Les Romains, cependant, ne purent plus conserver la Brettanie qui, depuis, demeura sous des tyrans.

III. Les Vandiles, qui habitaient près du marais Mæotide, pressés par la famine, passèrent chez les Germains, qui sont aujourd'hui appelés Francs, et vers le fleuve du Rhèn, ayant pris pour compagnons les Alains, nation gothiques....
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Messagede Fergus » Mar 02 Jan, 2007 17:50

2ème tétrade, livre Ier.

I. ... Le fleuve du Pade, qu'on appelle aussi Eridan, qui par là descend des montagnes celtiques, et d'autres fleuves encore ... font que cette ville (Ravenne) est entourée d'eau ...

V... D'autre part, Justinianus envoya aux chefs des Francs une lettre ainsi conçue : «. Les Goths ont pris par force l'Italie qui est à nous, et non seulement ils n'ont aucune intention de nous la rendre, mais ils nous ont provoqués par des injustices intolérables, excessives ; aussi sommes-nous contraints de marcher contre eux, et il est juste que vous supportiez avec nous cette guerre que nous rendent commune la vraie foi qui repousse les opinions des Ariens et la haine qui nous anime les uns et les autres contre les Goths. » Voilà ce qu'écrivit le roi, et, s'étant montré généreux envers eux, il leur promit de leur donner encore plus d'argent quand ils seraient à l'oeuvre. Et ils s'engagèrent à l'y aider de tout coeur...

XI. «.. Vous savez bien aussi que le plus grand nombre des Goths et presque tout notre matériel de guerre est dans les Gallies et les Vénéties et dans les contrées les plus loin d'ici. Et puis encore, nous sommes en guerre avec les Francs, et cette guerre que nous avons sur les bras n'est pas moins lourde que celle-ci, et tant que nous ne l'aurons pas terminée à notre honneur, en venir à une autre serait une grande folie. Dans une situation indécise, où l'on n'a pas devant les yeux un seul et unique ennemi, il est naturel qu'on soit défait par ses adversaires. Je dis donc qu'il faut aller tout de suite à Ravenne, et, après en avoir fini de ta guerre des Francs et donné à tout le reste le meilleur ordre possible, combattre ainsi avec toutes les forces des Goths contre Bélisarius... » Ensuite, ayant rassemblé tous les Goths de partout, Witigis mit dans cette foule de l'ordre, une répartition régulière, distribuant à chacun selon son rang des armes et des chevaux; il n'y eut que les Goths qui tenaient garnison dans les Gallies que, par crainte des Francs, il ne lui fut pas possible d'appeler à lui. Ces Francs-ci étaient anciennement nommés Germains. Quelles ont été leurs premières demeures ; comment ils envahirent les Gallies et se brouillèrent avec les Goths, c'est ce que je vais dire à présent.

