Inscriptions en Ogam sur des objets

[Agraes]

Pour éventuellement les utiliser dans mon projet de reconstitution, j'aimerai savoir ce que vous pensez des inscriptions ogamiques sur certains objets.

Je prend par exemple ce couteau retrouvé dans un broch des Orkney, daté vaguement entre le IVe et le VIIIe siècle (photo dénichée sur le site du Musée National d'Ecosse) :



Le manche en os comporte des inscriptions ogamiques.

Voir la page correspondante pour plus d'informations.

Je précise un peu plus ma question. Un personnage issu d'une classe moyenne, comme le guerrier que je vais incarner (Breton du Dyfed avec des origines irlandaises), probablement illétré, peut il avoir ce genre d'inscriptions sur ses armes - éventuellement pour en marquer la propriété, un peu à la manière dont les Scandinaves utilisaient les runes - ou est ce totalement inadapté ?

[Patrice]

Salut,

Ca peut avoir une valeur magique, tout simplement.

A+

Patrice

[Sedullos]

Salut, dans la Táin Bó Cúalnge, La razzia des vaches de Cooley, Cuchulainn grave des ogam sur une branche de chêne avec cette valeur magique mentionnée par Patrice.

Il a coupé cette branche en utilisant la posture magique : un pied, une main, un oeil, comme Lug à Moytura. cf La Razzia des vaches de Cooley / traduit de l'irlandais ancien, présenté et annoté par Christian-J. Guyonvarc'h. - Paris : Gallimard, 1994.- 326 p. - (L'aube des peuples). p. 74 ; p. 302, notes 36 et 37

[Muskull]

J'ajouterais dans le cas de la razzia une valeur magique de conjuration proche du geis.
La personne est prévenue, si sa conjuration n'est pas plus puissante, à ce passage, à ce "gué" elle entre dans un domaine "sombre".
On peut aussi y voir de la magie guerrière (initiée par les femmes) qui est sommes toutes assez proche des conjurations chamaniques : une branche fendue, une branche nouée ; un forme de sortilège en fait qui ne peut être conjuré que par un chaman plus "puissant".
Mais nous sommes là plus dans le domaine de la superstition (par rapport au pouvoir magique des objets) que du domaine sacerdotal.

[Alexandre]

Il faut se méfier de la notion de superstition : c'est une notion fourre-tout avec une forte connotation péjorative.
Ici on est dans le domaine de la magie des liens, qui est une magie d'imitation importante dans le domaine indo-européen.

[Sedullos]

Cuchulainn grave les ogam, cela indique qu'il sait lire et écrire, ce qui est un cas rare parmi les guerriers. L'association guerre et magie est clairement démontrée dans ce passage de l'épopée. Je ne pense pas que le mot superstition convienne ici ; d'autant que Cuchulainn en tant que fils du dieu Lug sera remplacé par son père pendant une courte période pour continuer à tenir le gué contre les quatre armées d'Irlande.