La campagne 2003 conforte la principale spécificité de la faune de Corent, qui tient à la sélection des
espèces consommées : des moutons, pour l’essentiel, viande de moindre qualité qui traduit sans
doute moins une préférence alimentaire qu’une norme cultuelle (fig. 32). Elle révèle, néanmoins, une
présence non négligeable d’autres espèces comme le chien (fig. 33), le boeuf, le poisson et peut -être
même, le cheval – si l’on se fie aux traces de découpe relevées sur un fragment de tibia. Le tri
minutieux des parties constitutives de l’animal (crânes, mandibules, tronc et membres) et leur dépôt
dissocié soulignent la dimension sacrée d’une consommation inscrite dans un cadre cultuel, délimité
par le téménos.
... A l’instar du sacrifice gréco-romain, la mise à mort de l’animal et sa consommation y sont perçues une
forme de partage entre les Divinités et les Hommes : aux premiers les bas-morceaux, crânes,
membres et autres parties pauvres en viande, abandonnés sur place, accumulés ou enfouis au pied
des parois, exposés en hauteur pour y être symboliquement « dévorés » par la terre et les éléments
climatiques ; aux seconds les parties les plus charnues, gigots, jambons, côtes et épaules,
consommées par les participants conviés au festin.
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