XII. L'Europe, à l'endroit où elle commence ressemble absolument au Péloponnèse : elle est située entre deux mers; et la première contrée [qui se présente] le long de l'Océan et au couchant, a été nommée Hispanie ; [elle s'étend] jusqu'aux Alpes dans le mont Pyrènrus. Pour les gens de ce pays, c'est un commun usage d'appeler alpes les passages étroits [des montagnes]. Le pays à partir de là jusqu'aux limites de Ligurie a été appelé Gallie : là: aussi d'autres Alpes séparent les Gals et les Ligures. La Gallie cependant est beaucoup plus large que l'Hispanie, et cela se comprend, car l'Europe, qui commence par une région étroite, s'étend proportionnellement, à mesure qu'on avance, sur une immense largeur. Des deux côtés de cette contrée, l'un, celui qui regarde vers le vent de Borée, est entouré par l'Océan; l'autre à vers le Notus (au sud) la mer appelée Tyrrhènè. Chez les Galls, entre autres fleuves, coulent le Rhodan et le Rhèn. Ces deux cours d'eau suivant deux routes opposées, l'un se rend dans la mer Tyrrhènique, l'autre, le Rhèn, a son embouchure dans l'Océan. Là se trouvent des marais où anciennement habitaient des Germains, un peuple barbare, qui, dans le principe, n'était guère considérable, et qu'on appelle aujourd'hui les Francs. À eux attenant, habitaient les Arborykhes, qui, avec tout le reste de la Gallie et avec l'Hispanie aussi, étaient, dès les temps anciens, sous l'obéissance des Romains. Après eux, vers le soleil levant, s'étaient établis, avec l'agrément d'Auguste, le premier roi (empereur), d'autres barbares, les Thoringes; et non loin d'eux habitaient les Burguzions dans la direction. du Notus; puis les Suabes au-dessus des Thoringes, et les Alamans, peuples puissants qu'on trouve, en remontant bien loin, tous établis en ces. régions et vivant sous leurs, propres lois. Dans la suite des temps, les Wisigoths, ayant forcé les frontières des Romains, mirent sous leur obéissance toute l'Hispanie et les Gaules en deçà du Rhodan, et les eurent pour tributaires. Il se trouvait alors que les Arborykhes étaient devenus les soldats des Romains ; les Germains, voulant mettre sous leur obéissance ces peuples qui étaient leurs voisins et qui avaient rejeté leur ancienne forme de gouvernement, les pillèrent d'abord, puis, poussés par l'amour de la guerre, marchèrent en masse contre eux. Les Arborykhes montrèrent leur valeur et leur dévouement pour les Romains; ils se conduisirent en braves dans cette guerre, et les Germains, n'ayant pu les vaincre par la force, voulurent s'en faire des amis et des parents. Ces propositions, les Arborykhes les accueillirent sans répugnance, parce qu'ils étaient chrétiens les uns et les autres : ainsi réunis en un seul peuple, ils arrivèrent à un haut degré de puissance. D'autres soldats des Romains avaient été postés aux extrémités du pays des Galls pour les garder : comme ils ne pouvaient revenir à Rome et qu'ils ne voulaient pas se joindre à leurs ennemis qui étaient ariens; ils se donnèrent, avec leurs enseignes et le pays qu'ils gardaient depuis longtemps pour les Romains, aux Arborykhes et aux Germains ; ils conservèrent leurs coutumes nationales et les transmirent à leurs descendants qui aujourd'hui encore croient devoir les garder pieusement. Et, en effet, on les voit de notre temps enrôlés par corps, comme ils l'étaient dans l'ancienne milice ; c'est avec leur propres enseignes en tête qu'ils se rangent pour le combat,'observant toujours leurs lois nationales et gardant en tout et jusque dans leur coiffure les usages des Romains.
Tant que la constitution politique des Romains resta la même, leur roi, posséda les Gallies en deçà du Rhodan ; mais, quand Odoacre y eut substitué une tyrannie (84), alors, par une concession de ce tyran, les Wisigoths occupèrent toute la Gallie jusqu'aux Alpes qui marquent les limites entre les Galls et les Ligures. À la chute d'Odoacre, les Thoringes et les Wisigoths, redoutant la puissance déjà croissante des Germains, population féconde qui, devenue très forte, soumettait, à force ouverte tous ceux qu'elle trouvait devant elle, mirent leurs soins à se faire des alliés des Goths et de Theuderich. Voulant aussi les avoir pour amis, Theuderich ne dédaigna pas de s'unir avec eux par des liens de famille : à Alarich le jeune, qui était alors le chef des Wisigoths, il fiança sa fille vierge Theudichuse, et à Herménefrid, prince des Thoringes, Amélobergè, fille d'Amalafride, sa soeur. Depuis lors les Francs, redoutant. Theuderich s'abstinrent, de toute violence envers eux et partirent en guerre contre les Burguzions. Plus tard intervinrent entre Francs et Goths des alliances et des traités pour la ruine des Burguzions : les Francs détruiraient cette nation et s'annexeraient le pays qu'elle possédait; les vainqueurs recevraient, à titre d'amende, de ceux de leurs alliés qui n'auraient pas fait campagne avec eux, une somme d'or déterminée; sous cette condition le pays conquis appartiendrait aux uns comme aux autres. Par suite de ces conventions, les Germains marchèrent avec une grande armée contre les Burguzions ; Theuderich se préparait bien en paroles, mais il remettait toujours au lendemain le départ de son armée, et c'était à dessein : il attendait les événements. À grand'peine enfin il envoya ses troupes, mais il avait donné à ses généraux l'ordre de marcher plus que lentement et, dans le cas où ils apprendraient que les Francs auraient été vaincus, de ne pas aller plus loin ; mais, si d'aventure on annonçait une victoire de ses alliés, de hâter le pas. Et ils firent tout ce que Theuderich leur avait recommandé : les Germains furent seuls à en venir aux mains avec les Burguzions. Une rude bataille s'engagea et le carnage fut grand de part et d'autre, car longtemps la lutte fut presque égale. Mais ensuite les Francs, ayant mis leurs ennemis en déroute, les poussèrent jusqu'aux extrémités du pays qu'ils habitaient alors et où ilsavaient de nombreuses forteresses ; les Francs occupèrent tout le reste. Instruits de ces événements, les Goths arrivèrent, en toute hâte : mal reçus de leurs alliés, ils s'excusèrent sur la difficulté des chemins, et ayant versé [la somme fixée pour] l'amende, ils partagèrent, selon les conventions, la terre [conquise] avec les vainqueurs. Ainsi l'on connut mieux encore la prudence de Theuderich, qui, sans avoir perdu aucun de ses sujets, acquit, pour un peu d'or la moitié du pays pris sur ses ennemis. Ainsi commencèrent les Goths et les Germains à avoir les uns et les autres, une part dans le territoire de la Gallie. Après cela, les Germains, dont la puissance faisait de tels progrès, se souciant peu de Theuderich et de la crainte qu'il inspirait, menèrent une armée contre Alarich et les Wisigoths. À cette nouvelle, Alarich pria Theuderich de lui venir en aide au plus vite. Et ce prince vint à son secours avec une nombreuse armée. Sur ce point, les Wisigoths, apprenant que les Germains, campaient devant la ville de Carcasianè, vinrent à leur rencontre et, ayant aussi dressé un camp, s'y établirent. Mais le temps fut long qui se consuma pour eux à ce siège, ils s'y ennuyèrent, et voyant leur propre territoire ravagé par l'ennemi, ils s'en firent une idée effrayante et finirent par de grandes injures contre Alarich, trouvant mauvais qu'il eût peur des ennemis, et lui reprochant les lenteurs de son beau-père. Ils affirmaient qu'ils étaient par eux-mêmes capables de soutenir le combat; et qu'à eux seuls il leur serait facile d'avoir à la guerre l'avantage sur les Germains. Ainsi, même avant l'arrivée des Goths,, Alarich était forcé d'en venir au combat avec les ennemis. Les Germains, ayant le dessus en cette rencontre, tuent la plupart des Wisigoths avec Alarich, leur chef, et, occupant la plus grande partie de la Gallie, ils assiègent Carcasianè, et mettent à cette entreprise la plus grande ardeur : ils avaient appris qu'en cette ville se trouvaient les richesses royales qui, au siècle précédent, avaient été enlevées par l'ancien Alarich de Rome livrée au pillage ; que dans ce trésor même étaient les joyaux de Salomon, roi des Hébraei, véritables merveilles, ornées pour la plupart de belles pierres vertes et emportées jadis de Hiérosolymes par les Romains. Ceux des Wisigoths qui échappèrent au carnage proclamèrent pour leur chef Giselich, fils bâtard d'Alarich, parce que Amalarich, que ce dernier prince avait eu de la fille de Theuderich, était encore tout enfant. Enfin arriva Theuderich avec l'armée des Goths, et les Germains, pris de peur, levèrent le siège. En se retirant, ils gardèrent la partie de la Gallie qui va du fleuve du Rhodan vers l'Océan.. Theuderich, ne pouvant les chasser de cette contrée, la laissa en leur possession, et garda pour lui le reste de la Gallie. Puis, Giselich étant mort, il fit en sorte que le pouvoir passât au fils de sa fille, Amalarich, qui, étant encore enfant, était sous sa tutelle, et prenant tout l'argent déposé à Carcasianè, il s'en alla en toute hâte à Ravenne. Mais il continua d'envoyer des magistrats et des armées en Gallie et en Hispanie, appliqué à ce soin et tâchant par de prudentes mesures de s'assurer toujours la réalité du pouvoir : aussi prescrivit-il à ceux qui commandaient en ces contrées de lui apporter le produit des impôts ; mais, comme en les recevant chaque année il aurait craint de passer pour avare, il envoyait un don annuel aux armées des Goths et des Wisigoths... XIII. Quand Theuderich eut disparu du monde, les Francs, qui ne trouvaient plus de résistance, menèrent une armée contre les Thoringes : ils tuèrent Herménefrid, le chef de ce peuple, et le soumirent tout entier à leur domination. La femme d'Herménefrid s'enfuit avec ses enfants et se retira chez Theudat, son frère, alors chef des Goths. Ensuite les Germains en vinrent aux mains avec ce qui restait des Burguzions, et, vainqueurs dans une grande bataille, ils enfermèrent le chef de ce peuple dans une forteresse de ce pays-là et l'y tinrent sous bonne garde. Ayant mis les Burgunions sous leur obéissance, ils les contraignirent, comme prisonniers de guerre, à porter les armes avec eux contre leurs ennemis ; quant au pays que les vaincus avaient auparavant habité, ce fut pour eux une conquête qu'ils soumirent à un tribut. Amalarich, qui était le chef des Wisigoths, étant arrivé à l'âge d'homme et redoutant la puissance des Germains, prit pour femme la fille de Theudibert leur chef et partagea la Gallie avec les Goths, et son cousin Atalarich : les Goths eurent pour leur part les pays en deçà du Rhodan ; ceux qui sont au delà de ce fleuve restèrent sous la domination dès Wisigoths. Il fut convenu que le tribut qu'avait exigé Theuderich ne serait plus payé aux Goths, et les trésors que ce prince avait pris dans la ville de Carcasianè, Atalarich les rendit loyalement à Amalarich ... Voilà pourquoi se mirent en guerre les uns contre les autres Germains et Wisigoths ; il y eut une très violente et très longue bataille ; enfin Amalarich, défait, y perdît un grand nombre des siens et y mourut lui-même. Theudibert reprit sa soeur avec toutes les richesses [qu'elle avait] et les pays de la Gallie que les Wisigoths avait eus en partage. Ceux qui avaient échappé au désastre de leur nation émigrèrent avec leurs femmes et leurs enfants, et, se retirèrent en Hispanie, auprès de Théudès, qui y exerçait ouvertement la tyrannie. C'est ainsi que les Goths et les Germains possédèrent la Gallie. Quelque temps après, Theudat, prince des Goths, informé que Belisarius allait en Sicélie, fit un traité avec les Germains : leurs chefs devaient recevoir, avec le territoire qui était échu en partage aux Goths chez les Galls, vingt centaines d'or, et à cette condition, s'associer avec lui dans cette guerre. Mais ces conventions n'étaient pas encore exécutées que Theudat arrivait au terme de sa destinée. Aussi un grand nombre de Goths, et des plus braves, à la tête desquels était Marcias, gardaient encore le pays [en question]. Witigis ne pouvait les en retirer : il ne les croyait pas de force à tenir tête aux Francs, qui vraisemblablement courraient en Gallie et en Italie, si avec toute son armée il retournait à Rome. Ayant donc convoqué tout ce qu'il y avait de meilleur parmi les Goths, il leur dit : «... Tout ce que nous pouvions faire de mieux comme préparatifs de guerre a été fait. Mais les Francs sont là qui nous arrêtent, les Francs, nos vieux. ennemis ; avec de grandes dépenses en argent et en hommes, nous avons pu pourtant jusqu'ici leur tenir tête, parce que nous n'avions en face aucun autre ennemi.... Voici donc mon avis : donnons aux Germains les Gallies qui bornent leurs possessions, et l'argent que Theudat était convenu de leur donner avec ce territoire, et non seulement ils renonceront à leur haine contre nous, mais encore ils nous aideront dans cette guerre. Quant à la manière dont nous pourrons, si nos affaires vont bien, recouvrer les Gallies, point de discussion à ce sujet parmi vous. Il me souvient d'un vieux précepte : Aviser au présent. » Ayant entendu ces paroles, les plus considérables d'entre les Goths les jugèrent conformes à leurs intérêts et voulurent qu'elles eussent leur effet. On envoya donc aussitôt au peuple des Germains des députés chargés de leur donner les Gallies avec l'or [promis] et de conclure une alliance pour la guerre. Les Francs avaient alors pour chefs Ildiber, Theudibert et Cloadarius, qui, ayant reçu les Gallies et l'argent, se les partagèrent en proportion de l'empire de chacun : ils promirent d'avoir la plus grande amitié pour les Goths, et de leur envoyer en secret des troupes auxiliaires, non pas pourtant composées de Francs, mais de peuples soumis à leur obéissance. Ils ne pouvaient conclure ouvertement une alliance contre les Romains après avoir peu auparavant promis à leur roi de les aider dans cette guerre. Leur mission accomplie, les députés retournèrent à Ravenne, et alors Witigis rappela Marcias et les soldats sous ses ordres.

