En juin de l’an 46 avant J.-C., César offrit de somptueuses fêtes en mémoire de ses conquêtes au peuple romain :
Joël Le Gall a écrit: Le grand drame.
[…] Ce fut alors le siège de Marseille, la campagne d’Espagne, Pharsale, la campagne d’Alexandrie, celle de Pharnace, roi de Pont, Thapsus enfin en 46. On put croire, à ce moment, que c’en était fini. César revint à Rome et célébra, à quelques jours l’un de l’autre, quatre triomphes successifs sur la Gaule, sur l’Égypte, sur le Pont et sur l’Afrique, où le roi numide Juba avait soutenu ses adversaires romains.
Pour la Gaule, les brancards sur laquelle on portait le butin étaient plaqués de thuya. On voyait la statue du Rhône, celle du Rhin et même celle de l’Océan représenté comme un captif. César s’avançait dans la tenue rituelle des triomphateurs, en costume pourpre, sur un quadrige traîné par quatre chevaux blancs. Devant lui marchaient enchaînés les chefs prisonniers, qui attendaient ce jour depuis si longtemps dans les fers. Vercingétorix étaient parmi eux.
Le cortège suivit l’itinéraire traditionnel. Du Champ-de-Mars il s’achemina lentement vers le Capitole en traversant le Marché aux herbes, le Marché aux bœufs, puis le Grand Cirque. Là il prit la Voie Sacrée pour traverser le Forum. A gauche, la Basilique Julia et, à droite, le Forum de César dont le pillage de la Gaule avait payé la magnificence, attendaient d’être inaugurés quelques jours plus tard. Au-delà du Forum, on prit la Montée du Capitole pour gagner le temple dont César gravit l’escalier à genoux afin de mieux remercier Jupiter Optimus Maximus — Jupiter très bon et très grand —, mais cela, les prisonniers ne le virent pas. Au bout du forum, selon l’antique coutume, leurs gardes les avaient entraînés vers la prison et livrés aux esclaves publics qui en assuraient le service. On les avait fait entrer dans un cachot obscur ; au milieu du dallage s’ouvrait un trou rond, seul accès d’un cachot plus obscur encore, gluant d’une humidité glaciale, le Tullianum. On leur arracha leurs vêtements, on les jeta par le trou. Des bourreaux attendaient en bas, un lacet à la main… ainsi périrent Vercingétorix et ses compagnons.
LE « TULLIANIUM », SALLE DES EXÉCUTIONS DE LA PRISON DE ROME. Ici périrent quelques-uns des plus illustres ennemis de Rome : Jugartha, Vercingétorix. Cette salle est restée presque intacte jusqu’à nos jours parce qu’une légende médiévale prétendit, à tort, que saint Pierre y avait été enfermé et qu’on l’aménagea alors en église sous le vocable de « San Pietro in carcere ».
Photo Alianari-Giraudon.
Alésia
Archéologie et Histoire
Résurrection du passé / Joël Le Gall - Fayard, réédition 1976, p. 104—106.
Afin de faire la synthèse d’infos éparses et déjà entamées dans le forum, avez-vous des compléments de renseignements fiables, des détails… à fournir sur le défilé, les préparatifs, les captifs ...
Et, principalement, la composition de ce trésor de guerre « gaulois » ou plutôt des trois Gaule (Aquitaine, Celtica, Belgica), mais aussi certainement celui de la Brittania …
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