Classe social du roi

[Pierre]

Ce n'est pas moi qui ai employé le terme "substitut".

Je sais. Mais vu l'ambiguïté du terme, lorsque tu parles "du roi et de son chef de guerre", je note que tu as pris le sens le plus courant du terme...

@+Pierre

[Sedullos]

Salut, Fourbos, je sais bien que ça pose problème : j'y faisais allusion dans mon message.

Le vergobret est le premier magistrat qui ne doit pas selon César quitter son territoire tout comme le roi irlandais.

Or le vergobret lémovice l'a fait.
Alors l'hypothèse de la nécessité me semble la plus plausible, ça cadre d'ailleurs avec la levée en masse dans toutes les cités engagées dans la guerre.

[Sedullos]

Sedullus, premier magistrat, c'est à dire vergobret et commandant en chef des Lémovices, ...

Salut Jean-Paul,

Un petit hic quand même. Son statut reel n'est pas clairement énoncé par César. Selon les dires de ce dernier, le vergobret n'a pas le droit de sortir de la limite de son territoire. Comment dans le cas où Sedullus aurait été un vergobret, a t-il pu se faire trouer la paillasse (devant les meutrières d'une casemate ) à Alésia en plein territoire mandubien ? Erreur de César sur cet interdit, la nécessité à t-elle fait loi, ou bien avons nous affaire à un autre type de gouvernement ?

@+Pierre

Salut, je viens de relire un passage de la Guerre des Gaules, César, B.G., Livre VII, XXXIII, précise : "quod legibus Haeduorum" = " comme les lois des Eduens"

Le vergobret éduen n'a pas le droit de quitter son territoire, il ne dit pas que cela s'étend aux magistrats des autres peuples.

[ejds]

L’évolution politique et sociale

Relatif au gouvernement d’un État, la politique, du grec politikos, en latin politicus, (-pole, -polite : éléments du grec polis, « cité ou ville »), donnera mégapole, mégalopolis (la grande ville), mais aussi police (gr. politeia, lat. politia).

Divers éléments ont amené à la séparation et au contrôle de la vie religieuse et sacerdotale versus les impératifs politiques et économiques, civils mais surtout militaires. On la retrouvera, par exemple, dans l’indispensable réorganisation de la Rome archaïque initiée par Numa Pompilius.
Cette évolution a été plus particulièrement perceptible et essentielle dans l’émergence, la vie et survie de la cité dans la Grèce archaïque (vers le Xe ~ Ve siècle av. J.-C.) qui s’est graduellement constituée en phratrie (phratrai ; phratriarque, chef d’une phatrie) ou groupe de clans au sein d’une tribu.

Quelques variantes de gouvernements :

- Aristocratie (aristokratia, de aristos, le meilleur ; et kratos, « puissance, richesse »), synonyme de noblesse. Forme de gouvernement dans laquelle le pouvoir souverain, en général héréditaire, est détenu par un petit nombre de personnes.

- Démocratie (démokratia, de démos « peuple ») : régime politique où la souveraineté est exercée par le peuple.

- Despotisme (despotês « maître ») : pouvoir absolu et arbitraire du despote (ou tyran), et, exercé par la force, dans la cruauté et sans respects des lois.

- Gérontocratie (gerôn, gerontos, « vieillard ») : gouvernement, prépondérance politique des vieillards (gérontes) réunis en conseils des Anciens (gerousia).

- Monarchie ou royauté : forme de gouvernement d’un État dans laquelle le pouvoir est détenu par un seul chef, le plus souvent un roi héréditaire.

- Oligarchie (oligarkhia, commandement de quelques-uns) : régime politique dans lequel le pouvoir est aux mains d’un petit nombre d’individus ou de familles.

- Ploutocratie (ploutos « richesse ») : gouvernement par les riches.

- Théocratie (theokratia, theo-, élément du grec theos, « dieu ») : forme de gouvernement dans laquelle l’autorité suprême est exercée soit par les représentants d’une caste sacerdotale, soit par un souverain, au nom d’un dieu ou de Dieu.

Ces fractures et structures de gouvernements, où se succéderont les déclinaisons et cumuls d’exercices du pouvoir, sont difficiles à préciser, à cerner, à figer et à généraliser dans le monde celtique. En faits ou en vrai, on peut tout de même les percevoir dans l’émergence des cités ou oppida celtiques. Conglomérats d'un regroupement de clans en un espace tribal et rural, plus particulièrement sollicités comme refuge en cas de conflit durant les décennies entourant l’arrivée de César dans les Gaules.

Instables et fragiles, capricieux et imprévisibles sont les cours de l’histoire et, à moindre échelle, les conflits d’intérêts, les rapports de force ou au mérite, les alliances et mésalliances au sein d’une même famille dominante peuvent coexister. Et, où : " Il est d’usage que les druides n’aillent point à la guerre et ne paient pas d’impôt comme les autres ils sont dispensés du service militaire et exempts de toute charge " (César, Guerre des Gaules, liv. I). Et probablement aussi, ipso facto, sont exclus des sénats gaulois.

Les commentaires de Kruta concernant le vergobret :

Vergobretos, ou vergobret.

Magistrature suprême des cités de Gaule où la royauté avait été remplacée par un gouvernement oligarchique. Le vergobretos était élu pour un an (voir Strabon, Géogr., IV, 4, 3), probablement par le sénat de la cité. César décrit cette magistrature chez les Éduens et cite les noms de certains des notables qui y assumèrent cette charge (vers 65-60 : Dumnorix ; en 58 av. J.-C. : Liscos ; en 53 av. J.-C. : Valétiacos ; en 52 av. J.-C. : Cotos, remplacé suite à l’intervention de César, par Convictolitavis). Il mentionne également cette charge à propos de Vertiscos, Vergobretos des Rèmes en 51 av. J.-C. Elle est attestée par une légende monétaire chez les Lexoviens (Cattos), une inscription chez les Santons (C.I.L., XIII, 1048) et une inscription vasculaire chez les Bituriges.

Les Celtes, Histoire et dictionnaire, Venceslas Kruta, Éditions Robert Laffont, 2000, p. 857.

Géographie de Strabon, IV, 4, 3

La forme de gouvernement la plus répandue autrefois chez les peuples gaulois était la forme aristocratique : en vertu d'un usage immémorial, chacun d'eux tous les ans se choisissait un chef, et, de même, en cas de guerre ; chaque armée élisait son général. Mais aujourd'hui ils relèvent presque tous de l'administration romaine.

A noter aussi qu’à Athènes, l’archonte ou magistrat est chargé du gouvernement ; puis, par la suite, du pouvoir judiciaire et religieux. L’archontate, ou durée de sa charge, d’abord viagère, devient décennale, puis annuelle.

e.