XV. ... Puis il y a le pays des Vénètes qui s'étend jusqu'à la ville de Ravenne : les Vénètes ont établi leurs demeures sur la mer. Au-dessus, les Siscii et les Souabes (non pas ceux qui obéissent aux Francs, mais d'autres que ceux-là) sont situés au milieu des terres; plus haut se trouvent les Carnii et les Nurici...Au-dessus de la ville de Ravenne, à gauche du fleuve du Pade, demeurent les Ligurii; près d'eux, du côté du vent de borée, habitent les Albans, dans une contrée extraordinairement bonne, qu'on appelle Languvilla. Au couchant viennent les Galls, et après eux les Hispans.

XVI... A cette nouvelle, Witigis ne voulait pas rester plus longtemps inactif à Ravenne ; mais Marcias et ses soldats, qui n'étaient pas encore arrivés de la Gallie, l'empêchaient de partir...

XIX. ... Marcias commandait le camp retranché dans la plaine de Néron : enfin revenu des Gallies avec les troupes sous ses ordres, il avait pris position dans cet endroit...
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Messagede Alexandre » Mar 02 Jan, 2007 17:51

C'est génial tout ces textes, mais ne seraient-ils pas au moins en aussi bonne place directement dans l'encyclopédie ?
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Messagede Fergus » Mar 02 Jan, 2007 17:52

Livre II.

