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Apprendre le breton par les vies des saintsModérateurs: Pierre, Guillaume, Patrice Pas pour l'instant. Mais je pense qu'on pourrait assez aisément en donner une.
Le plus difficile, c'est le système dit des 'mutations', où l'on voit des initiales de mots changer en fonction de leurs positions dans le texte et/ou en fonction du mot ou de l'article qui précède. D'autant que le breton se décline aussi au masculin et/ou au féminin, selon les cas. C'est pour cela que je pense que le fait de s'appuyer sur des textes 'historiques', c'est à dire reproduisant les modes d'expression d'une époque donnée, est fondamentale. Comme je l'ai dit précédemment, cette Buhez ar Zent / Vie des Saints n'est pas pour moi un argument de prosélitisme, ni politique, ni religieux, mais une référence au mode de pensée et d'expression populaire qui ne remonte, tout compte fait, qu'à un siècle. Ken ar c'hentan = au plus proche ( ... d'en reparler). JCE "Apprends tout et tu verras que rien n'est superflu".
Hugues de Saint-Victor.
J'ai bien compris que le système des mutations consonantiques à l'initiale était le plus gros obstacle à la consitution d'un dictionnaire. C'est un sujet qui revient souvent quand on évoque la question. Peut-être pourrait-on commencer par une fiche détaillée sur cette question bien précise ?
OK.
A raison d'un envoi par jour, d'une valeur d'un quart d'heure chacun, cela ne prendra qu'une petite semaine. JCE "Apprends tout et tu verras que rien n'est superflu".
Hugues de Saint-Victor.
http://marikavel.org/documents/buhez-ar-zent/baz-54.htm
Seitekvet devez a viz Genver Seiz(h) = sept + Dek = dix > Dix-sept. Observation : mutation D > T, au lieu de D > Z comme les précédents. ---------- An Itron-Varia o 'n em ziskouez en Pontmain : La Dame-Marie se montrant à Pontmain : Apparition de la Vierge à Pontmain - Itron + Maria > Itron-Varia : mutation M > V - en em : forme réfléchie : se - diskouez(h) : montrer, ici avec mutation D > Z provoquée par en em. ------------------- Ar Frans hag an Allmagn a oa savet an eil eneb d'eben. Ar gwad a boullade war tachennou-brezel. Ar Brusianed a c'honeze bep tôl. - a oa savet = s'étaient élevées - an eil eneb d'eben = l'une contre l'autre (ici au féminin) - ar gwad = le sang - poulladan = former une mare - a boullade = ruisselait - tachennou = terrains, champs - brezel : bataille. - Prusian(ed) = Prussien(s) - Ar Brusianed : mutation P > B provoquée par l'article Ar sur un mot masculin pluriel. - Gonid / Gounid = gagner - bep tro = chaque tour = chaque fois. - a c'honeze = gagnaient (mutation G > C'h provoquée par a) *********************************** NB : il semble que ce texte soit de la propagande nationaliste française du fait de la guerre contre la Prusse (1871). (Cette version du Buez ar Zent, ne datant que de 1912, ignorait donc la guerre de 1914-1918) ************************************ Leçon sur l'article défini breton en breton, il n'y a qu'un article, neutre de surcroit, qui s'applique au masculin, au féminin, au neutre, au singulier, et au pluriel. Cependant, il s'écrit de 3 façons : Al, An, Ar Le premier, AL, est le plus facile, car il ne s'utilise que lorsqu'il est suivi d'un mot commençant par un L; un peu comme une agglutination; mais il ne provoque pas de mutation. - al loar : la lune; al loened : les animaux. Le second, AN, s'utilise devant les voyelles, et devant N, D, T, H Le troisième, AR, devant le reste. Mais les deux derniers provoquent des mutations, selon des cas spécifiques : - paotr = garçon : ar paotr = le garçon, ar baotred = les garçons; - dor = porte : an nor = la porte etc ... Ne me demandez pas pourquoi, je ne le sais pas. Un linguiste pourrait peut-être en faire un historique. à suivre. JCE "Apprends tout et tu verras que rien n'est superflu".
Hugues de Saint-Victor.
Merci beaucoup pour toutes ces informations.
Comment dirait-on ça en breton d'ailleurs? Mersi bras evit (ou gant?) an holl geloù (j'imagine que c'est faux) ??? Et pour dire "merci pour tout ça"? Gildas PS : Mona Bouzec note que l'article "ar" est souvent employé également avec les mots commençant par la lettre "l"dans les parlers de Cornouaille, pareil pour le vannetais, en est-il de même dans le Léon et le Trégor et est-ce général dans le Vannetais et la Cornouaille?
