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Meurs des peuples dits celtiquesModérateurs: Pierre, Guillaume, Patrice
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Meurs des peuples dits celtiquesSalutations,
J'écris actuellement un récit se déroulant dans un environnement de type celtique, sans pour autant m'inspirer d'un peuple en particulier mais le situant environs entre l'an 600 et l'an 100 avant notre ère. Bien que j'ai, dans les derniers mois, lu plusieurs articles et ouvrages sur le sujet, certaines spécificités de leurs habitudes de vie sont difficiles à trouver. Je me demandais donc si vous seriez en mesure de me renseigner. Je voudrais, entre autres, savoir à quel âge les jeunes, tant garçons que filles, étaient admis aux festins. Leur était-il dès lors permis de boire des breuvages alcoolisés? Je crois avoir déjà entendu dire qu'hommes en femmes ne buvaient pas la même chose. Je crois que les hommes buvaient, en général, la cervoise, mais que buvaient alors les femmes? J'ai aussi lu, sur ce forum, une discussion où il était question de baptême. (sans vouloir relancer le débat sur l'utilisation du terme que j'utilise ici au sens large de cérémonie d'intégration). Plusieurs rituels devant être observés à la naissance de l'enfant ont été mentionnés, mais l'aspect qui m'intéresse plus particulièrement est la "cérémonie du nom" dont certains ont parlé. Était-elle toujours performé par un druide? Choisissait-il plus souvent le nom en fonction de l'apparence de l'enfant ou de facteurs extérieurs? Le nom lui-même était-il composé de mots juxtaposés intégralement ou pouvait-on, par exemple, retrancher des syllabes pour abréger le nom (et si oui, y a-t-il une règle générale que je puisse utiliser pour créer des noms?). Si, comme je semble le comprendre, le nom donné à l'enfant était temporaire, à quel âge recevrait-il son nom d'adulte, dans quelles circonstances, comment se déroulerait la cérémonie, comment le nom serait-il choisi et par qui? Et finalement, je me demandait ce qui occupait les temps de paix pour les membres de la classe guerrière. Allaient-ils alors aider aux champs? ou passaient-ils tout leur temps à s'entraîner, à jouer et à festoyer? Merci de votre aide, Akninshar.
Salut et bienvenue sur l'arbre-celtique
Que de questions à la fois ! Au risque de faire pâlir la réputation de mes camarades reconstituteurs gaulois, voir la préface au Guerrier gaulois de Franck Mathieu par François Gilbert où il évoque la troisième mi-temps avec les redoutables Leuki , il faut bien reconnaître un fait terrible : la boisson la plus consommée par les Gaulois, c'était l'eau ! Les Bituriges, les riches Arvernes et les pauvres mineurs lémovices creusant leurs filons d'or buvaient du vin plusieurs siècles avant la conquête. Tu as cité la cervoise, il y avait donc un ou deux types de bière sans houblon, curma et cervesa, de l'hydromel, plus le lait que l'on compte parmi les aliments de nos jours. Mais dire qui buvait quoi Jean-Paul Brethenoux. Sedullos Lemouico immi exobnos in catue ! ΣΕΔΟΥΛΛΟΣ (Graecum est, non legitur !)
"Honorer les dieux, ne pas faire le mal, s'exercer à la bravoure."
Re: Meurs des peuples dits celtiques
Il existe un texte d'Aristophane qui dépeint en détails la façon dont les noms étaient choisis chez les Grecs. Je l'ai recherché mais, faute de temps, je ne l'ai pas retrouvé. En tout état de cause, il est parfaitement transposable chez les Celtes. Le nom du garçon est souvent tout simplement celui du grand-père, en vertu de la croyance très répandue que le grand-père se "réincarnait" dans son petit-fils. Sinon, le nom reflète souvent des prétentions des parents pour l'enfant et des jeux de convention. Ainsi y avait-il des noms pour les familles de prêtres, des noms pour les familles de guerrier, etc. L'exemple est très bien illustré en Grèce et en Inde, et si nombreux sont les chefs gaulois qui ont des noms en -rix (roi de...). Par ailleurs, il est clair que l'on pouvait changer de nom, notamment au passage à l'âge adulte. Le fait est bien illustré par la mythologie celtique, et certains personnages ont des noms qui "collent" tellement à ce qu'ils sont ou ce qu'ils veulent être qu'il paraît douteux qu'ils soient nés avec.
Merci à vous deux pour votre aide, elle est bien appréciée.
J'ai cherché le texte d'Aristophane mais je n'ai trouvé qu'un article parlant de la manière dont il s'y prenait pour choisir les noms de ses personnages. Pour ce qui est des noms indiens, il semble que le choix soit souvent motivé par une divinité qu'on souhaite honorer et sous la protection de laquelle on désire placer l'enfant. Par contre, beaucoup de noms indiens ont des significations qui, loin d'être religieuses, parlent du physique ou des talents de la personne... Si tu as le temps plus tard, pourrais-tu me dire comment s'appelle le texte en question? Et pour ce qui est des boissons, quelqu'un sait-il à quel âge il était permis d'en boire ou ce que buvaient les femmes (si c'était alcoolisé et, dans l'affirmative, si c'était différent de ce que buvait les hommes?) Et au fait, àquele âge étaient-ils considérés adultes Merci encore, Akninshar.