VII. ... Cette ville (Médiolanum) est située chez les Ligures; à moitié chemin entre Ravenne et les Alpes qui forment là limite des Galls...

XII. ... Parties, du port des Romains, ces troupes abordèrent à Génua, à l'extrême limité de la Tuscie, bon mouillage sur la route des Gallies et des Hispanies... À la prière de Witigis, Theudibert, chef des Francs, lui envoya comme à son allié dix mille hommes, non pas des Francs, mais des Burgunzions, pour ne pas paraître léser les intérêts du roi (de l'empereur). À leur dire, ces Burgunzions partaient, volontairement, de leur plein gré, sans avoir reçu d'ordres de Theudibert...

XXI... Les femmes furent traitées comme des esclaves et on les donna aux Burgunzions pour payer le secours qu'on leur devait.

XXV. À ce moment, les Francs, ayant appris que Goths et Romains avaient été fort maltraités en cette guerre, pensèrent qu'il leur serait bien facile de s'emparer de la plus grande partie de l'Italie : ils s'indignaient à l'idée que d'autres supportaient une guerre de si longue durée pour se rendre maîtres d'un pays si voisin du leur, tandis qu'eux-mêmes, demeurant bien tranquilles, se tenaient à l'écart des deux partis. Aussitôt donc, mettant en oubli leurs serments et les traités qu'ils avaient faits peu auparavant avec les Romains et les Goths, - car c'est de tous les hommes le peuple le plus prompt à trahir sa foi - ils se rassemblent au nombre d'environ dix myriades, et sous la conduite de Theudibert ils entrent en Italie. Ils avaient peu de cavaliers qui étaient rangés autour du chef et qui seuls portaient des lances. Le restant, tous piétons, n'avait ni arcs ni lances, mais chacun d'eux portait une épée, un bouclier et une seule hache. Le fer de cette hache est épais et extrêmement tranchant de chaque côté, le manche de bois et très court (95). Toujours, sur un seul signal, lançant cette hache, c'est leur coutume de briser ainsi dès l'abord les boucliers de leurs adversaires et de les tuer, eux-mêmes. Ainsi les Francs ayant passé les Alpes, qui forment la limite entre lés Galles et les Itales, arrivent chez les Ligures. Les Goths qui, d'abord, avaient été irrités de l'inconséquence de ce peuple à qui on avait maintes fois promis de lui abandonner beaucoup de terres et beaucoup d'argent pour prix de son alliance, et qui ne voulait en aucune façon tenir jusqu'à la fin ses promesses, apprenant l'arrivée de Theudibert avec une grande armée ; dans la joie de leurs espérances, s'enorgueillissaient à l'excès et pensaient que désormais ils auraient sans combat l'avantage sur leurs ennemis. Tant qu'ils furent en Ligurie, les Germains ne firent rien de désagréable pour les Goths : il fallait que de leur part ils ne trouvassent aucun obstacle au passage du Pade. Quand ils furent arrivés à, la ville des Ticins, où les anciens Romains avaient construit un pont sur le fleuve, ceux qui gardaient ce pont, entre autres bons offices, leur permirent de passer le Pade tout à leur aise. Mais les Francs, une fois maîtres du pont, immolent les enfants, et les femmes des Goths qu'ils trouvent là et jettent dans le fleuve leurs corps comme prémices de la guerre. Car ces barbares, devenus chrétiens, gardent encore la plupart des pratiques de leur ancienne croyance, l'usage des victimes humaines, d’autres sacrifices non moins impies, et ils tirent de là des présages. À cette vue, les Goths furent pris d'une invincible frayeur, et, possédés de l'envie de s'échapper, ils furent bientôt dans l'enceinte [de leurs retranchements]. Les Germains donc, ayant passé le Pade, arrivèrent au camp des Goths, et les Goths d'abord les virent avec plaisir s'approcher d'eux par petites troupes, pensant que c'étaient autant de braves gens qui venaient à eux comme alliés. Mais quand la foule des Germains, se répandant à longs flots, se mit à l'oeuvre, lançant les haches comme des javelots sans discontinuer, et leur fit grand mal, ils tournèrent le dos, s'enfuirent, et, passant à travers le camp même des Romains, ils coururent par la route de Ravenne. En les voyant fuir, les Romains crurent que c'était Bélisaire qui, venant à leur secours, avait pris le camp des ennemis et les en avait chassés après les avoir vaincus en bataille [rangée]. Aussi, prenant leurs armes, ils courent pour le joindre. Sans y penser, ils rencontrent l'armée ennemie ; sans le vouloir, ils en viennent aux mains : c'est une bataille, une grande défaite pour eux, et comme ils ne peuvent plus retourner à leur camp, ils s'enfuient en Tuscie. Dès lors, en sûreté dans ce pays, ils font à Bélisaire un rapport complet de tout ce qui leur est arrivé. Or, les Francs, vainqueurs, comme il a été dit, des uns et des autres, maîtres des deux camps entièrement déserts, y trouvent à l'heure même tout ce qui leur était nécessaire ; mais, comme ils étaient nombreux, ils consomment en peu de temps toutes les provisions, et, dans cette contrée déserte, ils n'ont bientôt pour se nourrir que des boeufs et l'eau du Pade ; mais, avec cette surabondance d'eau, incapables de digérer ces viandes, ils furent pour la plupart pris d'un flux de ventre et d'une maladie d'entrailles, et, faute des remèdes nécessaires, ils ne pouvaient s'en tirer : aussi, dit-on que de cette manière périt le tiers de l'armée des Francs : par, cette raison, incapables d'aller plus loin, ils demeurèrent là.
Or, Bélisaire ayant appris que l'armée des Francs approchait, que Martin et Joannès, vaincus dans une bataille, s'enfuyaient, fut réduit à ne savoir que faire : il craignait pour toute son armée, mais principalement pour ceux qui assiégeaient Fisule, informé que les barbares étaient plus près d'eux que de tous les autres. Aussi, sur l'heure même écrivit à Theudibert ce qui suit.: « Un homme qui fait profession de vertu ne doit pas mentir, surtout quand il est le chef de tant de peuples ; ce vice, à mon sens, noble Theudibert, est indigne de lui ; mais violer des serments écrits, ne se point soucier des conventions, c'est une chose qui va mal même aux moins considérés parmi les hommes. Et c'est là, tu le sais, la faute que tu commets aujourd'hui, toi qui, après avoir promis tout à l'heure de prendre part avec nous à cette guerre contre les Goths, non content aujourd'hui de garder la neutralité, marches contre nous ainsi inconsidérément, les armes à la main. Ne va donc pas; excellent prince, faire, un tel outrage à un grand roi qui ne pourrait, sans déchoir, manquer de punir cet outrage dans tes plus grands intérêts. Il vaut mieux garder tranquillement ce que l'on a à soi que de vouloir s'approprier ce qui ne nous appartient pas, au risque de perdre ce qui nous est nécessaire. » Theudibert lut cette lettre ; embarrassé comme il l'était dès lors de sa situation, maudit par les Germains parce que, sans cause, sans prétexte, il les laissait mourir dans une contrée déserte, il leva le camp avec ce qui lui restait de ses rangs, et en grande hâte se retira dans son pays.

