symbolisme des animaux

[HornedCrapi]

Quelqu'un pourrait-il me dire ce que symbolisent les ours et les lions chez les celtes? ils ne devaient pas en voir tous les jours quand même, surtout des lions!

[hagaldag]

Bonsoir Horned, pour les ours, c'est sur il symbolise la noblesse et la royauté(CF.ARTHUR qui vient de différente formes de ART? ARTZ, l= l'ours;
Pour le lion je ne sais pas!
A+ HAGALDAG

[hagaldag]

Voici un extrait  du Pro. H.VERVET du CNRS in « Homme et Animal dans l’antiquité gallo-romaine » tiré du colloque  du collège de Nantes 1991, Université de Tours, p. 413 425 :
« On peut aussi se demander quel peut être la valeur divine ou symbolique du lion si fréquent sur la sigillée et en figurines.
Le lion est un animal qui n'a rien à voir avec la faune de la Gaule. On a certes supposé que les animaux exotiques apparaissent dans les spectacles des cirques et qu'ils avaient frappé l'attention des Gaulois.
Cet argument est une pétition de principe, car les situations des ateliers loin des villes rendent incertaine l'assiduité des potiers à ces festivités et il n'est pas sûr que leurs rustiques clients avaient eu un engouement certain pour ces animaux.
S ' il apparaît dans 1' art celte, que représentait-il pour le petit peuple gallo-romain ? »

« Nous avons repéré récemment avec Maurice Franc une figurine représentant un lion avec une tête humaine placée entre ses pattes, sous sa gueule. On pense aux monstres androphages et aux têtes coupées.
C'est probablement un thème celtique.
Il n'est pas du fond gaulois le plus ancien puisqu'il n'a pénétré qu'au IIe siècle dans le répertoire des modeleurs. L'image de ce fauve pourrait avoir été introduite par les Celtes et réactivée dans le milieu populaire par la sculpture gallo-romaine.

On voit aussi souvent sur la sigillée un lion terrassant un sanglier. On sait que l'enseigne guerrière de la Gaule indépendante portait souvent un sanglier, que son image apparaît souvent sur les monnaies gauloises et que Rome a diffusé abondamment l'image des lions. Y a-t-il ici un souvenir de l'histoire de la Gaule dans laquelle le sanglier gaulois a été écrasé par le lion romain ? »


        2ème citation du Prof.MANDON in « Racines et Tradition » sur l’Arbre de mai.
Il ne peut être qu’un animal héraldique, un support d’Armoiries ou un Meuble pour nos Blasons* puisqu’il n’y a plus de lions en Europe depuis la préhistoire. Mais on retrouvera aussi son image symbolique en lieu et place de la face du Soleil “dévorant” dans quelques zodiaques ou bien dans l’alchimie*, ainsi que dans celle du Loup Fenrir (infra) et, en Inde, dans celle du Temps qui s’écoule inexorablement…


Le Lion : ne figure que sur les armes personnelles des anciens Croisés, où le Lion de Juda de l’évangile a remplacé le Loup°° ancestral diabolisé sans cesse ou bien le Molosse° : C’était facile après la grande Submersion nordique dont le responsable était le loup° sauvage Fenrir, fils de l’infâme Loki*. Mais les qualités des loups d’Odin, Geri et Freki “avidité et témérité” n’étant plus représentées dans les Ordres Chevaleresques guerriers, ceux-ci allaient devenir des moutons de saint Jean devant le Lion de Juda.

         Le Lion est dit rampant, du latin rapere "ravir" (! Mais s'il est tourné à dextre, vers la lumière, il est dit "ravi"… comme le “ravi” de la crèche (ça  c’est pour rire un peu).…
Voilà tout ce que j’ai pu péché, mais d’autres ont sûrement mieux en « magasin » !
A plus,  HAGALDAG

[Patrice]

Il est vrai que le lion n'a guère sa place dans la mythologie celtique. Toutefois, vers le Bas-Empire (IIIe-IVe siècle), il apparait en Gaule comme motif funéraire (il est présent parmi les animaux chassés, avec le cerf et le sanglier, sur les urnes et sarcophages ornés de scènes de chasses mythiques)

Il semble très clairement être une importation méditerranéenne.

[Fergus]

Extrait du Dictionnaire des Symboles, éd. Robert Lafont, coll. Bouquins :
OURS

[HornedCrapi]

est-ce que le lion ne serait-pas à rapprocher du gryphon? c pas que j'insiste, mais comme les 2 bêtes ne devaient pas se rencontrer partout en Irlande, après tout peut être que le gryphon n'est qu'une vue exagérée d'un lion inconnu, comme la licorne était -entre autres- la représentation de l'éléphant.

