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Plutarque - Vie de Marius

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Modérateurs: Pierre, Guillaume, Patrice

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22 messages • Page 2 sur 2 • 1, 2

Messagede Fergus » Mer 17 Jan, 2007 18:20

22. Marius, aussi adroit que personne à manier les armes, et supérieur à tous en audace, était le premier à exécuter les ordres qu'il donnait. Les Barbares, arrêtés par les Romains, qu'ils s'efforçaient d'aller joindre sur la hauteur, pressés ensuite vivement, lâchèrent pied, et regagnèrent peu à peu la plaine, où les premiers rangs commençaient à se mettre en bataille sur un terrain uni, lorsque tout à coup on entendit de grands cris partis des derniers rangs, qui étaient dans la confusion et dans le désordre. Marcellus avait saisi le moment favorable : le bruit de la première attaque n'était pas plutôt parvenu sur les hauteurs qu'il occupait, que, faisant lever sa troupe, il avait fondu avec impétuosité sur les Barbares en poussant de grands cris, et, les prenant en queue, il avait fait main-basse sur les derniers. Cette attaque imprévue, en obligeant ceux qui étaient les plus proches de se retourner pour soutenir les autres, eut bientôt mis le trouble dans l'armée entière. Chargés vigoureusement en tête et en queue, ils ne purent résister longtemps à ce double choc ; ils furent mis en déroute, et prirent ouvertement la fuite. Les Romains, s'étant mis à leur poursuite, en tuèrent ou en firent prisonniers plus de cent mille. Devenus maîtres de leurs tentes, de leurs chariots et de tout leur bagage, ils arrêtèrent, d'un commun consentement, de tout donner à Marius, excepté ce qui aurait été pillé. Quelque magnifique que fut ce présent, il parut encore bien au-dessous du service que ce général venait de rendre à sa patrie en la délivrant d'un si grand danger. Quelques historiens ne conviennent pas du don de ces dépouilles, ni du nombre des morts ; ils disent seulement que depuis cette bataille les Marseillais firent enclore leurs vignes avec les ossements de ceux qui avaient été tués ; que les corps consumés dans les champs, par les pluies qui tombèrent pendant l'hiver, engraissèrent tellement la terre, et la pénétrèrent à une si grande profondeur, que l'été suivant elle rapporta une quantité prodigieuse de fruits ; ce qui vérifie ce mot d'Archiloque, que rien n'engraisse plus la terre que les corps qui y pourrissent. On dit aussi, avec beaucoup de vraisemblance, que les grandes batailles sont presque toujours suivies de pluies abondantes : soit qu'un dieu bienfaisant, pour laver et purifier la terre, l'inonde de ces eaux pures qu'il lui envoie du ciel, ou que l'air, qui s'altère facilement et éprouve de plus grands changements pour la plus légère cause, se condense par les vapeurs humides et pesantes qui s'exhalent du sein de cette corruption.
Fergus
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Messagede Fergus » Mer 17 Jan, 2007 18:21

23. Après la bataille, Marius ayant choisi parmi les armes et les dépouilles des Barbares les plus belles, les mieux conservées, les plus propres à relever la pompe de son triomphe, fit entasser tout le reste sur un grand bûcher, et en fit aux dieux un sacrifice magnifique. Toute son armée environnait le bûcher, couronnée de laurier : lui-même, vêtu de pourpre et ceint à la romaine, prit un flambeau allumé, et, l'élevant de ses deux mains vers le ciel, il allait mettre le feu au bûcher, lorsqu'on vit venir à toute bride quelques-uns de ses amis, dont l'arrivée fit faire un grand silence, dans l'attente des nouvelles qu'ils apportaient. Dès qu'ils furent près de Marius, ils sautèrent à terre, et courant l'embrasser, ils lui annoncèrent qu'il était consul pour la cinquième fois, et lui remirent les lettres qui lui annonçaient sa nomination. La joie vive que causa cette nouvelle mit le comble à celle qu'on ressentait déjà d'une si grande victoire. Toute l'armée témoigna le plaisir qu'elle en avait par des cris de triomphe, qu'elle accompagna du bruit guerrier des armes ; et les officiers ayant de nouveau couronné Marius de laurier, il mit le feu au bûcher, et acheva le sacrifice.
Fergus
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Messagede Fergus » Mer 17 Jan, 2007 18:23