XXVIII ... Instruits de ce qui se faisait, les chefs des Francs qui voulaient s'emparer de l'Italie envoient des ambassadeurs à Witigis : ils mettent en avant une offre d'alliance à condition de partager avec lui la domination dans ce pays. Bélisaire n'en est pas plus tôt informé qu'il envoie, de son côté, pour combattre les prétentions des Germains, une ambassade dont faisait partie son majordome Théodosios. Introduits les premiers auprès de Witigis, les ambassadeurs des Germains lui dirent : « Les chefs des Germains nous ont envoyés parce qu'ils souffrent de vous savoir assiégés (96) par Bélisaire, et, qu'ils ont à coeur de vous venger bien vite, aux termes de leur alliance avec vous. Une armée qui ne compte pas moins de cinquante myriades de braves combattants a déjà, croyons-nous, franchi les Alpes, et de ses haches, au premier choc, elle écrasera, nous nous en vantons, toutes les troupes des Romains. Il est digne de vous de suivre l'avis non de ceux qui feront de vous des esclaves, mais d'amis qui, par dévouement pour les Goths, se mettent en danger de guerre. Autre point et des plus importants : si vous prenez les armes avec nous, aucune espérance ne restera aux Romains de pouvoir en venir aux mains avec nos deux armées réunies, mais ici même, sans nulle peine, cette guerre si redoutable trouvera son dénouement. Si, au contraire, les Goths se rangent du côté des Romains, ils ne pourront, même ainsi, tenir tête à la nation des Francs, la lutte ne se fera pas à forces égales, et votre sort sera d'être défaits avec vos plus mortels ennemis. Or, se jeter dans un abîme qu'on voit devant soi, quand on peut esquiver le danger, et se sauver, c'est une grande folie. En outre, la race des Romains s'est fait à l'égard des barbares une habitude de la perfidie, car elle est par nature leur ennemie. Avec vous donc, si vous le voulez, nous commanderons à toute. l'Italie, et nous donnerons à ce pays la forme de gouvernement qui nous paraîtra la meilleure. Il vous convient à toi et aux Goths de préférer ce qui doit servir vos intérêts. » Voilà ce que dirent les Francs. Introduits ensuite, les ambassadeurs de Bélisaire parlèrent ainsi : « L'armée du roi n'aura nullement à souffrir de cette multitude dont les Germains croient devoir vous faire un épouvantail ; est-il besoin de longs discours pour vous le démontrer, à vous à qui il a été donné d'apprendre, par une longue expérience, ce qui à la guerre fait pencher la balance, et que d'ordinaire la valeur n'est point abattue par le nombre? Aussi nous ne vous dirons pas que plus que personne au monde le roi peut surpasser ses ennemis par la multitude de ses soldats. Quant à cette foi dont les Germains se vantent d'user envers tous les barbares, leur conduite envers les Thoringes et les Burgunzions d'abord, puis envers vous, leurs alliés, montre assez ce qu'elle vaut. Oui, il nous plairait de demander aux Francs par quel dieu ils jureront pour vous donner une sûre garantie de leur foi ; comment ils respectent le dieu par lequel ils ont juré, vous le savez assez : amenés à faire alliance avec vous, ils n'ont pas voulu partager avec vous le danger ; ils ont fait pis, ils ont eu cette impudence de prendre contre vous les armes, si l'on garde chez vous quelque souvenir de ce qui s'est passé aux bords du Pade. Mais qu'est-il besoin de parler du passé pour prouver l'impiété des Francs? Il ne petit rien y avoir de plus dégoûtant que leur présente ambassade. Comme s'ils avaient oublié les conventions faites, les traités jurés par eux, ils prétendent aujourd'hui que le secours que vous aurez d'eux vaut mieux que tout. S'ils obtiennent de vous ce qu'ils veulent, que les Goths s'unissent à l'armée des Francs; encore, convient-il de calculer jusqu'où peut aller leur insatiable cupidité. » Voilà ce que dirent les ambassadeurs de Bélisaire. Witigis, après une longue conférence avec les principaux d'entre les Goths, préféra traiter avec le roi (l'empereur), et les Francs furent congédiés sans avoir rien fait.
Dans les Alpes, qui forment la limite entre les Goths et les Ligures et que les Romains appellent Alpes Cutiae, il y a une ligne de postes fortifiés : là, depuis longtemps, habitent en grand nombre, avec femmes et enfants, des Goths de haut rang, qui en ont la garde.
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Messagede Fergus » Mar 02 Jan, 2007 17:52

Histoires, IIème tétrade, livre III.

