INTRODUCTION
Cette courte documentation introductive sur la civilisation celtique, en particulier sur ses aspects religieux, spirituels et traditionnels, est principalement tirée des travaux de Mme Françoise Le Roux et de M. Christian J. Guyonvarc'h, respectivement historienne des religions et ancien professeur de langue et philologie celtiques à l’Université de Rennes II. Ces auteurs sont aujourd’hui la principale source de référence pour tout ce qui touche aux études celtiques en France, qu’ils ont entièrement renouvelées en mettant à la portée du public francophone toute la richesse des textes médiévaux irlandais. Nous leur avons emprunté, avec leur accord, un grand nombre de passages pour l’élaboration de cette documentation. Qu’il en soient profondément remerciés.
LA QUESTION DES SOURCES
La seule méthode valable de connaissance des faits religieux anciens est celle qui consiste à comparer d'une part les sources antiques, contemporaines mais indirectes, et les sources médiévales, principalement irlandaises. De très nombreux auteurs grecs et latins ont donc écrit sur les Celtes. Les plus indispensables, pour la connaissance de l'antiquité celtique, sont César, Tite-Live, Tacite, pour les latins, et Strabon, Diodore de Sicile et Ptolémée du côté grec. César, en particulier, nous a transmis un schéma général de la religion gauloise, qui s'accorde très bien avec les données médiévales.
L’archéologie, science auxiliaire de l’histoire, doit l’être aussi pour l’histoire des religions. Elle ne peut être la source unique d’hypothèses sur les mythes ou rites religieux, mais ses données doivent être confrontées aux autres éléments.Comme nous l’avons dit, en Irlande, la société traditionnelle celtique archaïque s'est conservée jusqu'à la christianisation, au V° siècle, par Saint Patrick. Les moines chrétiens ont alors copié les anciens mythes, en les déformant quelque peu, certes, mais c'est là notre seule source de connaissance de la religion irlandaise pré-chrétienne.
Ajoutons que de nombreux mythes se sont transmis, en s'affaiblissant, en s'affadissant, dans la littérature insulaire médiévale (textes bardiques et Mabinogion gallois, romans arthuriens...), et dans le folklore des anciens pays celtiques.
Une étude sérieuse de la Tradition Celtique se doit de s’appuyer sur une bonne connaissance de l’ensemble de ces éléments, et pas seulement sur l’un ou l’autre d’entre eux.
Enfin, une vision synthétique et globale ne pourra être obtenue qu’en comparant l’ensemble des données celtiques avec celles d’autres Traditions, surtout indo-européennes : l’histoire mythique de Rome, les légendes scandinaves, les mythes grecs, iraniens ou védiques offrent parfois des parallèles éclairants sur tel ou tel texte irlandais, tel roman gallois ou arthurien, tel conte du folklore occidental.