Salut,
Pour les femmes, je pense qu'il n'y avait pas de spécificité celtique : elles étaient 'mariables', donc ... fécondables, ... et donc 'vendables' ou 'échangeables' dès la puberté. Il me semble qu'il y a un écho, bien que plus tardif, et de plus, légendaire, dans la relation entre Merlin (?!) (24 ou 25 ans), et Viviane (12 ans environ). Plus tard encore, les soeurs cadettes étaient réservées ... pour remplacer éventuellement leurs soeurs aînées mortes en couches, auprès des maris, et donc veufs, de celles-ci. Perspectives peu réjouissantes ! Que penser alors de la 3ème ... ? Le statut de la femme n'est bien souvent que celui d'un sexe ou d'un ventre qui ne sert qu'au plaisir de l'homme et à la pérennité de la famille de celui-ci ou d'un peuple. 1968 n'aura été qu'un bref intermède. JCE "Apprends tout et tu verras que rien n'est superflu".
Hugues de Saint-Victor.
Salut,
Un détail à propos des amphores vinaires, elles étaient sabrées : ce qui pourrait les assimiler à un guerrier que l'on tue... Jean-Paul Brethenoux. Sedullos Lemouico immi exobnos in catue ! ΣΕΔΟΥΛΛΟΣ (Graecum est, non legitur !)
"Honorer les dieux, ne pas faire le mal, s'exercer à la bravoure."
Dans le domaine celtique on peut faire exception de la fille qui devient héritière des droits s'il n'y a pas d'enfant mâle à la mort du père.
Le mot "adulte" n'a pas grand sens dans les sociétés anciennes mais je présume qu'en relation avec le pouvoir du père, le mariage était une forme "d'adultariat". Muskull / Thomas Colin
Comme l'eau modèle la terre, la pensée modèle le possible. http://muskull.arbre-celtique.com/ http://thomascolin.fr
D'accord, mais si les femmes étaient en âge d'être marié dès la puberté, les hommes se mariaient-ils aussi, en général, à la puberté?
Et pour ce qui est des célèbres festins des celtes, qui avait droit d'y participer? Je présume que la paysannerie n'y prenait pas part, mais les femmes et les enfants des guerriers y étaient-ils? Et si les enfants y étaient, je présume que seuls les "adultes" buvaient de l'alcool?
C'est probable vers 16 ans comme en d'autres sociétés traditionnelles. Pour les "festins", il s'agissait de normes cultuelles. Les "princes" étaient conviés, ils amenaient qui ils voulaient. Ce devait être une sorte de consécration pour les "élus". Les hommes passent les structures du pouvoir restent. Ce devait être, toutes proportions gardées, comme d'accéder à la cour du roi "soleil". Muskull / Thomas Colin
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Les textes précisent bien que chez les Gaulois, ces festins prenaient souvent un caractère électoral au Ier siècle av. J.C., ce qui n'a de sens que si tout citoyen y était convié, et non pas d'hypothétiques "élus". Par ailleurs, on nous y parle "d'un millier de convives" - à rapprocher des ordres de grandeur semblables attestés dans les archives grecques mycéniennes. Là encore, ce n'est pas compatible avec l'idée de banquets strictement réservés à une élite. On remarquera toutefois que de tels banquets existaient : ils sont très bien attestés à Athènes et à Spartes, et correspondent à une institution connue dans de nombreuses sociétés guerrières. Mais dans le cas celtique, il faut bien les distinguer. Je laisse aux connaisseurs de ce fil le soin de rapporter toutes les illustrations de ce genre de banquet que l'on peut trouver dans le fond arthurien : je ne doute pas qu'on en trouve beaucoup.
Salut, Samonios, c'est gaulois mais on ne sait pas s'il y avait sur le continent un strict équivalent des quatres fêtes de l'Irlande : Samain, Imbolc, Beltaine et Lugnasad. Je vois que mon histoire des amphores sabrées connaît un franc succès Dommage, c'est pourtant un "détail" authentique. Décidément ceux qui viennent ici pour recueillir des éléments pour nourrir leurs fictions, activité parfaitement honorable au demeurant , préfèrent demander des choses auxquelles on ne peut répondre d'une manière sûre voire même pas du tout. Plutôt que de s'appuyer sur les données fournies par les anciens textes et les découvertes des archéologues. Dernière édition par Sedullos le Jeu 24 Jan, 2008 22:45, édité 1 fois.
Jean-Paul Brethenoux. Sedullos Lemouico immi exobnos in catue ! ΣΕΔΟΥΛΛΟΣ (Graecum est, non legitur !)
"Honorer les dieux, ne pas faire le mal, s'exercer à la bravoure."
Salut,
Il faut consulter les TMI de Guyonvarc'h, La Fondation du domaine de Tara, si mes souvenirs sont bons, il y a la description d'un grand festin avec les catégories de convives, de serviteurs et de mets servis. Jean-Paul Brethenoux. Sedullos Lemouico immi exobnos in catue ! ΣΕΔΟΥΛΛΟΣ (Graecum est, non legitur !)
"Honorer les dieux, ne pas faire le mal, s'exercer à la bravoure."
Oui Alexandre mais je n'évoquais pas les "grand-messes" de type Luern. Dans les textes irlandais on trouve des "festins" sans doute réservés aux guerriers où l'ordre de préséance de la noblesse était très strict. Le druide (mémoire du droit) était d'ailleurs parfois obligé d'intervenir pour règler des différents généalogiques. D'où l'idée de la table ronde "démocratique" des romans. Pas de femmes dans ces assemblées de chefs de famille et il y a mention d'une coupe qui circulait et qui ne devait jamais être vide. Muskull / Thomas Colin
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