XXXIII. (Maltr., p. 542.) ... Toute la partie dès Gallies qui était soumise aux Goths fut dès le commencement de cette guerre livrée par eux aux Germains : ils ne se croyaient pas de force tenir tête aux deux peuples à la fois, ainsi que je l'ai dit dans les discours précédents. Cette cession, non seulement les Romains ne purent l'empêcher, mais Justinianus, leur roi, la confirma de peur de rencontrer devant lui comme adversaires ces barbares excités à lui faire la guerre. Car autrefois les Francs ne croyaient pas posséder en toute sûreté les Gallies, sans avoir un acte revêtu du sceau de l'empereur. Depuis lors, les chefs des Germains occupent Masalie, la colonie des Phocéens, avec toutes les côtes de ce pays, et ils sont là les maîtres de la mer. Ce sont eux aujourd'hui qui, dans l'amphithéâtre d'Arelatos, se donnent le spectacle des luttes hippiques ; ils font avec l'or des mines de Gallie de la monnaie, et ces statères ne sont pas, selon l'usage, frappés au coin de l'empereur des Romains ; ils y mettent leur propre image. Le roi des Perses fait bien de la monnaie d'argent, et l'usage lui permet de la faire à son gré ; mais ni le chef de ce peuple ni quelque autre roi que ce soit chez les barbares n'a le droit de marquer à son coin le statère d'or, le métal lui appartînt-il en toute propriété; car, dans leurs relations commerciales, fût-ce de barbares à barbares, ils ne peuvent mettre cette monnaie en circulation. Voilà comment cela se passa pour les Francs. Les Goths et Tôtila avaient le dessus à la guerre ; les Francs n'en prirent pas moins pour eux la plus grande partie des Vénéties, et cela, sans peine, car ni les Romains ne pouvaient les repousser, ni les Goths n'étaient capables de faire la guerre aux deux peuples à la fois.....

XXXIV. « ... Tu as encore dans ton royaume tant de villes, tant de terres que tu cherches des hommes à qui tu puisses en donner quelque partie pour l'habiter. Oui, les Francs, les Érules, ces Langobards eux-mêmes ont reçu de toi en présent tant de villes et tant de terres qu'on ne les saurait énumérer...»

XXXVII. Tôtila, peu auparavant, avait envoyé au chef des Francs une ambassade pour le prier de lui donner sa fille en mariage ; cette demande avait été repoussée ; on disait au prétendant qu'il n'était et ne serait jamais roi d'Italie, lui qui, après avoir pris Rome, n'avait pas su s'y tenir, et qui, après en avoir détruit une partie, l'avait de nouveau remise à ses ennemis.
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Messagede Fergus » Mar 02 Jan, 2007 17:55

Histoires, IIème tétrade, livre IV.

V... Le fleuve Ister descend des montagnes celtiques...

XX. Vers ce temps-là, entre le peuple des Warnes et les soldats insulaires qui habitent dans l'île appelée Brittie, il y eut une guerre et des combats, et voici quelle en fut la cause : les Warnes sont établis au delà du fleuve Ister ; ils s'étendent jusqu'à l'océan de l'Ourse et au fleuve du Rhèn qui forme la limite entre eux, les Francs et les autres peuples établis dans ces régions. Tous ces peuples, qui d'ancienneté habitaient sur les deux rives du Rhèn, avaient chacun leur nom propre. L'un d'eux se nomme les Germains, et ce nom devenait commun à tous les autres. L'île de Brittie est située dans cet océan, pas très loin du continent, à deux cents stades au plus des bouches du Rhèn, entre la Brettanié et l'île de Thulè. La Brettanie, en effet, est située au couchant; en face des bords extrêmes du pays des Hispans, et sa distance du continent n'est pas moindre de quatre mille stades ; la Brittie regarde les extrémités de la Gallie, celles qui sont tournées vers l'Océan, c'est-à-dire au nord de l'Hispanie et de la Brettanie.... Trois peuples très nombreux occupent l'île de Brittie, et chacun d'eux a un roi, et un nom propre :ce sont les Angles, les Frisons, et ceux dont le nom est le même que celui de l'île, les Brittôns. Telle est chez eux, la surabondance de la population que chaque année, en grand nombre, ils émigrent avec femmes et enfants, et passent dans le pays des Francs ; et ceux-ci assignent à ces nouveaux venus pour y habiter la partie de leur territoire qui semble trop déserte, et de là, dit-on, ils s'arrogent des droits sur cette île. Ce qui est sûr, c'est que naguère le roi des Francs, envoyant en ambassade au roi Justinianus à Byzance, quelques-uns de ses amis leur adjoignit des Angles et se fit gloire de montrer que cette île était dans son empire. Voilà ce qu'il en est de l'île appelée Brittie.

Peu de temps auparavant, les Warnes avaient pour chef un prince nommé Hermégiscle, lequel, ayant à coeur d'affermir son trône, prit pour. femme la soeur de Theudibert, chef des Francs. Il venait de perdre la femme, qui auparavant habitait avec lui, et qui lui laissait un fils unique nommé Radiger. Il demanda pour lui en mariage une jeune fille de l'île de Brittie, dont le frère était alors roi des Angiles, et donna à cette princesse, comme présent de fiançailles de grands trésors. Cet homme, chevauchant par la campagne avec les plus considérables d'entre les Warnes, vit un oiseau perché sur un arbre, et qui ne cessait de croasser. Alors, soit qu'il comprit le cri de cet oiseau, soit qu'il sût quelque autre secret et feignît d'avoir le talent merveilleux de comprendre ce que prédisait l'oiseau, il dit aussitôt à ceux qui l'accompagnaient qu'il mourrait dans quarante jours : c'était là ce que lui annonçait la voix de l'oiseau. « J'ai pourvu, dit-il, à ce que vous viviez le plus tranquillement possible, en toute sécurité, et, pour cela, j'ai cherché chez les Francs des liens de famille en prenant chez eux une épouse, et j'ai donné à mon fils une fille de la Brittie pour fiancée. Mais maintenant, sentant que je vais bientôt mourir, n'ayant point d'enfants, garçon ni fille, de ma dernière femme, mon fils d'ailleurs n'étant point encore dans les liens du mariage, eh bien ! je vais vous communiquer toute ma pensée, et, si vous ne la jugez pas contraire à vos intérêts, aussitôt que je serai arrivé au terme de ma vie, ratifiez-la et, la fortune aidant, donnez-lui tout son effet. Je crois donc qu'il vaudra mieux, dans l'intérêt des Warnes, avoir des liens de famille avec les Francs qu'avec les insulaires. Les Britties, en effet, ne peuvent avoir des rapports avec vous que tardivement et à grand'peine. Warnes et Francs n'ont entre eux que l'eau du Rhèn, de sorte que ceux-ci étant nos plus proches voisins, arrivés comme ils le sont à une grande puissance, sont à même de nous faire du bien ou de nous ruiner, quand ils le voudront, et cette ruine sera complète, à moins que des liens de famille n'y mettent obstacle.