24. Mais la puissance qui ne souffre jamais que la joie des plus grands succès soit pure et sans mélange, qui jette tant de variété dans la vie humaine par des vicissitudes continuelles de bien et de mal, soit qu'on l'appelle fortune, vengeance divine, ou enfin nécessité naturelle des choses humaines, fit arriver peu de jours après, à Marius, de tristes nouvelles de Catulus son collègue, dont le malheur fut pour la ville de Rome un nouveau sujet de terreur, et comme un nuage funeste, une tempête menaçante, au milieu d'un temps calme et serein. Catulus, qu'on avait envoyé pour défendre contre les Cimbres le passage des Alpes, désespérant de garder ces défilés, et craignant, s'il était obligé de diviser son armée en plusieurs corps, qu'elle ne fût trop affaiblie, redescendit en Italie, et, mettant devant lui la rivière d'Abesis, il éleva des deux côtés de bons retranchements, afin d'en empêcher le passage, et bâtit un pont qui lui donna la facilité de couvrir les places qui étaient au delà du fleuve, si les Cimbres, après avoir franchi les détroits, allaient les attaquer. Mais ils méprisaient tellement leurs ennemis, et les insultaient si ouvertement, que sans aucune nécessité, et seulement pour faire parade de leur audace et de leur force, ils s'exposaient tout nus à la neige, grimpaient sur les montagnes, à travers des monceaux de neige et de glace ; et parvenus au sommet, ils s'asseyaient sur leurs boucliers, et glissant le long des rochers, ils s'abandonnaient à la rapidité de la pente sur le bord de précipices d'une profondeur effrayante. Quand enfin ils eurent transporté leur camp près de celui des Romains, et qu'ils eurent examiné comment ils pourraient passer la rivière, ils résolurent de la combler. Coupant donc, comme autrefois les géants, les tertres des environs, déracinant les arbres, détachant d'énormes rochers et de grandes masses de terre, ils les roulaient dans le fleuve, pour en resserrer le cours. Ils jetaient en même temps, au-dessus du pont que les Romains avaient construit, des masses d'un grand poids, qui, entraînées par le courant, venaient battre le pont, et en ébranlaient les fondements. La plupart des soldats romains, effrayés d'une pareille entreprise, abandonnèrent le grand camp, et se retirèrent. Catulus se conduisit alors en habile et parfait général, qui préfère à sa propre gloire celle de ses concitoyens. Quand il vit qu'il ne pouvait persuader ses soldats de rester, et que, cédant à leur frayeur, ils pliaient bagage, il ordonna qu'on levât l'aigle ; et courant aux premiers rangs, qui étaient déjà en marche, il se mit à leur tête, aimant mieux que la honte de cette retraite tombât sur lui seul plutôt que sur sa patrie, et que les soldats eussent l'air, non de prendre la fuite, mais de suivre leur général. Les Barbares s'emparèrent du fort que Catulus avait construit au delà du fleuve. Remplis d'admiration pour les soldats romains, qui l'avaient défendu avec la plus grande valeur, et s'étaient exposés si courageusement pour leur patrie, ils les laissèrent aller à des conditions honorables, dont ils convinrent en jurant sur leur taureau d'airain. On dit que ce taureau fut pris après la bataille, et porté dans la maison de Catulus, comme les prémices de sa victoire. Les Barbares, trouvant le pays sans défense, firent partout un horrible dégât.
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Messagede Fergus » Mer 17 Jan, 2007 18:24

25. Cette conjoncture fâcheuse fit appeler Marius à Rome : en l'y voyant arriver, tout le monde crut qu'il allait recevoir les honneurs du triomphe, et le sénat s'empressa de les lui décerner ; mais il les refusa, soit qu'il ne voulût pas priver de leur part de cette gloire les soldats qui avaient partagé ses périls, ou que son motif fût de rassurer le peuple sur ses craintes, en déposant, entre les mains de la fortune de Rome, la gloire de ses premiers succès, et se promettant de l'en retirer plus brillante après de nouveaux exploits. Il tint dans le sénat les discours qu'exigeait la circonstance ; après quoi il se hâta d'aller joindre Catulus, dont il releva le courage par sa présence ; il fit venir aussi son armée des Gaules. Dès qu'elle fut arrivée, il passa le Pô, afin d'empêcher les Barbares de pénétrer dans l'Italie cispadane. Mais ceux-ci différaient de combattre, parce qu'ils attendaient, disaient-ils, les Teutons, dont le retard les étonnait fort, soit qu'ils ignorassent réellement leur défaite, soit qu'ils voulussent paraître n'y pas croire : car ils accablaient d'outrages ceux qui venaient leur en porter la nouvelle. Ils envoyèrent même à Marius des ambassadeurs chargés de lui demander, pour eux et pour leurs frères, des terres et des villes où ils pussent s'établir. Marius ayant demandé aux ambassadeurs de quels frères ils voulaient parler, ils répondirent que c'étaient les Teutons. Tous ceux qui étaient présents éclatèrent de rire, et Marius leur dit en plaisantant : « Ne vous inquiétez plus de vos frères ; ils ont la terre que nous leur avons donnée, et qu'ils conserveront à jamais. » Les Barbares, ayant senti l'ironie, s'emportèrent en injures et en menaces, et lui déclarèrent qu'il allait être puni de ses railleries, d'abord par les Cimbres, et ensuite par les Teutons, lorsqu'ils seraient arrivés. « Ils le sont, répliqua Marius ; et il serait peu honnête de vous en aller sans avoir salué vos frères. » En même temps il ordonna qu'on amenât, chargés de chaînes, les rois des Teutons, que les Séquaniens avaient faits prisonniers, comme ils s'enfuyaient dans les Alpes.
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Messagede Fergus » Mer 17 Jan, 2007 18:24