Merci beaucoup pour toutes ces informations
Mersi bras 'wit toud ar c'heloioù se. ------------------------ http://marikavel.org/documents/buhez-ar-zent/baz-57.htm Triouec'hvet = dix huit ième Ceci est un cas particulier. On aurait pu s'attendre à un mot du genre Eizek, ou Eitek = 8 + 10 Eiz(H) = huit. Mais il n'en n'est rien, car Triouc'hech / Triwec'h = Trois Six = 18. Ce doit être un reliquat de la numération à la douzaine. -------------------------------- Kador Sant Per = le Trône de Saint Pierre ( = le saint Siège) Pa bignas Hon Zalver J-C en nenv, de ar Yaou-Bask, Simon Per, mab da Jonas, a oa en penn an iliz Pignan : grimper, monter; Pignas : Monta; Pa Bignas : mutation par adoucissement en nenv : au ciel Yaou-Bask : jeudi de Pâques = jeudi de l'Ascension. Mab da Jonas : fils de / à Jonas a oa = était, se trouvait en penn = à la tête. ----------------------- Il existe 4 groupes de mutations : a) renforcement : G > K; d > T; B > P b) spiration : K > c'h; T > Z; P > F c) adoucissement : K > G; T > D; P > B; G > C'h; Gw > W; D > Z; B > V; M > V; d) mixtes : G > C'h; Gw > W; D > T; B > V; M > V. ----------------------- - Trégorrois > Les Trégorrois : An Dregeriz - Bretons > Les Bretons : Bretoned > Ar Vretoned - Français > Les Français : Fransez > Ar Vransizien - Parisiens > Les Parisiens : Parisianed > Ar Barizianed. - Gwenedour = Vannetais (singulier); ar Gwenedour - Gwenedourien : Vannetais (pluriel) : ar Wenedourien - Couvreur : le couvreur : An toer - Couvreurs : les couvreurs : An doerien - Maçons : masonerien : Ar vasonerien. etc ... Autrement dit, quand vous lisez un mot dans un texte, celui-ci peut avoir subi une mutation. Pour le trouver dans un dictionnaire, il ne faut donc pas rechercher sa forme écrite dans le texte, mais le mot écrit AVANT sa mutation. ex : - pour vasonerien, rechercher Masoner. - pour c'hlin = genou, rechercher klin ------------------------ à + JCE "Apprends tout et tu verras que rien n'est superflu".
Hugues de Saint-Victor.
Salut Alexandre,
N'étant pas historien de la langue, je ne peux pas répondre à cette question. Ronan et Taliesin seraient plus informés que moi sur ce sujet; ------------------ Les textes du Buez ar Zent dont je donne les traductions sont de la fin du XIXè, début du XXè siècles, et sont parfaitement valables aujourd'hui. Mais il est vrai qu'on trouve énormément de formes antérieures figées. Ceci est très vrai surtout en toponymie, dont les graphies ont souvent été données sur des formes du XVIIè et XVIIIè, c'est à dire à l'époque des relevés topographiques du royaume de France. ex : - Keramanach, pour Ker ar Manac'h, prononcé Kervenac'h (Plounévez-Moédec) - Kerigonan, pour Ker Conan > Kergonan. etc ..; Il est bon, pour pousser cette question plus loin, de comparer avec le gallois. Pen y Bren = le haut de la colline Pen y Craigh = le haut de la côte, etc ... ----------------- Autres exemples en breton : - écolier : skolard; l'écolier : ar skolard; écoliers : skolidi; les écoliers : ar skolidi - enfant : bugel; l'enfant : ar bugel; enfants : bugale; les enfants : ar vugale. (prononcer le g dur !) Cela entrouve les formes pluriel du breton, au nombre de 25 plus les irréguliers, ... qui peuvent se combiner aux mutations JCE "Apprends tout et tu verras que rien n'est superflu".
Hugues de Saint-Victor.
Tu auras peut-être compris que je t'ai posé cette question dans l'espoir de trouver par moi-même une logique dans le capharnaum des mutations. Certaines sont évidentes et se ramènes à de simples assimilations partielles ou totales. Mais d'autres, et en particulier celle que je t'ai indiquée, sont beaucoup plus obscures et suggèrent l'influence de phonèmes disparus.
Certes, Mais c'est un capharnaum organisé . C'est vrai que pour quelqu'un qui n'est pas bretonnant, de naissance, ou de famille bretonnante, ce système peut sembler énigmatique, voir surréaliste. Mais même si ça surprend, ça fait quand même partie des règles de cette langue. Et rater une mutation peut mener à un contresens, voir à un non sens. Exemple de jeu de mot : Marv eo paour-kez Yann. Ha chomet hi dreit dindan ar pres. au mot à mot : Mort est le pauvre Jean. Et restés (sont) ses pieds sous l'armoire. Bien entendu, il s'agit des pieds de l'armoire, qui sont restés à leur place, et non de ceux de Yann, car alors on aurait dit : e zreit : ses pieds, (à lui) C'est un peu comment en français : Le Gall, amant de la Reine, à la Tour magnanime / Le gallament de l'arène alla tour Magne, à Nimes. En toute langue, il y a des plaisanteries de ce genre. On donnera plus tard le détail des mutations. mutation : kemmenadur; mutations : kemmenadurioù: les mutations : ar Gemmenadurioù. --------------- un cas de mot importé du français : voiture > gwetur - une voiture : ur wetur - les voitures : ar weturioù - des voitures : gweturioù. (l'article partitif n'existant pas). Du moment que Simone retrouve la sienne. JCE "Apprends tout et tu verras que rien n'est superflu".