(Maltr., p. 622.) . Ces insulaires sont les plus vaillants que nous sachions de tous les barbares ; ils vont à pied dans les combats. Non. seulement ils ne sont pas exercés à monter à cheval, mais ils ne savent pas même ce que c'est qu'un cheval ; car, ils n'en ont pas vu même en peinture dans leur île. Jamais, paraît-il, cet animal ne s'est trouvé en Brittie. Si parfois, pour une ambassade ou pour quelque autre affaire, il leur arrive de voyager avec des Romains, des Francs ou d'autres étrangers ayant des chevaux, et qu'il leur faille là nécessairement aller à cheval, il n'y a pas moyen pour eux de sauter sur cette monture; on est obligé de les soulever pour les mettre en selle, et de même quand ils veulent descendre, il faut les enlever et les mettre à terre.....

... Radiger renvoya aussitôt la soeur de Theudibert et épousa la princesse de Brittie...

... Le long du rivage de l'île de l'Océan qui est en face de la Brittie, sont situées une multitude de bourgades, dont les habitants, pêcheurs, laboureurs, marins fréquentant cette île pour le commerce, sont sous l'obéissance des Francs; sans cependant être assujettis au tribut...

XXIV... Il se trouvait que Tôtila avait envoyé plusieurs ambassades qui, admises en présence du roi Justinianus, lui avaient appris que la plis grande partie de l'Italie était occupée par les Francs...
Theudibert, le chef des Francs, avait depuis peu disparu du monde à la suite d'une maladie, après avoir soumis à un tribut quelques places de la Ligurie, les Alpes Cuties et la plus grande partie des Vénéties, le tout sans aucune peine. Car les Francs, s'étant fait une bonne occasion des occupations que les combats donnaient à leurs voisins, s'enrichissaient sans danger en prenant eux-mêmes les terres pour lesquelles on combattait. Aux Goths, il restait encore quelques villes dans les Vénéties, car les Romains avaient mis la main sur les places maritimes; et les Francs sur toutes les autres. Romains et Goths étant, comme je l'ai dit, occupés à la guerre qu'ils se faisaient, et ne pouvant se créer alors de ,nouveaux ennemis, ces derniers entrèrent en pourparlers avec les Francs : il fut convenu que, pendant toute la durée de la guerre des Goths avec les Romains, les uns et les autres resteraient tranquillement en possession des avantages obtenus, qu'il n'y aurait entre eux aucune hostilité ; que, s'il arrivait un jour que Tôtila eût l'avantage sur le roi Justinianus, alors les Goths et les Francs régleraient cette situation au mieux des intérêts de chacun des deux partis. Voilà ce qui fut alors convenu. Mais à Theudibert succéda son fils Theudibald, et le roi Justinianus envoya Léontios, gendre d'Athanasios, membre du sénat, en ambassade à ce prince, pour l'inviter. à une alliance armée contre Tôtila et les Goths, et lui demander d'évacuer en Italie les places où Theudibert avait tenu à entrer, sans en avoir le droit. Léontios, admis en présence de Theudibald, lui dit : « Peut-être est-il advenu à d'autres de subir, contrairement à leurs espérances, quelque coup du sort, mais ce qui aujourd'hui arrive aux Romains de votre part ne s'est jamais, je pense,, présenté pour personne au monde. Et, en. effet, le roi Justinianus ne s'est point engagé dans cette guerre, n'a montré aucune envie de faire la guerre aux Goths, avant que les Francs ayant, à titre d'amis et d'alliés, reçu beaucoup d’argent, eussent promis de prendre part à, la lutte. Mais non seulement ils n'ont pas jugé à propos de rien faire de ce qu'ils avaient promis; bien plus, ils ont commis envers les Romains des injustices telles qu'on ne saurait aisément s'en faire une idée: Theudibert, ton père, s'est mis en tête d'envahir, sans raison aucune, des territoires dont le roi a à grand'peine, à travers maints dangers de guerre, et tandis que les Francs se tenaient à l'écart, s'était rendu maître. Je viens donc aujourd'hui vers vous, non pour vous faire des reproches et vous accuser, mais pour vous adresser des demandes et des conseils qui doivent servir vos intérêts ; pour que vous conserviez, dis-je, sûrement l'heureuse situation que vous avez prise, et que vous permettiez aux Romains de garder ce qui leur appartient... ; enfin, pour que vous preniez part avec nous à la guerre contre Tôtila, en exécutant les promesses de ton père. Oui, vous deviez, sans même y'être invités, entreprendre avec lès Romains cette guerre : car la lutte est entre nous et les Goths qui, dès le principe, ont été pour les Francs des ennemis, et des ennemis absolument sans foi, qui vous font de tout temps une guerre implacable et déloyale, et qui, aujourd'hui qu'ils nous craignent, ne dédaignent pas d'user envers vous, de flatterie. Qu'ils puissent un jour se débarrasser de nous, ils ne tarderont, guère à montrer leurs sentiments à l'égard des Francs... Pensez-y donc ; renouvelez amitié avec notre roi, et repoussez de tout votre pouvoir ceux qui sont pour vous de vieux ennemis. »
Voilà ce que dit Léontios. Theudibald lui répondit : « Vous nous appelez à faire alliance avec vous contre les Goths, mais vous n'avez pour vous ni la raison ni la justice. Les Goths sont aujourd'hui nos amis. Si les Francs n'ont pas été pour eux de sûrs alliés, ils ne vous seront non plus jamais fidèles... Quant aux places dont vous avez fait mention je dirai seulement : Theudibert, mon père, n'a jamais songé à violer les droits d'aucun de ses voisins, à envahir les possessions d'autrui; la preuve, c'est que je ne suis pas riche. Ces places, il ne les a point enlevées aux Romains; c'est de Tôtila, qui les possédait déjà et qui les lui a expressément cédées, qu'il les a reçues, et c'est de quoi surtout votre roi Justinianus devait se réjouir avec les Francs... Nous pouvons cependant remettre à des arbitres l'examen de cette affaire, de façon que, s'il est démontré que mon père a pris quelque chose aux Romains, nous soyons obligés de le restituer sans retard.... À ce sujet, des ambassadeurs seront envoyés par nous à Byzance, et cela dans peu de. temps. » Cela dit, il congédia Léontios, et envoya en ambassade près du roi .Justinianus le franc Leudard avec trois autres. Arrivés à Byzance, ils s'y acquittèrent de leur mission.