26. Les Cimbres n'eurent pas plutôt entendu le rapport de leurs ambassadeurs, qu'ils marchèrent sur-le-champ contre Marius, qui se tenait tranquille dans son camp, et se contentait de le garder. Ce fut, dit-on, pour cette bataille que Marius mit au javelot un changement utile. Jusqu'alors le fer et la hampe étaient cloués ensemble par deux chevilles de fer ; Marius n'en laissa qu'une, et, à la place de l'autre, il en mit une de bois, beaucoup plus aisée à rompre : changement bien imaginé, afin que la pique, en s'attachant au bouclier de l'ennemi, n'y restât pas droite, mais que la cheville de bois en se rompant fit plier la hampe à l'endroit du fer, et que, tenant encore au bouclier, elle traînât à terre et embarrassât l'ennemi. Boïorix, roi des Cimbres, à la tête d'un détachement peu nombreux de cavalerie, s'étant approché du camp de Marius, provoqua ce général à fixer le jour et le lieu du combat, pour décider qui resterait maître du pays. Marius lui répondit que les Romains ne prenaient jamais conseil de leurs ennemis pour combattre ; que cependant il voulait bien satisfaire les Cimbres sur ce qu'ils demandaient. Ils convinrent donc que la bataille se donnerait dans trois jours, et dans la plaine de Verceil, lieu commode aux Romains pour y déployer leur cavalerie, et aux Barbares pour étendre leur nombreuse armée. Les deux partis, arrivés au rendez-vous, se mirent en bataille. Catulus avait sous ses ordres vingt mille trois cents hommes, et Marius trente-deux mille, qui, placés aux deux ailes, environnaient Catulus, dont les troupe occupaient le centre. C'est ainsi que l'écrit Sylla, qui fut présent à cette bataille. On dit que Marius donna cette disposition aux deux corps de son armée, parce qu'il espérait tomber, avec ses deux ailes, sur les phalanges ennemies, et ne devoir la victoire qu'aux troupes qu'il commandait, sans que Catulus y eût aucune part, et pût même se mêler avec les ennemis. En effet, lorsque le front d'une bataille est fort étendu, il est ordinaire que les ailes débordent sur le centre, qui se trouve alors très enfoncé. On ajoute que Catulus en fit l'observation dans l'apologie qu'il fut obligé de faire, et qu'il se plaignit hautement de la perfidie de Marius.
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Messagede Fergus » Mer 17 Jan, 2007 18:24