Hugues de Saint-Victor.
boñjour tout 'n dud
ar c'hemmadurioù et ar gweturioù. Pas de mutations après l'article pour les noms dont le pluriel est -où première règle de base : les seules consonnes qui mutent sont : K, T, P, G, D, B, M, Gw. C'est pas beaucoup finalement. Donc, la forme de l'article défini "al" n'a rien à voir avec les règles de mutation, si ce n'est le fait qu'on la rencontre devant la consonne L, qui ne mute jamais. deuxième règle de base : mutation par adoucissement (lénition) après l'article pour les noms féminins singuliers et pour les noms masculins pluriels de personnes qui ne se terminent pas par -où (dont le pluriel se forme autrement qu'en -où) exemple très clair pour les noms de métiers : ar medisin : le médecin ar vedisinez : la femme-médecin (avec suffixe -ez pour marquer le féminin dans les noms de métiers) mais : ar medisinezed = les femmes médecins = pas de mutation ar vedisined = les médecins : pluriel en -ed = mutation par contre : ar baotred = les garçons, mais an tadoù = les pères exception notable : la fille (nom féminin s'il en est) ne mute pas : ar plac'h et non *ar blac'h troisième règle de base : la consonne K ne se maintient jamais après l'article. K devient C'H en cas de non-mutation, et G en cas de mutation. ça c'était pour l'article, et c'est le plus simple. Après, il reste : les pronoms personnels, les chiffres, les particules verbales,..... L'exemple donné par JC dor = an nor est une exception, car la mutation d>n n'existe pas en breton moderne, du moins pas de manière systématique. On rencontre aussi : den = an nen et, je crois, dimezell = an nimezell Peut-être est-ce un archaïsme du temps où le breton avait encore d'autres mutations, comme celles conservées par le gallois. Et je n'ai pas parlé des mutations qui ne s'écrivent pas, mais s'entendent : feunteun = ar veunteun (mais s'écrit toujours avec un f) Les Bretons sont plus grands et mieux proportionnés que les Celtes. Ils ont les cheveux moins blonds, mais le corps beaucoup plus spongieux.
Hippocrate
Salut DT,
tu n'as rien à craindre : l'humour et l'auto-dérision font partie de la Sagesse. C'est au moins ça de pris ! Comme je l'ai déjà dit : mieux vaut apprendre en rigolant qu'en s'em... bêtant. C'est vrai que les 'mutations' de la langue bretonnes peuvent sembler étranges à des non initiés. Mais ce n'est pas spécifiquement breton : autant que je sache, les autres langues celtiques aussi appliquent le système des 'mutations'. Donc, les Celtes sont des mutants ! Appliquer des masculins singuliers, des masculins pluriels, des féminins singuliers, des féminins pluriels, sans utiliser des terminaisons de type latines, mais par flexions internes, c'est effectivement une autre façon de penser. JCE "Apprends tout et tu verras que rien n'est superflu".
Hugues de Saint-Victor.
suite au message de Taliesin.
voici une page du Buez ar Zent concernant le pardon de Notre Dame des Fontaines, à Pontrieux (en Trégor) : remarquer la ligne en bas de page : "Bep bla, pa digoue koulz he fardon, Pontreo a zilez pep prez ha pep labour evit 'n em rei oll d'enori he Fatronez" "Chaque an, quand arrive le temps de son pardon, Pontrieux délaisse tout propos et toute labeur pour se donner entièrement à honorer sa Patronne". - son pardon > he fardon (mutation P > F) - délaisse > a zilez (mutation D > Z) - sa Patronne > he Fatronez ( mutation P > F) Pour ce dernier, j'aurais plutôt pensé à une forme : hi Batronez. --------------- Originaire de La Roche-Derrien, j'ai habité, chez mes parents, dans la rue de la fontaine, rue en assez forte pente, au milieu de laquelle se trouvait une pompe et une fontaine publique, et à laquelle je suis allé souvent chercher de l'eau quand il n'y avait pas encore d'eau courante publique. A la génération précédente, ma grand-mère utilisait le nom de : Krec'h ar veunteun : la côte de la fontaine. Mais il est vrai qu'il faut avoir l'oreille exercée pour distinguer entre Ar Feunteun et Ar Veunteun. JCE Aquarius "Apprends tout et tu verras que rien n'est superflu".
Hugues de Saint-Victor.
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