XXVI. Lorsque Narsès fut aussi près que possible des Vénéties, il envoya un messager aux chefs des Francs qui commandaient les garnisons de ce pays, et leur demanda de lui livrer passage comme à un ami. Ils répondirent qu'il n'y avait pas moyen pour eux de faire cette concession à Narsès, sans donner nettement la cause de leur refus, sans dire, comme ils le pouvaient le mieux, que ce qui s'y opposait c'était l'intérêt. des Francs et leurs sentiments de bienveillance envers les Goths ; ils mirent en avant cette raison, qui ne semble guère spécieuse, que Narsès amenait avec lui leurs pires ennemis, les Langobards...

XXIX... L'armée des Romains, sous la conduite de Narsès, ne tarda guère à dresser aussi son camp dans l'Apennin, et elle s'y établit à la distance de cent stades au plus du camp des ennemis, sur un plateau entouré de plusieurs tumuli tout proches c'est là, dit-on, que jadis Camille, qui commandait l'armée des Romains, vainquit et extermina dans une bataille les bandes galliques. De nos jours encore, le lieu porte un nom qui atteste cet événement et conserve la mémoire de ce désastre des Galls : Busta Gallorum : les Latins, en effet, appellent Busta les restes d'un bûcher, et il y a là en grand nombre des amas de terre qui sont les tombeaux de ces morts...

XXXIII... Instruits de ces mouvements, les Francs, qui tenaient'garnison dans les places de la Vénétie, s'opposèrent à cette entreprise; ils réclamaient avec une extrême passion ce pays comme leur appartenant, et Valérianus s'en retira avec toute son armée sans avoir rien fait. Les Goths, qui, dans cette rencontre, avaient dû leur salut à la fuite, passèrent le Pade, occupèrent, avec la ville de Ticinum, les places de ce pays et se donnèrent pour chef Téïas. Celui-ci, ayant trouvé dans cette ville tous les trésors que Tôtila y avait déposés, songea à attirer les Francs dans son alliance ...

XXXIV. .... Téïas, ne croyant pas les Goths capables, à eux seuls, de lutter contre l'armée des Romains, envoya une ambassade à Theudibald, chef des Francs ; il lui promettait beaucoup d'argent, et l'invitait à faire alliance avec les Goths. Mais les Francs, fort attentifs, je crois, à leurs intérêts, ne voulaient donner leur sang pour servir, les Goths ni les Romains : ils s'étaient mis en tête de s'approprier l'Italie, et, pour y parvenir, d'affronter à eux seuls les dangers de la guerre. Or, il se trouvait que Tôtila avait déposé à Ticinum une partie de ses trésors, comme il a été dit auparavant ; mais la plus grande partie se trouvait dans un château-fort situé à Cymè en Campanie, où il avait mis des gardes, et qu'il avait placé sous le commandement de son frère et d'Hérodianus... Alors Téïas, craignant pour la garnison de Cymé et pour les trésors qu'elle gardait, et n'espérant plus rien des Francs, disposa les hommes de sa suite comme pour marcher contre les ennemis....
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Messagede Pierre » Mar 02 Jan, 2007 18:33

Alexandre a écrit:C'est génial tout ces textes, mais ne seraient-ils pas au moins en aussi bonne place directement dans l'encyclopédie ?


Effectivement Alexandre, et mes meilleurs voeux 8)

J'en ai parlé ce midi avec Fergus. Ils vont être déplacés dans l'encyclo...
Je les éditerai ensuite, en ne laissant qu'un lien vers l'encyclo :wink:


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Messagede Fergus » Mar 02 Jan, 2007 18:38

Oui, Alexandre, tu as parfaitement raison. Ces textes seront mieux à leur place dans l'encyclopédie. Mais il me paraît utile d'avoir un lien ici, pour faire une recherche rapide.
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Messagede Alexandre » Mar 02 Jan, 2007 18:45

Parfait !
Tous mes voeux à tous :P
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Messagede Marc'heg an Avel » Mar 02 Jan, 2007 22:05

Salut à tous,

Ce travail mérite d'être salué. Mais ........ qu'en est-il des droits d'auteurs ?

JCE :?:
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Messagede Alexandre » Mer 03 Jan, 2007 0:33

Pour les auteurs stricto sensu, ça fait très longtemps qu'ils sont tombés dans le domaine public.
Mais attention aux droits des traducteurs.
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Messagede Pierre » Mer 03 Jan, 2007 0:56

Alexandre a écrit:Pour les auteurs stricto sensu, ça fait très longtemps qu'ils sont tombés dans le domaine public.
Mais attention aux droits des traducteurs.


Tu as tout à fait raison,

Sans oublier, que les éventuelles corrections et/ou annotations sont soumises aux mêmes règles.

Mais en l'occurrence il s'agit (sauf erreur de ma part) de traductions d'Edmond Cougny, décèdé vers la fin du XIXème siècle (à vérifier).


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Messagede Fergus » Mer 03 Jan, 2007 9:49

Je confirme que ces traductions sont toutes dans le domaine public. Pas de problème de droits d'auteur.
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- Ni ansa : macsa Dana, Dàn mac Osmenta, (...) Ergna mac Ecnai, Ecna mac na tri nDea nDàna
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Messagede Marc'heg an Avel » Mer 03 Jan, 2007 10:13

OK.

Nous pourrons alors nous en servir de bases de discussion pour comparer et discuter ponctuellement cette traduction avec de plus récentes.

Sacré boulot. Félicitations.

JCE :)
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Hugues de Saint-Victor.
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