27. L'infanterie des Cimbres sortit en bon ordre de ses retranchements ; et s'étant rangée en bataille, elle forma une phalange carrée, qui avait autant de front que de profondeur, et dont chaque côté couvrait trente stades de terrain. Leurs cavaliers, au nombre de quinze mille, étaient magnifiquement parés ; leurs casques se terminaient en gueules béantes et en mufles de bêtes sauvages : surmontés de hauts panaches semblables à des ailes, ils ajoutaient encore à la hauteur de leur taille. Ils étaient couverts de cuirasses de fer et de boucliers dont la blancheur jetait le plus grand éclat ; ils avaient chacun deux javelots à lancer de loin, et dans la mêlée ils se servaient d'épées longues et pesantes. Dans cette bataille, ils n'attaquèrent pas les Romains de front ; mais s'étant détournés à droite, ils s'étendirent insensiblement, dans le dessein de les enfermer entre eux et leur infanterie, qui occupait la gauche. Les généraux romains s'aperçurent à l'instant de leur ruse ; mais ils ne purent retenir leurs soldats, dont l'un, s'étant mis à crier que les ennemis fuyaient, entraîna tous les autres à leur poursuite. Cependant l'infanterie des Barbares s'avançait, semblable aux vagues d'une mer immense. Marius, après s'être lavé les mains, les éleva au ciel, et fit vou d'offrir aux dieux une hécatombe. Catulus, de son côté, ayant levé les mains au ciel, promit de consacrer la fortune de ce jour, et de lui bâtir un temple. Marius fit aussi un sacrifice ; et lorsque le prêtre lui eut montré les entrailles de la victime, il s'écria : « La victoire est à moi. » Mais à peine les deux armées commençaient à se charger, qu'il survint un accident qui, au rapport de Sylla, parut l'effet de la vengeance céleste sur Marius. Le mouvement d'une multitude si prodigieuse fit lever un tel nuage de poussière, que les deux armées ne purent plus se voir. Marius, qui s'était avancé le premier avec ses troupes, pour tomber sur l'ennemi, le manqua dans cette obscurité ; et ayant poussé bien au delà de leur bataille, il erra longtemps dans la plaine, tandis que la fortune conduisit les Barbares vers Catulus, qui seul eut à soutenir tout leur effort avec ses soldats, au nombre desquels était Sylla. L'ardeur du jour et les rayons brûlants du soleil, qui donnait dans le visage des Cimbres, secondèrent les Romains. Ces Barbares, nourris dans des lieux froids et couverts, et endurcis aux plus fortes gelées, ne pouvaient supporter la chaleur ; inondés de sueur et tout haletants, ils se couvraient le visage de leurs boucliers, pour se défendre de l'ardeur du soleil ; car cette bataille se donna après le solstice d'été, trois jours avant la nouvelle lune du mois d'août, appelé alors sextilis. Ce nuage de poussière servit même à soutenir le courage des Romains, en leur cachant la multitude des ennemis ; chaque bataillon ayant couru charger ceux qu'il avait en face, ils en vinrent aux mains avant que la vue du grand nombre des Barbares eût pu les effrayer. D'ailleurs l'habitude du travail et de la fatigue avait tellement endurci leurs corps, que, malgré l'extrême chaleur et l'impétuosité avec laquelle ils étaient allés à l'ennemi, on ne vit pas un seul Romain suer ou haleter : c'est le témoignage que Catulus lui-même leur rend en faisant l'éloge de ses troupes.
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Messagede Fergus » Mer 17 Jan, 2007 18:25

28. La plupart des ennemis, et surtout les plus braves d'entre eux, furent taillés un pièces ; car, pour empêcher que ceux des premiers rangs ne rompissent leur ordonnance, ils étaient liés ensemble par de longues chaînes attachées à leurs baudriers. Les vainqueurs poussèrent les fuyards jusqu'à leurs retranchements ; et ce fut là qu'on vit le spectacle le plus tragique et le plus affreux. Les femmes, vêtues de noir et placées sur les chariots, ruaient elles-mêmes les fuyards, dont les uns étaient leurs maris, les autres leurs frères, ou leurs pères ; elles étouffaient leurs enfants de leurs propres mains, les jetaient sous les roues des chariots ou sous les pieds des chevaux, et se tuaient ensuite elles-mêmes. Une d'entre elles, à ce qu'on assure, après avoir attaché ses deux enfants à ses deux talons, se pendit au timon de son chariot. Les hommes, faute d'arbres pour se pendre, se mettaient au cou des nouds coulants, qu'ils attachaient aux cornes ou aux jambes des boufs, et, les piquant ensuite pour les faire courir, ils périssaient étranglés, ou foulés aux pieds de ces animaux. Malgré le grand nombre de ceux qui se tuèrent ainsi de leurs mains, on fit plus de soixante mille prisonniers, et on en tua deux fois autant. Les soldats de Marius pillèrent le bagage : mais les dépouilles, les étendards et les trompettes furent portés, dit-on, au camp de Catulus : ce qu'il allégua comme une preuve certaine que la victoire était son ouvrage. Il s'éleva à cette occasion une vive dispute entre ses troupes et celles de Marius ; afin de la terminer à l'amiable, on prit pour arbitres les ambassadeurs de Parme, qui étaient alors au camp. Les soldats de Catulus les menèrent au milieu des morts restés sur le champ de bataille, et leur firent voir qu'ils étaient tous percés de leurs piques ; il était facile de les reconnaître, parce que Catulus avait fait graver son nom sur les bois des piques de tous ses soldats. Cependant on fit honneur à Marius de ce succès, soit à cause de sa première victoire, soit par égard pour sa dignité. Le peuple même lui donna le titre de troisième fondateur de Rome, parce qu'il avait délivré sa patrie d'un aussi grand danger que celui dont les Gaulois l'avaient autrefois menacée. Lorsque les Romains, au milieu de leurs femmes et de leurs enfants, se livraient dans leurs repas domestiques aux transports de la joie la plus douce, ils offraient à Marius, en même temps qu'à leurs dieux, les prémices de leurs mets, et lui faisaient les mêmes libations ; ils voulaient ne décerner qu'à lui seul les deux triomphes ; mais il refusa de triompher sans Catulus ; il crut devoir se montrer modeste dans une si grande prospérité : peut-être aussi craignait-il les soldats de Catulus, bien déterminés, si l'on privait leur général de cet honneur, de s'opposer au triomphe de Marius.
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