Merci en tout cas

Déborah

[hagaldag]

BONJOUR, Horned, voici un petit topo sur cet « fabulosité » :
Le Griffon a les oreilles et l'arrière du corps d'un lion, la tête et le devant du corps d'un aigle.
Animal noble, il rassemblait à la fois les caractéristiques du roi des animaux et du roi des oiseaux, régnant ainsi sur la terre et le ciel.Animal de la mythologie grec, il était consacré à Apollon, dont il était la monture.
On lui attribue le titre de gardien de la justice. On peint parfois les griffons mâles avec des pointes rayonnantes à la place des ailes.!!??
Le griffon apparut au début du christianisme dans les bestiaires, ou allégories sur les bêtes, de Saint Basile et de Saint Ambroise. Ils apparaissent également sous la forme de gargouilles dans l'architecture gothique de la fin du Moyen Âge.
L'Opinicus est une créature similaire au griffon à la différence qu'il à quatre pattes de lion.

En héraldismeLe griffon représente la force et la vigilance.
Il est l’équivalent héraldique du dragon.
Le mot Griffon est à lui seul un jeu de mots (en langage des oiseaux) : en grec griphos qui signifie "énigme » et « oiseau fabuleux" car le Griffon est la monture d'Apollon  
 
Pour l'éléphant à tete de licorne je n'en avais plus en rayon : désolé
A plus  HAGALDAG

[Patrice]

Il y a tout de même un petit rapport entre le gryphon et la mythologie celte, mais ce rapport est si tenu que j'ose à peine le dire.
Dans la Chanson d'Aspremont, chanson de geste française du XIIe siècle, Charlemagne s'en va combattre un émir "sarrazin" nommé Balan qui habite sur une montagne, Aspremont, elle-même peuplée de gryphons. Balan est une évolution phonétique de Bélénos et comme l'a dit Hagaldag, le gryphon est l'animal consacré à Apollon. Le rapport est vite fait. Mais hélas, du fait de la date tardive de ce texte, on peut difficilement aller plus loin.

[HornedCrapi]

et pour le bélier, on peut en dire quoi de lui? Je n'ai que Persigout comme dico et c vrai que ce n'est pas toujours brillant

Sinon, c'est marrant cette histoire de griffon (c'est beaucoup plus joli quand on écrit gryphon mais bon ) et de dragon, pourquoi assimiler 2 bêtes qui n'existent pas et qui n'ont pas grand chose en commun...

Autre chose, pourquoi est-ce que le serpent à corne ne peut avoir que des cornes de bélier? J'ai lu qu'il ne pouvait en avoir d'autres! Vu que la bêbêtte a déjà été créée de tout pièce, après tout pourquoi ne pas la laisser avoir ce qu'elle veut sur la tête ??



Déborah

[Gwyddion]

Bonjour Déborah

Sur toutes les questions que tu te poses, voici ce que dit Venceslas Kruta dans " Les Celtes - Histoire et Dictionnaire" Collection Bouquins - Editions Robert Laffont (2000)

Dans l'ordre alphabétique :

Bélier :

"La tête du bélier, assez facilement identifiable grâce à l'enroulement de ses cornes, est un des thèmes animaliers les plus fréquemment représentés de l'iconographie celtique depuis le Vème s. av. J.-C.
Il figure alors notamment sur les fibules dites "à masques" (Aignay-le-Duc, Oberwittighausen, Port-à-Binson) et les cruches à vin (Reinheim, Waldalgesheim), associé généralement dans l'ensemble de la composition au cheval, à la tête d'une divinité masculine, à la palmette, aux dragons, gardiens de l'Arbre de Vie, et au signe de l'esse. La juxtaposition de la tête humaine et de celle du bélier est attestée ultérieurement jusqu'au Ier s. av. J.-C., sur des parures (torque de Courtisols) et d'autres objets (garnitures de Manerbio). Il en est de même quant à son association aux gardiens monstrueux de l'Arbre de Vie (torque de Frasnes-lez-Buissenal). L'importance iconographique de la tête de bélier est confirmée par sa diffusion suite à l'expansion du IIIème s. av. J.-C. (canthare de Novo Mesto). L'image de l'animal est fréquemment associée au feu (chenets, landiers de Beine "Le Montéqueux"). Il est difficile de déterminer dans quelle mesure le serpent à tête de bélier pourrait constituer une variante iconographique du même thème mythologique. En effet, les représentations de l'animal entier sont rares et apparemment assez tardives."

Dragons :

"Le nom désignait dans l'Antiquité les serpents monstrueux qui jouaient un rôle important aussi bien dans la mythologie que dans l'iconographie. Les Celtes en adoptèrent l'image dès le Vème s. av. J.-C. : il s'agit de monstres au corps de serpent formant une esse dont la tête peut ressembler à celle du griffon, caractérisée par un bec de rapace, des oreilles et une sorte de mèche spiralée sur le sommet du crâne, plus rarement à celle du cheval (fourreau de coutelas de Bussy-le-Château). Ils apparaissent généralement par paires, disposés de part et d'autre du symbole de l'Arbre de Vie. Cette paire de dragons, réalisée souvent de manière très schématique, devient à partir de la deuxième moitié du IVème s. av. J.-C. un motif très répendu sur les fourreaux d'épées. Il est actuellement attesté sur plus de 200 exemplaires, disséminés depuis le bassin de la Tamise jusqu'à la chaîne des Carpathes. La paire de dragons au corps serpentiforme formant une paire d'esses antithétiques est souvent désignée par l'expression "lyre zoomorphe", pour la distinguer de la version, qualifiée également de "paire de dragons", qui est issue de la paire de griffons, figurés la tête tournée vers l'arrière, l'autre avatar monstrueux des gardiens de l'Arbre.
Le dragon à la crête festonnée, attesté sur certaines oeuvres celtiques du IIIème s. av. J.-C. (Brno-Malomerice, Jaszberény) s'inspire du "kétos" (dragon marin) de l'iconographie ####énistique."

