Famine ches les Basques

[Patrice]

On trouve chez Juvénal (satire XV, La superstition), auteur du Ier siècle ap. JC, l'évènement suivant:
"Les Gascons, nous dit-on, à l'aide d'un pareil aliment (la chair humaine) prolongèrent leur existence. Mais quelle différence! Ils luttaient contre la fortune jalouse, réduits qu'ils étaient aux dernières extrémités de la guerre et du malheur, en proie aux horreurs d'un long siège. Leur exemple est fait pour inspirer pitié. Ces hommes donc, apèrs avoir tout épuisé, les herbes, les animaux, tout ce que la rage de la faim leur suggérait, et dont les corps blêmes et exténués de maigreur étaient un objet de compassion pour leurs ennemis mêmes, dévorèrent les membres de leurs concitoyens, tout prêts à se dévorer eux-mêmes."
(trad.: M. Courtaud Divernéresse, dans Oeuvres complètes d'Horace, de Juvénal, de Perse, ..., 1878, Paris, Firmin-Didot)

A quel évènement précis peut donc bien se référer Juvénal? S'agit-il d'un épisode de la Guerre des Gaules? Ou bien de quelque chose d'antérieur? n n

[Kambonemos]

Bonjour,

20 ans après, ça fait Alexandre Dumas, n'est-ce pas ?

Juvénal cite quelques vers plus loin l'ancien Metellus, et cela fait référence à l'épisode du siège de Calagurris(aujourd'hui, Calahorra La Rioja) qui dura six ans. Siège entrepris dans le cadre des guerres sertoriennes (80 av. JC - 72 av. JC), par Afranius, un général de Pompée. L'historien et moraliste romain Valère Maxime précisera : "Comme ils [les habitants assiégés] ne trouvaient pas d'autres animaux en leur cité, ils se convertirent à la funeste consommation de leurs femmes et de leurs enfants (.../...)"

(Je pense que vous aviez déjà la réponse pour la plupart )

@+

[Pierre]

Bonjour Kambonemos

https://encyclopedie.arbre-celtique.com ... s-3749.htm

Valère Maxime... quel livre ?

Bon appétit

[Kambonemos]

Bonjour Pierre,

Il s'agit d'un extrait du toujours jeune et dynamique Valère-Maxime :Actions et Paroles Mémorables, livre septième, chapitre VI intitulé De la nécessité - exemples étrangers point 3.

Merci, je n'ai plus très faim.

@+

[Pierre]

Merci Kambonemos

3. La farouche obstination des Numantins fut encore dépassée, dans une conjoncture semblable, par l'énergie exécrable et inhumaine des habitants de Calagurris. Ils voulaient, en faisant échouer le siège que Pompée faisait de leur ville, montrer une fidélité invincible à la mémoire de Sertorius qui venait d'être assassiné. Aussi, comme il n'existait plus dans la ville d'autres êtres vivants, ils en vinrent à cette abomination de manger leurs femmes et leurs enfants. Afin de pouvoir nourrir plus longtemps sa chair de sa propre chair, cette jeunesse sous les armes n'hésita pas à saler les malheureux restes de ces cadavres. Et voilà des soldats qu'on aurait exhortés sur un champ de bataille à défendre vaillamment la vie de leurs femmes et de leurs enfants ! Ce grand général aurait dû chercher à punir de tels ennemis plus encore qu'a les vaincre il aurait pu s'acquérir plus de gloire par leur châtiment que par leur défaite, puisque, à les comparer avec eux il n'est point de serpents, points de bêtes féroces qu'ils n'aient surpassés en férocité. Ce qui est pour les animaux un tendre objet d'affection, qu'ils chérissent plus que leur propre vie, les Calagurritains en firent leur nourriture du matin et du soir. (An de R. 681.)

https://encyclopedie.arbre-celtique.com ... -15547.htm