Un chaland celtique dans le lit du Rhône

[Orgenomeskos]

Salut ! un article intéressant tiré du Figaro du 22 août dernier :

Un chaland celtique dans le lit du Rhône

GUILLAUME MOLLARET.
Publié le 22 août 2007

ARCHEOLOGIE
Le bateau de transport fluvial datant de l'époque gallo-romaine a été découvert à Arles sur un chantier d'aménagement des berges du Rhône.

C'EST par 10 mètres de fond, à 60 cm sous la vase, dans le delta du Rhône, que repose Arles-Rhône 5. Un chaland romano-celtique remarquablement conservé de 30 m de long pour 2,5 m de large datant du Ier ou IIe siècle de notre ère découvert récemment à Arles (Bouches-du-Rhône), dans le port antique du quartier Trinquetaille. Un navire à fond plat typique du transport fluvial de l'époque, explique Luc Long, archéologue-plongeur au département des recherches archéologiques subaquatiques et sous-marines (Drassm) de Marseille, et découvreur du vaisseau.

« C'est un petit miracle que cette épave n'ait pas été endommagée ni par les hélices des bateaux qui circulent quotidiennement, ni par les multiples facéties d'un fleuve qui a connu de nombreuses crues », se réjouit le scientifique. Ce genre d'embarcation permettait le transport des marchandises, comme le vin, l'huile et le poisson, par halage, soit en remontant le Rhône, soit en reliant les ports maritimes aux ports fluviaux.

Moins de dix épaves de ce type, datant de la Gaule romaine, seraient recensées à ce jour. C'est la première fois que l'on en découvre une si bien conservée, et si bas dans le Rhône. C'est la Compagnie nationale du Rhône (CNR) qui, en parallèle de l'aménagement d'un embarcadère pour des navires fluviaux de très grande taille, a commandé ce chantier archéologique mené par l'équipe de Luc Long. Poteries, amphores et restes de dolia reposent en nombre dans ce secteur, puisque cette partie du fleuve, sur la rive droite du Rhône, n'était autre qu'un « dépotoir » du port d'Arles durant l'Antiquité. « Victime d'une crue, le navire a sans doute été abandonné ici par la suite », analyse Luc Long.

Jusqu'à 6 ans de travaux

Une dizaine d'hommes et de mulets halaient, en se relayant, depuis la berge cette barque longue et effilée, qui pouvait supporter plusieurs dizaines de tonnes de marchandises. Le bois de pin et son calfatage en résine laissent penser que l'embarcation a été façonnée dans un lieu proche du site de découverte. On sait déjà que c'est à Arles, en 49 av. J.-C., que Jules César avait fait construire douze galères dans l'optique de prendre Massilia (Marseille) à Pompée.

Le repos d'Arles-Rhône 5, baptisé ainsi en raison du nombre d'épaves ou fragments d'épaves retrouvés, dans le limon rhodanien n'est peut-être qu'une solution provisoire. La CNR et la Région Provence-Alpes-Côte d'Azur sont actuellement en discussion pour financer un éventuel dégagement du chaland englué dans la vase, et sa restauration. Le coût de l'opération est estimé à 1,5 million d'euros, la durée totale des travaux à cinq ou six ans. Le navire pourrait ensuite rejoindre la collection du Musée de l'Arles et de la Provence antiques, juste de l'autre côté du fleuve.

http://www.lefigaro.fr/sciences/20070822.FIG000000216_un_chaland_celtique_dans_le_lit_du_rhone.html

[Kambonemos]

Bonjour,

Je note l'expression "romano-celtique", encore peu répandue : un hommage à Cinécittà, brulée il ya peu, et ses beaux péplums italo-franco-germano-hispano-britannico-yougoslavo-mondiaux?

A+