Griffon :

"Monstre ailé au corps de lion et à la tête munie d'oreilles et d'un bec de rapace. Introduits dans l'art méditerranéen dès le IIème millénaire av. J.-C. à partir de l'Orient, les griffons étaient considérés dans la mythologie grecque comme des animaux consacrés à Apollon, gardiens de ses trésors au pays des Hyperboréens. Ils veillaient également sur le cratère rempli de vin de Dionysos, associé à Apollon dans les cultes orphiques. Adopté par les Celtes dès le Vème s. av. J.-C., le griffon représente chez eux, avec les dragons au corps de serpent, une des deux principales formes monstrueuses des gardiens de l'Arbre de Vie. Sa tête est généralement dotée d'une sorte de longue mèche spiralée. Il encadre soit la palmette soit le visage de la divinité masculine qui se substitue quelquefois au symbole de l'Arbre de Vie. Le motif très simplifié de la paire de griffons apparaît à partir de la fin du IVème s. av. J.-C. sur de très nombreux fourreaux d'épée.

Serpent cornu :

"Le serpent à tête de bélier dont la version schématique est le serpent cornu est un des monstres principaux du répertoire celtique laténien. Il est peut-être représenté déjà sur les cruches à vin où il forme l'extrémité de l'anse qui pourrait figurer son corps ou sur certaines fibules "à masques" du Vème s. av. J.-C.
Sa représentation explicite la plus ancienne actuellement est celle de la paragnathide (couvre-joue) du casque d'Agris, datable vers le milieu du IVème s. av. J.-C.
On le trouve représenté notamment sur le bassin de Gundestrup, où il est tenu par le dieu au bois de cerf (Cernunnos) et apparaît également sur deux autres plaques. Il s'agit probablement d'un monstre distinct du "dragon", gardien en paire de l'Arbre de Vie, dont la tête est généralement celle d'un griffon au bec de rapace, coiffé d'une sorte d'aigrette."

Voilà, voilà, j'espère que cela pourra t'aider un peu.
Pour le serpent cornu, cela ne répond pas véritablement à ta question, à savoir "Pourquoi est-ce que le serpent à corne ne peut avoir que des cornes de bélier ?" mais bon, moi même je me suis toujours demandé pourquoi les autruches ne volaient pas et pourquoi elles préféraient courir plus vite qu'un coureur de 100 mètres alors qu'elles ont des ailes

Par contre, pour le lion, j'ai rien. Rien non plus sur les kangourous, les pingouins et les ornithorynques

Par contre, lorsque tu dis que les griffons et les dragons n'ont pas grand chose en commun, apparemment, si, ils ont des choses en commun, notamment le fait qu'ils étaient, pour les Celtes, les deux principales formes monstrueuses des gardiens de l'Arbre de Vie. Et apparemment aussi, l'expression, ou la version, "paire de dragons" est issue de la paire de griffons.

Gwyddion

[Gwyddion]

Oups !! Déborah, à la fin de la partie "Dragons", il faut lire "l'iconographie ####énistique" !!

Gwyddion

[Gwyddion]

Mais c'est quoi ce bug !? Pourquoi il me met à chaque fois 4 "#" à la place de "h-e-l-l" ? Quel "enfer" !! (subtil, n'est-ce pas ? mais j'ai pas fait exprès !

Gwyddion (en proie à des puissances infernales)

[HornedCrapi]

ben c très intéressant tout ça... Persigout dit du bélier que c'est un signe de fertilité, et ça je crois quej'aurais pu le trouver toute seule... Mais là c'est intéressant ça. Bodu parlait d'un dico des symboles, mais je ne sais plus de qui, donc plutôt que de dire une bêtise, je vais me taire
Toujours est-il que je ne trouve pas ce bouquin dans les grandes librairies, alors que la collection bouquins, normalement ça se trouve facilement, donc je vais l'acheter, et ne plus embêter tout le monde avec mes questions

Merci !

Déborah

[HornedCrapi]

Le Lion à la Main Ferme... en voilà un nom! en tout cas, ça insiste bien sur le fait que le lion était connu dans les îles britanniques. Bizarre que personne n'ait pensé à développer ce symbole

[polux]

Puisqu'on en est au symbolisme des animaux, est-ce que quelqu'un pourrait me dire quelle valeur accordaient les celtes aux animaux domestiques (chat, chien, moineau...) et qu'est-ce qu'ils peuvent bien smboliser?