Une chapelle sur un dolmen

[André-Yves Bourgès]

C'est en quelque sorte aussi tragi-comique de quitter la Bretagne pour venir s'établir dans le Pas de Calais.
Il a fait des p'tiots ?

Si saint Winnoc(h) a eu des enfants, c'est de la main gauche si je peux me permettre cette image un tantinet onano-cavalière !

Le tropisme nordiste de certains saints bretons est souvent à mettre en relation avec l'émigration vers ces contrées de moines apportant avec eux reliques et tout le tremblement durant toute la période où la Bretagne fut à des degrés divers soumise à la pression des scandinaves : il fallait bien écrire le "mode d'emploi" de ces différentes reliques... En ce qui concerne saint Winnoc, il semble que cette translatio ait eu lieu beaucoup plus tôt même si son dossier hagiographique date seulement du XIe siècle.

Je renvoie à la thèse de David J. Defries, CONSTRUCTING THE PAST IN ELEVENTH-CENTURY FLANDERS: HAGIOGRAPHY AT SAINT-WINNOC, téléchargeable en ligne à l'adresse :
http://www.ohiolink.edu/etd/send-pdf.cgi?osu1095712760

Bien cordialement,

André-Yves Bourgès

[DT]

Salut à tous,
A vous lire, il semble qu'il est nécessaire de faire une différence entre le Winnoch de Grégoire de Tours et le Saint Winnoch. Pourriez-vous être plus précis pour les néophytes en ce domaine ?
Le Winnoch ne pourrait-il pas être une "fictio" au sens juridique latin, une sorte de justification, à la fois légale et spirituelle ? Et même ne peut-on pas penser à une sorte de jeu de mots ? Tout cela sans mauvais esprit.
A+

[André-Yves Bourgès]

Salut à tous,
A vous lire, il semble qu'il est nécessaire de faire une différence entre le Winnoch de Grégoire de Tours et le Saint Winnoch.

Le texte de Grégoire de Tours d'une part, le dossier littéraire de saint Winnoc(h) d'autre part permettent d'identifier deux personnages différents : le premier est incontestablement un être de chair et de sang, contemporain de Grégoire. Le second appartient à la catégorie des "saints de papier" : son riche dossier littéraire, qui nous a transmis les données traditionnelles, permet de le distinguer du précédent personnage ; mais, quand bien son historicité ne paraît pas devoir être remise en cause, notre information sur ce second Winnoc(h) est tributaire d'une biographie composée très largement après l'époque supposée de son existence et dont effectivement on ne peut pas exclure qu'elle puisse traite d'un personnage "fictionnel" dans toutes les acceptions du terme, y compris celle que l'on pourrait faire dériver de la fictio legis.

Bien cordialement,

André-Yves Bourgès

[DT]

Salut à tous,
Merci André-Yves,
C'est aussi le Winnoc(h) de Grégoire de tours qui m'interroge ; son "histoire" est composée dans un premier temps d'une "montée religeuse", puis d'une "déchéance religieuse" ; peut-être pour montrer les errements de la foi ?
Pour reprendre un terme qui appartient à Ch-J. Guyonvarc'h, je parlerai de "surqualification disqualifiante" ; qui est le contraire de la "disqualification surqualifiante" abordée sur un autre fil à propos des aveugles et borgnes.
A+

[André-Yves Bourgès]

@ DT

Entièrement d'accord : Grégoire de Tours, en rédigeant cette "mini-biographie" de son contemporain Winnoc(h), a peut-être recyclé un topos hagiographico-littéraire. On trouve également dans le procès de canonisation du futur saint Yves (en 1330) une histoire d'ermite qui a "mal tourné"...

Bien cordialement,

André-Yves Bourgès

[Marc'heg an Avel]

J'ai rafraîchi ma page de " nouvelles photos extérieures, Février 2008 :

http://marikavel.org/bretagne/vieux-marche/sept-saints.htm

JCE

[Gwenedal]

En la commune du Vieux Marché, une chapelle a été construite sur un dolmen et je crois que c'est un cas unique.

Ce n'est pas un cas unique, puisque j'en connais au moins trois autres :

- Chapelle Santa Cruz à Cana de Onis (Asturies, Espagne)

- Eglise d'Arrechinaga (Pays Basque espagnol)

- un cas maginifique près de Poitiers, mais je n'arrive pas à me souvenir où (dolmen dans la crypte) ; j'en ai vu des photos

La basilique de Vézelay (89) est aussi construite sur un dolmen, et il en serait de même pour Notre-Dame-De-Paris, la cathédrale de Chartres et sûrement plein d'autres. La seule différence est qu'ils ne sont ni visibles ni accessibles. Au Mans, on peut toujours voir un menhir adossé au mur extérieur de la cathédrale. Somme toute une tradition de chritianisation des sites mégalithiques.

Apparemment il y a aussi un paquet de petites chapelles ou ermitages carrément construits dans des dolmens au Portugal (dont la chapelle de Sao Dinis à Pavia). Un cas de ce type existe en France, à Saint-Germain-sur-Vienne près de Confolens.

[ISENGAR]

La Cathédrale de Chartres sur un menhir ?

Je connaissais l'histoire du "puits des Saints Forts" un puits "druidique" aux eaux miraculeuses et aussi l'histoire de la grotte sur laquelle les premièrs chrétiens auraient construit une première église (là où se trouve la Cathédrale). Les "druides" (encore eux ?) y vénéraient une statue d'une vierge avec un enfant.
Mais de menhir, non. Du moins pas à ma modeste connaissance...

I.

[Patrice]

Salut,

Mais tu sais bien qu'à Chartres on trouve de tout. Des druides, des menhirs, des puits bizarres, des labyrinthes, et peut-être même des extra-terrestres.

Pauvre cathédrale.

A+

Patrice

[Sedullos]

Un cas de ce type existe en France, à Saint-Germain-sur-Vienne près de Confolens.

Salut, Gwenedal,

tu viens d'entrer sur le territoire des Lémovices !

Saint-Germain de Confolens : quelques pages de notre histoire... / Pierre Boulanger.- Confolens (16) : Les Amis du château de Saint-Germain, 1992.- 64 p.

Il s'agit d'un dolmen christianisé dans l'île de Sainte Madeleine.
L'existence de la chapelle est probable. Je mets l'extrait de Pierre Boulanger, ce soir.

[Sedullos]

Le texte de Pierre Boulanger

[Sedullos]

Salut à tous,

Allez un dernier extrait de Pierre Boulanger, p. 9.

Un clin d'oeil à Adcanaunos

Et si l'âge du vin avait perduré jusqu'en 1867 ?