message posté par moi:
Salut,
Je n'ai toujours pas compris (n'étant pas bretonnant), pourquoi dans certains mots bretons, le M se transforme subitement en V et réciproquement.
Quelqu'un peut m'expliquer?
A+
Patrice
|
Problème de phonétiqueModérateurs: Pierre, Guillaume, Patrice
8 messages • Page 1 sur 1
Problème de phonétiquemessage posté par moi:
Salut, Je n'ai toujours pas compris (n'étant pas bretonnant), pourquoi dans certains mots bretons, le M se transforme subitement en V et réciproquement. Quelqu'un peut m'expliquer? A+ Patrice
Problème de phonétiqueréponse de Boduogenos, le 26-10:
Salut Patrice C'est une caractéristique des langues celtiques qui s'appelle la mutation consonantique. L'initiale d'un mot varie selon le mot qui précède... C'est une des choses les plus déroutantes pour l'apprenti bretonnant, mais on s'y habitue, et on finit par faire vite la gymnastique mentale. Sept lettres peuvent muter : B, K, D, G, M, P, T. La mutation la plus fréquente est par adoucissement : K devient G P devient B T devient D G devient C'H GW devient W, B devient V M devient V, D devient Z Par exemple, la préposition "da" qui signifie "à , vers", induit une mutation adoucissante : Kemper "Quimper" > da Gemper "à Quimper" Brest > da Vrest Gwened "Vannes" > da Wened Il existe d'autres sortes de mutations. Fred
Problème de phonétiqueréponse de Sed, le 27-10:
Demat, je pense qu'il existe aussi des mutations en irlandais et en gallois. Certaines mutations indiquent le genre ou le nombre, ou sont générées par un article ou un déterminant : Tud= gens, An dud = les gens penn = tête, va fenn = ma tête ou encore, pour marquer une forme verbale : gouzout= savoir, o c'houzout= sachant n'ouzon ket= je ne sais pas @+ Sed...
Problème de phonétiqueréponse de Gwengalon, le 07-11:
Il n'y avait pas de mutations, comme nous les connaissons dans les langues celtiques actuelles, en ancien celtique. Les mutations consonnantiques se trouvent dans l'évolution des langues indo-européennes. Comparez par exemple, les mots français "hiberner" et "hiverner" (ou le b est devenu v), ou encore "caprin", "cabri" et "chèvre" (qui montrent que le "p" est devenu "b", puis "v"). Comparez encore la différence entre l'anglais et l'américain. Quand les son "S" et "T" se trouvent entre deux voyelles en américains, ils deviennent "Z" et "D" à la prononciation. L'évolution du celtique a entraîné la même chose sauf que ces mutations, à l'origine marque de l'évolution phonologique, par exemple dans les cas de liaisons entre les mots, sont devenues des marques grammaticales suite à la perte des déclinaisons.
Problème de phonétiqueréponse de moi, le 07-11:
Finalement, j'ai quand même retrouvé la trace d'une mutation concerant une consonne initiale, mais elle est due à l'influence d'une langue germanique. Elle concerne la consonne C/K. En effet, j'avais déjà lancé l'hypothèse que Hellequin est un dérivé de Cernunnos en me basant sur la chute du C initial par influence du germanique "Hern" = corne. En fait, il semble que ce soit une régle générale, puisque la divinité Caiva (divinité connue uniquement par deux inscriptions) devient Haeva en territoire germanique (une inscription en Allemagne). La mutation du I en E, est, quant à elle, plutôt banale, même si on a toujours pas cherché à savoir si cela resort de dialectes ou d'une simple difficulté de notation du gaulois avec une écriture étrangère. A+ Patrice
Problème de phonétiqueréponse de Gwengalon, le 07-11:
Mettre un H en début de mot au lieu d'un K indo-européen est un des traits caractéristiques du germanique. Par exemple alm. Hertz, angl. Heart, à côté du latin Cardia; alm. Hirsch, à côté du breton, Karv, et du français Cerf.
Problème de phonétiqueréponse de moi, le 08-11:
Justement, ce qui est intéressant, c'est que non seulement la langue germanique a fait ça pour les mots qui lui viennent directement du fond indo-européen, mais aussi pour les mots venants d'une autre langue. Du coup, ça me conforte dans mon idée que Cernunnos et Hellequin (et par conséquent Halloween), c'est la même chose! A+ Patrice
Problème de phonétiqueJe ne connais pas en détail l'histoire des mutations consonantiques (kemmadurioù).
Mais je peux vous conseiller : * Yann DESBORDES, peitte grammaire du breton moderne, Mouladurioù Hor Yezh, 1995 L'auteur a réussi une grammaire extrêmement simple mais très claire en 128 pages. * Le même éditeur a fait un petit dictionnaire bilingue (geriadur divyezhek) du breton. Le tout pour un coût modique, moins de 150 F / 22 euros pour les deux.
8 messages • Page 1 sur 1
Qui est en ligneUtilisateurs parcourant ce forum: Aucun utilisateur enregistré et 33 invités
Accueil |
Forum |
Livre d'or |
Infos Lègales |
Contact
Site protégé. Utilisation soumise à autorisation Conception : Guillaume Roussel - Copyright © 1999/2009 - Tous droits rèservès - Dèpôts INPI / IDDN / CNIL(1006349) / SCAM(2006020105) |