Alexandre a écrit:La première chose que l'on enseigne sur les mythes, c'est qu'ils constituent un langage. C'est comme ça que je conçois ce que devait être le druidisme : un ensemble de conventions composant un langage pour décrire les dieux, le sacré, les hommes, les relations qui lient tout cela, et tout ce à quoi peut se référer une religion.
De même qu'il est vain de déterminer un individu ou un groupe d'individus qui auraient en un lieu et en un temps donné fixé un langage une fois pour toute, de même est-il tout aussi vain de vouloir réduire ni même faire découler le druidisme ou tout autre religion traditionnelle "des créations humaines à partir d'un message originel venu d'un individu ou d'un groupe d'individus".
Alexandre, je partage ton point de vue : l'aspect "anonyme" et presque intemporel des traditions authentiques est très irritant pour la curiosité moderne et cela même du point de vue scientifique.
Yogan, ta quête d'une spiritualité laïque rassurante, j'exagère à peine, est assez amusante. Beaucoup de gens ont du mal à accepter l'idée que les druides aient pu être à la fois des prêtres et des philosophes, des savants pratiquant des sacrifices, dont les victimes ont pu être parfois des humains. Cela semble être une telle contradiction pour notre mentalité.
Les Romains ne s'y sont pas trompés d'ailleurs.
Cicéron arguera de la cruauté des Gaulois pour faire acquitter Fonteius, gouverneur prévaricateur, accusé par des Gaulois, en soutenant que des gens comme ça ne peuvent pas dire la vérité. Cela ne l'empêcha de recevoir le druide éduen Diviciacos et de disserter avec lui.