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Classe social du roiModérateurs: Pierre, Guillaume, Patrice
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Classe social du roiBonjour,
Tout d'abord bravo pour ce site fort interesant qui m'a bien aidé dans mes recherches sur les Celtes. Ma question porte sur la classe social du roi. Il me semble que vous le "mettez" dans la classe guerrière (ce que je trouve logique) mais ma prof me soutient qu'il fait parti de la classe sacerdotale. Bon bien sur c'est pas un point d'une importance capitale pour mes études mais c'est un sujet que je trouve très intersant et j'aimerai bien appronfondir un peu. J'ai fait quelques recherches pour trouver des sources sur ce point mais sans grand succès (faut dire que je suis vraiment pas doué en recherche internet malheureusement) Auriez vous des sources bibliographique à m'indiquer, ou d'autre sites internet, ou des détails directement. Merci beaucoup.
Dans le monde indo-européen, le roi est un personnage à fonction sacerdotale. Toutefois, dans l'immense majorité des cas, il est issu de la fraction guerrière de la société.
C'est particulièrement bien illustré chez les Celtes.
Historiquement la structure monarchique ne semble ni avoir été un modèle commun répandu uniformément, ni pratiqué constamment sur les deux âges du fer...
Si César évoque clairement la juxtaposition de monarchies et de républiques aristocratiques en Gaule....Force est de constater qu'on a des traces de formes monarchiques essentiellement pour la période de Halsttat, encore parle t'on le plus souvent de princes et de principautés.... D'après Buchsenschutz le passage de Haltstatt à La Tène serait essentiellement caractérisé par une forme de déconcentration de l'habitat, l'abandon de "palais" au profit de résidences d'ampleur plus restreinte...Il y aurait eu par ailleurs aux débuts de la Tène une plus grande et plus large répartition des richesses, une plus grande dilution aussi... Difficile de ne pas voir là le signe d'un changement politique, qui, coincidence ? colle chronologiquement avec l'avénement d'une république aristocratique à Rome et l'évolution brillante de la cité état d'Athènes. La Tène voit ensuite à nouveau l'émergence de quelques Palais comme à Manching.... Une chose est sure, il n'y a pas une société celte à modèle unique mais plutôt toute une histoire vivante et fourmillante....
La structure monarchique est la plus ancienne, car c'est elle qui est illustrée dans les mythes. Mais le fait est que les Celtes continentaux ont abondamment expérimenté d'autres structures davantage aristocratiques.
Ici, il ne faut pas se laisser prendre au piège des mots. Faute de textes, on ne sait pas exactement si les princes de Halstatt s'appelaient eux-mêmes riges ou autrement. Ici il me paraît judicieux de regarder ce qui s'est passé en Inde : tous les ksatriâ se font appeler rajâ. Ils sont tous rois - ce qui est en même temps une façon de dire qu'aucun d'entre eux ne l'est : on a là bas aussi une structure aristocratique, même si elle arbore une terminologie royale. Or de la même façon énormément de chefs gaulois ennemis ou alliés de Cesar portent des noms en -rix.
On a peut-être affaire à une surenchère verbale pour impressionner les voisins : les Bituriges ne sont évidemment pas les rois du monde, mais cette dénomination est censée marquer les esprits.
Alors le roi est issu de la classe guerrière OK, mais alors il a une fonction sacerdotale également? Je croyais que justement c'était réservé aux druides (pretres brades etc...) exclusivement et que le roi avait pas valeur de lien avec les puissances divines chez les Celtes.
Une preuve que le roi a un rôle strictement sacerdotal :
En Irlande, le roi n'a pas le droit de combattre. Toutefois, il a l'obligation d'être présent à la bataille, car - magiquement - son camp ne pourrait vaincre sans lui. On a exactement la même chose très bien illustrée avec la Perse achéménide : Xerxès assiste à la bataille de Salamine, sur son trône, au sommet de l'île. Mais il ne peut y prendre part, et on prend grand soin de l'exfiltrer lorsque la bataille tourne au désastre. On fera de même à plusieurs reprises avec Darius III contre Alexandre. On en trouve une magnifique illustration encore aujourd'hui dans le jeu d'échec - qui est d'origine persane. Le roi ne bouge presque pas, son pouvoir de "combattant" est presque nul. Mais le jeu est perdu si on le perd (et non pas si l'on perd sa dernière pièce). C'est là une illustration littérale de ces conceptions. Puisque tu cherches des références, tu en trouveras dans Les Indo-européens de B. Sergent (ed. Payot), plus précisément aux pages 271 et suivantes.
Dans les mythes irlandais le roi est le catalyseur de la puissance sacerdotale (le graal en quelque sorte) pour transmettre les forces du "bien" (prospérité, fertilité, santé) à son peuple. Il est ainsi lui aussi central en certains rites donc sacerdotal "par délégation" si tu veux.
Mais les mythes irlandais ne définissent pas la royauté de sang. Un roi peut-être sacrifié en cas de famine ou d'épidémie (mythème de la terre gaste) et un autre élu ou nommé par une vision des druides dans un rituel spécifique. Il est toujours issu de la classe guerrière en tous cas à ma connaissance aucun écrit ne mentionne la nomination d'un druide-roi. La différence est grande avec les rois hittites qui étaient déjà des prêtres-rois, évolution vers la royauté de droit divin et de sang qui intervint très vite après, déjà chez les hourrites... Muskull / Thomas Colin
Comme l'eau modèle la terre, la pensée modèle le possible. http://muskull.arbre-celtique.com/ http://thomascolin.fr
Tu sors ça d'où ? Des textes irlandais ou de de films d'Hollywood ? Muskull / Thomas Colin
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Tu veux sans doute parler du Lebor Gabala ou Livre des Invasions : http://www.arbre-celtique.com/encyclope ... s-3195.htm Ben non, pas de roi en arrière garde, d'ailleurs Arthur dans les mabinogion est à la pointe de la quête. Muskull / Thomas Colin
Comme l'eau modèle la terre, la pensée modèle le possible. http://muskull.arbre-celtique.com/ http://thomascolin.fr
De la quête, pas de la bataille, sauf à la fin - quand il n'a plus le choix. Car il est vrai que la règle qui interdit au roi de combattre admet quelques exceptions.
Bonjour,
Extrait du Dictionnaire des Symboles de Chevalier & Gheerbrant :
J'ajoute que toute blessure mutilante, reçue par exemple au combat, est disqualifiante pour le roi... A+
Au-dessus des rajâ, il y a le Maharajâ, le Grand-Roi. Jean-Paul Brethenoux. Sedullos Lemouico immi exobnos in catue ! ΣΕΔΟΥΛΛΟΣ (Graecum est, non legitur !)
"Honorer les dieux, ne pas faire le mal, s'exercer à la bravoure."
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