Matrix a écrit:Par exemple les Paemani et les Menapi ont des noms s'expliquant par le Germanique
Aucune chance :
Le nom des Paemani est à l'évidence un cognat du grec ποιμην = berger. Mais en germanique, le *p aurait été traité en f.
Pour la même raison, le p des Menapi a bien peu de chances d'être germanique.
D'une manière générale, je suis surpris de l'avalanche d'opinions personnelles ouvertement non étayées qui déferle sur ce fil...
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Orgenomeskos a écrit:L'arrivée des basques dans le Nord des Pyrénées n'est pas si ancienne que ça. César dans la Guerre des Gaules ne les évoque pas.
Il ne parle pas des Basques, mais il parle de plusieurs peuples basques : voici un extrait d'un long exposé de Xarles Videgain, co-directeur de l'Atlas linguistique du pays basque, professeur à l'université de Pau :
L’Aquitaine constitue une zone géographique de forme triangulaire fermée par l’Atlantique, les Pyrénées et la Garonne où, outre le basque au sud-ouest du sud-ouest, la langue parlée encore aujourd’hui – mais minoritairement sous les effets du rouleau compresseur du français – le gascon, a toujours été marquée comme différente des parlers occitans. En regroupant les douze peuples cités par Jules César et qui lui envoient des otages, la vingtaine de peuples cités par Strabon et les dix-sept cités par Pline, J. Allières cite les trente et une entités qui suivent : Auscii (voir Auch) ; Belendi (Belin et vallée d’Aure) ; Vocates (Sedi) ; Boviates (Pays de Buch) ; Bercorates (Pays de Born et Pyrénées) ; Bigerriones/Begerri (Bigorre) ; Camponi (vallée de Campan et Cambo) ; Cocosates (Landes ?) ; Elusates (Eauze) ; Garumni (val d’Aran) ; Gates (non localisé) ; Lassuni (gave de Pau), Latusates (Lectoure) ; Monesi (Luchon) ; Onobrisates (Neurest) ; Oscidates Montani (Baïse) ; Oscidates Montani (Ossau – et Aspe ?) ; Pimpedunni (Cinco Villas). Ptianni (?) ; Sennates (plaine garonnaise) ; Sibuzates/Sibyllates (Soule) ; Sotiates (Sos dans le Gers), Succasses (près de Lectoure) ; Tarbelli (Dax ?) ; Tarusates/Latusates (Tursan) ; Tornates (?) ; (Basa) boiates/Vasates (Bazas) ; Vassei (?) ; Venami/Beneharni (Béarn) ; Vellates (?) Convenae (Comminges) ; Consoranni (Couserans).
Certaines de ces appellations ont une physionomie celtique comme les Pimpedunni, les "cinq villes". Cependant, sous Auguste, les peuples d’Aquitaine semblent s’être démarqués des Celtes et se réunir dans la Novempopulanie dont une inscription gallo-romaine encore visible de nos jours à Hasparren évoque l’existence. Ces peuples autour d’Eauze, Dax, Lectoure, Comminges, Couserans, Buch, Born, Béarn, Aire-sur-Adour, Bazas, Bigorre, Oloron et Auch semblent peu à peu dans le haut Moyen Âge devenir les Gascons pendant que les gens parlant le basque, sur peu ou prou le territoire actuel de la langue basque, sont appelés Navarri, les Basclii occupant une zone intermédiaire entre les deux groupes.
Des documents épigraphiques, surtout des autels votifs, sont de grande importance. Ils montrent en pays gascon la présence de termes que le basque actuel explique sans difficulté : andere, pour andere "femme" en basque actuel, cison pour gizon "homme", sembe pour seme "fils", belts pour beltz "noir", corri pour gorri "rouge" ou "vif", nescato pour neskato "jeune fille"… On peut donc penser que les Aquitains cités par J. César parlaient une langue bascoïde, c’est-à -dire proche du basque actuel.